samedi 5 mai 2012

Le premier brevet d'une longue série avec PBP en vue

Le cadran sonne à 5 heures, c’est l’heure de vérité, celui du brevet de 200 km du CVRM. Ma copine Marielle a jeté l’éponge, non pas qu’elle ne peut pas le faire mais elle a du mal à se lever tôt et c’est radical. Douche, déjeuner, préparation du matose, vélo sur la bagnole et direction la rive sud et le Tim de Brossard, je fais le plein de bouffe calorique puis RV au stationnement du parc de la voie maritime de St Lambert vers 6h30, les participants arrivent peu à peu. Chacun se prépare, prend sa carte de route auprès de Jean Robert et son adjoint. Parait-il que certain s’échauffe sur leur vélo stationnaire avant de partir, pour être ben chaud et attaquer un départ tonitruant, on se croirait au départ du Tour de France !

C’est la photo de départ coutumière pour mettre sur le site internet et Jeannot déclare le 1er brevet CVRM de 2012 lancé. Puis là, c’est la débandade, ça déboule sur Victoria, sauf qui peut, mort aux faibles, attrape-moi si tu peux ! Déjà un groupe est parti fort devant, j’hésite à les suivre car j’ai du mal à m’accrocher à un autre petit groupe emmené par Simon Unterberg bientôt rejoint par Martin Dugré et accompagnés de 2 français et 1 suisse. Je me joins à ce mini paquet pendant 20 km puis je lâche le morceau, on roule à 35-40 km-heure et cela me déplait, je n’ai pas envie de faire comme la dernière fois (brevet 200 de septembre 2011), j’ai perdu des forces dans ce sprint matinal de 40 km et après j’ai un peu galéré.

C’est ainsi que je me retrouve seul perdu dans la nature, heureusement que j’ai mon GPS sauveur qui m’indique la route à chaque intersection, un puis deux cyclos me rattrapent, on discute et chacun reprend son rythme, moi derrière ! En fait, je me croyais dernier mais je ne le suis pas, il reste encore 2 cyclos je le saurais 3 jours plus tard sur la page des résultats du CVRM, ils arriveront 2 heures après moi, au moins ils étaient 2 pour cycler ensemble. Vers 8h35 et quand même et à une bonne moyenne (27 km/h) je rejoins le Shell de Napierville et le premier contrôle, le gros de la troupe est déjà reparti s’expliquer du côté de la Covey Hill. Je me restaure un peu en discutant avec le groupe des français de tout à l’heure. 

Puis après 20 mn, nous repartons ensemble pour quelques centaines de mètres, ils roulent un ton au dessus du mien, je n’insiste pas, tant pis je roulerai encore seul. Le vent est de nord donc nous pousse depuis le début et c’est pour cela que ça roule facile mais bientôt je bifurque plein ouest pour aller me frotter au contrefort vallonné longeant la frontière US, j’aime cette route quoique exigeante mas le cadre est charmant d’autant que le soleil est de la partie et j’en profite pour me dévêtir un peu. 

Km 80, je fais une pause et envoi un texto qui me réponds aussitôt, elle prend le café tandis que je me prépare à gravir le géant de la frontière, la fameuse colline Covey. Je me fais doubler par un peloton de couraillons qui grimpent devant moi et qui disparaissent bien vite alors que je m’échine avec mon triple plateau à 8 km/h avec une pente à 14% sur le final de la corvée, merci Edge 800 ! Après c’est la descente sur la boulangerie Chartrand de St Antoine l’Abbé que je rejoins vers 11h45, il ne reste que le mini-groupe de français avec Simon Unterberg (un québécois au nom suisse ?) qui s’apprête à repartir quand je descends de bécane. Ben je vais pas être gêné par les autres cyclos, je fais pointer ma carte, commande un délicieux sandwich jambon, une sucrulente (retire pas le R de sucrulente, Jean, c’est fait exprès) tarte au sucre et une boisson gazeuse et je m’installe sur la terrasse au soleil en téléphonant à Marielle qui est prête justement à partir à vélo et venir me rejoindre au dernier contrôle de Napierville, cela me donne un peu de baume au cœur dans mon aventure solitaire. 

Après 35 mn d’arrêt et bien repus, je reprends le collet et m’attaque aux 60 bornes qui mènent au coin Dagleusse. Il fait beau mais le vent de nord-est est défavorable maintenant quoique pas trop fort mais c’est suffisant pour me faire lambiner à 20 à l’heure avec le moral dans les talons. Quelques chiens déchaînés viennent mettre de l’ambiance sur le circuit assez peu fréquenté en ce samedi. À 20 bornes du check point, je fais une petite pause santé pour m’alléger et me revigorer un peu avant d’attaquer la dernière ligne droite plein nord et vent pleine gueule ! Pour 15h21 je fais viser mon carnet de route et Shell et vais rejoindre ma chérie arrivée depuis quelques temps déjà et qui m’attend confortablement installée dans les fauteuils de cuir du Pétro Pass. Je fais de même en ingurgitant un coca cola bien frais et une crème glacée bien venue. Elle me raconte qu’elle a croisé en sens inverse un groupe d’une dizaine de cyclos (dont Jean qui lui a fait un signe), il y a bien bien longtemps (j’exagère à peine) et que mon idée de les rattraper est sans espoir, ce n’était pas mon intention non plus ! 

Après 30 minutes de repos, nous enfourchons nos destriers pour terminer ce brevet à bonne allure malgré le vent contraire, heureusement que ma copine me tire dans le vent mais je prends quand même quelques relais, mon orgueil de mâle l’oblige. Bientôt nous retrouvons le trafic sur St Jean, Taschereau puis les rues connues de mon lieu de résidence à St Lambert. Mon dernier contrôle se fait au Couche Tard à 17h47 (mieux vaut Tard que jamais !), pas pire, car je voulais rester dans les 10 heures pas 11 ! 

Je congratule Marielle de m’avoir accompagné pour la fin du parcours, c’est toujours mieux à deux, en tout cas c’est moins chiant que tout seul, au total j’aurais fait 140 kilos en solitaire. Nous voilà de retour au stationnement de l’auto pour remballer le matériel et nous rejoignons la métropole ou d’autres activités familiales m’attendent mais cela je le garderai pour moi ! 

Après l’analyse de mes exploits sur Garmin Connect, je suis un peu déçu du comportement des cyclos du brevet (partir en fou en oubliant les gars derrière) mais chacun fait ce qui veut, c’est ça le Québec ! Cela m’a un peu refroidi pour le 300 visé samedi prochain, je le ferai plus tard comme prévu initialement soit le 23 juin. À la prochaine donc amis cyclos pour un 300 puis un 400 cet été. Fin du petit article pour le CVRM.