samedi 24 mai 2014

Les brevets longue distance, épreuve collective ou individuelle ?

La semaine précédant le brevet de 400, une polémique avait éclaté sur Facebook avec mes amis mongols de longue distance. Théoriquement pour le prochain brevet, notre gruppetto officiel devait se composer de Marie-Claude, Yves, Marc et moi, peut-être complété de Gabriel et de Martin qui nous accompagnerait sur les 100 premiers kms. Sur le site du CVRM, nous apprenons que Catherine, avec qui nous roulons régulièrement sur les brevets de 140 et 200, s'est inscrite sur le 400 et qu'elle voudrait naturellement se joindre à nous. Un peu inquiets, nous communiquons avec elle pour lui rappeler qu'elle n'a jamais roulé plus de 200 km, et surtout, qu'elle n'a pas fait le 300 km, étape logique dans les brevets avant d'entreprendre plus de kilomètres. Elle me répond qu'elle se sent prête physiquement et mentalement, et que Fred sera là en cas de pépins. De cette situation, vient mon interrogation dans le titre de ce récit. Les brevets sont-ils des épreuves que nous pouvons faire en groupe, en énonçant bien les règles au départ et en en assumant les conséquences ? Ou faut-il préférer rouler à son propre rythme, gérer ses arrêts individuellement et réagir en fonction de sa forme afin de réussir un brevet ? C'est à travers ce récit que nous allons observer les comportements de chacun au sein de notre fameux gruppetto.

Km 0: 5h du mat, j'ai des frissons, je claque des dents et je monte le son ! Paroles d'une chanson française, petite joke en passant. Ambiance de départ sur le stationnement de la voie maritime, face au casino encore éclairé à l'aube de ce samedi. Cliché des 23 participants, salut, hello, et Jean sonne la charge. Une nouvelle aventure humaine est lancée, ces prochaines 24 heures risquent d'être intenses. Chacun va vivre sa propre expérience, certains écriront des récits, tous différents, racontant leur épopée des plus brillants exploits. Et go Habs go !


Km 6: Premier arrêt mécanique, le support de la sacoche d'Yves s'est dévissé, a envoyé la lumière arrière sur son pneu et celle-ci s'est brisée. Marc aide son pote, Martin filme la scène. Le gros du peloton ne nous a pas attendu, c'est normal, il est loin devant maintenant et nous ne le reverrons pas de la ride. Notre petit groupe est composé de Marie-Claude, Catherine bien présente et motivée, Yves, Marc, Gaby, Martin jusqu'au premier contrôle nous a-t-il prévenu, et moi-même. Nous avons décidé de rester ensemble mais n'avons émis aucune règle au départ, c'est sûrement une erreur !

Km 18: Deuxième arrêt pour crevaison de Gaby, il avait pourtant changé son pneu lisse de la veille car son vélociste lui avait conseillé. On constate que le pneu n'a rien et que c'est la chambre à air qui a percé car pincée lors du remontage. En passant, le pneu en question n'est pas très neuf non plus, mon Gaby ! Yves assiste Gabriel, Martin filme la scène ! Martin, vidéaste officiel du CVRM, c'est devenu une référence en matière de mini film sur les escapades en vélo. Pis moé, ben j'observe la situation.

Km 36: Marc et les femmes ont décidé de continuer à rouler tranquillement pendant la réparation du flat. Ça nous prendra 18 km pour les rattraper, petite pointe du matin à 30 de moyenne, super pour se mettre en jambes pour un 400 ! Fin de la première observation. 

Km 50: Mont St Grégoire, c'est l'endroit ou Marc avait crevé lors du 400 de 2013, on l'avait tous attendu pour réparer et en avions profité pour faire une pause santé. Notre gruppetto de 7 unités s'est réformé et on repart dans le brouillard. Les féminines vont bien, MC à changé sa cadence de pédalage depuis peu, elle mouline même plus que son gourou et non moins chum Yves, Catherine reste cependant la reine de la moulinette, sa vitesse à tourner les jambes est affolante, même frénésie que Fred, un autre Guru !

Km 88 : Après le brouillard et la garnotte, nous arrivons au village de St Armand. Je propose de faire une petite halte pipi et étirements avant d’attaquer les raidillons de la Pigeon Hill qui longent la frontière et sa nature verdoyante. Proposition acceptée à l’unanimité par le groupe !

Km 105 : Contrôle 1, 9h30. Descente à fond les ballons sur le Sergaz Dépanneur du premier check point. Marcus et Martin ont monté les bosses à leur rythme et sont déjà arrivés. Pause de 30 minutes, chacun fait ses petites affaires pour recharger la machine : solide, liquide et crèmes de toute nature, pour le soleil, pour le popotin et pour la chaine ! Photo du moment, j’ai oublié de prendre des clichés de l’incident de la sacoche et du flat, pas très bon reporter que je suis, un peu distrait sur le coup. Martin, lui a tout capté sur sa caméra. D’ailleurs, celui-ci repart tout seul, il a décidé de battre son temps du dernier 400, moins de 18h30, il est largement capable. Nous lui souhaitons bonne route, merci pour sa contribution en ce début de brevet, même s’il tire parfois un peu fort et que le groupe n’ose rien dire en profitant de son sillage. Parfois, il ne faut pas hésiter à communiquer nos réactions, un rythme trop élevé peut entamer nos forces prématurément et certains pourraient le payer par la suite.


Km 110 : Dans la première côte à la sortie de Frelighsburg, celle où y a de la joie, le groupe explose car chacun monte à son tempo, en effet la route est encore longue. Regroupement un peu plus loin, sauf pour Gaby qui semble en arracher. On se concerte et on décide de ne pas l’attendre car Gabriel monte vraiment lentement et il y a encore beaucoup de côtelettes. Nous pensons que cela ralentirait l’allure du groupe exagérément, aussi nous l’attendrons lors d’une prochaine pause. De belles descentes se présentent sous nos roues, je bats mon record personnel à 72 km/h.

Km 125 : Après Abercorn, deuxième gros morceau du parcours, la Scénic, les nuages gris et fort menaçants, s’abattent sur nos carcasses. Certains décident de s’arrêter pour mettre l’imper, je poursuis mon effort jusqu’au sommet. Puis j'attends la gang en haut, mettant mes habits de pluie, cape de Zorro et sur chaussures.

Km 135 : Après la descente glissante et dangereuse sur la vallée de la Missisquoi, nous grelottons sur nos bécanes sous une pluie forte et glaciale. Pas la peine de s’arrêter pour se mettre à l'abri, nous sommes déjà tous pourris. Nous zigzaguons parmi les flaques d’eau et projetons un arrêt à Mansonville.

Km 148 : Sous le soleil revenu, nous stoppons au dépanneur, cette pause est salutaire pour tous. Nous avons laissé des plumes dans les dernières côtes et les festivités ne sont pas terminées. Tandis que nous emmagasinons de l’énergie, Gaby nous rejoint, le groupe de 6 se réforme. Je reçois un texto de Marielle inquiète qui a perdu ma trace avec le tracker que j'ai installé sur mon iPhone, elle ne peut plus me suivre sur le net. Plus de coordonnées envoyées depuis un moment alors que mon logiciel doit émettre toutes les 20 minutes. Le problème vient probablement du réseau indisponible dans la région car trop prêt de la frontière et mon cell à du mal à recevoir le signal. Tout rentrera dans l'ordre après Sutton, merci chère suiveuse ! Au sujet des trackers, Yves possède une balise Spotnet, spécialement dédiée pour le repérage, le seul problème c'est que son engin n'aura plus de batterie à la tombée de la nuit, donc plus de trace pour lui !

Km150 : À peine reparti de Mansonville, MC avertit le gruppetto dispersé dans une bosse, que Gaby a encore fait un flat. Comme j’étais arrivé presque en haut, je redescends en bas pour m’apercevoir que c’est Yves qui a crevé. Il n’a pas voulu de l’aide de Gaby et celui-ci est reparti tranquillement. Je sermonne mon Yvounet en lui disant qu’il ne faut pas rester seul, qu’on est une équipe, merde alors ! De plus, à deux, ça va plus vite à réparer, et c’est moins stressant pour rejoindre les autres ensuite. En un temps record, la roue arrière est à nouveau opérationnelle, c’est qu’on commence à avoir la technique !

Km 155: Nous avons décidé de ne pas nous éclater la rate pour rattraper les amis, nous grimpons les côtes à bonne allure quand même. Nous ne tardons pas à apercevoir MC, seule à dodeliner dans une énième côtelette, les autres n'ont pas attendu, belle solidarité, les copains ! Fin de la deuxième observation. C’est donc en trio que chaque mini groupe poursuit son chemin de croix.

Km 170: On rejoint Bolton et son délicieux spa, que j’aimerai bien retourner dans le jacuzzi avec ma cocoon adorée, plutôt que de faire le con sur un vélo, mais bon ... Les dernières bosses du tour de Sutton sont terminées, c’est pas trop tôt car MC commence à en arracher avec un genou et même à en chier, excusez l’expression mais c’est la pure vérité, elle a bobo au bedon !

Km 190: Halte toilettes et énergie à la station essence de Lac Brome, dernière escale avant le contrôle de Sutton. Nous évitons une bonne averse à l’abri.

Km 205 : Nous voyons passer quelques participants en sens inverse, les frères Clément (quand je sais pas, j’invente, je ne connais pas leurs liens de parenté) et aussi nos amis ricains tout de jaune vêtus. MC pense avoir des hallucinations car elle ne sait pas encore que c’est le parcours officiel et qu’il faudra remonter tout ce qu'on vient de descendre, elle enrage.

Km 210: Contrôle 2, 16h30. Enfin Sutton, nous arrêtons au Subway, nous retrouvons nos trois autres compères à l'IGA, ils ne sont arrivés que depuis 10 minutes, ils avaient aussi fait une pause à Lac Brôme. Nous nous restaurons copieusement avec soumarin, yaourt, cookies, mais plus de soupe, plus de coke en fontaine, c'est la misère dans ce Sub ! Côté logistique, chacun doit se débrouiller pour recharger son GPS, précieux accessoire pour bien suivre le parcours proposé et éviter de faire des kilomètres supplémentaires ! Pour ma part, j'ai une boîtier de 4 batteries AA que je pluggue sur mon Garmin et qui fait super bien la job, faut juste changer les piles lorsqu'elles sont usées ! D'autres rechargent leur engin à partir de leur dynamo incluse dans leur moyeu de roue avant, très pratique aussi. Ceux qui n'ont pas prévu la chose comme Cath et MC, vont pomper le jus de leur chevalier servant, en l'occurrence Marc et Yves ! Regroupement des effectifs et nouveau départ ensemble, nous voilà répartis sur la 215 nord, et oui MC.

Km 230: Côte du chemin Brôme, photos du gruppetto sur le vélo, ça fera de beaux souvenirs. Je profite de la jolie lumière donnée par le soleil déclinant et les masses nuageuses, avec toutes ces nuances de gris et ces averses au loin. Le groupe est réunifié, j'aime ce sentiment d'unité, tous soudés dans l'effort qui sollicite nos corps à chaque coup de pédale, unis pour le meilleur et pour le pire ! C'est aussi cela, le plaisir de rouler ensemble. Revue des troupes, Gaby monte mieux les côtelettes, Cath est toujours fringante, heureuse d'être dans le paquet, Marcus semble toujours à l'aise, Yves et MC restent toujours accouplés, celle-ci serre plutôt les fesses depuis quelques temps. Quant à moi, tout va plutôt pour le mieux, bien hydraté, bien alimenté grâce à mes cakes énergétiques sucrés et la nouveauté du jour, mes rice cakes salés, petites portions de riz avec œufs, jambon, tomate, poivron, oignon et fromage, de quoi se refaire une réserve de carbo hydrates. J'ai découvert cette recette dans le livre d'un gars qui nourrit des cyclistes pro, qui préfèrent s'alimenter avec des ingrédients naturels et variés, plutôt qu'avec des barres énergétiques et autres, le titre du bouquin est Feedzone Cookbook Portable.











Km 248: Contrôle 3, 19h00. La banlieue de Waterloo et son dépanneur asiatique sont atteints. C'est mon contrôle fétiche, lieu de joie et de tristesse, abandon du premier 400 de 2013. Nouvelle halte énergétique, chacun se rhabille chaudement en prévision de la nuit qui va bientôt tomber. Encore des photos pour immortaliser la communauté des cyclos et les bas sexy de MC.




Km 264: Eastman, arrêt déguisement de Nowell, MC repeint les toilettes d'un restaurant. Nos bécanes clignotent de partout, on rigole comme des fous, c'est toujours féerique de cycler à la noirceur, les sensations ne sont pas les mêmes. Cependant, il faut être beaucoup plus vigilant, une contrainte de plus pour nos corps meurtris. C'est le baptême de la nuit pour Cath, mais ses loupiotes éclairent rien du tout, pas très fort le monsieur qui lui a installé ce dispositif foireux. La nuit, la vue c'est la vie, comme dirait une campagne de pub de la sécurité routière, pas de place à l'improvisation dans ce domaine. Je conseille à Catherine de rester collée à nos basques pour le reste de notre ride nocturne, c'est aussi ça, l'avantage d'un groupe. 

Km 290: Un village sur la 220, énième arrêt toilettes pour notre pauvre malade du bide, ce ne doit pas être drôle pour elle. C'est le party au village, ça danse avec la musique dans le tapis. Nous continuons nous aussi de danser sur nos vélos, notamment dans les côtelettes qu'on a fini de compter depuis belle lurette. Mon Garmin n'a cependant pas oublié, il comptabilise pas loin de 3000 mètres de dénivelé.

Km 303: Nous retrouvons la 112, à cet endroit, nous l'aimons bien car elle signifie la fin des hostilités côteuses. En plus, elle file en pente douce vers Granby, que du bonheur. Marie-Claude en profite pour ... too much information !

Km 315 : Granby, son lac, son jet d'eau éclairé et son McDo ! Nous ne nous faisons pas prier pour nous y engouffrer avant la fermeture. Gaby et moi avons envie de frites, de coke et de mal bouffe, nous nous en donnons à cœur joie car on sait que tout sera brûlé dans les prochaines heures. Parfois, il faut y aller aux envies comme j'aime à dire, faut se faire plaisir un peu, tant que ça ne nuit pas à notre effort. À minuit, tout le monde dehors, même Yves et MC qui pensaient faire une pause prolongée et rentrer doucement en couple. Du coup, ils repartent avec nous et le gruppetto est toujours intact !

Km 320: Nous filons gentiment sur la piste cyclable à la lueur de nos lampions, la nuit est belle et étoilée. Nous ne verrons malheureusement pas d'étoiles filantes, à part nous, dues à la désintégration d'une comète, c'était la nuit précédente, bien dommage.  Faut rester tout de même concentrés car gare aux lapins égarés !

Km 346 : Contrôle 4, 1h30. Marcus, notre team leader, nous fait visiter St Césaire by night ! Enfin nous atteignons le Tim salvateur où notre groupe se scinde en 2. En effet, Marc, Gaby et Cath ne veulent pas faire de pause trop longue et ils veulent rentrer au plus vite. Aussi, ils font signer leur carte de route, avalent rapido quelque chose et s’en repartent dans la nuit noire afin de boucler la boucle. Je reste solidaire avec Yves et MC, nous buvons un café pour nous tenir éveillés et avalons un beigne bien sucré. Une vingtaine de minutes plus tard, nous levons le camp à notre tour. Notre trio file à l’indienne, et pas à l'anglaise, sur la 112. Marie-Claude commence par un relais assez rapide, elle doit avoir hâte d’en finir !

Km 360 : Je mène la cadence jusque Marieville. MC me demande de chercher une nouvelle halte pour soulager ses intestins en détresse. Tim à bâbord, nous y accostons. Go MC go !

Km 368 : Chambly, encore un stop au Tim, devinez pourquoi ! Nous aurons visité quasiment tous les petits Mortons de la région. Ça achève avec la piste cyclable dans le bois puis la banlieue de St Hubert, Brossard et enfin St Lambert.

Km 393 : Contrôle 5, 4h20. Un dernier Tim bien sûr pour célébrer notre réussite à ce brevet, le préposé immortalise nos tronches éreintées après presque 24 heures de selle. Pour MC, ça aurait été selle à la puissance 2 ! C’est le moment de nous séparer, je repars solo à vélo vers mon condo distant seulement de 500 mètres, je suis très chanceux. Le gruppetto est maintenant dissous, il est temps d’en tirer quelques enseignements.



Est-ce que notre expérience de groupe a bien fonctionné ? Dans l’ensemble, je pense que oui, même s’il y a eu des moments de flottement lors des incidents mécaniques ou des problèmes physiques pour certains. Il est primordial de déterminer la marche à suivre au départ. À mon avis, pour les problèmes techniques, on devrait tous s’attendre, ceci évite à ceux qui restent de devoir chasser ensuite pour rattraper les autres. De plus, lors de ces arrêts forcés, chacun peut mettre à profit ce temps de repos pour s’alimenter, faire ses besoins, s’étirer, aider son copain à réparer, puis on repart ensemble, sans stress, ni fatigue supplémentaire. Lors des problèmes humains, il faut s’entendre au cas par cas sur l’attitude à adopter. Si la personne peine à suivre et qu’elle veut continuer, c’est son choix, mais le groupe peut ne pas accepter ce handicap. Il est souhaitable dans ce cas, que la personne en problème ne reste pas seule, au cas ou son état s’aggraverait. En cas d’abandon, chaque personne doit avoir un plan B et les autres doivent laisser l’abandonné en s’étant assuré que son rapatriement est confirmé. Pour la bonne marche du gruppetto, il est normal que les plus forts se mettent devant pour assister les plus faibles, l’union faisant la force. Il est aussi important de communiquer ensemble pour ajuster la vitesse à la forme de chacun, même si on doit ralentir par moment. Bien sûr, il ne doit pas y avoir de trop grande différence de vitesse ou cela devient vite ingérable. Les personnes du groupe doivent donc bien se connaître et avoir un état de forme équivalent. Comme on le constate, il y a certaines contraintes à rouler en groupe mais aussi certains avantages. Les moments passés ensemble sont plus conviviaux, on peut discuter, échanger des points de vue, s’entraider dans certains cas et surtout avoir du fun !

Pour ce qui est de rouler seul, l’avantage est la liberté de faire ce qu’on veut, quant on veut, de gérer son affaire sans contrainte des autres. Il y a aussi des inconvénients, comme se débrouiller seul en cas de pépins divers, ce qui peut être épeurant pour certaines personnes. C’est une autre façon d’atteindre son objectif. Comme nous sommes tous différents, à nous de choisir notre meilleure formule ! 

Ceci dit, peut être que le meilleur compromis serait de rouler par 2 ou 3 cyclos de même force avec le même objectif de performance, ce qui permettrait d'avoir l'avantage des deux possibilités sans en avoir les inconvénients. Prenons par exemple les participants de ce brevet de 400, nous trouvons quelques solitaires notoires, comme Fred, Alain, Marcel, David, les duos inséparables, comme Jean et Martin D, des couples comme Christine et James ou le binôme Clément, les gruppettos comme le nôtre. Enfin certains sont aux 2, comme Martin B en groupe au début puis solo par la suite, en rattrapant certains, quel petit farceur celui-la.

Voici la morale de l'histoire, ce qui mettra fin à la polémique du début du récit. Il s'est avéré que Catherine, qui nous inquiétait un peu, a fort bien réussi son défi ! En revanche, notre deuxième féminine Marie-Claude, qui était sûrement aussi bien préparée, a pas mal souffert à cause d'ennuis digestifs. Comme quoi, on ne peut pas toujours prévoir les imprévus ! En tout cas, bravo à vous 2, pour votre courage et votre ténacité.

Si vous avez votre propre opinion sur le sujet, n’hésitez pas à laisser un commentaire, ceci entretiendra la discussion !


Récit et vidéo du 400 km de Martin Bergeron


6 commentaires:

  1. Bonjour Pascal,

    Superbe récit comme d'habitude. Concernant la réflexion qui invite le lecteur à se prononcer, je pense que la passion que je porte à ce sport est justement ce niveau d'ouverture. Il y en a pour tout le monde.
    C'est parfait pour toi et le gruppetto de fonctionner ensemble, vous transpirez le bonheur, cela est beau à voir. L'être humain à son meilleur. Je le crois.
    De mon coté, certainement pour rattraper le temps perdu, j'ai choisi la performance et ma préparation physique et mentale est basée la dessus. Mon but est de faire baisser les records. et d'abord les miens. Je m'occupe de ma propre monture, je fais des erreurs et j'apprends en négocier avec mon corps de facon à obtenir sa meilleur profitabilité. Pour moi notre sport permet de séparer le corps et l'esprit. A la fin d'un brevet , comme certainement chacun d'entre nous, je ressens la satisfaction unique d'avoir réalisé quelque chose de particulier, d'extrême en fait.
    Quand j'ai commencé les longues distances en 2010, mes performances etaient bien en dessous de celles d'aujourd'hui. J'ai appris à bien respecter la discipline et chacun d'entre nous. J'ai fait mon premier 600 en 2010 et après l'avoir fini quelques heures avant le délai permis, l'estime de soit était à son meilleur, on se sent heureux. J'étais en groupe et j'étais vraiment bien content d'en faire parti. Je venais de reprendre le vélo en 2009 après 25 ans d'arrêt, c'était ma première victoire.
    Paris Brest Paris valide aussi cette dualité entre les solos qui souhaitent taquiner leurs propres records et ceux qui souhaitent passer un moment sportif difficile dans un esprit de fraternité.
    Je suis aussi conscient qu'en étant solo, je dois être prêt à accepter l'ensemble des inconvénients . Cela fait parti du coté extrême de mon choix. J'espère avoir permis d'illustrer mieux ma pensée et d'avoir apporter des commentaires permettant à la discussion de prendre place.

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  2. Beau récit qui de plus essaye de faire avancer le schmilblick sur le gruppetto vs le solo.
    Après quelques années de pratique en club comme en solo, je peux dire que l'idée du groupe sur un 400 n'a pas de sens, sauf si chacun veut en être.
    La communication est cependant la règle du savoir rouler, à l'image de Martin B qui fait 100 km avec le groupe mais qui annonce clairement son objectif.
    Certes le groupe apporte de la sécurité en cas d'incident, mais doit permettre à ceux qui veulent continuer à avancer de le faire, la règle est que le groupe parti devant attendre à un moment donné et que ce ne soit pas les attendus qui chassent.
    Être avec un groupe de 6 à 8 unités qui attend sur le bord de la route pose par ailleurs un problème de sécurité lorsqu'il y a du trafic, que l'on s’arrête dans un virage ... il y a toujours un couillon pour ne pas se ranger à droite sur le bas coté :-)
    Sur un 400 ou un 600 si le groupe a un intérêt, c'est, par expérience, lorsque l'on roule de nuit :
    - Niveau sécurité les feux arrières font une masse de lumière (pas clignotantes SVP - c'est dangereux) que les automobilistes voient bien,
    - en cas de pépin on est moins seul.
    - la nuit à vélo passe plus vite à plusieurs.

    Pour vivre une réelle expérience du groupe à vélo, le 400 n'a, à mes yeux pas de sens, de bout en bout (sauf éventuellement pour la partie nuit) comparativement à la flèche Vélocio. Voila un exercice qu'il est bon pour la vie en groupe : on part ensemble, on roule ensemble, on arrive ensemble, les règles sont implicites puisque c'est la survie du groupe, sa réussite qui est en jeu.
    Une fois l'expérience de la flèche acquise, on ne regarde pas le 400 ou le 600 de la même manière.
    Avec l'expérience de quelques flèches, j'ai toujours eu ce sentiment d'avoir vécu quelque chose d'humain durant ces épreuves, cela a été rarement le cas sur des BRM ou le groupe se fait et se défait selon l'humeur de chacun.

    Pour terminer, il m'apparait que le groupe va plus lentement que celui qui roule en solitaire, ce dernier peut alors gérer son effort et progresser. C'est peut être pour cela que l'esprit qui règne actuellement sur les Brevet est je roule, je fait un temps, je me mesure à moi même, plutôt qu'un fait un 400 ensemble parce qu'on s'apprécie humainement ou vélocipédiquement.

    Merci pour avoir ouvert le débat tout un rédigeant un article très agréable à lire.

    Rendez-vous au 600 !
    Olivier

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  3. Comme ça je suis au deux!!!
    Ha!! Au deux vitesses, de groupe et solo bien sur. Moi j'aime bien dépasser mes propres limite dans la mesure du possible, donc de rouler en solo et de suivre uniquement les indications avec le kilométrage ça me demande plus que de suivre un groupe. Par contre lorsque c'est une trajet que j'ai fait souvent, je n'ai aucun problème à rouler en groupe.

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  4. Bonjour Pascal.

    Je viens de lire ton récit.Il est superbe! Un 400kms c' est impressionnant, il fallait gérer l' hydratation, l' alimentation, la façon de rouler: ne pas tirer trop gros. En fait, je me suis bien débrouillé pour le 1er 400kms. Ce n' est pas évident la 1ere fois il faut s' organiser et j' avais tout apprendre. C' était mon baptême de rouler la nuit: ce n ' était pas les mêmes sensations que la journée. La noirceur fait un drôle d' effet en plus tu entends des bruits , des oiseaux etc...Je te remercie pour ton support .Ce fut toute une expérience. J' ai reprit l' entrainement le mercredi et je sentais que mes muscles étaient encore un peu endoloris puis le jeudi ca allait mieux. Dimanche 1 er juin je sortais avec mon club de vélo. Nous sommes allés en Ontario a Glen Sandfield. Il y a quelques semaines je roulais dans le 23 -25 ( vitesse).Cette fois -ci j' ai décidé de changer de vitesse : je suis allée dans le 25-28.C' était loin du ballade. Dés, les premiers kilomètres ca roulait fort il fallait s' accrocher .J '
    étais la seule femme . Nous étions une douzaine de cycliste. Nous roulions a 34 ,32,30 k/h pour finir a une vitesse de 29,1 et 101 kms..J' ai jamais vu cela. Je ne prenais jamais de relais .Mais je tenais les roues . En combinant les deux clubs je ne peux que m' améliorer. Un peu plus tard je veux faire le 300kms.

    2 juin 2014 11:22

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  5. Je suis un solitaire notoire, car cette année je me suis mis au défi de battre mes anciens records (9:20, 15:27, 20:45 sur le 200, 300, 400), mais je ne roule pas très vite. J'ai donc fini par avoir un rythme très particulier - Ralph Loewen a terminé le 400km à 10 minutes de moi mais sa vitesse sur le vélo était 25,1 km/h contre 23,9 km/h pour moi!

    Rouler en groupe c'est plus le fun mais je n'aime pas me faire doubler sur les côtes, où je suis très relax avec mon 34x34 :-)

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  6. Merci à tous pour vos commentaires très intéressants, cela fait avancer les choses.
    Au plaisir !

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