samedi 18 juillet 2015

Faut pas avoir peur de mouiller le (nouveau) maillot !

Dernier brevet officiel du CVRM avant le PBP d'ici un mois, j'ai donc mis le 300 à l'agenda. Malgré une météo annoncée exécrable, je suis motivé pour y participer, contrairement à Marielle qui a eu les boules en voyant les prévisions. C'est vrai que ma cocoon est comme ce petit félin et le dicton, c'est pas un temps à mettre une chatte dehors ! RV sur la voie maritime vers 5h30. Il a effectivement flotté une partie de la nuit, la route est mouillée mais pour le moment, il ne pleut plus. 


L'ambiance est relax parmi le petit nombre de mongols présents. Jean avait prévenu la gang qu'il distribuerait les maillots des Randonneurs Canada pour le PBP. Alors certains sont venus pour le ramasser, comme Bernard et Marc qui en profite pour pédaler un peu avec nous. Nous sommes juste 8 à affronter les éléments, Fred, Gaby, moi-même, 3 cyclos avec de drôles de vélo, novices pour le 300 et enfin 2 inscrits de dernière minute, Olivier J et Yvon. Je ne résiste pas à l'envie d'endosser la tunique unifoliée avec quand même l'inscription Québec sur les côtés, faut pas déconner non plus, et de partir avec. Il me va comme un gant et il sera bien arrosé aujourd'hui pour son inauguration.




6h05, c'est l'heure de se lancer, Fred et Yvon disparaissent en tête, je roule avec Olivier, Marc et Gaby. Les autres cyclos débutants se préparent encore au coup de pistolet. 



J'ai mis mon imper et j'ai déjà chaud. Il tombe une petite bruine qui mouille peu alors au premier arrêt pipi km 22, je me mets en manche courte, même pas peur de mouiller le maillot ! Nous filons bon train sur la 112, emmenés par Olivier et Marc qui roulent un ton au dessus du mien. 

À Marieville, le vent du sud vient à notre rencontre. Je n'ai plus envie de suivre l'allure soutenue et me laisse décrocher. S'accrocher à des wagons plus rapides ou moins rapides sera l'erreur à ne pas faire au PBP alors prenons de bonnes habitudes. Je laisse donc filer, d'autant plus qu'une petite gêne commence à se faire sentir côté droit. Oups, serait-ce la douleur que j'ai ressentie au 200 du FVR qui se réveille. En effet, j'avais forcé dans les côtes en tirant davantage sur les pédales, j'ai peut-être trop tiré. En tous cas, ça y ressemble pas mal. Je prends mon rythme LSD, ce qui atténue le problème. Je rejoins St Césaire km 54 pour 8h15 et mes amis arrivés peu avant. Photos des mongols avec leur nouveau maillot et post FB, ça frime pas mal ! Marc repart pour la métropole, Olivier et Gaby lèvent le camp, je leur dis de ne pas m'attendre, la sélection naturelle doit s'opérer.




J'enquille la piste cyclable toujours sous ce petit crachin typique à la Bretagne, ça met vraiment dans l'ambiance. Ça mouille un peu, c'est normal pour du H2O mais c'est largement supportable. Même que ça me rafraîchit dans cet atmosphère moite introduisant une journée de grosse chaleur. Je rejoins Gaby qui roule doucement, je pense qu'il veut de la compagnie. On discute tranquillement jusque Granby et atteignons les côtes sur notre élan. Scénario maintes fois répété, Gaby derrière, moi devant, comme dans le petit cheval blanc de Georges Brassens. La douleur en haut de la cuisse droite revient et je ne peux forcer de ce côté. Il va me falloir gérer pour le reste de la ride, en espérant que ça ne s'aggrave pas car il reste juste 200 bornes à pédaler. 

Nous voici au 2éme contrôle de Lac Brôme, km 115 vers 11h15, le soleil fait son apparition malgré un ciel chargé de nuages de plomb. Cependant, nous ne reverrons pas la pluie jusqu'à la fin du brevet. Restauration en salle climatisée dans l'IGA, sandwich avec bouillie de jambon, tapioca, jello bizarre aux fraises et Pepsi. 




Bien reloadés, nous continuons notre périple par les côtelettes de la 243. Bolton Pass, Gaby se détache à la faveur d'une descente, bye bye l'ami jusque Sutton. Il est en forme le Gaby ou plutôt est-ce moi qui ne l'est pas ? Je ne m'inquiète pas et je prends ça relax, il faut assumer dans l'adversité et trouver des plans de survie ! Arrêt court et traditionnel à Mansonville, histoire de couper l'étape en 2 et surtout de se délasser les jambes, de s'étirer. Je pense que c'est peut-être une sciatique car toute la jambe s'irradie de temps en temps, comme si les nerfs étaient touchés. Analyse à suivre.

Par un temps lourd et chaud, j'enfile la vallée de la Missisquoi, je me mets à regretter la pluie dans l'ascension de la Scénic. Le gros nuage noir au dessus de ma tête ne se décide pas à percer, je n'aperçois que de l'asphalte mouillée qui me nargue. Consolation dans la descente sur Abercorn, celle-ci est sèche et donc moins dangereuse. 

Rush sur la 139, vent arrière pour rallier Sutton et son subway, km 180, 14h45. Gaby est arrivé depuis un moment, il termine de bouloter, quand je commande mon 6 pouces au homard, hum, c'est presque bon. Une tite soupe, un coke en fontaine, refill de mes gourdasses en glace. Mon compagnon a décidé de rentrer avant 20h30 car les feux d'artifice font fermer le pont Jacques Cartier alors il me délaisse rapidement. Je l'informe que je souffre un peu et que je vais essayer de rejoindre la base comme je peux, il ne s'inquiète pas outre mesure pour moi. À chacun sa merde, après tout ! 

Je prends une bonne pause puis repars par la route 215 Nord avec vent favorable. Ça se corse en rattrapant la 104 direction ouest, zéphyr dans la chnoute, take it easy, mon pote. Cowansville, Dunham, pause crème glacée. Les côtes disparaissent, je n'ai plus à forcer sur mes jambes, la douleur est supportable. C'est toujours la partie que je n'aime pas de ce 300, la route est plate aux 2 sens du terme et ça parait long. J'ingurgite un gel pour me rebooster mais il y a la mention Recovery sur l'étiquette alors ça n'a pas l'effet escompté.

Enfin St Césaire, km 265, il est 19h15, je vais pouvoir me refaire une santé. Un quéteux qui ne sent pas la rose, vient chercher son café à 1 et 25. Je me sens mal à l'aise à commander mes chili, yogourt, thé glacé pour 10 piasses, juste une collation de plus dans ce brevet. Je constate que je suis vraiment un nanti dans cette société, cela me remet les pieds sur terre en songeant que je n'ai pas le droit de me plaindre. Juste une petite douleur physique et je fais ça pour mon plaisir, alors la vie est belle ... pour moi.

Dernière ligne droite sur la 112 bientôt plongée dans l'obscurité. Des nuages menaçants sont encore présents dans le secteur mais ils me laisseront tranquille jusque l'arrivée. Je m'aperçois que je peux rallier St Lambert avant 22h si je maintiens une moyenne de 26, ce que je réalise facilement, le vent d'ouest étant tombé. Dernières fatigantes lumières, je punche à 21h44, juste à temps avant d'entendre pétarader les feux d'artifesse. Mon temps est de 15h39, pas si pire pour l'avoir fait sur une jambe, faut se créer des nouveaux défis. Dernier post Facebook à mes suiveurs et surtout Marielle qui m'ont bien encouragés pendant cette joyeuse ride de 300, je les en remercie. 

Derniers tours de roue jusqu'au condo pour un repos bien mérité. Va falloir rester tranquille pour récupérer, diagnostiquer et trouver un remède à cette douleur de la jambe droite. Massage déjà prévu lundi soir et après ça on verra.

Le prochain objectif officiel est le Paris-Brest-Paris. Ça y est, nous y voilà, après 3 ans d'entrainement assidu. Il va falloir garder la forme tout en reposant la machine. Juste pour être au top, le dimanche 16 août à 18h15. Et là, ce sera le début d'une autre histoire ...

samedi 11 juillet 2015

Éclate totale en Mauricie, festival, côtes, vent et perf pour Marielle !

C'est la 2éme année du Festival du Vélo Rural de Saint Élie de Caxton, il se déroule en juillet cette fois-ci, sous la houlette l'ami Luc Arseneault. Des animations culturelles, gastronomiques et sportives s'y déroulent et nous allons y participer dans la joie et la bonne humeur. Pour moi, c'est l'occasion d'un brevet de 200 km pour continuer d'aligner les kilomètres en vue du PBP. Pour Marielle, c'est pour s'éclater dans les grimpettes du Parc de la Mauricie, terrain de jeux du Défi Vélo Mag de Septembre. Pour cette ride, elle est motivée pour suivre les couraillons le plus longtemps possible, résultat des courses, demain. 

Pour l'heure, nous quittons Montréal, noyé dans le trafic, pour rejoindre notre lieu de villégiature à la station touristique de Floribell, charmant endroit situé au lac Bell avec camping et motel au bord de la plage. Installation dans notre chambre 33 vers 17h puis nous allons casser la croûte au Rond Coin avec le traditionnel chili accompagné de gridchiz ! 



Vers 20h, le festival commence par un discours de Luc, un joli texte sur la promotion du vélo, la présentation des festivités et l'annonce d'un invité de marque, un PBPiste de Montréal, c'est bibi ! Mais surtout, il y a la projection du film Marinoni du réalisateur Tony Girardin, présent pour la soirée pour discuter de son long métrage après sa diffusion. Ce film est excellent, il nous montre un personnage mythique, Guiseppe Marinoni, fabricant de vélo, notamment le mien, et accessoirement recordman de l'heure des 75 ans et plus. 



Retour dans notre chambre vers 22h, préparation du matose pour demain puis dodo bien sagement.


Tout le monde sur le pont à partir de 6h, copieux déjeuner et nous rejoignons le Rond Coin distant de 3 km. Marielle y va à vélo pour s'échauffer, je rassemble les affaires et me rend au départ en auto. Regroupement des participants à partir de 8h, Jean du CVRM est déjà là pour les inscriptions, assisté de Luc qui distribue les dossards, 21 pour ma cocoon, 22 pour moi. Marc et sa femme Sonia sont de la partie, ainsi que Yves et Marie-Claude qui arrivent à vélo de Charlemagne, soit une centaine de kilomètres pour se mettre en jambes avec un départ de nuit, ils sont fous ces romains ! Ils vont faire le 200 puis pensent repartir ensuite, à vélo. Cette 3éme partie du programme sera abandonnée, vues les circonstances difficiles du brevet. Il y a aussi Ralph et Gaby, les inconditionnels bouffeurs d'asphalte. Au total, c'est une trentaine de cyclos dont 4 femmes qui s'alignent au départ à la sente des lutins à 9 heures précises. 






Dernières consignes de Jean et Luc puis le peloton s'élance déjà à bonne vitesse. Rapidement, nous sommes à 35 de moyenne en groupe, Ralph et Gaby font un tour en tête et se payent leurs 5 minutes de gloire. Marielle est toujours décidée à s'accrocher au TGV le plus longtemps possible, elle sait que sa portion de prédilection arrive bientôt, les côtelettes ! 



Mes pulsations étant trop élevées à mon goût, je lâche le peloton au km 15, le laissant filer vers l'entrée du parc au km 22 et le début du relief. Mes amis Yves, MC, Marc et Sonia sont déjà derrière, je n'aurai pas l'occasion de rouler avec eux de la journée. 



Me voici donc seul à monter et descendre dans ce magnifique décor sauvage du parc de la Mauricie. 


Je me fais doubler par quelques cyclos dont un qui avait explosé son pneu au passage d'un pont de bois. J'en rattrape aussi un autre, c'est l'incontournable Gaby, le dénivelé ascendant, ce n'est pas sa spécialité. 


Il fait déjà chaud lorsque le ciel se couvre soudainement, quelques gouttes nous rafraichissent. Je grimpe doucement à mon rythme tout en pensant à ma chérie en train de s'échiner avec les rapidos, hargneuse et tenace comme elle est, elle ne va pas lâcher le morceau de si tôt. 

Les côtes et le kilométrage s'égrainent gentiment, je pense aussi à m'alimenter et avalant une banane en roulant. Me voici au km 78, 1er contrôle du chalet de la Rivière à la Pêche. J'avais le mince espoir d'y retrouver Marielle mais leur groupe est reparti depuis 15 minutes lorsque je fais signer ma carte de route. J'engouffre un pain aux bananes et un pepsi pour reconstituer mes forces après l'exercice de grimpettes. Je fais connaissance avec Luc Bouisset, un des rares français du peloton, c'est son premier brevet. Je l'avais en point de mire dans le parc sans pouvoir le rattraper néanmoins. Marc, Sonia puis Gaby arrivent sur mon départ, Luc est déjà reparti, dommage. Le prochain contrôle est à 38 km avec un léger vent défavorable, je vais devoir lutter seul contre les éléments. 

La sortie du parc se fait sur 2 km de route en réfection, certainement pour la rendre plus accessible lors du Défi du Parc. En effet, c'est toujours le bordel à cet endroit lorsque 2000 cyclos envahissent les lieux. Km 109, je franchis la route barrée par 2 murets de béton, même topo que l'année passée. 



À Saint Boniface km 116, voilà l'Intermarché du 2éme check point, sans aucun vélo accoté. Je verse une petite larme en songeant que je ne reverrai plus ma dulcinée du brevet, elle a pris trop d'avance maintenant, surtout si elle roule en peloton. Un kaiser jambon, une salade de pâtes arrosé d'un pepsi et je suis étonné de voir arriver Luc. Il a fait un arrêt Gatorade car la grosse chaleur a eu raison de sa soif. C'est vrai que ça chauffe pas mal aujourd'hui et qu'il ne va pas falloir se déshydrater. Nous mangeons dans une salle climatisée et décidons de repartir ensemble car mister Éole est annoncé sur le prochain stretch qui oblique vers le sud-ouest. 

On salue à nouveau Marc, Sonia et Gaby et voilà les 2 Marinoni frenchies qui moulinent de concert, à se passer des relais dans les rafales de vent. Luc se plaint de son postérieur meurtri sur sa selle synthétique alors je lui vante les mérites d'une bonne selle Brooks en cuir. 



Je pense encore à Marielle, décidément, qui doit se protéger comme il faut au sein d'un peloton emmené par de gros mollets, la chanceuse. Ce scénario va s'avérer exact, sauf qu'elle va souffrir comme jamais, car sa moyenne sera élevée et qu'elle devra combattre la fatigue et la soif pour rester dans les roues. 

Après une bataille échevelée à la Don Quichotte se battant contre des moulins à vent, nous arrivons enfin à la boucherie de Sainte Ursule qui est aussi un dépanneur, km 165. J'amorce l'opération ré hydratation pour terminer en bon état, une bouteille d'eau pétillante, un sandwich jambon à 2 et un magnum aux amandes. Nous allons manger le tout à l'ombre en nous racontant nos vies, se ressemblant sur certains points. Pas de poursuivants en vue, ce coup-ci, on les a mis dans le vent, suivant l'expression consacrée. 



Dernière étape à franchir, un petit 35 km avec un vent plus amical. Encore quelques bosselettes à escalader, ce qui ne remonte pas ben ben la moyenne. Ma prévision d'arrivée se situe vers 19h, merde, j'aurais bien aimé faire moins de 10 heures pour ce brevet. Mais la volonté n'y est pas, je préfère prendre ça relax. 

Enfin Saint Élie, nous atteignons le Rond Coin, chrono stoppé à 10h01, grrrr ! Marielle m'accueille en me racontant ses exploits du jour. Elle a réalisé ce qu'elle avait décidé en s'accrochant à ses 2 chevaliers servants, même si elle en a chié des vertes et des pas mûres. Il faut souffrir pour progresser, ma belle cocoon ! Elle a mis un temps de 8h48, tout compte fait, c'est 1h15 de moins que moi à une moyenne de 27 et la mienne à 23. Comme quoi, rien ne sert de courir, faut pas s'arrêter trop longtemps pendant les pauses.


Je remercie Luc d'avoir bien voulu rouler avec moi, c'est moins pénible que de galérer tout seul, surtout qu'il est de bonne compagnie. Bonne douche froide, repas chili et bonne bibine fraîche, même 2, de quoi requinquer un randonneur un peu émoussé. Je rejoins la table de Jean et Martin pour le débriefing d'après brevet. Jean a fini 4éme avec un temps de 8h15, pas pire pour son âge. Même lui a trouvé difficile ce parcours bien côteux et venteux à souhait, avec presque 2000 mètres de dénivelé. 

Gaby, Marcus et sa femme arrivent un peu plus tard, ils se joignent à nous pour boire une bière, raconter leur journée et avaler un ou deux chilis, n'est ce pas Gaby ! Il reste Yves et MC sur la route dont on reçoit un message FB. Ils nous racontent qu'ils arrivent vers 21h30 et qu'ils voudraient bien un lift pour Montréal. C'est Jean qui se dévouera. 

Quant à nous, nous quittons le Rond Coin et sa soirée festive vers 21h, saluant Luc Arseneault pour l'organisation impeccable de ce festival. Nous espérons qu'il aura pris de bons clichés de cette ride mémorable de vélo. Nous prenons la direction de la métropole en prenant soin de continuer de nous hydrater avec du lait au chocolat et du Perrier. Marielle a du mal à faire un somme dans l'auto, trop mal aux pattes et encore sur l'adrénaline. Quelle journée mémorable aussi pour ma cocoon, encore bravo à elle. Quant à moi, encore un 200 de routine, pas trop magané, juste un peu assoiffé.

À la semaine prochaine pour le dernier 300 de la saison, peut-être avec Marielle à qui ce serait le premier brevet sur cette distance. Elle est à point maintenant, bien en jambes, et avec sa nouvelle selle SMP qui ne la fait plus souffrir.

samedi 4 juillet 2015

Les records sont faits pour être battus

Suite à mon 600 de la semaine passée écourté pour cause de pluie, j'ai décidé d'inscrire ce brevet de 300 à mon agenda. Cela va permettre de compenser les 400 km non effectués dans mon programme d'entrainement en vue du PBP.




Je profite de cette tribune pour envoyer chier quelques uns de mes détracteurs qui se sont moqués de ma décision de ne pas rouler dans des conditions exécrables. Chacun est libre de choisir ses batailles, merde alors ;-) De plus, le 600 du 27 juin s'est avéré être une vraie galère, cela n'a pas été une partie de plaisir, loin de là. Certains ont même attrapé la crève, d'autres ont terminé très épuisés. En tout cas, bravo à tous ces randonneurs qui avaient choisi de braver les intempéries pour boucler ce dur brevet dans les délais. 



Ceci étant dit, nous voici donc à l'aube du samedi 4 juillet, fête de l'indépendance américaine. 10 mongols au départ de ce 300 de routine, une tite ride pour garder la forme et faire tourner les jambes. Salutations des participants, discussion au sujet de PBP, photo de départ à 6 heures et c'est parti mon kiki. 


La hiérarchie s'établit d'entrée, Fred en tête, reparti pour essayer de casser son record sur 300 soit 10h37, la réponse dans quelques heures. S'en suit Casey Lambert, un gars qui ne paye pas de mine mais qui aligne d'excellents chronos sur les brevets. Il chevauche un Marinoni Piuma en acier Columbus donc assez pesant comme le mien. Ce n'est pas un titane comme le Piuma de Jean qui terminera d'ailleurs aujourd'hui avec lui. Puis suit le reste de la troupe, Ralph, Olivier C, Raymond Choquet, un vétéran des brevets, auteur des parcours que nous suivons à l'année longue, c'est grâce à lui si on en chie ! Il y aussi Serge Martel, Jonathan Daigle dont c'est le baptême du 300, Jean qui nous quittera rapidement, l'ingatigab Gaby et moi-même. 

C'est donc un peloton de 6 unités qui rallie St Césaire au km 54 à une moyenne de presque 29 malgré un léger vent de sud négligeable. Ce sont Olivier et Ralph qui ont tiré le paquet, ils sont en forme les bougres ! Pause rapide, j'ai décidé aujourd'hui de ne pas lambiner aux contrôles, de m'arrêter juste ce qu'il faut, genre à la Dave ! Et pourquoi pas essayer de battre mon meilleur temps sur 300, soit 14h59, loin du temps de Fred mais c'est parce que j'ai pas le même vélo ! De plus les conditions sont excellentes pour bien rouler, temps couvert pas trop chaud pour la saison, pas de vent, pas de pluie prévue, j'aime pas la pluie, dois-je le répéter.

Oliver et Ralph repartent sans tarder, les autres trainent encore dans le dépanneur. Je suis mes 2 acolytes mais pas pour longtemps car je n'ai pas envie de prendre la piste cyclable pour Granby mais la route du parcours officiel. Il y a 1,5 km de moins mais je suis certain que le duo en OR me passera devant à la croisée des chemins, vue leur allure rapide. Je roule donc à mon rythme, j'essaie de maintenir une moyenne de 26 tant que ça ne grimpe pas. Pause photo au Vélogare devant le jet d'eau, km 80. Ce sera un de mes rares clichés du brevet, pas très motivé le gars pour jouer les touristes si je veux faire une performance !



En rejoignant la 112, voilà Gaby et Jonathan qui me rattrapent, on attaque ensemble les premières côtelettes. Voici Bromont puis la côte du chemin Lac Brôme. Gaby a déjà disparu derrière, Jonathan amorce la bosse sur un gros braquet, il me fait un peu peur en ce début de brevet, lui qui ne connait pas le relief. Un grimpeur de poche me dépasse à bonne allure, c'est Serge avec ses petites jambes et ses grosses cuisses poilues, apparement voilà un spécialiste de la côte ! Descend, monte, descend jusque Knowlton et son IGA, km 115.

Regroupement de la gang, Jean vient juste de repartir, il faut qu'il se dépêche s'il veut rattraper Casey. Un Kaiser jambon, une bouillie au tapioca, une salade d'ananas arrosé de Pepsi compose mon lunch, il n'est que 11h et je suis affamé. Pas le temps d'écouter les palabres de Serge sur son BMB de 1912 que je me ré-équipe pour reprendre la route rapidos. Gaby a mis les bouchées doubles pour avaler sa pitance car il tient absolument à me suivre. Zut, moi qui pensait rouler solo. 

Il est parfois difficile à suivre notre Gaby national. Pour mon allure, il roule pas assez vite dans les bosses, il roule saccadé sur le plat, il est hors de portée dans les descentes. On prend chacun notre rythme et advienne que pourra. Nous avons tout de même effectué un MBM ensemble, je commence à le connaitre. 

Escale à Mansonville, km 144, c'est mon 5 minutes de pause ravito avant d'attaquer la vallée de la Missisquoi et sa difficulté majeure en fin de vallée. J'avale mon pain aux bananes avec un fond de Pepsi restant puis repars seul, 5 minutes c'est 5 minutes. Gaby est surpris, il n'a pas terminé son sac de croustilles et son lait au chocolat. Raymond et Serge nous sont passés devant durant la pause éclair mais je les rattrape vite fait, pas de mal, ils se sont arrêtés pour réparer un flat. 

Me voilà enfin seul dans la vallée, personne en vue à l'arrière, je file bon train avec une bonne musique dans les oreilles en atteignant la Scénic. À mi-côte, j'aperçois Serge le grimpeur poids mouche qui tente de me rattraper. Tu m'auras pas mon lascar ce coup-ci, je mets le turbo pour basculer en tête au sommet. Je dévale la descente vertigineuse sur Abercon sans personne à mes basques, je ne reverrais mes poursuivants qu'à Sutton. 

En revanche, Gaby a aussi poussé la machine. À peine installé au Sub de Sutt km 178, qu'il déboule à son tour. Qu'est-ce que t'as pris pour manger ? me demande-t-il comme à son habitude. Il m'impressionne toujours avec ses prises de décision. Hop, hop, on avale rapidement notre boustifaille pendant qu'un courraillon du dimanche ne cesse de nous abreuver de ses exploits sportifs avec son vélo carbone BMC de 2 kilos et demi que j'ai fait tomber sans le faire exprès. OMG, il n'a rien vu et rien ne s'est brisé par chance. Il se calme quand on lui dit qu'on fait 300 bornes, oui oui en une journée, enfin une demie ! 

Remplissage des bidons avec de la glace et c'est reparti par la 215 Nord. Gaby me largue en reprenant la 104, trop fort pour moi avec ce vent de sud maintenant défavorable jusque Dunham. Inévitable pause crème glacée-Perrier à l'Ultramar, km 222, ça permet de couper en 2 cette longue étape de 88 km rejoignant St Césaire. 

J'ai morcelé ce 300 en autant d'étapes que de contrôles sur mon GPS, comme je ferai pour PBP. Je pense que c'est bon pour le moral car je me préoccupe juste du prochain contrôle, avec des stats sur le Garmin, genre distante restante à parcourir, temps à destination. En tout cas, cela fonctionne bien, sachant qu'au checkpoint, je me refais une santé et je me prépare pour la prochaine étape. 

Je galère un peu solo dans les vergers de Dunham puis les plaines de Farnham malgré le vent favorable, je plafonne. Alors je me rebooste avec un gel à la fraise et caféine au niveau de la voie de contournement de Farnham, km 243. Je n'aime pas trop utiliser ce genre de potion magique mais il faut avouer que je repars comme une fusée jusque St Césaire. Cela a pour effet de faire disparaitre les petites douleurs perçues dans mon  corps, cou, jambes, poignets, je me sens comme dopé. Je n'en abuse jamais, c'est la 2ème fois que j'en prends dans toute ma série de brevets de cette année. Faut juste savoir que ça peut m'aider lors de faiblesses passagères. 

Je rejoins Gaby au Tim, km 265, peu avant 18h. Wow, je suis toujours sur une base de 26 à l'heure arrêts non compris, qui se cumulent à 1h30 pour l'instant. D'après ma feuille de route soigneusement calculée, je peux rentrer au bercail pour 20h, Je reprends donc des forces vite fait, une soupe, un yogourt, un thé glacé et nous reclipons aussi sec avec Gaby. 


On dirait que mon boost fait encore effet. Au début de la 112, je laisse Gab filer mais bien vite, je le rattrape et c'est moi qui le tire jusque Chambly avec ce léger vent de face. Ensuite c'est lui qui embraye à 30 de moyenne, à ce rythme, on aurait pu faire moins de 14 heures. Mais les lumières de la banlieue ont raison de notre patience et ce sera un temps de 14h09 à l'arrivée, km 309 à 20h09, record personnel battu de 50 minutes, yes !!! Je suis content de moi surtout que la moitié a été réalisée solo et l'autre moitié accompagnée. 

D'après la dame du dép, 5 cyclos ont déjà pointé avant nous. D'abord et sans surprise, c'est Fred qui a battu son meilleur temps de 1 minute. Puis Casey et Jean qui ont réalisé 11h20, ce qui doit être aussi un record pour eux. Ensuite viennent Ralph et Olivier puis notre duo avec Gaby, meilleur temps pour bibi ! Les records sont faits pour être battus, la preuve en est faite aujourd'hui ! Il reste encore 3 randonneurs après nous, Raymond, Serge et le néophyte Jonathan, j'espère qu'il n'en a pas trop bavé dans les autres côtelettes du parcours. 

On festoie tous les 2 avec un Perrier au citron, c'est la première fois que j'arrive à la fin d'un 300 à la lumière du jour. Ça aurait bien plu à Marie-Claude, ce sera pour la prochaine fois, MC.  Gaby retourne au stationnement ou il réalise qu'il va se faire griller pour les feux d'artifice par Jacques Cartier et qu'il lui faudra prendre la reine Victoria !

Retour condo, texto Marielle qui fait la fiesta en famille et à qui j'annonce la bonne nouvelle. Douche, collation de récupération, encore manger et boire. Première étape du Tour de France à la téloche et zou au lit pour clôturer cette belle journée d'effort et cette autre aventure sur 2 roues. 

À la semaine prochaine pour le brevet de 200 dans le cadre du Festival du Vélo Rural à Ste Élie de Caxton en Mauricie. Si la météo n'effraie pas Marielle ...