samedi 23 juillet 2022

Un 600 dans les flammes et les foudres de l'enfer

 

Introduction

Pourquoi ferai-je ce 600 alors que j'ai échoué le Gros 1000 ?

Lors du 1000, j'ai jeté l'éponge après 500 bornes. Je pense quand même être capable de faire 100 kilomètres de plus. C'est pourquoi je m'inscris à ce 600, au vue de ma forme actuelle, plutôt bonne, aucune douleur physique à signaler. De plus, j'aurai droit à une pré-sélection prioritaire pour un éventuel PBP 2023, avec de meilleurs choix d'horaire de départ. Donc, réussir un 600 serait mieux, plutôt qu'un 400, déjà en banque.

Autre argument convaincant, je connais bien le parcours de ce brevet, maintes fois effectué lors des précédentes qualifications aux PBP 2015 et 2019. Cette année, la version Jean Robert a été revue et corrigée par le comité Brevet du CVRQ, soit Marcus et moi. Nous avons mieux réparti les lieux de contrôle, en modifiant légèrement le tracé pour explorer de nouvelles routes et remplacer les plus passagères. J'ai bien hâte de le parcourir pour une première fois.

Du coup, bingo ! Je mets mon nom sur la liste des participants sur le site web du club. Et advienne que pourra. Une nouvelle aventure se dessine. Cela met du piment dans ma vie.

Meilleur choix pour PBP 2023 avec un 600 dans la musette !


Km 0: Départ de la VM de St Lambert - Samedi 23 Juillet 

Dès 4h30, j'arrive sur le tarmac de la VM. Je suis le premier, il fait encore nuit. Je stationne mon vélo devant les lumières scintillantes de Montréal, juste à proximité. J'adore ce moment de calme et de sérénité, avant la tempête et la bataille physique qui va s'engager très bientôt, pour près de 40 heures d'effort quasi non-stop. 

Seul à la VM, Montréal scintille

Mes 10 partenaires de souffrance arrivent peu à peu. Je suis le distributeur des cartes de ce brevet, je représente le club. Mes acolytes du CVRQ sont occupés à divers projets, certains sur la préparation du LEL, d'autres pour un départ imminent de la TCR.

Les forces en présence sont les suivantes. D'abord, les anciens du 600 Jean Robert, version CVRM, comme Gabriel A, Yvon C, Guy M, Jean L et Pascal P. Ensuite, les nouveaux venus au club, ou sur un 600, soit Martin H, David P, Nicolas A, Stéphane G, les frenchies Kevin P et Régis P. 

J'oublie de prendre les habituels clichés des instants de préparation, trop occupé à discuter à gauche et à droite. Le temps file si vite. Ce sera pour une autre fois.

Dans la pénombre, les breveteux arrivent

Dix minutes avant le départ, j'entame le briefing de bienvenue. Je cite les nouveaux points de contrôles de ce 600, pour ne pas que les anciens soient mêlés. Je parle de la météo, elle devrait être de plus en plus caniculaire au fil des deux journées, avec possiblement de grosses pluies, le dimanche en fin d'après-midi. Je rappelle donc l'importance de bien s'alimenter et surtout s'hydrater. Il faudra faire la chasse aux dépanneurs, ne pas se faire surprendre par les heures de fermeture. En effet, avec la pénurie de main d'oeuvre qui sévit au Québec en ce moment, l'horaire d'ouverture est pas mal plus limité.

Enfin, je rappelle qu'un brevet n'est pas une course. Que la solidarité entre les randonneurs est fortement souhaitée, surtout en cas de problèmes mécaniques ou physiques. Aussi, que les conditions peuvent vite se dégrader, avec la nuit, la pluie, le vent, donc qu'il vaut mieux rester groupé plutôt qu'isolé.

Sur ces belles paroles, je nous souhaite une folle randonnée épique ! 

Les 11 givrés vont se lancer sous la canicule


Km 19: Peloton déjà éparpillé, belle surprise sur Grande Ligne

Les premiers kilomètres sont effectués groupés à travers les rues désertes de St Lambert puis de St Hubert. On a déjà perdu Régis, a-t-il eu un souci au départ ? 

Départ groupé sans Régis

Certains participants ne se sont jamais vus, c'est le moment de faire connaissance. Ça papote donc jusqu'à la sortie de la banlieue Rive-Sud.

Nicolas expose à Martin les avantages du vélo couché

Sur Grande Allée, les plus rapides partent devant, comme Kevin, Stéphane et Nicolas, dont un ami est venu l'accompagner sur quelques kilomètres. Normalement, ceci est interdit, mais toléré.

À l'heure ou blanchit la campagne, nous partirons

Le reste de la gang roule pépère, en ce matin parfait pour pédaler. Une belle surprise nous attend sur Grande Ligne, l'asphalte a été partiellement refait. Pour la totalité, ça sera peut-être dans une dizaine d'année !

Surprise sur Grande Ligne, asphaltée à moitié


Km 32: Hey les gars, utilisez votre GPS ... regroupement ! 

La bande des 7 mercenaires, Régis trainant à l'arrière, poursuit son chemin vers Richelieu via le boulevard Industriel. C'est là que David décide de semer ses outils. Quelques bons samaritains l'attendent au profit d'une pause pipi.

Les papis roulent pépères

En roulant vers St Mathias, les speedy Gonzales partis en éclaireur, nous rattrapent ! Ils ont fait fausse route en prenant la piste cyclable menant au canal de Chambly. Hey les gars, faut consulter son GPS, c'est inscrit dessus. Comme sur le Port Salut ! Si vous vous  trompez déjà au bout de 30 bornes, qu'en sera-t-il avec 600 à parcourir. 

Les premiers seront les derniers .. bientôt la formation GPS 101

Note au CVRQ. Ce n'est pas la première fois qu'il y a des soucis de direction avec nos participants aux brevets. Faudrait peut-être mettre sur pied un atelier GPS 101, dans le cadre de nos informations-formations. À cogiter pendant les longs mois d'hiver.


Km 52: St Césaire n'est plus un contrôle mais une pause pipi

Regroupés à nouveau, nous pédalons joyeusement dans la campagne blafarde en direction de Rougemont. Nous profitons de la fraicheur du jour, tant qu'il y en a encore ! La route est souvent belle, mais parfois nous rencontrons des chemins de garnotte, tel celui des Dix Terres, qui porte bien son nom. Ceux en gravel bike sont alors avantagés.

Vers Rougemont, entre belle route et garnotte

Nous approchons de St Césaire, reprenant un bout de l'infernal 112. Les plus rapides du groupe, toujours les mêmes, ont la tête dans le guidon. Ils feraient mieux de l'avoir sur leur Garmin. Ils manquent la bifurcation sur la Route des Champs. Kevin, Kevin, Kevin !!! Comme dirait Stuart des Minions, toujours distrait celui-là ! 

Regroupement des effectifs sur la Route des Champs

Heureusement, on se rassemble un peu plus loin. Mais ce n'est pas pour longtemps puisque je décide de stopper à la halte située sur la piste avec un point d'eau et surtout, des toilettes ! Gaby, Yvon, Guy et David font de même, nous faisons donc une petite pause après ces 50 premiers kilomètres. 

St Césaire n'est plus un contrôle mais une pause pipi


Km 85: Contrôle 1 au McDo de Granby, McDéj bien apprécié

Estomac rempli, vessie vidée, c'est reparti sur la route des Champs, vers St Paul d'Abbotsford. Cette portion est vraiment bien agréable, nous avons été très peu dérangés par les autos depuis ce matin. Et ça va durer encore un bon bout. 

En toute sérénité vers st Paul au pied du mont Yamaska

Nous rencontrons un camping bordant le chemin. C'est le Noel des Campeurs apparemment puisque nous apercevons quelques sapins tout décorés. C'est chouette mais je suis pas pressé de retourner tout de suite à l'hiver. Quoique, avec ces étés torrides, je suis bien indécis. La vie, c'est le chaud, c'est le froid, il faut composer.

C'est le Noel des Campeurs, j'ai loupé le sapin décoré !

C'est la fin de la Route des Champs en reprenant Simonds Sud. Nous atteignons bientôt le McDo de Granby, juste en face du Lac Boivin, il est 8h30.

Yvon ... mangé du McDo !

Premier contrôle du 600, nouveau regroupement avec la gang. Nous prenons ensemble un petit déjeuner bien mérité. Pour bibi, c'est McMuffin œuf-bacon avec patate, un café une crème un sucre. Puis escale aux toilettes pour crème de jour. Nous voilà tous requinqués, prêt pour aller rejoindre le checkpoint suivant, distant de 72 bornes.

Petit McDéj bienvenu pour réveiller les troupes


Km 106: Fin de l'Estriade à Waterloo, 50 bornes de piste dans la musette !

En compagnie de Guy, Gaby et Yvon, nous reprenons la piste longeant le Lac Boivin. Nous ne passons pas par la 112, comme dans l'ancien 600. Nous gardons le lien cyclable dit l'Estriade pour une vingtaine de kilomètres, gracieuseté du CVRQ. Ce sera donc une côtelette de moins, et surtout aucun trafic d'autos ! 

Sur l'Estriade, si Garmin le dit

À Waterloo, nous devons malheureusement quitter cette sympathique piste, menant au Parc de la Yamaska au nord. En effet, notre route nous conduit vers l'est, reprenant pour un petit bout la fameuse 112.

50 km de piste cyclable, gracieuseté du CVRQ


Km 115: Stukely, coucou à mon gentleman farmer 

En arrivant à Stukely, notre quatuor décide de faire un arrêt au Sonic, afin de nous désaltérer. La chaleur commence déjà à sévir en ce début de journée, les prochaines heures risquent d'être terribles.

Les arrêt fraicheur commencent

Je rencontre Jean, un collègue et ami qui habite dans le secteur. Il travaille dans l'informatique et possède une fermette avec pas moins de six chevaux. C'est mon gentleman farmer préféré. Accolade et retour à nos occupations respectives.

Mon pote Jean, informaticien et gentleman farmer


Km 140: Farniente à Magog, souvenirs ... 

Nous nous remettons en selle pour la première difficulté du jour, la côte du Chemin des Diligences. Je comprends maintenant le lien avec les chevaux. L'ordre naturel s'établit dans l'ascension. D'abord Yvon, puis Guy, puis moi et enfin Gaby. On se perd de vue, chacun pédale dans sa bulle. La mienne est aussi musicale, j'aime pédaler avec un air cool dans les oreilles.

Chacun dans sa bulle, ça rend plus léger

Belle descente solo pour retrouver le chemin Bonnallie, souvenir du vieux 400. Passage de la voie ferrée à Eastman, je franchis les rails juste avant le train. Gaby devra attendre plusieurs minutes. Au Québec, les convois font parfois près d'un kilomètre, il faut savoir patienter. 

Je reprends la 112 qui longe le Lac Orford au pied du mont du même nom, Encore un rappel de mes récentes vacances avec fiston. Nous avions grimpé à pied le Mont Orford. Au sommet, il y avait fait quelques images de drone. 

Lac et Mont Orford

Avant d'arriver à Magog, je rejoins Guy qui pausait à une lumière. Yvon est devant, il roule solo vers ailleurs, ou Ayer's ! Nous empruntons la piste en bordure du Lac Memphrémagog. Encore des images récentes en dépassant le motel visité il y a peu. La vie est une succession de projets ... et de souvenirs !

Guy stoppe aux toilettes en face du débarcadère des bateaux de croisière. J'en profite pour remplir mon Camelbak pour les soifs à venir. 

Aller aux gogues à Magog


Km 157: Contrôle 2 à l'Ultramar dAyer's Cliff

En duo, nous effectuons les 15 bornes restantes, en direction sud. Nous devons appuyer sur les pédales pour lutter contre le vent de sud-ouest, présent toute la journée. Beaucoup de monde au village d'Ayer's Cliff ou se tient une manifestation touristique, de je ne sais quoi. Nous garons nos bécyks au 2ème checkpoint de l'Ultramar, il est 12h20. 

David le bricoleur

Nous retrouvons quelques randonneurs, Stéphane, Jean, David et Martin bricolant leur vélo. David joue avec son dérailleur tandis que Martin baisse sa selle, il semble avoir des problèmes de genoux. Yvon est aussi arrivé, Gaby nous rejoint quelques minutes plus tard. Pas de trace de Kevin et Nicolas, ils doivent ouvrir la route. 

Révision de la position pour Martin

Le soleil est à son zénith, c'est le temps de se mettre à l'ombre, de bien s'alimenter et s'hydrater pour les futurs efforts. Les bosses s'annoncent de plus en plus nombreuses sur la suite du parcours. Il ne reste plus que Guy et Gaby quand nous repartons 30 minutes plus tard. 

Guy et Gaby, ne pas oublier le b

Km 178: Fâ chaud à Compton !

Nous attrapons la 208 pour une quarantaine de kilomètres. Le prochain objectif est Compton, il ne faut pas voir plus loin, ce n'est pas bon pour le moral. Ça monte et ça descend à répétition. On essaie de rouler dans les zones d'ombre lorsqu'il y en a. Le thermomètre continue de monter, il approche les 32 degrés.

Le joli hameau d'Hatley est dépassé. Pas d'arrêt à la Fromagerie forte accueillante, on ira plus loin. Une belle descente se profile vers Compton. Je m'éclate en faisant grimper le compteur à 78 km-h. Faut dire que mon vélo est chargé, mais beaucoup moins qu'au gros 1000. J'ai dû faire des choix drastiques et emporter le strict minimum. Ce sont les batteries pour mes loupiotes qui constitue le poids non négligeable. C'est nécessaire pour pouvoir rouler tout une nuit s'il le faut, n'ayant pas de roue dynamo. 

En chemin vers Compton en passant par Hatley

J'achève la côtelette me menant au Marché Tradition de Compton, ancien contrôle du 600. Gaby me suit de près, il décide de continuer sans s'arrêter. Je vais me chercher un coke pour terminer ma salade entamée à Ayer's Cliff. Guy me fait signe de la boutique de crème glacée juste à côté, je vais le rejoindre.


Km 198: Fâ encore plus chaud à Ste Edwige !

Après quelques minutes à souffler, on repart sous le cagnard avec une bonne côte d'entrée. Les organismes sont soumis à rude épreuve. Guy reprend les devants, il est plus rapide que moi, je n'essaie pas de m'accrocher. 

Une autre belle descente sur Moe's River puis sur Martinville. C'est un village bien paumé dans la pampa. On n'est pourtant pas loin de Sherbrooke, mais par ici, les traces de vie se font rares. 

Martinville, village très tranquille

À la sortie du bled, une autre face de singe nous attend. Chacun s'échine dans l'effort. Guy a dépassé Gaby, je reviens progressivement sur lui, puis le dépasse. Nouvel arrêt planifié à Ste Edwige, pour se mettre à l'ombre. Heureusement que j'ai bien préparé mon road book, en indiquant toutes les endroits possibles de ravito. 

Nous stoppons les machines à l'Ultra. Gaby est étonné de voir un dépanneur ici. Ayant effectué plusieurs brevets sur ce circuit, c'est la première fois, qu'il s'en aperçoit. Nous profitons de l'intérieur climatisé pour avaler notre boisson fraiche et sucer notre popsicle. Oh que ça fait du bien ! Il nous reste 34 bornes jusqu'au prochain checkpoint. Nous rassemblons nos forces, puis repartons comme des braves.

Un peu de répit avec la chaleur, bulles et popsicle


Km 232: Contrôle 3 au Subway de Cookshire-Eaton

Côte raide, belle longue descente, belle longue côte, tel est le programme pour retrouver la route 253. 

Nous n'irons pas à St Malo, cité des explorateurs

Le trio est reformé pour l'ultime section menant à Cookshire, direction plein nord. Le vent de sud-ouest nous est favorable, ça aide.

Vite, on a faim, on a soif !!!

Nous arrivons enfin au 3ème checkpoint vers 17h, l'avant dernier avant le dodo, faut se motiver. En revanche, ma forme va en déclinant, il faut absolument que je me refasse une santé au Subway. Mais il y a ni soupe, ni yaourt, ni compote, alors que je voulais quelque chose de liquide. Suis obligé de prendre un 6 pouces steak fromage que j'ai du mal à avaler. Il faut se forcer pour remettre du fuel dans le réservoir. C'est ce que je n'arrêtais pas de dire au fiston lors de notre MTL-QC de la semaine passée.

Se refaire la cerise au Sub de Cookshire

On prend une demie heure pour se sustenter et se reposer. Je téléphone au motel de Mégantic pour confirmer que nous n'arriverons pas avant 21h, heure de fermeture du bureau d'accueil. Le gentil monsieur nous indique que nos chambres seront prêtes et débarrées à notre arrivée. Ce sera la 20 pour moi et la 6 pour Guy. Gaby doit s'arranger avec Yvon, son colocataire de chambrée. Il ne manque jamais l'occasion de faire des économies, notre Gaby national !


Km 263: Sauve qui peut jusque La Patrie

M'étant refait à moitié la cerise, nous nous remettons en selle, pour attaquer la boucle du Lac Mégantic. Nous serons au même endroit demain vers 8h. Pour le moment, le prochain objectif est La Patrie, dans 31 kilomètres. Je préviens mes compagnons de ne pas m'attendre en route. C'est ce qu'ils font. Gaby est plein d'énergie pour attaquer les premières bosses de la Route des Sommets, bravo mon gars. 

C'est parti pour le toboggan infernal

De mon côté, je monte au ralenti, je suis moins fringuant que tout à l'heure, il faut gérer. J'essaie de m'alimenter en route. Je compte sur la fraicheur de fin de journée pour me revigorer. Heureusement, le ciel commence à se couvrir de nuages, masquant le soleil plus fréquemment. 

La Route des Sommets porte bien son nom

De peine et de misère, je rejoins la belle descente qui m'amène directement à La Patrie, il est 19h15. Guy et Gaby sont attablés au Sonic depuis une quinzaine de minutes. Ils s'alimentent et remplissent leur sacoche pour tenir le soir et le lendemain. En effet, plus rien ne devrait être ouvert sur notre route pour au moins 100 bornes. Il faut donc se prévoir un petit déjeuner pour le départ aux aurores. Je fonce à l'épicerie pour faire de même.

Il reste 62 bornes jusqu'à Lac-Mégantic. Mes 2 compères se préparent à repartir. Je leur donne RV au 4ème contrôle qui fait office de lieu de repos pour notre trio. Yvon aussi devrait y dormir. Pour les autres, certains ont réservé à Lennoxville, d'autres dormiront dans la nature ou dans une tente, comme Nicolas. 

Guy bien décidé à rejoindre Mégantic

Je termine d'avaler mes fruits avec un Perrier. Je me rebooste pour l'ultime section solo, avec la nuit en perspective. On y croit, on se bat. La chaleur va se dissiper et les forces vont revenir. C'est reparti, mon kiki !

Les nuages masquent le soleil, youpi

Km 277: La pluie menace vers Notre Dame des Bois, Jean en panne de jambes

Les nuages ont maintenant obscurci l'horizon. Je ne devrais pas échapper à la pluie. En escaladant une énième côte, quelques gouttes font leur apparition sur la chaussée. Dieu soit loué, ou acheté, je ne suis pas pris sous l'averse. 

Vais-je échapper à la pluie menaçante ?

Plus j'avance, plus la route est mouillée. L'averse est passée peu avant moi, youpi, je suis béni ! Arrivée à Notre Dame des Bois, point culminant du brevet. La noirceur s'est immiscée progressivement dans le décor. Au niveau du dépanneur du village, j'aperçois deux lumières de randonneur. C'est d'abord Stéphane, toujours le téléphone à la main, sûrement  en train de se chercher un endroit pour dormir. 

Notre Dame des Bois humide entre chiens et loups

Puis voilà Jean, montant à pied la dure côte à 12% menant à la halte panoramique sur les hauteurs du village. En passant à côté, je lui demande ce qui se passe. Panne de jambes, me répond-il !


Km 297: Woburn, oasis dans la nuit

Au sommet de la bosse, je m'arrête. J'enfile mon baudrier, je change de batterie, je bois un coup et mange un morceau. Moins de 20 bornes jusque Woburn, ça commence à sentir bon la fin des difficultés ... pour aujourd'hui. 

Je roule maintenant dans le noir complet. Ma Cygolite 500 éclaire une route mouillée ou des vapeurs s'échappent par endroit, sur un goudron surchauffé par la fournaise du jour. Encore quelques côtelettes, des passages d'auto et de camions à vive allure, et voici la bonne descente ralliant Woburn. Je me sens soulagé, il me reste 28 bornes plutôt faciles. 

Traversée de la rue principale, j'ai envie de m'alimenter un peu. Vers 22h, je fais un stop au dép normalement fermé, à la sortie du village. Au Miraco, c'est le miracle, il est ouvert jusque 23h. 

Le miracle du Miraco de Woburn

Du coup, je prends un Perrier frais et une crème glacée. Je dévore mon dessert avec quelques fruits restant de la sacoche, pour bien recharger les accus pour le final nocturne. 


Km 325: Contrôle 4 à Lac-Mégantic, dodo tranquille au motel Le Quiet

28 bornes à monter et descendre doucement dans le noir. Heureusement, il n'y a plus de vent à cette heure. J'ai juste envie d'arriver au motel pour me mettre au lit. Vers 23h15, je rejoins la cité martyre du 6 juillet 2013, ou un brevet de 600 devait y passer le même jour. Les randonneurs avaient dû se dérouter vers Piopolis pour éviter le village calciné. 

Je gravis l'ultime grimpette de la rue principale sur une portion en travaux. Tabarnak, il n'y en aura pas de facile jusqu'au bout. Je rejoins sans plus tarder la chambre 20. La porte est effectivement ouverte. Mes compagnons sont arrivés presqu'une heure avant moi, mais je m'en fous ! Routine du soir bien huilée, recharge d'appareils électroniques, douche, lavage du maillot et cuissard, quelques bouchées, quelques rasades d'eau gazeuse. 

La chambre 20 du motel Quiet, un havre de repos

Puis zou, au dodo dans un lit bien frais. Cadran mis à 2h55. Bonne nuit les amis, pour 3 heures, que j'espère réparatrices.


Km 363: Au petit matin, départ vers Scotstown

Je me réveille peu avant que l'iphone se déclenche. J'ai plutôt bien dormi même si ce n'a pas été d'une traite. Au moins, je me sens reposé. Quelques massages et assouplissements, et hop, debout pour une nouvelle journée. 

Courte mais bonne nuit réparatrice

Le café est vite infusé dans la machine du motel, je le savoure avec une banane et un sandwich Nutella préparé la veille du départ. 

Gaby vient frapper à ma porte vers 3h15, il est déjà d'attaque alors il part. Son co-locataire Yvon n'a pas dormi dans sa chambre. Il s'est commandé un spaghetti à l'hôtel puis il a repris la route dans la nuit, sans trop s'attarder. 

Quant à moi, je termine de m'habiller puis je réharnache tout mon paquetage sur le vélo. Me voilà dehors pour 3h30, l'heure qu'on s'était fixé avec Guy pour démarrer le 2ème jour. En effet, il est là à l'accueil, prêt au départ.

C'est donc une remise en jambe en douceur pour quitter Mégantic. La nuit nous enveloppe alors que nous progressons vers Nantes, à saveur française. Je laisse mener mon compagnon, je le suis de près. Quelques côtelettes nous réchauffent bien vite. Dans les descentes, je suis content d'avoir mis mes manches pour ne pas grelotter, même s'il fait déjà 15 degrés.

Départ dans la noirceur avec Guy

Nous doublons maintenant Milan, forza Italia. Souvenir d'un gite ou nous avions dormi avec Gaby, lors d'un autre 600, en compagnie de Marie-Claude et Yves. Ils avaient d'ailleurs abandonné à cet endroit. Le jour s'éveille à son tour vers 5h. Scotstown n'est plus très loin. 

Le jour se lève sur le parc du Mont Mégantic, 

Nous y stoppons pour avaler quelques friandises, déjà 38 bornes de parcourues. 

Pause calorique à Scotstown

En traversant le village, j'aperçois Régis qui termine une pause aussi. 

Au bout de 360 km, Régis est retrouvé

Était-ce pour manger ou dormir, je ne sais pas. C'est la première fois du brevet qu'on se rencontre. Il a l'air très sympa ce pyrénéen d'origine. Nous discutons un instant puis décidons de rouler ensemble. 


Km 394: Petit déj à Cookshire-Eaton, prise 2

Guy est déjà hors de vue lorsque nous réattaquons les bosses de la 214. La région est pas mal à consonance anglophone, voici Canterbury puis Bury. Sa petite chapelle me salue dans un cadre bucolique au soleil levant. Ça me donne envie de faire des aquarelles.

Chapelle de Bury dans le petit matin

Régis s'arrête pour retirer une couche de trop, je continue sans l'attendre. Je retrouve la 108, Cookshire n'est plus qu'à 8 bornes. À ma grande surprise, Nicolas sur son vélo couché, me dépasse. Il a dormi à Lac Mégantic, dans sa tente qu'il a plantée hier vers 21h. Il ne tarde pas à me semer, ça file ce genre d'engin !

On a aussi retrouvé Nicolas le campeur

Nous sommes tous à la recherche d'une place à déjeuner. Il n'est pas loin de 7h, je sais que l'Ultramar de Cookshire devrait ouvrir justement à cette heure-là. J'escalade la bonne côte du Subway de la veille, menant à la station service.

Bingo ! Guy, Gaby et Nicolas y sont justement avec quelques denrées chaudes et fraiches. À mon tour, je vais chercher un café, accompagné d'un chausson aux fruits et d'un yaourt. Quel déjeuner de roi ! 

À Cookshire, enfin un dép ouvert depuis hier soir 

Régis nous rejoint peu après. Nous discutons de nos aventures de la veille, et pensons à celles d'aujourd'hui. La chaleur risque d'être encore pire, d'après miss météo, ça va chauffer.

Un bon petit déjeuner va nous requinquer

Km 415: Contrôle 5 à l'Ultramar de Lennoxville

Chacun notre tour, nous repartons dans la côte, nous remontant sur le plateau de la 108. Encore une vingtaine de kilomètres et voici Lennoxville, atteint par une belle descente. Je passe devant l'université Bishop, il semblerait que personne n'y ait dormi, beaucoup de randonneurs s'étant reposés à Mégantic. 

Pas grand monde au dodo à Bishop

Un train me barre le passage quelques minutes avant de rapatrier le 5ème contrôle du Tim se trouvant dans l'Ultramar, il est 8h45. Passage aux toilettes et crème de jour, faut prendre soin de son popotin. Je me déleste des sandwichs de la veille qui ont du passer date avec la grosse chaleur. Je serai plus léger pour les grimpettes à venir. Un peu de grignotage pour reprendre de l'énergie, refill du camelbak à l'eau fraiche puis nous décollons avec Gaby, Guy étant déjà reparti. On se donne RV au Subway de Magog.


Km 434: Un dimanche à Deauville, fait soif !

Décoller est le bon mot puisqu'il faut nous arracher de Lennoxville dans de forts pourcentages. Gaby disparait rapidement de mes rétroviseurs. C'est la partie pilotage du 600, il faut garder les yeux rivés sur le GPS pour ne pas se tromper d'embranchement. C'est un vestige du vieux 600, nous n'avons pas pu l'améliorer à cause du réseau routier compliqué dans le secteur.

Bref, à un moment donné, on retrouve la 112 pour un petit segment nous faisant passer à Deauville. Je m'arrête à l'ombre de son Pétro-Canada pour récupérer et me réalimenter. Je dois vraiment faire attention à la déshydratation. Il m'est arrivé des épisodes douloureux à ce sujet par le passé.


Km 449: Métro de Magog, toujours affamé et déshydraté

La navigation et la circulation se font plus tranquille en longeant le Lac Magog dans toute sa longueur. L'endroit est agréable et surtout très plat, ce qui permet de reposer les jambonneaux avant les dernières bonnes grimpettes après Magog. J'emprunte une piste cyclable, bientôt barrée par quelques outardes ayant décidé de traverser. 

Passage d'outardes à Magog

La ville d'un autre lac, celui de Memphémagog est atteinte. N'ayant pas envie du Sub prévu, je me dirige vers le Métro Plouffe. Cette épicerie a été pas mal visité ces derniers temps, lors d'un 400 mémorable cette année ou lors des récentes vacances avec fiston. Souvenirs, quand tu nous tiens. 

À peine le temps de poser le vélo, que Régis m'interpelle, attablé à déguster son lunch. Je pars déambuler dans l'immense magasin puis je le rejoins avec des salades de patates et de fruits, mes préférées. Pour le moment, je gère encore bien la fatigue. Mais la chaleur en constante progression et la répétition des ascensions commencent à gruger mon énergie. Il faut être vigilant. Après un bon quart d'heure, nous nous remettons en selle.


Km 467: Austin, encore des côtes par cette canicule et corps en surchauffe

On repasse par la charmante piste cyclable achalandée longeant le lac de Memphré, le monstre mythique du lieu. Nous attaquons le terrible mur de Southière ou nous rejoignons Gaby. Il est désolé de ne m'a pas avoir vu au Subway, en effet, j'étais au Métro ! 

Après le réconfort, de nouveau l'effort

Le gros raidillon me rentre dans les quadriceps pour la première fois du brevet. J'ai l'impression que mes muscles vont exploser, et ma tête avec ! On souffle ensuite un peu avant de reprendre de plus belle sur le Chemin des Pères. J'ai à peine le temps d'admirer la magnifique vue en balcon sur le lac et ses environs.

Nouvelle succession de côtes et de descentes, Régis mène la cadence. C'est un mano à mano entre Gaby et moi. En atterrissant sur Austin, je décide de me mettre à l'ombre au dépanneur. Mon gaspésien fait de même. On va se refroidir à la clim du magasin, le patron nous propose gentiment d'en profiter dans ces conditions caniculaires. 

Pause fraicheur à Austin, vite au frigo


Km 494: Contrôle 6 à l'IGA de Knowlton, coup de chaleur ! 

Mais l'heure tourne, nous ne pouvons rester indéfiniment à nous refroidir. On repart dans les ultimes bosses de Bolton Centre puis South Bolton. J'ai de très mauvais souvenirs de cette 243 dans ce sens de passage. Lors de la plupart des 600, j'y arrive pas mal lessivé. Aujourd'hui n'échappe pas à la règle. Je tourne les jambes vraiment au ralenti dans les faux plats d'une route aux accotements défoncés. 

Je dois m'arrêter à la halte routière pour tenter de me ressaisir. Je suis livide, je n'ai plus de force. Je pense avoir pris un bon coup de chaleur. 

En reprenant la route, Gaby me dépasse en trombe, sans rien me dire, comme à son habitude. Heureusement, nous arrivons à Knowlton et son IGA salvateur. Nous voilà au 6ème contrôle du 600, il est 14h30. Régis et Gaby sont au frais dans le magasin. Je dépose mon vélo, j'ai du mal à marcher, houlala ! 

Dernière pause à Knowlton, la chaleur a eu raison de moi

J'erre dans l'immense super marché à la recherche de quoi me remettre d'aplomb. Une bonne salade de homard-goberge, yaourt et salade de fruits. Puis je commence à goberger, oups à gamberger, les mots se mélangent dans ma tête. 

Je réfléchis qu'il nous reste 110 bornes à boucler en 6 heures. Ce serait largement faisable si tous les voyants étaient au vert. Mais dans ma condition de surchauffe actuelle, il me faudrait un miracle. D'autant plus, que de la grosse pluie avec du vent violent contraire sont annoncés pour cet fin d'après-midi.

Le moral vient d'en prendre un gros coup. Je songe à abandonner. Je préviens mes acolytes de se dépêcher de repartir sans m'attendre car ça va être juste au niveau timing, même pour eux. L'avenir nous le dira.  

Je décroche donc mon cell et appelle mon pote péruvien Eduardo. Serais-tu disponible pour venir me chercher au besoin ? Si senor, le temps de cuver ma dernière cerveza, je peux ensuite aller te récupérer !

Ayant mangé et repris quelques forces, je décide de pousser jusque Bromont puis de faire le point ensuite. De plus, cela me rapprochera de la 10, en cas d'éventuel sauvetage. 


Km 514: Dernière tentative et appel de l'assistance à Bromont

C'est reparti pour Bondville et son joli lac, ce qui en fait un agréable endroit de villégiature. Le ciel se couvre de vilains nuages gris. Le mauvais temps s'en vient à vitesse grand V. 

Je progresse à faible allure mais j'arrive tout de même à monter le faux plat me ramenant au Chemin de Brome. Belle descente puis quelques sautes collines pour atteindre Bromont. Ce n'est effectivement plus la grande forme. C'est décidé, je mets le clignotant et vais me garer au Tim Hortons en bordure de l'autoroute. Eduardo, je t'attends ! Il est 16h30. Après 515 bornes, c'est la fin du 600.

Je me réfugie à la clim du Tim. Je sirote un capucino glacé tout en terminant mes victuailles restant dans la sacoche. Je pense à mes compagnons qui continuent d'en chier sur la route du retour. Des bourrasques de vent puis de pluie inondent le paysage à l'extérieur. Que je suis bien au sec. À ce moment, je n'ai aucun regret.

Ed se fait attendre, mais je suis à sa disposition, donc pas de stress. Vers 20h30, sa Subaru Forester embarque mon vélo. Puis nous rentrons à St Lambert sous des trombes d'eau. Pour 21h30, je suis de retour chez moi, ma fin de semaine de vélo est terminée.


Conclusion

S'il n'y avait pas eu cette canicule, j'aurais fini ce fameux 600, j'en suis persuadé. Mais je fais apparemment, une allergie aigüe à la chaleur. Mon corps ne veut plus embarquer et je le respecte. À mon âge, hors de question de mettre ma santé en péril pour une ride de vélo. Il faut que cela reste un loisir de plaisir. Quand tu as déjà mal aux jambes, mal au dos, mal au cou, mal au cul, mal à peu près partout, ce n'est pas la peine d'ajouter un niveau de difficulté avec la déshydratation. Alors, aucun regret et meilleure chance une prochaine fois ! 

D'autant plus qu'en regardant les résultats de ce brevet, la chaleur ajoutée à un parcours très exigeant, tout cela a fait pas mal de dégâts. Sur 11 participants, seulement 3 ont terminé dans de bonnes conditions. Ce sont Kevin, Yvon et Nicolas. Pour Guy, Gaby et Martin, ils ont fini juste avant la limite des 40 heures. Jean a terminé hors délai de 4 heures. Les plus malheureux furent David, bris de dérailleur en chutant dans la boue, et Régis, crevaison qu'il n'a pu réparer, tous les 2 à 15 km de l'arrivée. Puis il y a eu 2 abandons, Stéphane qui a jeté l'éponge au km 491 et moi-même au km 515, à Bromont. De mémoire de 600, c'est une véritable hécatombe, causée bien évidemment par des conditions météo difficiles. D'habitude, les 600 sont effectués plus tôt en été, ce sera peut-être à méditer en comité du CVRQ. 

À la fin de cette aventure, je me disais que je ne participerais plus aux brevets de plus de 300 km. Ce qui voulait dire, pas de qualification pour le PBP 2023. Pourtant, lorsque la poussière retombe, je constate que ma pré-sélection de 2022 est tout de même acceptable. Avec un 400 homologué en poche, j'aurai la possibilité de m'inscrire début 2023, c'est quasi assuré. L'année prochaine, je tenterai les brevets qualificatifs (200-300-400-600), comme si j'allais y participer. Si je les réussis, j'aurai mon billet pour Rambouillet en Août 2023. Il ne me restera plus qu'à régler la logistique en France pour l'accompagnement, avec mes kids de l'hexagone. J'emmènerai aussi mon fiston d'icitte, je lui ai promis de belles vacances. 

Une chose est certaine, je veux voir cet évènement grandiose, cette fête des Randonneurs unique au monde, se tenant tous les 4 ans. Il reste à déterminer si ce sera en tant que participant ou accompagnateur. 

Même si ça doit se terminer à moitié, jusqu'à l'Atlantique, abonné aux brevets d'un peu plus de 500 bornes !

Ce sera peut-être juste un Paris-Brest ! 

Miam miam !!!

Un Paris-Brest avec ça ?


10 commentaires:

  1. Bravo. Un autre beau récit. J'ai bien aimé la conclusion du récit. À suivre ... Gerry Boy

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    1. Mercy Gerry, toujours très apprécié tes encouragements !
      La conclusion ... comme tu dis ... à suivre.
      Car je suis toujours indécis pour ma participation au PBP 2023 !!!

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  2. Quel courage ,Et un sacré tempérament frangin, tout comme moi, moi avec une tendinite j ai continué 90 km , avec un genou comme chou fleur, et la douleur !! Bon courage à toi aussi bisous

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    1. Merci Alain Philippe !
      De la lignée des Alaphilippe !
      Nous sommes des battants dans l'âme.

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  3. Très bonne idée de ne pas surpasser tes limites, tu te connais assez bien. Robert P

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    1. Merci Bob.
      Avec l'âge grandissant, on devient un vieux singe sage !
      À un de ces jours, au détour d'un MTL-QC !

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  4. Très beau récit, j’ai lu tous les autres aussi. Mal de dos, cou, poignets, etc. La solution est simple! Vélo couché!

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    1. Merci Nicolas ;-)
      Je t'ai vu sur ton vélo couché, vraiment impressionnant ! Tu es aussi un gars puissant, ce qui explique ta réussite.
      Il y a sûrement d'autres maux cachés sur un vélo couché, c'est impossible de faire un 600 comme dans un fauteuil, sans aucune douleur. Explique-moi ?

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  5. Superbe récit. Beaucoup de courage et d'intelligence. C'est dur d'abandonner à 85 bornes de l'arrivée mais la chaleur est l'ennemi du cycliste. On n'a pas eu un été facile de ce point de vue-là. Bravo pour ce que tu as accompli !

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    1. Merci Anonyme.
      L'abandon est parfois nécessaire, après mures réflexions, pour ne pas se mettre en danger.
      Il faut en tirer des conclusions et s'ajuster.
      Pour moi, c'est réglé. Plus de longs brevets, au delà de 30 degrés.

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