samedi 29 juin 2019

Un petit 200 pour garder la forme jusqu'au PBP

Prologue 

Les 4 brevets qualificatifs pour PBP étant homologués auprès des Audax Parisiens, mon inscription est maintenant officielle. L'enregistrement se fait sur le web, il y a juste à renseigner quelques infos comme par exemple, l'heure de départ souhaitée, le nom éventuel d'un accompagnateur, ce sera mon fiston JA comme il y a 4 ans, ainsi que le nombre et la taille des maillots souvenirs du PBP. Ce n'est pas pour autant qu'il faut se reposer, juste attendre la mi-août pour se remettre en selle et pédaler cette randonnée de rêve de 1200 kilomètres. Je présume que chaque PBPiste sérieux se planifie un calendrier d'entrainement pour rester motivé et surtout affûté jusqu'au jour du lâché des fauves. 

Pour ma part, durant ces 7 semaines d'attente, je me suis concocté un petit programme comprenant des activités pour me faire plaisir et d'autres, plus basiques, pour garder le tonus musculaire. Pour la partie fun, j'ai mis à l'agenda cette côteuse randonnée des 6 Gaps dans le Vermont que j'effectuerai avec ma chérie. C'est seulement 210 bornes mais avec l’enchaînement de 6 petits cols à gravir pour un total de 4000 mètres de dénivelé. Ce sera l'occasion de préparer mes muscles aux grimpettes répétées en vue d'une traversée des Alpes post-PBP, si et seulement si la récupération a été bonne. J'ai aussi prévu mon traditionnel Montréal-Québec annuel que je ferai équipé en bike-packing pour tester du matose, toujours dans l'optique de me balader en France après le Paris-Brest. Pour la partie entrainement de fond, ce seront des brevets du CVRM de 200 et 300 km, ainsi que des balades improvisées de plus de 100 bornes, entre amis ou en solo, pour travailler l'aspect social et mental. 

La feuille de route étant tracée, c'est ainsi que je m'inscris pour le brevet du 29 juin, un petit 200 entre potes, pour garder la forme jusqu'au PBP. 

Un PBPiste sérieux doit rester motivé et affûté, n'est-ce pas Fred?

Samedi 29 juin, 5h30

Bla bla bla, toujours la même routine de brevet pour me rendre au point de ralliement de la voie maritime. J'y arrive d'ailleurs le premier, il n'y a pas un chat, me serais-je trompé de jour? Pour me rassurer, Olivier C puis Jean ne tardent pas à garer leur auto dans le stationnement désert. Aujourd'hui, pas de stress pour personne, la pression des qualifs est retombée. C'est dans la décontraction qu'on vient rouler pour le plaisir. Hélas, certains d'entre nous n'ont pas réussi à obtenir leur billet pour Paris. Je pense à Jessica, qui a dû faire des choix dans son programme d'activités multiples, privilégiant les triathlons et l'ultra trail. Dommage aussi pour Bernard, qui n'a pu compléter le 600 de la semaine passée avec Olive C, pour sa 2ème tentative. Il a été trahi par une selle récalcitrante qui a eu raison de son popotin. Tombés au champ d'honneur également, Uriah Mark et certains autres pour des raisons inconnues. 

Ce sont donc quelques habitués et de nouvelles têtes qui se présentent sur le tarmac de la piste de décollage des brevets du CVRM. D'abord, en tout bien, tout honneur, nos PBPistes 2019, soit Marc B avec son maillot de brésilien houlala, échangé lors du PBP 2015, Olive C qui refait tous les brevets cette année comme en 2018, Michel L en super forme avec récemment un Lachine-Mégantic, les doigts dans le nez, Fred P à fond la forme, comme dirait Décathlon, Pascal P, tiens, c'est qui celui-là et enfin Jean R, notre président, ça vas-tu mieux les genoux? En tant que randonnistes, nous avons notre immensément grand Marc L, toujours prêt à tester sa forme sur un 200 voire un 300. 

2 Toyotistes me rassurent qu'il y a bien un brevet aujourd'hui

Fred de retour de Grèce et Marcus fan du Brésil

Super Mitch et Big Marc, au loin, en préparation

Il y a aussi 3 nouveaux, Yanick J, un copain de Jean du club des Increvables, ainsi que 2 nouvelles que sont Katia S et Catherine D, des amies de Jonathan, qui sont venues voir ce qui se passe dans nos escapades aux longs cours. Malheureusement, celles-ci arrivent sur le tard à cause des ponts fermés entre Montréal et la rive sud, elles auront juste le temps de poser pour le kodak puis de nous voir partir à 7h pétantes. Même Jean, notre gentleman de service, ne les attend pas, elles sont trop longues à se préparer. Ah les femmes! 

Au départ de ce 200, 7 cyclos en chaussures, 2 cyclotes en gougoune, 1 derrière le kodak

1- St Lambert - St Cyprien, 43km 

C'est donc un départ à 8 cyclistes, nos 2 féminines partiront un peu plus tard. Comme d'habitude, Fred s'éclipse en tête, il tourne les brevets à plus de 30 de moyenne, ce qui est bien au-dessus de nos vitesses de croisière. Nous débutons en groupe de 5, les 2 Marc, Mitch, Olive et moi. En retrouvant Victoria, Marc B dit Marcus, doit stopper pour un problème de je ne sais quoi, Marc L en profite pour s'échapper à l'avant. Puis ledit Marcus repart et impose un tempo assez rapide, nous lui emboîtons les roues sans broncher. Jean et Yanick ne nous accompagnent pas tout de suite, ils ont dû attendre quelques minutes les gentes demoiselles. 

Provencher, Pelletier, Taschereau, ça papote dans notre quatuor habituel. Je fais un brin de causette avec Mitch. Il m'apprend que son PBP a bien failli ne pas se faire, suite à un accident survenu la semaine passée. En effet, lors d'une ride entre amis du côté de Granby, un automobiliste a eu la fâcheuse idée de dépasser un tracteur sans voir ce qui se passait en avant de lui. Résultat, 4 cyclos dans le fossé, sans bobo, mais avec une grosse frayeur. Et un cinquième qui n'a pu éviter l'impact, il s'en sort avec un bras cassé. Morale de l'histoire, on a beau être super prudent, nous ne sommes pas à l'abri des erreurs d'autrui, pour ne pas dire d'un abruti. Ah, je l'ai dit? 

Km 15, on quitte Taschereau pour traverser Candiac. À la sortie du bled, Jean et Yanick nous rattrapent par l'arrière au prix d'un sprint soutenu. À 6 unités, nous filons plein sud sans trop ressentir le vent de Sud-Ouest qui passera à l'Ouest en après-midi. Les relais s’enchaînent pour faire monter la moyenne à plus de 30. Je trouve que ça roule bien fort à mon goût, alors je reste bien sagement planqué dans les roues. Moi qui songeais faire un 200 relax, ce ne sera pas encore pour cette fois. Je pense que j'ai dû perdre mon excellent travail cardio-musculaire en haute intensité, que me procuraient les courses virtuelles hivernales sur Zwift. Je suis plus en mode LSD-Long Slow Distance, qu'en mode puissants rouleurs que sont nos locomotives du CVRM. 

Peu avant 8h30, le Shell du St Cyprien au km 43, est en vue, nous stoppons les machines. Nous retrouvons Marc L, arrivé depuis peu. La pause allouée est de 15 minutes, chacun met à profit son temps de lousse. Pour bibi, ce sera passage aux toilettes pour vider vessie et intestins, je vous passe les détails. Signature du bout de carton et alimentation des turbines en prenant un café avec chocolatine. Un brin de jasette avec Marc L puis celui-ci s'en va, las d'attendre les lambineux. Quelques minutes plus tard, c'est au tour notre groupe des 4 mousquetaires (POMM) de remettre en route. Jean et Yanick partiront quelques minutes plus tard, ils resteront avec ce léger décalage tout au long du brevet. 

Mitch raconte sa terrible aventure de la semaine passée

Notre Marc L ou plutôt XXXL, en pause méditative

Yanick J comme Joyeux, le sourire aux lèvres

Notre reporter en pleine action

2- St Cyprien - Franklin, 70 km, total 113 km 

Le Fab Four ainsi reconstitué, file vers les lignes, à la poursuite de Marc L que nous rattraperons plus tard, profitant d'un de ses arrêts solitaires. Avec entrain, les relais s’enchaînent sur la belle 217 aux courbes légèrement ondulées. C'est d'abord Mitch qui se met à la tâche, suivi de Marcus, puis Olive et finalement Pascual qui apporte enfin sa contribution, il était temps. Rapidement, nous atteignons la pointe sud au km 63. Puis à tribord toute, cap à l'ouest, moussaillon ! 

Nous voilà dans le toboggan infernal, menant au juge de paix du jour, gravi 2 fois dans ce 200, la célèbre colline de Covey. Sur les 27 bornes d'approche, tel un sherpa, je ne lâche pas le grand plateau de 48 dents. Nous nous relayons à passer les multiples bosselettes, parfois avec élan, parfois en forçant sur les manivelles. Juste avant l'ascension de la bosse, au niveau du camping-golf du km 90, nous réveillons Marc L dans sa pause. Il s'apprêtait justement à redémarrer. Frais et dispo, il s'échappe à nouveau, en compagnie de Mitch, décidément très en forme, et d'Olive, l'homme toujours en forme, même quand il ne l'est pas. 

À l'arrière, il y a Marcus et moi, nous nous échinons dans les pourcentages les plus raides. Je me surprends à le dépasser, me sentant quand même pas trop mal après les efforts soutenus des derniers kilomètres. Nous atteignons le sommet et croisons Fred en sens inverse, il en termine avec sa 2ème ascension de la CH. Notre duo se regroupe dans le faux plat descendant vers Dora, l'exploratrice? Je ressens une douleur dans le bas du dos et cela m'inquiète un peu. Aurais-je trop forcé ces 4 dernières heures? Heureusement, le mal s'estompe après quelques kilomètres, et cela ne restera qu'un mauvais souvenir. 

Dora est dépassé, nous nous laissons glisser sur la 209, puis bâbord toute sur le détour du chemin Pollica. Nous encaissons les dernières rafales venant de l'ouest. Dans ce forcing, Marcus grimace, victime d'une crampe, signe qu'on ne s'est pas ménagé. Puis Éole passe derrière nos fesses. Aussi, nous enclenchons le turbo pour rejoindre sans tarder le 2ème checkpoint de Franklin, km 113, il est 11h25. Jean et Yanick ne devaient pas être très loin derrière car ils accostent au quai presque en même temps que nous. 

Le ravito arrive à point nommé car j'ai vraiment les crocs, mon estomac criant famine, famine. Les 7 mercenaires vont faire signer leur ausweis et se ramènent de quoi se remplir la panse. Chacun s'installe dans les fauteuils et sur les bancs en bois de l'Amigos, pour dévorer sa pitance et retrouver des forces pour la suite du programme. Cette terrasse est d'ailleurs un charmant endroit où il fait bon se reposer quand la température est agréable. Il commence surtout à faire chaud, n'oublions donc pas de nous hydrater. 

Je me restaure avec un bon sandwich fromage-jambon arrosé d'un coke. Mais je n'ai pas trouvé les délicieuses crottes de fromage pour me rassasier tout à fait, alors je complète mon lunch d'une banane tirée de la sacoche. Quelques photos d'ambiance et un peu de crème de jour sur mon popotin terminent notre pause d'une trentaine de minutes. En effet, 4 pistoleros s'apprêtent à repartir et je ne voudrais pas rater l'attaque de la diligence. Nous laissons encore Jean et Yan derrière nous, tels des gibiers de potence. Ils prétextent qu'ils prennent leur temps mais on les soupçonne de vouloir attendre les demoiselles en queue de peloton. 

Qu'on est ben dans les fauteuils en bois de l'Amigos !

Un trio qui ingurgite leur trio pour reprendre de l'énergie

Jean notre président, prend son lunch tranquillement

3- Franklin - St Édouard, 54 km, total 167 km 

5 cavaliers ré enfourchent donc leur monture pour l'ascension de la Covey Hill, 2ème acte. Pour digérer, on doit gravir un petit coup de cul qui nous remonte sur le chemin de la CH. Marc L et Olive prennent à nouveau la poudre d'escampette, ils s'éloignent en avant. En trio avec Marcus et Mitch, nous nous défoulons sur les 8 bornes de faux plat, nous hissant à 330 mètres d'altitude. Plein d'énergie, j'ai le goût de mener la danse. J'ai pourtant très chaud, je transpire abondamment et mes pulsations tournent autour des 150 bpm. Est-ce une bonne idée de me déchaîner ainsi, je le saurai bientôt. Je remarque que ma casquette sous le casque retient moins la transpiration qu'un bandeau. J'ai de la sueur dans les yeux et ce n'est pas agréable. À noter pour les grosses chaleurs à venir. 

Peu avant le pylône de télécommunication, km 122, nous croisons nos 2 courageuses breveteuses qui n'ont pas lâché le morceau. Surtout, elles ne sont pas égarées car elles semblent rouler sans GPS, seulement avec les feuilles de route. Ouf, c'est enfin la bonne descente jusqu'au prochain croisement, j'essaye de suivre Mitch qui dévale comme un fou. Je ne mets donc pas les freins et me retrouve à 72 km-h à sautiller sur un asphalte incertain. Puis, à gauche toute, vent de Sud-Ouest, nous sommes bien propulsés sur la 203. C'est plutôt facile et l'allure du trio dépasse allègrement les 35 à l'heure. 

Km 132, chemin Cowan, Mitch continue de pousser la machine. Marcus semble suivre aisément alors que je commence à avoir mal aux pattes, comme si elles étaient en manque de carburant. Je m'accroche comme je peux au rythme rapide imposé par mes compagnons. Mais en 10 kms, je me sens vidé, je n'ai plus de jus. J'avale un gel miracle pour tenter de me rebooster mais son effet tarde à se faire sentir. 

Après le chemin Back Bush, nous atteignons la 219 nord, km 150, retrouvant notre géant Marc L, qui termine sa pause. Lui aussi a ressenti quelques douleurs au dos, il a préféré faire une petite escale bienfaitrice. Il repart donc avec notre trio tandis que Mitch ralentit pour manger une barre de vitamines. Je préviens Marcus que je manque d'énergie et que je vais rallier le prochain contrôle distant de 15 bornes, à mon rythme, soit un tempo plus mollo. 

Mon coup de pompe soudain reste un mystère. J'essaye de comprendre ce qui s'est passé. Pas assez mangé à Franklin? Coup de chaleur? Rythme trop élevé? Ce sera à analyser. De toute façon, je connais le remède. S'alimenter, s'hydrater et reprendre une allure modérée. Je vois donc mes compagnons disparaître dans le lointain. Effectivement, en roulant moins vite, mes pulsations ont baissé et mon gel ingurgité tout à l'heure, a fait remonter mon taux de sucre dans le sang. 

J'arrive au dépanneur contrôle de St Édouard, km 167, il est 13h50. Je suis encore affamé et assoiffé, c'est une bonne maladie me dirait ma mère! La pause va m'être salvatrice, je ne repartirai qu'après avoir bien récupéré. Je vais me chercher un autre sandwich jambon forêt noire, je trouve enfin des crottes de fromage, le tout arrosé de pepsi et d'eau fraîche pour remplir mon camelbak. Je rejoins mes compagnons aux tables du Brosco. Bien installés à l'ombre, nous rechargeons les accus tout en discutant et en plaisantant, y a de la bonne humeur dans l'air. Y a de la joie, ça fait du bien pour oublier notre fatigue passagère. Jean et Yanick se pointent 10 minutes après mon arrivée. Ils confirment avoir un peu attendu les filles, Jean étant inquiet à leur sujet. On le rassure en lui disant les avoir aperçues sur les hauteurs de la CH. 

Repus et reposés, les 3 M et le O remettent en route pour la destination finale. Je reste encore quelques minutes pour terminer de me rebooster et jaser avec les nouveaux arrivants. Puis je me ré-équipe pour la route et repars solo, il me reste 37 bornes à boucler. 

Pause à l'ombre sur les tables du Brosco de St Édouard

Pouce levé mais besoin de me rebooster

Glucides et liquides sont les bienvenus dans l'estomac

Jasette joyeuse avec les 2 nouveaux arrivants

4- St Édouard - St Lambert, 37 km, total 204 km 

Le vent est passé à l'Ouest, il m'encourage pour le retour. La moyenne remonte enfin et je me sens beaucoup mieux. Sur le Rang St André, km 175, le changement de direction me donne un peu de fil à retordre, je sers les dents de ma cassette et poursuis mon effort. La chaleur s'intensifie, les orages annoncés en fin de journée sont en train de se préparer sous forme de gros nuages gris dans certaines parties du ciel. Encore quelques coups de pédales bien sentis en passant l'overpass de la 10 et me voilà dans la traversée de Candiac. 

Je m'autorise une micro pause sur la 134 au niveau de La Prairie. À l'ombre d'un minuscule arbre, je croque quelques crottes de fromage bien salées, j'avale le reste de coke que j'avais emporté dans la sacoche. À nouveau rempli d'énergie, je termine les 12 derniers kilomètres par l'achalandé Taschereau, Pelletier, Provencher et enfin Victoria. J'atteins le dépanneur Au Bon Coin à St Lambert, il est 15h51, soit 8h51 pour un 200 à 27 de moyenne roulée, sous les aisselles! 

J'y retrouve mes 3 compères, Marcus, Olive et Mitch en train de se réhydrater en plein cagnard. Marc L est déjà rentré au bercail. Je les imite en sirotant un Perrier rafraîchissant. Photos finish, débriefing, puis on se donne RV à la semaine prochaine. Marcus et sûrement Olive vont faire le 300 du CVRM, tandis que Michel va certainement refaire un Lachine-Mégantic, ayant un chalet familial dans le secteur. C'est juste 275 kms et il y a quelques côtes bien connues du 600, une bonne pratique pour un randonneur. 

Ce pourquoi nous roulons des tonnes de kilomètres

Juste un petit 200 de routine entre amis

Sous le soleil, on se donne RV à la semaine prochaine, l'orage gronde au loin

Épilogue 

À nouveau seul, j'attends Jean et Yanick qui ne devraient pas être bien loin. J'en profiterai pour laisser ma carte de brevet à Jean et ainsi économiser un timbre et les services de la poste. À 16h15, ils ne sont toujours pas là. Comme je suis fatigué de rôtir au soleil, je repars pédaler vers mon condo. Je les croise sur Victoria, on se salue de la main. Les gros nuages en formation de tout à l'heure, menacent à présent d'exploser. Juste le temps de prendre ma douche que l'orage éclate vers 17h, déversant à son tour, une copieuse douche écossaise. Je pense à Katia et Catherine, les 2 filles du brevet, qui sont peut-être encore sur la route de retour et donc sous la pluie. Ce sera confirmé dans le récit de Jean, elles ont bien été rincées par des averses violentes et fraîches. En effet, toujours inquiet à leur sujet, il a fait le chemin en sens inverse en auto et les a retrouvées. Il les a rejointes au contrôle final pour les féliciter de leur courage et prendre leur carte de brevet ! 

Nos 2 téméraires cyclotes à l'arrivée, elles ont survécu à l'orage, chapeau les filles !

Voici le point de vue de Jean sur ce 200:

Malgré une météo, qui s’annonçait pluvieuse pour la majorité de la journée, dix cyclistes se sont alignés au départ dont deux nouvelles demoiselles, Kathia et Catherine, des amies de Jonathan Abitbol. Malheureusement elles sont arrivées sur le tard à cause des ponts fermés alors nous sommes partis alors quelles débarquaient leurs vélos de l'auto.

Yanick Jovial, un ami membre des Increvables, est venu rouler avec nous. C'était son premier brevet mais puisque l'on a fait Montréal-Québec-Montréal en deux jours l'année passée je savais qu'il n'aurait pas de difficulté à le faire.

À part Fred qui devait déjà être à une année lumière de nous, et Marc Lusignan qui lui n'était qu'à 30 secondes, nous sommes arrivés au premier contrôle en même temps. La gang est parti et Yanick et moi avons attendu une dizaine de minutes pour voir si les femmes arrivaient mais ce ne fut pas le cas. On est donc reparti et avons pris ça mollo pour discuter de toutes sortes de sujets. On a revu la gang au second contrôle (Km 113) mais Yanick et moi sommes repartis seuls après une heure de lunch. Pas de trace des deux nouvelles. Comme il me semblait qu'elles n'avaient pas de GPS je commençais à me demander si elles ne s'étaient pas égarées mais au prochain contrôle de St-Édouard (Km167) nos amis nous ont dit qu'ils les avaient vues sur la Covey-Hill.

Yanick et moi sommes arrivés au dernier contrôle à 16h20. De gros nuages approchaient lorsque je repris le vélo pour me rendre au stationnement à 1,7Km mais je n'avais pas fait 500m qu'une trombe d'eau se déversait sur moi. La température est passée de 26 à 19 degtrés et le vent devaient être de 40Km/h alors j'ai mis mon imperméable.

En prenant la route avec mon auto j'ai décidé de retourner chez-moi en prenant le parcours inverse du 200Km pour voir si je ne croiserais pas les filles. L'eau se déversait depuis une vingtaine de minutes et il y avait un pied d'eau à plusieurs endroits sur la route. Je les ai finalement vu à quelques kms de l'arrivée. Elles ne devaient certainement pas avoir chaud car elles n'avaient rien ajouté à leurs vêtements de la journée. Elles avaient l'air de rouler rondement et roulaient souvent dans des immense flaques d'eau. Je ne voulais pas les déconcentrer alors je les ai laissées s'amuser dans l'eau et les ai attendues au contrôle. À leur arrivée elles ne semblaient pas fatiguées, juste trempées et elles avaient froids alors petite photo et on s'est dit au revoir.

Félicitation Kathia et Catherine. C'est une sortie dont vous allez vous rappeler longtemps j'en suis certain.


Voici le point de vue de Marc L sur ce 200:

Deux cent six kilomètres avalés sans histoire, aux deux tiers en solo.

Le quatuor Bisaillon-Caty-Lemaire-Philippe s'étant illico arrêté pour un ajustement mécanique après quelques hectomètres, j'ai filé à l'anglaise avec Frédéric Perman en point de mire jusqu'au quatrième virage; après : pchitt, disparu à l'horizon notre leader !

Ce samedi, je ne savais pas trop où j'en étais côté forme alors je n'ai pas poussé trop, essayant de ne pas dépasser une FC de 150. Avec ce petit vent du sud-ouest que nous avions trois quarts face, suis sagement resté sur le plateau de 39 et le trajet jusqu'à la station Shell de Saint-Cyprien-de-Napierville s'est bien passé.

Le peloton masculin est arrivé sur mes talons. Petite jasette avec monsieur Philippe pendant que Michel Lemaire gesticulait en s'entretenant avec Olivier et Marc B. Je pense alors repartir avec eux mais je suis prêt et ces messieurs prennent ça très cool, alors je les salue et remets ça solo. Il est 8h30. Le vent s'apaise un temps, alors la descente vers le sud est très agréable. Au passage de la montée Henrysburg où nous rejoignions auparavant la 217 au retour de ce brevet, je note l'heure : 9h02. C'est à dix heures pile que j'aperçois au loin la côte de Covey Hill au pied de laquelle, quelque peu usé, je décide de prendre une petite pause à l'ombre.

Peut-être cinq minutes passent que voilà, dans l'ordre et groupés : Lemaire, Caty, Bisaillon et Philippe. Un petit coucou et je remets ça illico derrière eux. Je mets tout à gauche naturellement, d'autant que, si le Marinoni a toujours les mêmes braquets que lorsque j'en pris livraison, moi j'ai pris quinze ans depuis ! Un changement de pédalier et de roue libre, on verra ça l'hiver prochain alors j'enroule 39x26 et la montée se passe super bien. Passé l'antenne au sommet, petit regard derrière : Michel et Olivier sont à 200 mètres peut-être; je reprends mon rythme de croisière sur ce faux-plat descendant et au paysage un peu quelconque. Ce terrain plait particulièrement à notre ami de Lachine et voilà que Michel, avec Olivier dans sa roue, arrive à bonne allure; je prends le train au passage. À l'approche de la 209, j'en ai assez et lève le pied, Michel m'imite bientôt et Olivier à l'avant, chevaleresque, fait de même. Regroupement du trio chemin Pollica et on arrive à bonne allure au dépanneur de Franklin. Pause salutaire sous le porche du lieu : sandwich, eau, jus de tomate et jus de fruit. Sur ces entrefaites, le reste du peloton masculin arrive. J'apprends que Marc et Pascal ont croisé la fusée Frédéric sur le chemin de Covey Hill alors que personne n'a encore revu les filles.

Reparti seul, je rejoins le chemin de Covey Hill parcouru en sens inverse il y a peu. Justement, voilà les deux participantes de ce brevet roulant côte à côte vers le deuxième point de contrôle. Mais voilà enfin l'antenne et les derniers mètres à gravir de ce brevet; je bascule en roue libre dans la descente où je dépasserai les 75 kilomètres à l'heure. Petit salut à trois filles à vélo en bas de la côte. Passé le hameau de Havelock sur la 203, j'ai les sens en éveil : n'ayant pas téléchargé l'itinéraire du brevet sur mon cyclomètre, je retrace à mémoire ce tracé du brevet de 200 que je n'avais parcouru qu'une seule fois depuis qu'il a été changé. Rang Saint-Charles, j'hésite et décide d'un arrêt pour consulter le road book. Mais voilà Olivier Caty qui se pointe et qui me confirme que c'est plus loin qu'il faut tourner à gauche. Je recolle tranquillement Olivier (qui se retourne montée Poupart pour vérifier que je suis sur la bonne voie : merci l'ami) mais il prend irrésistiblement le large chemin Back Bush et je le perds de vue avant le virage sur la 219 où mon dos m'intime de faire arrêt. Le troisième quart de ce brevet est fidèle à lui-même : le jour avançant, le soleil est maintenant haut dans le ciel et la campagne montérégienne offrant peu d'ombre, l'organisme du cycliste n'en est que plus taxé. Incidemment, le profil de la température enregistré par le cyclomètre le confirme : le matin, la courbe fut très plate sous les nuages alors que l'apparition du soleil se manifesta par des dents de scie caractérisant l'alternance de passages plein soleil et à l'ombre (sous un nuage ou les rares frondaisons).

Mais trêve de considérations météorologiques : Michel, Marc et Pascal arrivent sur ces entrefaites; je repars et recolle le groupe qui ne roule pas très vite. À nouveau, il faut composer avec le vent. J'ai un peu de mal à trouver ma zone de confort : que je me laisse aller à mes sensations du moment et que j'enlève une dent derrière, voilà que le cœur bat un peu vite et que je lâche mes compagnons de route; sinon, je trouve que je roule un peu dans le beurre… Enfin, voici l'église de Saint-Édouard et le troisième point de contrôle où nous retrouvons monsieur Caty. Jean et Yanick arrivent alors que nous nous apprêtons à repartir, laissant cette fois Pascal derrière. On fera équipe ainsi un bon bout puis Olivier et moi prendront un peu d'avance pour terminer en 8h33 sur le bitume surchauffé de la rue Victoria.

Une bonne journée !


Mon bilan sur ce brevet est mi-figue, mi-raisin. J'ai réalisé une bonne moyenne mais j'ai peut-être sous-estimé la chaleur et aussi présumé de mes forces pour avoir roulé en sur-régime par moment. Aussi, je ferai le 300 de la semaine prochaine à mon tempo, en mode PBP ! 

À la semaine prochaine. 

Roulez prudemment et évitez les autos qui pourraient surgir devant vous. 
Pensée pour Mitch ... 
Car le danger peut-être là où vous ne l'attendez pas. 
Et nous avons une mission à remplir, en août prochain ...


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