samedi 24 mai 2014

Les brevets longue distance, épreuve collective ou individuelle ?

La semaine précédant le brevet de 400, une polémique avait éclaté sur Facebook avec mes amis mongols de longue distance. Théoriquement pour le prochain brevet, notre gruppetto officiel devait se composer de Marie-Claude, Yves, Marc et moi, peut-être complété de Gabriel et de Martin qui nous accompagnerait sur les 100 premiers kms. Sur le site du CVRM, nous apprenons que Catherine, avec qui nous roulons régulièrement sur les brevets de 140 et 200, s'est inscrite sur le 400 et qu'elle voudrait naturellement se joindre à nous. Un peu inquiets, nous communiquons avec elle pour lui rappeler qu'elle n'a jamais roulé plus de 200 km, et surtout, qu'elle n'a pas fait le 300 km, étape logique dans les brevets avant d'entreprendre plus de kilomètres. Elle me répond qu'elle se sent prête physiquement et mentalement, et que Fred sera là en cas de pépins. De cette situation, vient mon interrogation dans le titre de ce récit. Les brevets sont-ils des épreuves que nous pouvons faire en groupe, en énonçant bien les règles au départ et en en assumant les conséquences ? Ou faut-il préférer rouler à son propre rythme, gérer ses arrêts individuellement et réagir en fonction de sa forme afin de réussir un brevet ? C'est à travers ce récit que nous allons observer les comportements de chacun au sein de notre fameux gruppetto.

Km 0: 5h du mat, j'ai des frissons, je claque des dents et je monte le son ! Paroles d'une chanson française, petite joke en passant. Ambiance de départ sur le stationnement de la voie maritime, face au casino encore éclairé à l'aube de ce samedi. Cliché des 23 participants, salut, hello, et Jean sonne la charge. Une nouvelle aventure humaine est lancée, ces prochaines 24 heures risquent d'être intenses. Chacun va vivre sa propre expérience, certains écriront des récits, tous différents, racontant leur épopée des plus brillants exploits. Et go Habs go !


Km 6: Premier arrêt mécanique, le support de la sacoche d'Yves s'est dévissé, a envoyé la lumière arrière sur son pneu et celle-ci s'est brisée. Marc aide son pote, Martin filme la scène. Le gros du peloton ne nous a pas attendu, c'est normal, il est loin devant maintenant et nous ne le reverrons pas de la ride. Notre petit groupe est composé de Marie-Claude, Catherine bien présente et motivée, Yves, Marc, Gaby, Martin jusqu'au premier contrôle nous a-t-il prévenu, et moi-même. Nous avons décidé de rester ensemble mais n'avons émis aucune règle au départ, c'est sûrement une erreur !

Km 18: Deuxième arrêt pour crevaison de Gaby, il avait pourtant changé son pneu lisse de la veille car son vélociste lui avait conseillé. On constate que le pneu n'a rien et que c'est la chambre à air qui a percé car pincée lors du remontage. En passant, le pneu en question n'est pas très neuf non plus, mon Gaby ! Yves assiste Gabriel, Martin filme la scène ! Martin, vidéaste officiel du CVRM, c'est devenu une référence en matière de mini film sur les escapades en vélo. Pis moé, ben j'observe la situation.

Km 36: Marc et les femmes ont décidé de continuer à rouler tranquillement pendant la réparation du flat. Ça nous prendra 18 km pour les rattraper, petite pointe du matin à 30 de moyenne, super pour se mettre en jambes pour un 400 ! Fin de la première observation. 

Km 50: Mont St Grégoire, c'est l'endroit ou Marc avait crevé lors du 400 de 2013, on l'avait tous attendu pour réparer et en avions profité pour faire une pause santé. Notre gruppetto de 7 unités s'est réformé et on repart dans le brouillard. Les féminines vont bien, MC à changé sa cadence de pédalage depuis peu, elle mouline même plus que son gourou et non moins chum Yves, Catherine reste cependant la reine de la moulinette, sa vitesse à tourner les jambes est affolante, même frénésie que Fred, un autre Guru !

Km 88 : Après le brouillard et la garnotte, nous arrivons au village de St Armand. Je propose de faire une petite halte pipi et étirements avant d’attaquer les raidillons de la Pigeon Hill qui longent la frontière et sa nature verdoyante. Proposition acceptée à l’unanimité par le groupe !

Km 105 : Contrôle 1, 9h30. Descente à fond les ballons sur le Sergaz Dépanneur du premier check point. Marcus et Martin ont monté les bosses à leur rythme et sont déjà arrivés. Pause de 30 minutes, chacun fait ses petites affaires pour recharger la machine : solide, liquide et crèmes de toute nature, pour le soleil, pour le popotin et pour la chaine ! Photo du moment, j’ai oublié de prendre des clichés de l’incident de la sacoche et du flat, pas très bon reporter que je suis, un peu distrait sur le coup. Martin, lui a tout capté sur sa caméra. D’ailleurs, celui-ci repart tout seul, il a décidé de battre son temps du dernier 400, moins de 18h30, il est largement capable. Nous lui souhaitons bonne route, merci pour sa contribution en ce début de brevet, même s’il tire parfois un peu fort et que le groupe n’ose rien dire en profitant de son sillage. Parfois, il ne faut pas hésiter à communiquer nos réactions, un rythme trop élevé peut entamer nos forces prématurément et certains pourraient le payer par la suite.


Km 110 : Dans la première côte à la sortie de Frelighsburg, celle où y a de la joie, le groupe explose car chacun monte à son tempo, en effet la route est encore longue. Regroupement un peu plus loin, sauf pour Gaby qui semble en arracher. On se concerte et on décide de ne pas l’attendre car Gabriel monte vraiment lentement et il y a encore beaucoup de côtelettes. Nous pensons que cela ralentirait l’allure du groupe exagérément, aussi nous l’attendrons lors d’une prochaine pause. De belles descentes se présentent sous nos roues, je bats mon record personnel à 72 km/h.

Km 125 : Après Abercorn, deuxième gros morceau du parcours, la Scénic, les nuages gris et fort menaçants, s’abattent sur nos carcasses. Certains décident de s’arrêter pour mettre l’imper, je poursuis mon effort jusqu’au sommet. Puis j'attends la gang en haut, mettant mes habits de pluie, cape de Zorro et sur chaussures.

Km 135 : Après la descente glissante et dangereuse sur la vallée de la Missisquoi, nous grelottons sur nos bécanes sous une pluie forte et glaciale. Pas la peine de s’arrêter pour se mettre à l'abri, nous sommes déjà tous pourris. Nous zigzaguons parmi les flaques d’eau et projetons un arrêt à Mansonville.

Km 148 : Sous le soleil revenu, nous stoppons au dépanneur, cette pause est salutaire pour tous. Nous avons laissé des plumes dans les dernières côtes et les festivités ne sont pas terminées. Tandis que nous emmagasinons de l’énergie, Gaby nous rejoint, le groupe de 6 se réforme. Je reçois un texto de Marielle inquiète qui a perdu ma trace avec le tracker que j'ai installé sur mon iPhone, elle ne peut plus me suivre sur le net. Plus de coordonnées envoyées depuis un moment alors que mon logiciel doit émettre toutes les 20 minutes. Le problème vient probablement du réseau indisponible dans la région car trop prêt de la frontière et mon cell à du mal à recevoir le signal. Tout rentrera dans l'ordre après Sutton, merci chère suiveuse ! Au sujet des trackers, Yves possède une balise Spotnet, spécialement dédiée pour le repérage, le seul problème c'est que son engin n'aura plus de batterie à la tombée de la nuit, donc plus de trace pour lui !

Km150 : À peine reparti de Mansonville, MC avertit le gruppetto dispersé dans une bosse, que Gaby a encore fait un flat. Comme j’étais arrivé presque en haut, je redescends en bas pour m’apercevoir que c’est Yves qui a crevé. Il n’a pas voulu de l’aide de Gaby et celui-ci est reparti tranquillement. Je sermonne mon Yvounet en lui disant qu’il ne faut pas rester seul, qu’on est une équipe, merde alors ! De plus, à deux, ça va plus vite à réparer, et c’est moins stressant pour rejoindre les autres ensuite. En un temps record, la roue arrière est à nouveau opérationnelle, c’est qu’on commence à avoir la technique !

Km 155: Nous avons décidé de ne pas nous éclater la rate pour rattraper les amis, nous grimpons les côtes à bonne allure quand même. Nous ne tardons pas à apercevoir MC, seule à dodeliner dans une énième côtelette, les autres n'ont pas attendu, belle solidarité, les copains ! Fin de la deuxième observation. C’est donc en trio que chaque mini groupe poursuit son chemin de croix.

Km 170: On rejoint Bolton et son délicieux spa, que j’aimerai bien retourner dans le jacuzzi avec ma cocoon adorée, plutôt que de faire le con sur un vélo, mais bon ... Les dernières bosses du tour de Sutton sont terminées, c’est pas trop tôt car MC commence à en arracher avec un genou et même à en chier, excusez l’expression mais c’est la pure vérité, elle a bobo au bedon !

Km 190: Halte toilettes et énergie à la station essence de Lac Brome, dernière escale avant le contrôle de Sutton. Nous évitons une bonne averse à l’abri.

Km 205 : Nous voyons passer quelques participants en sens inverse, les frères Clément (quand je sais pas, j’invente, je ne connais pas leurs liens de parenté) et aussi nos amis ricains tout de jaune vêtus. MC pense avoir des hallucinations car elle ne sait pas encore que c’est le parcours officiel et qu’il faudra remonter tout ce qu'on vient de descendre, elle enrage.

Km 210: Contrôle 2, 16h30. Enfin Sutton, nous arrêtons au Subway, nous retrouvons nos trois autres compères à l'IGA, ils ne sont arrivés que depuis 10 minutes, ils avaient aussi fait une pause à Lac Brôme. Nous nous restaurons copieusement avec soumarin, yaourt, cookies, mais plus de soupe, plus de coke en fontaine, c'est la misère dans ce Sub ! Côté logistique, chacun doit se débrouiller pour recharger son GPS, précieux accessoire pour bien suivre le parcours proposé et éviter de faire des kilomètres supplémentaires ! Pour ma part, j'ai une boîtier de 4 batteries AA que je pluggue sur mon Garmin et qui fait super bien la job, faut juste changer les piles lorsqu'elles sont usées ! D'autres rechargent leur engin à partir de leur dynamo incluse dans leur moyeu de roue avant, très pratique aussi. Ceux qui n'ont pas prévu la chose comme Cath et MC, vont pomper le jus de leur chevalier servant, en l'occurrence Marc et Yves ! Regroupement des effectifs et nouveau départ ensemble, nous voilà répartis sur la 215 nord, et oui MC.

Km 230: Côte du chemin Brôme, photos du gruppetto sur le vélo, ça fera de beaux souvenirs. Je profite de la jolie lumière donnée par le soleil déclinant et les masses nuageuses, avec toutes ces nuances de gris et ces averses au loin. Le groupe est réunifié, j'aime ce sentiment d'unité, tous soudés dans l'effort qui sollicite nos corps à chaque coup de pédale, unis pour le meilleur et pour le pire ! C'est aussi cela, le plaisir de rouler ensemble. Revue des troupes, Gaby monte mieux les côtelettes, Cath est toujours fringante, heureuse d'être dans le paquet, Marcus semble toujours à l'aise, Yves et MC restent toujours accouplés, celle-ci serre plutôt les fesses depuis quelques temps. Quant à moi, tout va plutôt pour le mieux, bien hydraté, bien alimenté grâce à mes cakes énergétiques sucrés et la nouveauté du jour, mes rice cakes salés, petites portions de riz avec œufs, jambon, tomate, poivron, oignon et fromage, de quoi se refaire une réserve de carbo hydrates. J'ai découvert cette recette dans le livre d'un gars qui nourrit des cyclistes pro, qui préfèrent s'alimenter avec des ingrédients naturels et variés, plutôt qu'avec des barres énergétiques et autres, le titre du bouquin est Feedzone Cookbook Portable.











Km 248: Contrôle 3, 19h00. La banlieue de Waterloo et son dépanneur asiatique sont atteints. C'est mon contrôle fétiche, lieu de joie et de tristesse, abandon du premier 400 de 2013. Nouvelle halte énergétique, chacun se rhabille chaudement en prévision de la nuit qui va bientôt tomber. Encore des photos pour immortaliser la communauté des cyclos et les bas sexy de MC.




Km 264: Eastman, arrêt déguisement de Nowell, MC repeint les toilettes d'un restaurant. Nos bécanes clignotent de partout, on rigole comme des fous, c'est toujours féerique de cycler à la noirceur, les sensations ne sont pas les mêmes. Cependant, il faut être beaucoup plus vigilant, une contrainte de plus pour nos corps meurtris. C'est le baptême de la nuit pour Cath, mais ses loupiotes éclairent rien du tout, pas très fort le monsieur qui lui a installé ce dispositif foireux. La nuit, la vue c'est la vie, comme dirait une campagne de pub de la sécurité routière, pas de place à l'improvisation dans ce domaine. Je conseille à Catherine de rester collée à nos basques pour le reste de notre ride nocturne, c'est aussi ça, l'avantage d'un groupe. 

Km 290: Un village sur la 220, énième arrêt toilettes pour notre pauvre malade du bide, ce ne doit pas être drôle pour elle. C'est le party au village, ça danse avec la musique dans le tapis. Nous continuons nous aussi de danser sur nos vélos, notamment dans les côtelettes qu'on a fini de compter depuis belle lurette. Mon Garmin n'a cependant pas oublié, il comptabilise pas loin de 3000 mètres de dénivelé.

Km 303: Nous retrouvons la 112, à cet endroit, nous l'aimons bien car elle signifie la fin des hostilités côteuses. En plus, elle file en pente douce vers Granby, que du bonheur. Marie-Claude en profite pour ... too much information !

Km 315 : Granby, son lac, son jet d'eau éclairé et son McDo ! Nous ne nous faisons pas prier pour nous y engouffrer avant la fermeture. Gaby et moi avons envie de frites, de coke et de mal bouffe, nous nous en donnons à cœur joie car on sait que tout sera brûlé dans les prochaines heures. Parfois, il faut y aller aux envies comme j'aime à dire, faut se faire plaisir un peu, tant que ça ne nuit pas à notre effort. À minuit, tout le monde dehors, même Yves et MC qui pensaient faire une pause prolongée et rentrer doucement en couple. Du coup, ils repartent avec nous et le gruppetto est toujours intact !

Km 320: Nous filons gentiment sur la piste cyclable à la lueur de nos lampions, la nuit est belle et étoilée. Nous ne verrons malheureusement pas d'étoiles filantes, à part nous, dues à la désintégration d'une comète, c'était la nuit précédente, bien dommage.  Faut rester tout de même concentrés car gare aux lapins égarés !

Km 346 : Contrôle 4, 1h30. Marcus, notre team leader, nous fait visiter St Césaire by night ! Enfin nous atteignons le Tim salvateur où notre groupe se scinde en 2. En effet, Marc, Gaby et Cath ne veulent pas faire de pause trop longue et ils veulent rentrer au plus vite. Aussi, ils font signer leur carte de route, avalent rapido quelque chose et s’en repartent dans la nuit noire afin de boucler la boucle. Je reste solidaire avec Yves et MC, nous buvons un café pour nous tenir éveillés et avalons un beigne bien sucré. Une vingtaine de minutes plus tard, nous levons le camp à notre tour. Notre trio file à l’indienne, et pas à l'anglaise, sur la 112. Marie-Claude commence par un relais assez rapide, elle doit avoir hâte d’en finir !

Km 360 : Je mène la cadence jusque Marieville. MC me demande de chercher une nouvelle halte pour soulager ses intestins en détresse. Tim à bâbord, nous y accostons. Go MC go !

Km 368 : Chambly, encore un stop au Tim, devinez pourquoi ! Nous aurons visité quasiment tous les petits Mortons de la région. Ça achève avec la piste cyclable dans le bois puis la banlieue de St Hubert, Brossard et enfin St Lambert.

Km 393 : Contrôle 5, 4h20. Un dernier Tim bien sûr pour célébrer notre réussite à ce brevet, le préposé immortalise nos tronches éreintées après presque 24 heures de selle. Pour MC, ça aurait été selle à la puissance 2 ! C’est le moment de nous séparer, je repars solo à vélo vers mon condo distant seulement de 500 mètres, je suis très chanceux. Le gruppetto est maintenant dissous, il est temps d’en tirer quelques enseignements.



Est-ce que notre expérience de groupe a bien fonctionné ? Dans l’ensemble, je pense que oui, même s’il y a eu des moments de flottement lors des incidents mécaniques ou des problèmes physiques pour certains. Il est primordial de déterminer la marche à suivre au départ. À mon avis, pour les problèmes techniques, on devrait tous s’attendre, ceci évite à ceux qui restent de devoir chasser ensuite pour rattraper les autres. De plus, lors de ces arrêts forcés, chacun peut mettre à profit ce temps de repos pour s’alimenter, faire ses besoins, s’étirer, aider son copain à réparer, puis on repart ensemble, sans stress, ni fatigue supplémentaire. Lors des problèmes humains, il faut s’entendre au cas par cas sur l’attitude à adopter. Si la personne peine à suivre et qu’elle veut continuer, c’est son choix, mais le groupe peut ne pas accepter ce handicap. Il est souhaitable dans ce cas, que la personne en problème ne reste pas seule, au cas ou son état s’aggraverait. En cas d’abandon, chaque personne doit avoir un plan B et les autres doivent laisser l’abandonné en s’étant assuré que son rapatriement est confirmé. Pour la bonne marche du gruppetto, il est normal que les plus forts se mettent devant pour assister les plus faibles, l’union faisant la force. Il est aussi important de communiquer ensemble pour ajuster la vitesse à la forme de chacun, même si on doit ralentir par moment. Bien sûr, il ne doit pas y avoir de trop grande différence de vitesse ou cela devient vite ingérable. Les personnes du groupe doivent donc bien se connaître et avoir un état de forme équivalent. Comme on le constate, il y a certaines contraintes à rouler en groupe mais aussi certains avantages. Les moments passés ensemble sont plus conviviaux, on peut discuter, échanger des points de vue, s’entraider dans certains cas et surtout avoir du fun !

Pour ce qui est de rouler seul, l’avantage est la liberté de faire ce qu’on veut, quant on veut, de gérer son affaire sans contrainte des autres. Il y a aussi des inconvénients, comme se débrouiller seul en cas de pépins divers, ce qui peut être épeurant pour certaines personnes. C’est une autre façon d’atteindre son objectif. Comme nous sommes tous différents, à nous de choisir notre meilleure formule ! 

Ceci dit, peut être que le meilleur compromis serait de rouler par 2 ou 3 cyclos de même force avec le même objectif de performance, ce qui permettrait d'avoir l'avantage des deux possibilités sans en avoir les inconvénients. Prenons par exemple les participants de ce brevet de 400, nous trouvons quelques solitaires notoires, comme Fred, Alain, Marcel, David, les duos inséparables, comme Jean et Martin D, des couples comme Christine et James ou le binôme Clément, les gruppettos comme le nôtre. Enfin certains sont aux 2, comme Martin B en groupe au début puis solo par la suite, en rattrapant certains, quel petit farceur celui-la.

Voici la morale de l'histoire, ce qui mettra fin à la polémique du début du récit. Il s'est avéré que Catherine, qui nous inquiétait un peu, a fort bien réussi son défi ! En revanche, notre deuxième féminine Marie-Claude, qui était sûrement aussi bien préparée, a pas mal souffert à cause d'ennuis digestifs. Comme quoi, on ne peut pas toujours prévoir les imprévus ! En tout cas, bravo à vous 2, pour votre courage et votre ténacité.

Si vous avez votre propre opinion sur le sujet, n’hésitez pas à laisser un commentaire, ceci entretiendra la discussion !


Récit et vidéo du 400 km de Martin Bergeron


samedi 10 mai 2014

La petite reine et ses 3 mousquetaires

Prologue
Lever 4h30 pour les habituels préparatifs de brevet, dont le principal étant fait la veille pour éviter d'oublier des choses importantes dans la fébrilité du jour J. Le but matinal est de se remplir la panse de liquide et de solide, c'est toujours autant de fuel emmagasiné.  Une heure plus tard, je pédale sur mon fidèle destrier arnaché de multiples sacoches et d'accessoires à la haute pointe de la technologie. Je teste l'humidité de la journée, c'est pas si pire puisqu'il ne pleut pas mais il a flotté une partie de la nuit, la chaussée est encore toute détrempée. Me voilà au stationnement de la voie maritime, j'aime cette ambiance de départ, je salue les participants, beaucoup de têtes connues qui sont devenues au fil du temps, des compères de brevet, des partenaires de joie et de souffrance, des breveteux, des mongols quoi ! Marie Claude a sorti son nouveau Look, je parle du vélo tout rutilant tout droit sorti du magasin, avec 0 km au compteur, nouvelle selle, nouvelle position, tout ça pour son premier 300 km, le défi est de taille et la miss à choisi de le relever ! Nous sommes une douzaine de braves à se rassembler pour la photo de départ de l'ami Jean, nous scrutons le ciel gris et moche mais nous sommes plein d'optimisme, miss météo nous l'a prédit.




  

Étape 1, 54 km, St Lambert - St Césaire, km 54
Les groupes se forment, les plus rapides partent devant, et pour une fois ce n'est pas   notre ami Fred, en vacances en Floride avec sa douce moitié. Bien sur, nous ne sommes pas les plus rapides dans notre club des 5 formé de MC, Yves, Marc, Sam et moi. D'autant que nous voilà déjà à l'arrêt pour régler les nouvelles lumières de Marc et Yves, acquisition de chez Peter White, le ricain qui assemble de si belles roues avant avec dynamo incorporée pour une autonomie d'éclairage, idéal pour la nuit. Nous goûtons à ce vent redoutable, prédit aussi par la grenouille de la météo, oscillant entre sud et ouest, pour l'instant plutôt favorable. Je fais connaissance avec un autre frenchy du peloton, Sam de la région de Grenoble et du Dauphiné, arrivé au Québec il y a 3 ans et qui chevauche un Marinoni vintage, très à la mode cet an-ci chez nos amis breveteux. Nous effectuons nos premiers relais entre hommes car nous voulons protéger Marie Claude, notre petite reine du groupe, et néophyte de ce 300. Il ne pleut pas vraiment mais la route est humide, ce qui salit nos vélos fraîchement nettoyés à cause des précédents brevets très arrosés. Un dernier virage à gauche, nous prenons un bord vent arrière, dépassons le golf de St Césaire et arrivons à l'Ultramar, déjà 54 bornes de liquidées.



Étape 2, 62 km, St Césaire Lac Brôme, km 116
On retrouve Jean et Martin, pointage rapide des bouts de papier, photo d'ambiance et on enchaine par la piste cyclable. Travaux sur ce bout d'asphalte, franchissement d'obstacle et passage glissant dans la boue, c'est plutôt casse gueule. Et nous voilà avec des vélos repeinturés et surtout tout crottés, bonjour la transmission qui couine ! Jean disparaît à larrière, on apprendra qu'il a fait 2 flats, Martin et Sam mènent la cadence un peu rapide, ça décroche un peu en queue de peloton. Pause santé au vélo gare de Granby et retrait des dessous car il commence à faire chaud. Nous continuons un peu la piste cyclable le long du lac puis attaquons les premiers reliefs avec la côte de Saxby puis celle de Bromont. Je me fais un peu largué à cause de la perte de mon mouchoir qui éponge mon nez toujours coulant ! Notre grupetto définitif se forme, je le surnomme les 3 mousquetaires et la petite reine. Justement celle ci commence à tirer la langue malgré ou à cause de son nouveau vélo, et bien sûr Yves, son chevalier servant, reste à ses côtés pour l'encourager. Dernière côte du Lac Brôme, nous atteignons l'IGA et son contrôle, nous retrouvons Sam et Martin. Pause lunch et ravito dans le magasin bien achalandé. Yves et Martin nettoient leur chaîne avec 2 techniques differentes, pour Yves ce sera avec de l'huile de canola, quant à Martin, il démonte sa chaîne tout simplement ! Une averse passe et nous retarde pour repartir, ouf, tous aux abris. Je reçois un texto de Marielle qui fait du vélo de son côté et lunche au même moment au sommet de la Covey Hill avec son groupe damis.











Étape 3, 64 km, Lac Brôme - Sutton, km 180
Requinqués, on repart, Jean, Martin et Sam se détachent, nous restons à quatre. Vent favorable, ça roule bien jusque la direction sud vers Mansonville, ou le vent n'est pas encore si violent grâce aux côtelettes. Pause pipi au Shell de Mansonville, on s'engouffre dans la vallée de la Missisquoi, les choses sérieuses commencent, le vent est direct en face, prise de relais avec Marcus et Yves, MC serre les dents et s'accroche. Une autre pause reprise d'énergie pour MC à un km de la Scenic, dommage pour Marc et moi qui venions juste de prendre une fiole de gel avant le monument coteux de la journée. Chacun monte à son rythme, regroupement en haut, pour ma part, tout va bene ! Descente énivrante sur Abercorn puis full pin vent dans le dos jusque Sutton, on jase avec Marc, nos tourtereaux profitent de la roue libre à l'arrière. Pause copieuse au Sub, soumarin, soupe, yaourt et coke en fontaine dans ma gourde. Épisode crème à cul, les esprits s'échauffent et pas que les esprits ... Moi pas besoin avec ma super selle Brooks, j'ai les fesses aussi fraîches qu'un nouveau né, enfin presque ! Dehors le soleil est radieux, en revanche j'aurais donc du mettre de la crème solaire, en plus j'en ai dans ma sacoche et j'ai tout simplement oublié, grossière erreur.






Étape 4, 87 km, Sutton St Césaire, km 267
Nouveau départ pour la plus longue étape du brevet, axe plein nord, le vent nous aide encore un peu avant d'attraper la 114 ouest. Qui dit ouest, dit vent, oups, et la on va en avoir pour notre argent, ça souffle et pas à peu près, on s'accroche à nos guidons, on s'arc-boute comme on peut, on défie le vent grâce à nos mollets musclés, même si c'est a 20 à l'heure, on a signé, c'est pour en chier. Cowansville est dépassé dans la douleur et c'est pas terminé, Dunham à du mal à rendre les armes, nous nous y arrêtons pour une pause crème glacée pour certain(e)s et numéro 2 pour bibi, fichtre que c'est ben intéressant tout ça. Hey, ce sont les aléas du randonneur, ça rentre, ça sort, quoi de plus normal ! Encore un bord vers l'ouest jusque Stanbridge et on refile vers le nord, vent de côté, comme c'est agréable de ne plus avoir à forcer sur les pédales comme des fous furieux. MC donne cependant quelques signes de fatigue, elle ne veut plus avaler les bonnes jujubes pleine de jus, elle a des envies de vomir, pas bon tout ça, faut continuer d'alimenter la machine sinon la panne sèche arrive vite fait. Le soleil se couche à l'horizon, le crépuscule enveloppe notre groupuscule, depuis le temps que je la rumine celle la, je l'ai trouvée sur le vélo ! Nouvelle pause au Tim de ... Farnham, hey c'est pas le bon ! C'est fait exprès, escale toilettes et déguisement en pères et mère Nowell, on brille de mille feux sous le regard étonné des gens attablés au dehors, à siroter un Tim glacé en regardant le hockey, Montréal est en train de se faire ramasser par les big bad Bruins, déjà 2-0, ça se terminera 4-2 pour Boston. Dernier rush dans la noirceur jusque St Césaire, avec intermède saut de chaîne pour Yves, celle-ci ne doit pas aimer la saveur canola. Nous voilà au dernier Tim pour clôturer la soirée, on titille une dernière fois nos estomacs avec soupe, paninis, beigne, jus, coke, et nous sommes rechargés à bloc pour affronter lultime ligne droite plein ouest vers la métropole.









Étape 5, 45 km, St Césaire St Lambert, km 312
Motivés au bout, nous entamons la série de relais car le vent ne sest pas couché avec le soleil et nous declare encore la guerre. À une moyenne de 20 à lheure, nous rampons à la queue leu leu sur la bande cyclable de la 112, slalomant entre les roches et les débris divers, quelques onomatopées se font entendre dans la noirceur. Notre petite reine tient le choc bien encadrée par ses 3 mousquetaires ! Voilà Chambly où nous décidons demprunter la piste cyclable reliant St Hubert, évitant ainsi la circulation et peut-être le vent sil se fait plus discret parmi les boisés. Nous profitons de ce moment de répit sur un bon asphalte puis retrouvons la civilisation de la rive sud sur Gaétan Boucher. Plus que 10 km à faire parmi les lumières, les nids de poules et les râlements de MC qui se voyait déjà arrivée, patience, le but est presque atteint, nous irons au bout de ces 312 kms. Voilà Victoria qui nous semble être la délivrance de nos souffrances, même qu'avec Marcus, nous sprintons pour le final. Enfin le Couche Tard de St Lambert, qui na jamais si bien porté son nom.


Épilogue
Il est minuit 25 lorsque nous estampillons pour la dernière fois nos cartes de route, soit 18h25 pour ce foutu brevet de 300 km, lun des plus difficiles aux dires de Jean Robert. Dailleurs, celui-ci flanqué de Martin et Sam, arriveront juste un peu plus dune heure avant nous, si on avait su, on aurait flingué pour les rattraper ! Mais non, je niaise Marie Claude. Celle-ci est toute heureuse davoir bouclé la boucle, 300 km check ! Un dernier cliché pris par le commis pour sceller linstant historique qui sera affiché sur Facebook quelques instants plus tard par Yves, le roi du couple FB-iPhone. Congratulations, je quitte ma bande de joyeux drilles, conscient d'avoir écrit avec eux une nouvelle page de cette belle épopée sur 2 roues, ou la camaraderie, l'entraide et la bonne humeur étaient toujours au RV pour la réussite de l'objectif !

Un pour tous et tous pour une, comme diraient les mousquetaires de sa majesté la petite reine ! Et rendez-vous dans 2 semaines, pour le 400 !

Retour au condo par Victoria, vent arrière, il n'est pas loin d'une heure du matin, j'ai encore faim. Je grignote quelques croustilles en relaxant dans le canapé, je mets mes affaires de vélo dans la machine à laver, je me mets moi même sous la douche et vais me coucher. Une bien grosse journée, comme je les aime. 

samedi 3 mai 2014

En mode Perman (Catherine ;-)

Réveil 5h30 dans mon condo de St Lambert, c'est le jour du premier brevet officiel de 200 km, il ne faut pas manquer ce RV important ! Déjeuner plus copieux qu'à l'habitude, préparatifs de la sacoche et des vêtements à porter, pas toujours évident avec cette météo aléatoire, cependant un bon cyclo doit être paré à toutes les conditions, c'est juste que c'est chiant de transporter du poids pour rien, juste au cas où ! Pour 6h30 j'enfourche mon fidèle destrier qui n'a pas subi de changement majeur par rapport à la saison dernière, j'ai juste ajouté une barre déportée au niveau du guidon qui me sert à poser mon GPS et fixer mes 2 loupiotes lors des brevets nocturnes. Je me dérouille les jambes et le cardio sur la piste cyclable menant au RV de la voie maritime. Le temps est gris mais au moins c'est sec au sol, il est prévu de la pluie seulement cet après-midi, alors profitons du moment présent et après nous le déluge. Sur le parking, c'est l'effervescence de cyclos, plus d'une trentaine de paire de jambonneaux musclés ont répondu présent à l'appel des premières 200 bornes de la saison, l'engouement pour la longue distance semble être de mise, tant mieux pour tous, on va pouvoir rencontrer de nouvelles personnes pour partager notre belle activité.


À 7h, le départ est donné par notre président Jean, après le rituel cliché qui figurera comme d'habitude sur le site du CVRM. Les salutations et les discussions se poursuivent dans le peloton en traversant Brossard par ses boulevards de banlieue. Ma gang habituelle est présente, Yves et Marie Claude, le nouveau couple cyclo formé fin 2013 grâce aux brevets du CVRM, Marc et Catherine qui ne forment pas un couple, mais Cath est avec Fred, c'est un peu compliqué tout ça. Il y a aussi Martin Bergeron qui nous filme encore en ce début de parcours mais il ne restera pas longtemps avec nous car il a décidé de suivre la fusée Perman. Il racontera d'ailleurs cette expérience sur son blog avec le titre évocateur En mode Perman, ce qui signifie à plus de 30 de moyenne ! Le peloton se forme, composé d'une vingtaine d'unités, ça roule plutôt bien dès l'entrée en campagne, nous filons et frisons les 30 km heure pour les 25 premiers kilomètres.

C'est à ce moment que la sacoche de selle de Catherine décide de partir en escapade sur la route, avec le bidon d'un autre cyclo, ces pertes d'accessoires étant dus au soubresaut de la route, communément appelés nids de poule. En bon samaritain, je l'attends gentiment pour lui permettre de rejoindre le paquet, mais cela prend un temps infini et je vois le peloton s'éloigner à vitesse grand V puis disparaître à l'horizon, nous ne le reverrons pas avant le 1er contrôle. Cath et 2 autres cyclos me rejoignent et ceux ci se mettent à pédaler frénétiquement pour tenter l'impossible, essayer de faire la jonction avec un groupe de mongols roulant à 30 à l'heure malgré un vent défavorable ! Pour ma part, j'en ai vite fait mon deuil et je m'applique à rouler régulièrement en vérifiant ma cadence et ma fréquence afin de pas me mettre dans le rouge, ainsi nous rejoindrons ultimement nos amis au prochain contrôle sans trop perdre de force. Catherine effectue quelques relais dans notre coopération et bientôt nous sommes dépassés par Gilles qui roule seul à bonne allure, alors nous essayons de nous accrocher à sa roue jusque St Cyprien km 41, merci Gillou.

Au checkpoint de la station Shell, une moitié du peloton est déjà repartie, notre gang habituelle nous attend sans broncher, ils sont désolés de nous avoir perdus dans la bagarre ! Pointage, quelques friandises sucrées et nous revoilà répartis plein sud, en continuant de nous bouffer un peu de vent, cet Eole n'est pas trop fort mais suffisant pour freiner nos ardeurs. Jean et Martin nous rejoignent et nous roulons dans un nouveau paquet reformé d'une dizaine d'unités en direction du poste frontière de Lacolle, point extrême sud de notre ride. Ensuite c'est à droite pour la route et tout à gauche pour le braquet car la tôle ondulée du chemin de la Covey Hill se présente sous nos roues. Une vingtaine de kilomètres à jouer de la manette de vitesse et tranquillement chacun prend son rythme pour affronter son chemin de croix, se terminant avec le muret à 14% de cette fameuse Covey Hill. En haut de la bosse, notre mini bande s'attend. Marc a filé devant car il se sent bien et nous ne le reverrons pas. Arrivé en solo, j'attends mes amis éparpillés dans l'ascension, voici Cath, puis Yves et MC, et enfin Stéphane, une nouvelle recrue qui a participé à la campagne de Cuba avec Yves. Claude se joint à nous pour dévaler le faux plat descendant vers le 2ème contrôle de Franklin, en remplacement de celui de St Antoine et sa délicieuse boulangerie car celle ci ne permet plus de ravitailler un breveteux affamé. À la station dépanneur du km 102, il y a encore quelques congénères qui finissent leur pause et repartent bientôt, alors que nous commençons la notre, après signature des cartes et achat de quelques victuailles permettant la récupération d'énergie.

Discussion, relaxation et nous remettons en route avec un groupe de 8 cyclos avec qui nous resterons jusqu'à la fin, dans un bon esprit d'équipe et unis dans l'adversité. Le vent nous est maintenant favorable et c'est bien agréable, je joue au capitaine de route car je connais le parcours presque par cœur, mon GPS étant juste là pour confirmer les changements de direction. Nous avons récupéré Gabriel qui apporte sa contribution pour mener la troupe à travers le dédale des routes de campagne, ainsi que Michel, bien content de se retrouver dans le salon. Nous faisons quelques pauses santé, genre pipi pour hommes et femmes, ainsi que des pauses à cause de sacoche qui se font la malle, n'est ce pas Catherine ! Nous avons droit également à une réparation de crevaison pour ma part, en effet MC m'avertit que mon pneu arrière semble dégonflé, je ne l'avais même pas remarqué en montant le pont surplombant la 15. Nous effectuons donc la mécanique en groupe, dans la joie et la bonne humeur, les blagues sont de sortie, on a du fun. Je décide de changer mon pneu arrière totalement usé car j'avais emporté un pneu de rechange pour palier à cette éventualité. Merci à la communauté de m'avoir donné un coup de main, puis un coup de pompe mais pas de coup de pied au cul !

Nous retrouvons la 217 déjà prise ce matin en sens inverse, et remontons plein nord avec un vent de sud, c'est donc à fond les ballons que nous déboulons sur le Pétro Pass de St Cyprien. Faut dire que la pluie de plus en plus menaçante, finit par s'abattre sur nos carcasses 2 km avant le sprint final. Nous voilà au 3ème contrôle du km 163, nous estampillons nos cartes et prenons une pause dans le vrai salon cette fois, avec quelques nourritures pour recharger les batteries. Marielle devant sa TV, nous alimente par texto sur le score du match de hockey Montréal-Boston, le Canadien mène 3-1 dans la 3ème période avec 9 minutes à faire, mais ils perdront 4-3, grrrrr, ils sont tough ces big bad Bruins !

Une chappe grise s'installe dans le ciel et il nous faut repartir avec les gros nuages de pluie qui vont nous escorter jusqu'au retour. Heureusement que le vent nous est quasiment favorable sur les 40 derniers kms, ça rend notre joyeuse pédalée moins pénible. Certains éléments accusent le coup de la fatigue et quelques moins 1 pleuvent également. Bientôt voici St Philippe, la Prairie et le final par Taschereau, Provencher et l'infâme Victoria. L'arrivée au dernier contrôle de St Lambert est pointée après 10h05 de joyeuse pédalée dont 2h15 d'arrêt en tout genre pour une moyenne de 26, pas de quoi rougir ! Nous repartons tous pour le stationnement de la voie maritime ou Yves me remet un pneu en cadeau, en fait c'est pour remplacer celui que je lui avais donné lors de son flat sous la flotte du brevet pop de la semaine passée. On se congratule, enfin content de se remettre au sec, on se dit à la semaine prochaine pour certains, Yves, MC et peut-être Claude et Gabriel. Je reprends la piste cyclable qui me ramène à mon condo, je cumule 218 km à mon compteur général, je suis bien content. Douche, souper, un peu de téloche affalé dans le canapé, puis c'est l'heure de mettre la viande dans le torchon, alors bonne nuit !