samedi 16 juillet 2022

MTL-QC en une seule étape, l'ultime défi d'Alex


Introduction

2020, Alex 14 ans, MTL-QC en 3 étapes, par la 138, rive nord, mission accomplie !

2021, Alex 15 ans, MTL-QC en 2 étapes, par la 132, rive sud, mission accomplie !

La suite logique est ... 2022, Alex 16 ans, MTL-QC en 1 étape ! Mais la mission sera-t-elle accomplie ?

Avant d'entreprendre cet exploit avec mon fiston, je dois m'assurer que sa forme physique sera au rendez-vous. Pour cela, nous effectuons trois sorties d'entrainement, en augmentant progressivement le kilométrage. 

D'abord, c'est 40 km, pour vérifier que le matériel lui convient bien. Je lui ai prêté mon Marinoni Turismo, déjà utilisé en 2021. La selle a juste été levée, le jeune homme ayant continué à grandir depuis l'année passée. 

Puis, nous roulons 80 km un peu plus intensément, pour constater que mon kid à du potentiel et des réserves dans les jarrets. 

Enfin, une sortie de 120 bornes dans les 4 monts de la Montérégie est complétée avec succès. Elle est ponctuée d'arrêt ravito dans les fast foods, ce qui motive davantage mon jeune ado, Xela le mangeur de burgers. 

Alex étant prêt physiquement, il faut établir le parcours de cette 3ème édition. Un tracé mélangeant les itinéraires de 2020 et 2021 a été choisi. Pour commencer, nous rejoindrons Sorel par la rive sud, traverserons le St Laurent, puis continuerons par Berthierville et la rive nord. La 138 nous permettra de rejoindre l'arrivée via le pont de Québec.

La météo a été soigneusement analysée. Pour réaliser ce challenge en une journée, il nous faudrait un vent orienté dans le bon sens pour ne pas nous freiner, et encore mieux, pour nous pousser. Idéalement, ce serait une direction sud puis sud-ouest, modéré à fort, si possible. Une fenêtre de deux jours se dessine, samedi 16 ou dimanche 17 Juillet, placée à la fin de nos vacances.  Alex est super motivé pour réaliser l'exploit, ce sera là.


Père et fils prêts pour MTL-QC en 1 étape


Km 0: Départ de St Lambert - Samedi 16 Juillet 

Lever 3h pour bibi, une demie heure plus tard pour fiston. Nous prenons notre copieux petit déj pour emmagasiner de l'énergie. Le matériel a été préparé la veille, tout est prêt pour une journée historique, à nous d'être à la hauteur du défi. Je vérifie que tout est bien attaché sur les vélos, notamment les sacs de couchage emportés, au cas ou nous devrions nous reposer en pleine nature. 

À 4h45, les premiers clichés de départ sont pris. La forme et la bonne humeur sont au rendez-vous. Nous quittons la résidence d'Isère à la lueur des loupiotes, notre épopée commence.

Les 2 Marinoni côte à côte, Piuma et Turismo


Km 10: Marina de Longueuil, un sac de couchage s'est fait la malle

Les premiers kilomètres sont écoulés sur Victoria. Tout est désert à cette heure matinale. Je mène la cadence, Alex me suit comme mon ombre. 

Traversée du centre ville de St Lambert, pas un chat, ni un raton laveur dans les rues. On débute la piste cyclable la Riveraine, longeant le fleuve. Le vent est faible, il semble surtout nous pousser, tel que prévu. Bye le Casino, bye le pont Jacques Cartier, nous progressons vers la Marina de Longueuil. 

Arrêt d'urgence à Longueuil

Lorsque Alex me dépasse, je constate que le sac de couchage attaché au dessus de sa sacoche arrière, a disparu. Crotte de bique, ça fait chier. 

Horreur, malheur, un sleeping bag s'est échappé

On a déjà roulé 10 bornes, ou s'est-il échappé ? Pas question de refaire le chemin en sens inverse à la recherche de foutu sac. Il était mal arrimé, c'est mon erreur. Je décide donc de poursuivre, tant pis. Cadeau à celui qui le trouvera. Coût de la perte, 50$, acheté chez Décathlon.


Km 19: Marina de Boucherville, pas d'autre disparition à signaler

Nous continuons notre pédalage nocturne en terrain connu. Tout est calme. Sur l'autre rive, les lueurs de la ville et du stade olympique scintillent. Nous passons sous la 20 puis fonçons vers Boucherville. 

Pause photo à Bouch Beach. Une vision inédite de la plage éclairée par les lampadaires nous est offerte. 

Bouch Beach by night

Mon appareil Canon ne s'en sort pas très bien, avec ou sans flash. C'est décevant. Ce serait mieux avec mon iPhone mais c'est trop compliqué de le sortir de son ziploc inséré dans ma poche.

Mon Canon n'est pas canon pour les photos nocturnes


Km 27: Lever de soleil à Varennes, pipi et gymkhana

Le jour se lève juste avant l'apparition du soleil. Ce moment éphémère est l'aube, du latin alba ou blanc. Effectivement, c'est l'instant ou la lumière blanchit.

Jusque là, aucun animal de nuit n'est venu se présentait devant nos roues. Peu avant d'arriver à Varennes, Alex s'arrête brusquement. Il a aperçu et entendu le miaulement d'un chat. Il n'en faut pas plus pour qu'il balance son vélo et tente de le caresser. 

Alex courtise Minou au petit jour

Après cet intermède attachant, nous atteignons le parc de la Commune. Nous n'échappons pas à la traditionnelle pause à l'inukshuk, dressé face au fleuve. C'est le bon endroit pour un vidage de vessie et un remplissage d'estomac. 

La pause incontournable à l'inukshuk de Varennes

Un peu plus loin, Alex ne résiste pas à l'envie de rouler sur la piste de BMX, pour y faire un peu de gymkhana.

Séance de gymkhana par Xela


Km 41: Collation croissants Nutella à Verchères

Il fait maintenant jour lorsque nous débarquons sur la 132, sans aucune circulation. Malgré la proximité du fleuve, cette route n'est pas très touristique. À la sortie de Varennes, plusieurs compagnies s'y sont installées, rendant le décor, un peu plus industriel.

Quelques kilomètres plus loin, c'est déjà mieux, la nature reprend ses droits. Sur l'autre rive, nous apercevons Repentigny puis les iles Marie et Bouchard. Vers 5h30, nous stoppons à Verchères, dans un petit parc face à la mairie. 

Complément déjeuner à Verchères, all is good

Pause collation, un croissant au Nutella est dégusté, tranquillement assis à une table. Faute de dépanneur ouvert à cette heure, j'avais préparé quelques friandises à emporter. Cependant, mon Alex n'est pas affamé, il attend avec impatience l'arrêt McDo, prévu à Sorel.


Km 53: Le Gueuleton est remplacé par Les Mers-Veilles à Contrecœur 

Un quart d'heure plus tard, on repart. Nous accumulons les kilomètres tant que la température est encore fraiche,  bien que l'humidité commence à s'installer.

Nous faisons la course avec les cargos, voguant vers l'océan. Ils fendent l'écume à une allure constante de 30 km-h environ, nous larguant irrémédiablement. 

Course avec les cargos sur la 132

Le village de Contrecœur est rejoint. Pas de pause prévue mais un arrêt nostalgique au Gueuleton, lieu de déjeuner du MTL-QC 2021

En 2021, lors de notre déjeuner au Gueuleton

Comme il est trop tôt, le casse-croute n'est pas ouvert malgré la pancarte allumée. L'endroit a même été rebaptisé Restaurant des Mers-Veilles, pour cause d'un tournage de film sur le site. Un technicien vient nous prévenir, croyant que nous voulions y manger.

En 2022, c'est les Mers-Veilles pour les besoins d'un film


Km 73: Motel le Verseau, autre lieu de pèlerinage

Après ce passionnant épisode cinématographique, nous poursuivons notre remontée vers le nord. L'allure est bonne, pas besoin de forcer, nous filons dans les brumes engendrées par le fleuve. Quelques belles maisons jalonnent la 132, dont l'accotement laisse parfois à désirer.

Encore 12 bornes de 132 avant de passer sur la 138

Voilà les faubourgs de Tracy, sur la rive ouest du Richelieu. Le motel le Verseau nous ramène quelques années en arrière. Nous y avions dormi dans une suite avec deux chambres séparées, encore des souvenirs !

Séquence nostalgie au motel le Verseau


Km 80: Déjeuner au McDo de Sorel

Les dernières bornes nous menant à notre étape gastronomique sont rapidement avalées. 

Les grosses fumées annoncent Sorel

Fiston se sent pousser des ailes, de poulet, lorsque ses narines hument la bonne odeur du fast food. Pour 7h45, nous déposons nos montures aux abords du McDo de Sorel. 

La récompense d'Alex, déjeuner au McDo

Pas moins de deux burgers avec jus sont engloutis par le fiston. Il tente de se cacher sur le kodak pour ne pas être reconnu. Pour moi, ce sera un McMatin bacon et patates arrosé d'un café crème. Un chausson aux pommes avec ça !

De quoi reprendre des forces après 4 heures de vélo

Nous savourons tranquillement notre déjeuner, il n'y a pas de presse. Nous avons bien roulé depuis l'aube, c'est donc mérité. Déjà presque 30% du parcours effectué, je motive les troupes. 


Km 89: Traversée vers Berthierville, retour sur la 138

Fort occupés à nous restaurer et relaxer, nous sommes trop juste pour attraper le traversier de 8h30. Pas grave, nous prendrons le suivant, une demie heure plus tard. Nous achetons les billets et patientons sur le quai d'embarquement. 

Xela sur son cell en attendant l'embarquement

À cet endroit, d'autres souvenirs de traversée me reviennent en mémoire. Le 1000 Ottawa-Québec-Ottawa, dans la surchauffe, réussi en 2018. Le gros 1000 du CVRQ,  dans la difficulté, échoué en 2022. Les années se suivent, et se ressemblent plus ou moins. L'épreuve du temps fait son œuvre, inexorablement. 

Les 5 mousquetaires du 1000 de 2018

9h pétantes, le bateau quitte le quai de la rive sud. Installés à la proue du navire, nous profitons des embruns du fleuve. Les cargos vont et viennent dans l'estuaire, c'est toujours impressionnant à regarder. Un mile marin plus loin, nous débarquons sur l'ile St Ignace. 

Traversée du St Laurent de Sorel à St-Ignace

Pendant 4 bornes, nous traversons l'ile St Amour puis l'ile aux Castors pour rejoindre la sortie de Berthierville. La 138, utilisée de temps à autre par le Chemin du Roy, nous attend sur la rive nord. Nous la poursuivrons pendant 160 kilomètres. 


Km 100: St Barthélemy Station, un inconnu sermonne Alex

En franchissant la 40, ralliant Montréal à Québec, j'aperçois dans mon rétroviseur, un cyclo avec sacoche, nous suivant à distance. Sur cette passante et surchauffée 138,  l'accotement n'est pas toujours de très bonne qualité. 

Sur la 138, un cyclo s'invite dans notre sillage

Après St Barthélémy-Station, ma roue arrière s'enfonce dans une craque. J'évite de justesse de m'enfarger, plus de peur que de mal. Alex, nullement intimidé par la chaussée dégradée, se permet des séances de lâcher de guidon. 

L'acrobate du lâcher de guidon

À Maskinongé, nous stoppons à une lumière. L'espion cyclotouriste nous rejoint. Il ne manque pas l'occasion de me mentionner la conduite acrobatique du fiston. Il trouve cela très dangereux, en sermonnant Alex. De quoi je me mêle, le barbouze ! 


Km 115: Pétro-Can de Louiseville, trop de monde au Tim

Aux abords de Louiseville, nous laissons le cyclo râleur passer son chemin. Après quelques échanges tout de même cordiaux, il nous dit rejoindre Shawinigan. Bonne route man. 

Nous stoppons au motel le Normandie pour un nouveau pèlerinage. Je salue le propriétaire de l'établissement qui se demande ce qu'on fait là. Je lui explique notre séjour dans la chambre 3 de notre MTL-QC 2020

Pèlerinage au motel Normandie

Deux kilomètres plus loin, nous arrêtons au Tim pour une séance de fraicheur espérée. Trop de monde dans la file au comptoir, nous nous rabattons au dépanneur du Pétro-Can, juste à côté.

À Louiseville, Alex se dépiote en buvant son jus

Boisson fraiche pour tout le monde. Alex retire la peau morte de ses récents coups de soleil. Je lui conseille de s'enduire de crème solaire pour se protéger des UV, ultra dangereux pour l'épiderme.


Km 125: Yamachiche vent arrière, ça change de 2021

Nous repartons vers une prochaine destination. En quelques coups de pédale, nous voici à Yamachiche. Les conditions météo sont davantage en notre faveur que lors de MTL-QC 2020

Conditions parfaites pour notre expédition

À cette époque, nous peinions, vent dans le nez, la progression était difficile. Après seulement 10 bornes de la 2ème étape, nous étions déjà arrêtés dans ce bled à reprendre notre énergie.

En 2020, déjà arrêtés après 10 bornes à cause du vent contraire

Aujourd'hui, nous filons sans effort. Grâce au vent d'abord, et surtout grâce aux deux ans de plus d'Alex. Il a subi tout un changement morphologique, le gaillard. 

En 2022, Éole nous donne un sacré coup de pousse !


Km 136: Sea Shack au bord du Lac St Pierre

Il est 11h30, la chaleur devient accablante. Il faut avancer rapidement sans trop réfléchir. Nous arrivons à un endroit du parcours que j'apprécie beaucoup. C'est le Sea Shack du bord du Lac St Pierre. 

La cabane de la mer au Lac St Pierre

Un casse-croute bien sympa et des toilettes avec fontaine y sont proposés. Nous ne sommes pas seuls à apprécier les lieux. Bon nombre de touristes en auto, à moto et à vélo s'y arrête. De la terrasse, la vue est superbe sur les eaux du fleuve. 

Vélos et motos se partagent la place

L'ombre des arbres est aussi bien apprécié. Nous y restons quelques minutes pour profiter de ce petit moment de détente.

Joli cadre pour une pause

Km 145: Grillage vers Trois Rivières Ouest

Délaissant ce havre de tranquillité, nous repartons sur l'asphalte surchauffé. Au bord du lac, à Baie Jolie, quelques kitesurfs attendent un vent propice pour le décollage. 

Soudain, quelques cônes oranges entravent notre chemin. Il faudrait faire un détour pour éviter la route en travaux. Je décide de continuer dans le chantier. La réfection en est au stade du grattage de la chaussée, formant une sorte grillage sur la route. 

Grillage sur 3 kilomètres, bonjour les vibrations

La conduite des cycles devient assez tumultueuse sur près de 3 bornes. Nous nous accrochons sans  lâcher le morceau.


Km 155: Lunch au McDo de Trois Rivières, plus de la moitié de fait

La banlieue de Trois-Rivières, appelée 3R Ouest, apparait enfin. C'est une suite de centres d'achat ou nous n'arrêtons pas. Je préfère traverser le centre ville par la 138 pour se débarrasser cette partie d'itinéraire à la circulation plus dense. 

Centre ville de 3R, Alex est affamé

Fiston commence à avoir les crocs, il lui faut un McDo au plus vite. Nous franchissons le pont sur le St Maurice. Celui-ci se jette dans le St Laurent, en trois rivières distinctes, d'où le nom de la ville. 

Les trois rivières de 3R

Encore un petit kilomètre, voici enfin le grand M salvateur qui se faisait attendre. M comme Miam Miam. 

Vers 13h, nous garons les bécyks à l'ombre du resto 5 étoiles. Je mets en charge les GPS et iPhones, comme nous sommes déjà à mi-chemin. Nous commandons notre lunch aux bornes tactiles, Alex récupère les repas. Bien installés au frais, nous apprécions un bon burger frites arrosé de coke à profusion. On en profite pour faire le plein des bidons et du Camelbak avec de la glace pilée. 

2ème étape au McDo, le commandite de notre MTL-QC

Je fais le point avec mon partenaire sur l'état de sa forme. Côté jambes et fessier, tout va bien, me confirme-t-il. C'est de bonne augure pour la suite. Un bon refill d'énergie va nous permettre de pousser plus loin. Je le surveille de près, au cas ou il aurait une baisse de régime. Déjà plus de la moitié de réalisé, il semble bien tenir le coup. 

Presque une heure plus tard, nous voilà requinqués. Nous remettons en route sous le cagnard.


Km 174: Champlain, full énergie et spinnaker

Nous quittons rapidement l'agglomération de 3R. Le but de l'après-midi est de rejoindre Donnacona, distant de 80 kilomètres. Il faut continuer notre effort tout en économisant notre organisme. C'est tout un art de bien gérer les pauses et l'alimentation. Idéalement, ce serait super d'y arriver avant la tombée de la nuit. À partir de là, nous ferons le point de la situation.

138 et Chemin du Roy se côtoient dans les charmants endroits

En allant vers Champlain, la 138 se confond avec le Chemin du Roy. Elle offre à de belles perspectives sur le fleuve. C'est bien agréable de rouler avec son fiston, avec un courant d'air nous poussant dans le dos.

Sur un vélo avec fiston, la vie est belle !


Le soleil est au zénith, ça chauffe sous les casques. Nous rejoignons le charmant village de Champlain, avec ses belles bâtisses historiques. Certaines d'entre-elles doivent avoir vécu l'installation des pionniers, les pères fondateurs du Québec actuel. 

Joli bâtisse historique à Champlain

À la sortie du bled, nous stoppons à la halte touristique Desrosiers. Nous nous étendons dans l'herbe fraiche, à l'ombre des grands arbres, rafraichi par une brise en provenance du St Laurent. Cool les vacances !

Yoga chaud pour Alex


Km 183: Tourisme à Batiscan

Nous réenfourchons nos bécanes, se fixant un autre point de chute. Peu à peu, nous grappillons les kilomètres nous rapprochant de notre destination. 

Toujours poussé dans le dos, vive le Québec

C'est un autre village chargé d'histoire que nous visitons. Voilà Batiscan, fondé vers 1666, nous indique un panneau. Son vieux presbytère est devenu un lieu touristique, on peut même y manger. 

Cyclotourisme à Batiscan

Nouvelle halte sur un banc à la plage du village. Sa plage de sable et sa rampe de mise à l'eau attirent bon nombre de curieux, tels que nous. 

Un autre arrêt bien sympathique


Km 192: Ça chauffe à Ste Anne de la Pérade, fraicheur et ravito

Nous quittons ce cadre sympathique pour enjamber la rivière Batiscan par un pont métallique. Je n'apprécie guère ce passage, très peu sécuritaire pour les vélos. Une pancarte indique même de le traverser à pied. Avec des cales aux chaussures, qui se coinceraient dans les croisillons de métal, ce n'est pas mieux.

L'affreux pont métallique sur la rivière Batiscan 

Le piège écarté, les six bornes ralliant Ste Anne de la Pérade sont avalées. Lors de mes MTL-QC, je m'arrête toujours au Métro de la place, prodiguant fraicheur et ravitaillement. Cette année n'échappe pas à la règle. 

Nous déposons les vélos, toujours à l'ombre, proche de la recharge électrique. Alex ne peut s'empêcher de toucher à tout. C'est son époque d'ado-découverte. 

Alex recharge les accus à Ste Anne

Nous pénétrons dans la caverne d'Ali Baba pour ramener des fruits coupés, un gros yaourt aux céréales, ainsi que des boissons fraiches, thé glacé pour fiston, coke pour son darron. Nous profitons bien de ces moments de repos-ravito, pour mieux repartir ensuite.

Ombre, fraicheur et ravito au Métro


Km 207: Premières côtelettes après 200 bornes de platitude

Nous passons la rivière du village, celle de St Anne, par un large pont avec vue imprenable sur une belle église. Clic clac kodak ! 

Majestueuse église de Ste Anne de la Pérade

Puis, la 138 s'éloigne du fleuve pour s'enfoncer dans de verdoyants vallons. Nous apercevons quelques fermes, cultivant fruits et légumes. 

Jardinier ventant ses légumes

Un joli 200 km s'affiche sur mon odomètre. Alex explose son record de kilométrage à vélo. Son maximum était de 150, il en fera presque le double à la fin du voyage. Bravo mon champion. Cependant, ne vendons pas les bornes avant de les avoir vaincues.

Aux abords de Grondines, les premières turbulences du relief se présentent sous nos roues. Jusqu'ici, je chantais la chanson de Brel, le plat pays qui est le mien ! Après 200 bornes de plat, il faut mettre nos muscles en mode ascension. Espérons qu'Alex aura encore du jus.

Le relief commence après 200 bornes, Go Alex Go

Km 213: Pas de dodo au Chavigny, roule ma poule

Après Grondines, nous arrivons à un point stratégique du parcours. Voici la route qui pourrait nous mener au Motel-Resto Chavigny ouvert 24-7, découvert lors du Gros 1000. C'est là que le plan d'un éventuel dodo dans un bon lit, pourrait être déclenché, au cas ou mon jeune randonneur en éprouvait le besoin. 

Endroit stratégique du parcours

Alex parait encore en bonne forme pour continuer. Il m'assure qu'on peut pousser encore plus loin. Alors roule ma poule. Nous dépassons le point de non retour.

Tout va bien pour Alex, roule ma poule

Vers 17h, la chaleur commence à se dissiper et l'ombre à s'installer. Après le franchissement d'un petit pont, barré lors de notre précédent passage, nous faisons halte à la Barre-à-Boulard. C'est ici que nous avions envoyé le drone faire une reconnaissance aérienne du secteur. Une fois de plus, nous reposons nos muscles, en action depuis ce matin 3h45 !

Encore une pause réparatrice à la Barre à Boulard


Km 223: Souvenirs, souvenirs à Portneuf

Nous poursuivons notre progression, dépassant le coquet village de Deschambault. Les pancartes annonçant Donnacona donne le décompte. De Portneuf, il ne reste  plus que 14 bornes, youpi.

Les bornes s'égrènent, en route pour la 3ème étape

Nouvelle séquence nostalgie dans ce patelin. Nous y avions passé une belle soirée avec mon fiston adoré. Le programme fut, arrivée à l'hôtel le Portneuvois, douche, puis marche jusqu'au sympathique resto servant une délicieuse poutine arrosée d'une bibine pour bibi. Enfin, coucher de soleil sur le quai avec de superbes images de drone d'Alex. 

En 2020, joyeuse étape à Portneuf

Mais tout cela, c'était en 2020. Cette année, nous n'y faisons même pas escale, préférant ne pas briser notre bonne cadence. Et garder notre appétit pour le prochain casse-croûte. 


Km 237: Souper au Subway de Donnacona

Vers Cap-Santé, un autre raidillon se dresse devant nous. Alex se jette dans la difficulté avec fougue. À coup de moulinette, la côtelette est franchie sans problème. Une bonne descente s'en suit puis le scénario se répète un peu plus loin. 

C'est la fameuse côte de Donnacona. Fiston déclenche à nouveau le turbo, actionnant les manivelles comme les bielles d'un paquebot. Je laisse le jeune s'éclater devant. 

Côte de Donnacona, Alex est en feu

À mi-côte, il fléchit un peu, mon orgueil de vieux mâle se réveille. Je le double sans pitié, lui montrant qui est le boss de l'asphalte. Ma gloire est de courte durée. Nous nous regroupons à la première lumière de l'immense centre d'achat. Le Subway est repéré, ce sera là notre souper.

Ouf, le Subway remplace le McDo

Cela fait changement du McDo. Alex se commande un 12 pouces bien copieux avec boisson en fontaine et biscuits. Pour moi, ce sera une grosse soupe aux légumes, une compote de pommes, des biscuits aussi et Pepsi. À ce stade de la randonnée, je préfère les aliments liquides plutôt que solides. C'est moins difficile à avaler et plus digeste. 

Une grosse souplette pour Papa, un gros 12 pouces pour fiston

Nous faisons le point de notre avancement. Il est à peine 19h, le pari d'arriver à Donnacona avant la nuit, est réussi. L'obscurité devrait progressivement s'installer dans une heure. Bien sûr, nous sommes équipés en lumières, nous n'avons même pas peur. 

D'après mon tableau de marche optimiste, nous avons presque deux heures d'avance. La forme et la volonté du fiston sont impressionnantes à voir. Je pensais qu'il en était capable, il m'en fait la démonstration. 


Km 250: Coucher de soleil à Neuville, pas de dodo, Go jusque St Jin

Alors que la température se fait plus fraiche et que les ombres envahissent le paysage, nous remettons en route pour la dernière étape de 50 bornes. 

Les ombres nous précèdent à 50 bornes du but

Nous avons vu le soleil se lever tôt ce matin, nous le voyons à présent se coucher sur l'horizon. Quels beaux moments d'une journée bien remplie, surtout en la partageant avec la chair de mon sang.

Lever et coucher de soleil dans la même journée

Une bonne descente nous ramène au niveau du fleuve, à Neuville et sa marina. Nous allons jeter un œil sur l'autre plan dodo qui avait été envisagé. 

Marina de Neuville au crépuscule

Dans cet accueillant endroit avec abris et toilettes, un couchage pouvait être établi, emmitouflés dans nos sleeping bags. Cependant, Alex est bien décidé à rallier St Jean dans la soirée. Aussi, nous abandonnons le dodo à la belle étoile.

L'autre plan dodo ne sera pas déclenché 


Km 262: Bye bye 138 à St Augustin 

Après l'aube du matin, nous avons droit au crépuscule du soir. Il nous faut remonter sur les hauteurs d'un plateau surplombant le St Laurent. La noirceur s'installant, nous allumons les loupiotes avant et arrière, pour voir et être vus. Un long faux plat nous amène au village de St Augustin de Desmaures.

Nous disons au revoir à la 138, elle nous a conduit à bon port jusqu'ici. Puis, nous redescendons à fond la caisse sur le Campus Notre Dame de Foy.


Km 271: Dernière pause by night à Cap Rouge

Nous voici dans la grande banlieue de Québec. Après une autre grimpette, nous dévalons vers le secteur touristique de Cap Rouge. Nous stoppons à la station essence juste sous le viaduc de train. 

Dernière pause à Cap Rouge by night

J'aime bien cet endroit, nous y faisons la dernière pause de notre périple. Il est 21h, le dépanneur est encore ouvert, juste pour nous. On s'offre une dernière douceur pour nos gosiers assoiffés et nos muscles en constante quête d'énergie. Nous savons que la dernière difficulté du parcours se dresse à quelques centaines de mètres.


Km 277: Pont de Québec à la lueur des lampions

Plus que 16 bornes jusqu'à l'ultime destination. C'est fort motivé que nous escaladons la super côte de Cap Rouge. Alex ouvre le bal, rien ne peux plus l'arrêter, à présent. Il sent l'odeur de l'écurie. Peut-être aussi la litière de ses chats, qu'ils vénèrent. Coulouce, Cachon, nous arrivons !!!

Le dernier obstacle franchi, nous parcourons le chemin St Louis à la lueur de nos lampions. Les ponts de Québec se présentent fièrement sur notre droite, c'est le moment de repasser sur la rive sud du fleuve. 

Pont de Québec à la lueur des lampions

Une dernière pause s'impose devant le tablier du Vieux Pont. C'est une de mes photos fétiches lorsque j'effectue MTL-QC. Cela signifie que la fin est toute proche. 

Les 2 autres héros de la chevauchée fantastique


Km 288: Arrivée à St Jean, c'est le party au 883 des Prunelles

Alex ouvre la voie pour la traversée du pont, toujours saisissante, de jour comme de nuit. Nous passons rapidement la Chaudière, fiston est en feu. Il est maintenant en terrain connu, sur ses routes d'entrainements.

Nous quittons vite fait les centres d'achats de Charny pour nous retrouver sur la piste cyclable forestière, ralliant St Jean Chrysostome. Encore quelques coups de pédale, Alex ne se plaint toujours pas. Pourtant, je sais qu'il doit ressentir un bon mal de cul et certainement des douleurs aux muscles des cuisses.

Un dernier tour dans les ruelles de son village d'adoption, puis nous voici aux 883 des Prunelles. Un party de la compagnie JRT y est organisé. Ce n'est malheureusement pas pour saluer notre succès. Cependant, notre vaillante Véro, mère d'Alex, nous a suivis grâce à l'application Follow Mee. Elle attendait notre arrivée imminente. Elle nous accueille joyeusement, heureuse de notre réussite, trop fière de notre fils. 


Conclusion

Il est 22h30, nous avons touché au but. 

288 bornes en un peu moins de 19 heures, moyenne 23 km/h. 

Le père l'avait rêvé, le fils l'a réalisé, pour vrai. 


2022, Alex 16 ans, MTL-QC en 1 étape, mission accomplie !


Le père est tellement fier de son fils, et sa mère aussi !

Chapeau fiston, tu m'as vraiment impressionné. 

Le défi a été relevé avec succès. Il faut le savourer pour le reste de l'année.


Mais en 2023, quelle autre folie pourrions-nous réaliser ? 

J'ai un an pour y penser.

À bientôt pour de nouvelles aventures.


2 commentaires:

  1. Hello Pascal. Bravo pour ton récit et surtout encore une fois bravo à vous deux pour votre belle complicité à rouler de longue distance. Bonne continuation dans le futur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Gerry, j'avais oublié de te remercier. Je pense que la boucle est bouclée sur ce MTL-QC avec fiston. Le prochain défi serait de faire MTL-QC-MTL mais pas sûr qu'Alex soit d'accord ! Nous trouverons un autre défi. Amicalement.

      Supprimer