300 MTL-QC-138, mon parcours mythique !

 

Prologue

Depuis une quinzaine d'années, j’essaie de rallier Montréal à Québec à bicyclette, par différents itinéraires, en diversifiant les compagnons de route.

Voici une liste de mes MTL-QC, avec parfois retour en QC-MTL.

2009 - 25-26 juillet - MTL-QC par rive nord 138 et chemin du Roy, avec Marielle D, en 2 étapes (Trois-Rivières, Québec)

2013 - 2 août - MTL-QC par rive sud jusque Sorel, puis rive nord, avec Marc C, arrivée St Nicolas - 3 août - QC-MTL par rive sud, en solo

2016 - 26 août - MTL-QC par rive nord 138, en solo, arrivée Lévis

2017 - 25 août - MTL-QC par rive nord 138, en solo, arrivée Lévis

2018 - 21 juillet - MTL-QC par rive nord 138, avec Roger L, arrivée Lévis

2019 - 3 août - MTL-QC par rive nord 138, en solo, arrivée Lévis

2020 - 13-14-15 juillet - MTL-QC par rive nord 138, avec mon fils Alex (14 ans), en 3 étapes (Louiseville, Portneuf, Lévis)

2021 - 17-18 juillet - MTL-QC par rive sud, avec mon fils Alex (15 ans), en 2 étapes (Bécancour, Lévis)

2022 - 16 juillet - MTL-QC par rive sud jusque Sorel, puis rive nord, avec mon fils Alex (16 ans), en 1 seule étape (Lévis)

MTL-QC mon parcours mythique, maintes fois parcouru

Pourquoi ne pas instaurer ce parcours légendaire dans un brevet de 300 km du CVRQ. Cela permettrait d'en faire profiter tous nos membres, et moi par la même occasion ! Ce serait super de le pédaler en peloton, si je peux accrocher un gruppetto, roulant à ma vitesse de tortue !

Pour corser l’affaire, on pourrait effectuer le retour le lendemain, encore un brevet de 300, et impliquer notre antenne de Québec, pour que les deux groupes se croisent à mi-chemin !

L'idée est proposée au comité Parcours, dont je fais partie, et adoptée, bien entendu ! Les deux Marc se chargent des parcours par le chemin du Roy et la 138 côté nord du fleuve, par les routes autour de la 132, côté sud. 

Pour la période, ce serait en plein été, comme j’ai l’habitude, pour être assuré d’avoir de longues journées, ainsi qu'une belle et chaude météo. 

Rouler un 300 bornes n’était pourtant pas dans mes plans cette année, car compliqué pour moi, côté physique. Mais après le 200 Lac St Louis, ou je m'étais bien comporté, j’avais côtoyé Nicolas B, désireux de participer à son premier 300, et pourquoi pas un Montréal-Québec. Fort de ces nouveaux paramètres, l’idée de m'y inscrire me trotte à nouveau dans la tête. 

Nicolas a une contrainte de date à cause de la job, c’est dimanche, donc d'effectuer le MTL-QC de retour avec nos amis de Québec, par la rive sud. En début de semaine, je suis ok pour dimanche, mais après révision de la météo, je m’aperçois que c’est bien meilleur le samedi, vent dominant de Sud-Ouest et Ouest, assez fort sur tout le parcours. Le dimanche, les vents sont plutôt contraires avec risque d’eau. Je me rabats donc sur MTL-QC par la rive nord et la 138, désolé Nicolas !

Désolé Nicolas, ce ne sera pas pour cette fois

Comme je ne fais que l’aller, car pas question de doubler la mise, je dois organiser la logistique pour le rapatriement. Le dodo sera sur le lieu d’arrivée, au Campus Notre-Dame de Foy, avec mes compagnons de Montréal. Mon fiston viendra me chercher le lendemain, lui ayant confié mon auto quelques jours auparavant. 

Le vendredi en journée, veille du départ, tout est prêt pour accomplir mon dixième MTL-QC !!! 

Sept autres mercenaires de la route devraient m'accompagner !

Yeahhhh !

Parcours

St Lambert - Repentigny - Lanoraie - Berthierville (CP 1) - St Barthélémy - Louiseville -  Trois-Rivières (CP 2) - Ste Geneviève - Ste Anne la Pérade - St Casimir (CP3) Deschambault - Pont Rouge - Campus Notre-Dame de Foy (CF)

En préparation ... pour la photo !

Météo

Journée très agréable, température entre 15 et 25 degrés, bon vent de Sud-Ouest et Ouest de 15 km/h à 25 km/h. Conditions idéales pour un MTL-QC !!!

Parfaite météo pour ce défi

Date et lieu

Samedi 19 Juillet à 6h, départ de la Voie Maritime de St Lambert

Un Mamil et un non-Mamil, jeux des 7 différences

Participants

8 : Gabriel A, Richard C, Michel J, Michel L, Yves LT, Vincent N, Pascal P, Frédéric R.

Préparatifs matinaux

Sur la ligne de départ

Les 8 participants se rassemblent un par un, dans une belle ambiance amicale. Sebastian est venu nous faire un petit coucou. Il va nous accompagner jusque Berthierville, puis rentrera par Sorel en prenant le traversier. 

Gaby étant le distributeur de cartes, il prend la parole pour présenter ce brevet inédit. Il rappelle quelques notions de sécurité, je brosse rapidement le profil de l'étape du jour. 

Briefing de Gaby le trésorier du club

C'est Seb notre visiteur, qui assure le cliché du groupe, youpi, je suis sur le kodak !

Haut les mains, ça va être un hold up !

Étape 1, St Lambert - Berthierville, 81 km

Départ par la piste cyclable en direction du pont Jacques Cartier, je déclenche ma caméra vidéo pour la première prise de vue ... d'une longue série. 

Km 0 sur la piste de la VM

Sous un ciel nuageux, le vent de Sud Sud-Ouest est déjà bien établi, ça pousse fort et on en sent l'effet propulseur.

Ascension du pont Jacques Cartier en file indienne, j'accroche les roues pour ne pas me faire larguer d'entrée. Michel J et Vincent restent en arrière, ce sont mes garde-fous !

Mission numéro un, ne pas se faire larguer trop vite

Descente sur Montréal, mission accomplie, je suis toujours connecté au groupe. Anyway, il n'y aurait pas eu de problème, à cause des nombreux arrêts aux lumières, parfois grillés !

Nous déambulons dans les petites rues paisibles de la métropole, personne dans les parages, c'est le paradis. Ontario, Rouen, Viau, une bise au Stade Olympique.

En passant du côte de Viau, vue sur le stade O

Je profite de l'allure confortable pour jaser avec les deux Michel, nés la même année d'ailleurs. Mitch est concentré sur son prochain LEL, tandis que je découvre l'autre Michel, un randonneur atypique, voir le paragraphe qui lui est consacré en fin de récit.

La sympathique piste cyclable saute par dessus la 20, puis on roule un peu sur Notre Dame. 

Richard doit s'arrêter pour refixer quelque chose sur son bécyk. Sebastian l'assiste. C'est mieux de ne pas laisser notre Richie isolé. Il a tendance à se perdre fréquemment en chemin. Problème de vue, d'orientation ou de lecture GPS ?

Rare cliché d'un clown menant le peloton

Puis la vitesse augmente, flirtant avec le 30 à l'heure, sur la belle et récente piste longeant Victoria. Faut accrocher les locomotives Fred et Yves qui se relaient à l'avant. Les 2 Michels et Vincent restent au contact, Gaby en arrache.

Locomotives en tête, Gaby s'accroche

Nous atteignons le bout de l'ile, vidéo sur le pont, je reste accroché au TGV filant vers Québec par la 138. On passe le Tim de Repentigny du km 31, pas de pause. Au tour de Michel J de tirer le groupe.

Au bout de l'ile sur le pont vers Repentigny

Le paysage défile rapidement. St Sulpice et son Tim du km 44, pas d'arrêt non plus, même pas envie de faire pipi. À son tour, Yves assure le relais autour des 30 km/h.

À plus de 30 à l'heure ... la moyenne augmente

Km 51, Fred passe devant et monte la moyenne à 35. Je dois forcer du dos pour rester coller au peloton. Rapide réflexion et prise de décision, si je continue, je risque de le payer par la suite. Je décroche donc.

Un relais trop fort et je lâche prise

Me voilà solo à partir de Lavaltrie. Je reprends mon rythme de croisière, autour de 26, beaucoup plus confortable.

Km 59, Gaby venu de l'arrière, me rattrape. Sans dire un mot, il me dépasse, lui le gars si loquace ! Il doit être sûrement en mission pour rejoindre les échappés. 

Pause pipi au bord du St Laurent. Relaxe Max, y a pas le feu au fleuve !

Pause pipi au bord de l'eau

Km 65, Lanoraie, au tour de Richie et Seb de me passer devant. Coucou et bye bye les amis !

Richie et Seb ne font que passer, bye les amis !

Il me reste une quinzaine de bornes avant le premier checkpoint. Belle vue sur le fleuve. Dans le lointain, les fumées de Sorel filent aussi vers l'Est. Au moins, j'admire le paysage, au lieu de foncer, nez dans le guidon.

J'aperçois une multitude d'iles vers St Ignace, point de départ du traversier. Voilà notamment, l'ile aux Castors et l'ile St Amour. 

Il est 9h05, un peu plus de trois heures pour les 81 premiers kilos, 26 à l'heure sans trop forcer, c'est toujours bon à prendre !

Je rejoins le traditionnel McDo, tous les randos sont déjà attablés à avaler leur pitance. 

Café burger, le bon tit déj du premier contrôle

Vidéo d'arrivée puis je vais commander mon repas aux bornes tactiles. 

Belle tablée de randos, Gaby ne parle pas la bouche pleine

Hello Vincent et Michel !

Service rapide, j'avale mon café-chausson-muffin-œuf en compagnie de Seb. Il va retourner à Montréal en prenant le bateau vers Sorel, puis rouler sur la rive sud du fleuve. 

McMatin, café un un ... et chausson aux pommes

Les autres breveteux se préparent à repartir.

On se prépare à remettre le couvert

Quelques minutes plus tard, c'est à mon tour de me remettre en selle, pour une étape de 75 bornes, mode Han Solo. 

Étape 2, Berthierville - Trois-Rivières, 75 km, total 156 km

Je repars en rejoignant Vincent arrêté à un feu tricolore. Celui-ci disparait rapidement de mon champ de vision. Il reprend son rythme de croisière, bien calé dans ses prolongateurs de guidon, assez courant chez nos randonneurs 2.0. 

Pour ce segment vers 3R, nous empruntons le Chemin du Roy nous éloignant de la 138 par le nord. Cela va changer ma route, routine du MTL-QC.

Le Chemin du Roy remplace par moment la 138

Passage devant les Délices d'Antan, boulangerie artisanale réputée ou on peut déguster des beignes à la patate, les préférés de Lulu.

Voici le fameux pont couvert de Grandchamp, je ne résiste pas à le croquer une énième fois en photo.

Pont couvert de Grandchamp

Un peu de 347, un bout de piste en gravel, puis la charmante route York sillonnant la campagne. Avec un bon vent de dos, une musique zen entre les oreilles, ça roule facile, la vie est belle !

Rencontre avec quelques grappes de cyclistes, certains en électrique, d'autres avec sacoche, filant certainement vers la capitale nationale, c'est la route désignée.

Un voyageur à vélo sur le mythique MTL-QC

Voilà St Barthélémy et son Marché Tradition, lieu déjà fréquenté lors d'un 1000 en 2022, ou d'un retour de Mauricie d'un 300. Des souvenirs se rattachent désormais aux multiples patelins rencontrés lors de mes diverses chevauchées dans les brevets, une bonne centaine à date !

Vielle et belle bâtisse à St Barthélémy

La barre des cent bornes est dépassée, je passe devant le pittoresque magasin général et salle de spectacle des Le Brun et frère, vestige du passé, coin café apprécié des cyclos et touristes. 

Le magasin général Le Brun et frères

Coucou à deux cyclotes repartant de leur pause, qui ne tardent pas à me rejoindre et me larguer.

Paire de cyclotes prête pour me dépasser

Vers Maskinongé, on flirte à nouveau avec la très passagère 138, menant tout droit à Louiseville. Je double le motel Normandie, lieu d'étape avec fiston lors du MTL-QC 2020. On y avait dormi, en commandant de la pizza et en réalisant quelques images de drone. 

Un picard devant le motel Normandie et sa chambre 4

Je vois passer un peloton fonçant à vive allure avec voiture suiveuse. Ce doit être le MTL-QC de Vélo Passion, dont Mitch m'avait parlé ce matin. Il l'a déjà roulé avec ce club par le passé. 

Km 115, pause rapide au Tim de Louiseville, histoire de couper l'étape en deux. Biscuits brisure de chocolat trempés dans un café un un, et c'est reparti.

Virage à gauche sur la 138, je longe la bucolique Rivière du Loup sur quelques kilomètres puis retour sur la route principale à Yamachiche. 

Les maisons de Yamachiche

Même scénario en quittant le village, à bâbord toute, pour suivre la Grande Rivière, fort petite, pour une incursion vers le nord et allonger les kilomètres ! Il faut que le brevet cumule au moins 300 bornes, c'est la règle du club !

Km 142, je retrouve la 138 longeant le lac St Pierre, secteur très apprécié. Incontournable arrêt à la halte touristique, avec son Sea Shack au bord d'une plage bercée par les flots. 

Sur la plage du Lac St Pierre

Victime de son succès, une file interminable est visible devant le petit resto délivrant d'excellents mets à grignoter. Je me souviens d'une barquette de crevettes-frites sauce mayo lors d'un MTL-QC ... en camping-car avec Marielle ! 

Line up au Sea Shack

Pause donc quelques minutes, histoire de terminer ma bouteille de coke, reluquer les touristes de passage, et réaliser une prise de vue.

En prenant la brise du large

Puis je file direct vers 3R Ouest et sa circulation urbaine, sur un bel asphalte, poussé allègrement dans le dos. Y a tellement de vent, que les kite surfs sont de sortie !

Un bon vent propulse aussi les kite surfs

Passant sous la 55, j'atteins mon deuxième point de contrôle au McDo vers 13h. J'aperçois des vélos accotés mais ce ne sont pas mes camarades de Montréal mais plutôt ceux partis de Québec. 

Un maillot bleu et orange du CVRQ attire aussitôt mon attention, c'est Marc P accompagné de ses 2 compères, Greg C et Ed R, un américain de Chicago.

Coucou Québec au McDo de 3R

Papotage sur notre première moitié de parcours, totalement différente de part et d'autre. Eux patinent solide contre le vent, tandis que nous, sommes propulsés avec perte et fracas. Pauvres eux et heureux nous !

Je commande un burger-frites-sprite, le plat mythique au royaume du fast food ! Dégustation d'une partie de mon repas en échangeant agréablement avec mes nouveaux amis.

Le Mc trio des randonneurs de Québec

Après un quart d'heure, c'est la dispersion. Ré harnachement de nos vélos respectifs, bye bye en prise de vue. Puis chaque antenne du club repart à l'opposé, vers son destin. Snif !

Chassé croisé des membres du CVRQ à mi-chemin

Étape 3, Trois-Rivières - St Casimir, 69 km, total 225 km

Je traverse le centre ville trifluvien en suivant scrupuleusement mon GPS. Celui-ci me fait prendre un beau sens interdit, passé sur le trottoir. Méfiance, car les flics, les cops, les keufs, les poulets ou la famille Poulaga, sont de sortie. Un ticket à vélo serait malvenu ! 

Note au CVRQ, parcours à revoir sur ce tronçon. 

J'échappe au traquenard en traversant les trois bras de la rivière St Maurice, d'où le nom de Trois-Rivières qui n'en est qu'une seule, en vérité !

En traversant le St Maurice

Une fois de plus, je délaisse la 138 par la gauche, pour suivre le cours d'eau sur deux kilomètres. Puis nouvelle incursion dans la cambrousse, aussi roulé en sens inverse lors d'un 600 d'anthologie, qualificatif pour le PBP 2023. 

Je coupe la 157 puis c'est à nouveau tail wind comme disent les pros, vent dans le cul, comme je dirais ! Y a juste à mettre le pilote automatique, quoique quelques descentes-montées dans les trous de cours d'eau viennent pimenter gentiment l'effort. J'en profite pour porter ma vitesse maxi à 58 km/h, lors d'un rush.

Traversée du petit bled de St Luc de Vincennes, envie de pipi mais je veux continuer sur ma belle lancée. Je me suis promis une pause à Ste Geneviève de Batiscan au km 196, bientôt rejoint, yes !

Arrêt à l'ombre du kiosque de la place centrale, je boulote les restes de mon burger de 3R. Je sirote aussi pas mal d'eau, grâce à mes gourdasses CVRQ de grande capacité. J'ai pris soin d'y ajouter des pastilles d'électrolytes, nécessaire pour récupérer le sel perdu. 

Pause à l'ombre à Ste Geneviève de Batiscan

La chaleur n'est pas caniculaire, le thermomètre ne dépasse pas les 27 degrés, sans ressenti supérieur. Tout va bien de ce côté, contrairement à la semaine passée, lors du Pop avec Cath.

Direction Est en suivant la rivière Batiscan qui va se jeter direct dans le fleuve, au village portant le nom de la rivière. 

De nouveau sur la route 138, segment bien connu, je tire un bord, vent arrière, vers St Anne de la Pérade, km 210.

Exceptionnellement, je décide de sauter la halte au supermarché Métro, synonyme de boisson fraiche ou crème glacée, pour me concentrer sur le prochain checkpoint de St Casimir, dans 15 bornes.

Pas d'arrêt au Métro de Ste Anne ? Sérieux ?

Pour changer, humour, à gauche toute pour suivre une rivière. Cette fois, c'est la Ste Anne, faisant référence à la bourgade ici présente. 

Notre Dame de Ste Anne de la Pérade

L'après-midi avance gentiment, le soleil se promène parmi les faibles nuages, la lumière s'améliore ainsi pour les prises de vue. 

Une charmante route à proximité de l'eau m'emmène à St Casimir. Je ne me souviens pas l'avoir déjà empruntée. Mais cette fois, elle restera imprégnée dans ma mémoire. 

J'aperçois 2 cyclotes au bord de la route, étendues dans l'herbe, prenant du repos avec plaisir. 

J'arrive à Saint-Caz, son église et le pont franchissant la rivière, que je laisse à gauche pour filer vers la station Shell. Vite au ravito ! 

En arrivant à St Caz

Km 225, il est environ 16h30, soit une heure de moins par rapport à mon tableau de marche. J'avais même prévu une heure d'arrêt, trente minutes gros max suffiront. Ce qui me fera une heure et demie d'avance sur mes prévisions, bien souvent pessimistes, ce qui est fait exprès, afin de pouvoir reprendre du temps, et booster mon moral !

Ce dépanneur m'est aussi familier car utilisé lors de certains brevets, mais atteint par différentes routes. Je me gare à côté d'une table avec deux chaises, une grande bouteille d'eau au tiers pleine délaissée par de gentils randonneurs, donnant aux suivants. Merci beaucoup les amis, c'est toujours apprécié !

Merci les amis pour la bouteille d'eau

Je m'engouffre dans la boutique pour emporter un sandwich, un Perrier et un cône glacé à la fraise. Lorsque je ressors, la place de repos convoitée est prise par mes 2 cyclotes éfoirées de tout à l'heure.

Grrrr ! Je dois m'assoir par terre pour avaler mon repas, dommage pour le postérieur, assis inconfortablement. 

Je déguchte ma glache à la fraige !

J'observe le va et vient de la station, j'épie quelques bribes de conversation de mes voleuse de place, pas vraiment intéressant ! 

Fin de la dégustation de ma crème glacée bien gouteuse, puis je décide de lever mes fesses, et de lever le camp. Sans même jeter un regard sur mes voleuses de place !

Maudites cyclotes ... pensé-je

Il me reste juste une étape de 76 kms, et l'affaire sera dans le sac ! 

Étape 4, St Casimir - Campus Notre-Dame de Foy, 76 km, total 301 km

Bien rassasié de sucres et de glucides, me voilà reparti plein d'énergie. Encore une route empruntée en nocturne lors d'un 600, en escale au motel Chavigny, à 13 bornes de là.

Après la direction sud, je repends ma vitesse de croisière en virant à gauche sur le 2ème rang, passant devant la fromagerie de Grondines. Éole est toujours l'assistant de ce brevet, rendu facile. 

Physiquement, tout va très bien. Après le sprint du matin, je me suis remis dans ma zone de confort, pas d'effort excessif, pas de relief trop tourmenté. La vie est toujours aussi belle.

Sur les hauteurs de Portneuf

Au km 238, j'atteins l'échangeur de la 40, lieu du motel Chavigny, feu 24-7 et d'un Tim, ou je ne m'arrête pas. Mon prochain objectif est le McDo de Pont Rouge, dernier ravito avant l'assaut final.

Je continue mes pérégrinations sur les hauteurs de Portneuf Station, le fleuve s'écoulant en contrebas. Je ne verra pas Portneuf village, et son joli quai établi presque au milieu du St Laurent, avec point de vue sur la rive sud et sa pointe Platon. Toujours de belles lumières à cette heure de la journée, on approche 18h. 

Le soleil décline, les ombres s'allongent

Multiples viraillages dans cette partie de l'itinéraire, je suis un peu déboussolé, je ne reconnais pas grand chose. Pont de Noreau, Buttes aux Puces, le parcours proposé innove encore, loin de ma 138, que j'adore pourtant dans ce coin de pays, notamment vers Cap Santé et l'approche de Donnacona. 

Les bornes s'accumulent sans problème, km 260, km 270, au milieu de nulle part, c'est bon pour le moral. Encore trois kilomètres avant mon ultime arrêt.

Vent et soleil dans le dos, the bonheur !

Touchant presqu'au but, au détour d'un pont franchissant la rivière Jacques Cartier, je suis surpris par un monstrueux raidillon à plus de 20%. Pas le temps de changer de gear, en équilibre sur les pédales, obligé de déclipper pour ne pas m'écrouler au sol. Du coup, la fin de la butte est montée à pied ! Je ne l'avais pas vu venir, celle-là !

Vers 19h, j'accoste au McDo pour une boisson fraiche, de la glace dans mes bidons, une petite frite à me mettre sous la dent pour la fin d'étape, et surtout pour un lunch à emporter, pour mon souper dans ma chambre ce soir.

En sortant du fast food, des ados en bande font le mariole. Alors que je filme la scène, l'un d'eux me demande d'être sur la vidéo, je lui fait donc plaisir. Direction Québec, leur dis-je, ils restent interloqués.

Un bout de route 365 puis je vire à gauche sur rang Petit Capsa, quel drôle de nom. J'entends soudain quelqu'un appelant mon nom, c'est Vincent ! Que fout-il là ? Il m'explique ses problèmes de rayons pétés, sa visite chez un vélociste à 3R pour réparation, et le voilà. 

WTF Vince ?

Jasette, rigolade, il est content de retrouver de la compagnie, et moi aussi. À la tombée du soir, nous pédalons de paire, c'est bien agréable. 

Franchissement de la 40 puis grosse descente sur le fleuve. On a l'impression de plonger dedans, prise de vue obligatoire. 

Plongée sur le fleuve, instant figé sur le kodak

Arrivée à Neuville, encore quelques souvenirs se bousculant dans ma tête. Un récent séjour dans la Demeure du Capitaine avec Lulu, le club nautique Vauquelin lors du MTL-QC 2022 avec fiston. 

On reprend un petit bout de 138 pour grimper la côtelette à la sortie du patelin. Vincent en profite pour me larguer, je suis trop lent à son goût !  

Au sommet, km 290, on tourne à droite sur le Chemin Du Roy pour les dix dernières bornes. Cette route est savourée avec délectation. Tout y est parfait, le décor, la température, le vent, le moment de la journée, le sentiment du devoir accompli sans avoir laisser trop de force. Je profite au maximum. 

Un dernier bout du chemin du Roy bien apprécié

Je longe le fleuve une dernière fois, on effleure les belles maisons au sud de St Augustin de Desmaures, puis il faut bien remonter sur la butte par une bosse à 16%, retrouvant le chemin du même nom.

Plus très loin des 300 bornes, record 2025 battu

Au gauche, le chemin Tessier et la pizzeria du Salvatoré à laquelle je renonce. Anyway, j'ai prévu de quoi me sustenter dans la sacoche. Je file direct au Campus Notre Dame de Foy.

Le tour de France, c'est en ce moment, encore et toujours Poggy !

Ultime grisante descente aux lumières alors que le soleil vient de se coucher. J'aperçois l'immeuble dans lequel je vais passer la nuit. 

L'endroit final du dodo, le CNDF

Il est 20h50, un beau 300 km s'inscrit sur mon Garmin, ma journée de pédalage est terminée. En excellente condition, en plus de ça.

Arrivée au CNDF, je me renseigne auprès d'un gars pour trouver l'accueil. Cinq minutes plus tard, carte et clé en main, je monte l'ascenseur avec mon destrier pour le 6ème ciel et la chambre 619. C'est assez spartiate, un lit, une table, une chaise, un lavabo. Ce sera bien suffisant pour y passer la nuit et décamper demain matin.

La chambre de moine du couvent ND de Foy

Vincent est aussi arrivé, il me prévient que les autres randonneurs sont allés souper à la piazzetta l'Hétrière à deux bornes d'ici, et qu'il va les rejoindre. Non merci, pas pour moi, j'ai tout ce qu'il faut. 

Épisode recherche de boisson fraiche, y a bien un distributeur mais celui-ci est en panne ! Shit ! 

Y a bien du coke ... mais inaccessible !

Douche commune réparatrice, je me rhabille d'habit propre, short et tee-shirt Décathlon, mes préférés à moindre prix !

Connexion wifi et observation des rides de mes favoris sur Strava. Je commente et j'ajoute fièrement quelques photos sur ma ride du jour, CVRQ 300 MTL-QC 138, météo parfaite !!!

Portrait et compte rendu de Michel Jean

Michel est un randonneur atypique de 67 ans, vélo à gros pneus, équipé de bébelles diverses, une seule grosse sacoche latérale, vêtu d'un tee-shirt et d'un short, pas de cuissard, chaussures à lacets, avec cales, quand même !

Bref, pas vraiment un MAMIL, Middle-Aged Man In Lycra !!!

Prénom Michel, Nom Jean

Et pourtant il roule fort et longtemps, le monsieur, en tout cas, plus vite que moi !

Anecdote surprenante, il a habité mon condo actuel, il y a plus de 30 ans ! 

Autre fait attachant, chaque solstice d’été, soit autour du 21 juin, jour le plus long de l'année, il aime rouler pendant 24 heures, la plus grande distance qu'il lui est possible, sur un parcours qu’il apprécie. Son record est de 525 kilomètres. Cette année seulement un peu plus de 400 bornes, à cause de la pluie, m'a-t-il dit ! 

Une idée, peut-être à reprendre au club, pour la flèche nationale par exemple ! 

Voici un petit résumé de sa journée du lendemain, retour vers Montréal par la rive sud.

Les fêtards à mon hôtel (Holliday Inn près du Pont de Québec) jusqu'à 2h AM, soit à peu près deux heures et demie de sommeil. Hé bien ... c'est la période de vacances, donc je comprends.

Réveil vite venu, avec un café dans le ventre, le premier 25 km jusqu'au traversier est agréable. Québec est ma ville natale… quelle belle ville !!!

Mais de Lévis au premier point de contrôle, j'ai dû me concentrer énormément pour garder les yeux ouverts.

Au premier contrôle du km 77, je prends plus de café, mais les effets sont temporaires.

Vers Parisville au km 109, j'ai découvert un beau petit parc avec une belle balançoire. Je fais un petit dodo de 15 minutes. Après ça, j'ai déterminé que mon manque de sommeil  nécessiterait probablement plusieurs heures de repos. 

Décision prise, ne voulant pas être somnolant le soir, et la peur d’être chicané par ma douce moitié…. sécurité d'abord, j'ai décidé que j'allais faire le 51 km de plus et terminer ma randonnée au contrôle 2 de St-Grégoire.

La température et les vents étaient modérés, conditions presque idéales. 

Et bien l'année prochaine, s'il y a un 300+300 aller retour, je vais demander une chambre au bout du corridor ou coucher dans un beau parc !!!

Un gros merci à l’organisation !!!

J'apprécie et j’adore.

Compte rendu de Richard

Au sujet de sa journée du lendemain, retour vers Montréal par la rive sud.

Pour faire court, je suis arrivé à St-Ours, la noirceur se pointait, j’avais 20 kms de plus au compteur !  (Note de la rédaction: tu m'étonnes !!!)

J’estimais 2h30 pour arriver à St-Lambert. 

J’ai pris la décision d’arrêter à St-Ours parce que rouler à la noirceur seul, avec l’état de fatigue que j’affichais, ce n’était pas sécuritaire.

Sage décision mon Richie !

Richard au départ de la VM

Statistiques du MTL-QC-138

Résultat des 8 participants:

Richard, Yves, Frédéric en 12h39

Gabriel, les 2 Michel en 13h00

Vincent en 14h45

Pascal en 14h50

Épilogue

Et un MTL-QC de plus d'accompli. 

J'espère qu'il y en aura encore beaucoup d'autres, signe de ma bonne forme physique.

Le lendemain, dimanche matin 6h, je me suis levé pour encourager les durs à cuire qui retournait à St Lambert par la rive sud. 

5h45, le réveil est difficile pour certains

Photo de groupe et bonne chance ! 

Avé Pascal !!! Ceux qui vont souffrir te saluent ! 

6 étaient sur la ligne de départ, 2 ont dû abandonner. Michel J et Richard pour les mêmes raisons de fatigue. Sage décision de randonneurs expérimentés. 

Gabriel, Frédéric et Yves ont fini en 15h30, Michel L en 16h15.

Pour le chapitre de Québec, les trois amis rencontrés à Trois-Rivières ont terminé leur aller dans la souffrance. Le lendemain, ils sont rentrés au bercail avec plus de facilité. Un quatrième larron s'est joint à eux. C'est le courageux Nicolas B, que j'aurai dû accompagner, si la météo ne s'en était pas mêlée. Tous les quatre ont complété les 300 bornes avec succès.

De mon côté, je suis rentré en auto. Mon fiston est passé me chercher vers midi. Nous sommes rentrés après un brunch à Donnacona, puis de l'auto-tourisme sur la 138 vers le quai de Portneuf, puis le McDo de 3R, pour une crème glacée. Nous avions encore des souvenirs à nous remémorer, lors de nos 3 MTL-QC, père et fils, de belles épopées inoubliables, réalisées ensemble.

Belle complicité avec fiston au quai de Portneuf

Le vélo, un trajet mythique, avec des amis passionnés, la famille, la conjointe ou en solo. Quoi de plus simple pour vivre de belles aventures.

Même complicité père-fils lors du MTL-QC 2020

Vive les MTL-QC et QC-MTL.

Vive le CVRQ !