samedi 30 avril 2022

Grosse affluence au premier 200 de la saison, youpi !

 

Prologue

Après un brevet populaire fort réussi sous l'égide du CVRQ, beaucoup de monde s'est inscrit pour le premier 200 km de la saison. En effet, une quarantaine de valeureux randonneurs se retrouvent sur la liste de départ, au grand plaisir des organisateurs qui ne savent plus ou donner de la tête. 

Un changement de parcours de dernière minute, suite à des travaux dans le secteur de St Philippe, nous oblige à avertir tous les participants la veille du départ. Heureusement que notre système informatique est de dernière technologie, il nous permet de prévenir tous les inscrits par courriel, en un tour de main ! 

Miss météo a décidé de nous donner un coup de pouce pour ses brevets inauguraux, nous l'en remercions grandement. Tout est donc prêt pour une nouvelle journée de vélo qui devrait se dérouler dans la bonne humeur et dans la joie de pédaler ensemble.


C'est parti pour le 1er brevet de 200 km du CVRQ


Samedi 30 Avril, sur la ligne de départ

6h30, je rejoins le stationnement de la VM, alors que bon nombre de cyclos sont déjà là. Le stress monte d'un cran alors que je ne vois toujours pas arriver l'ami Marcus, le distributeur de cartes désigné du jour. 

Dès l'aube, les participants affluent

Attente pour la carte de brevet, ou est donc le distributeur ?

Ouf, le voilà enfin dans sa VW Wagon noire TDI. Je lui donne un coup de main pour offrir les précieux bouts de carton à chacun et chacune.

Chus rassuré, Marcus est arrivé !

6h40, il faut se dépêcher car l'heure tourne. J'effectue la distribution aux 38 participants présents, ça fait du monde. J'en profite pour prendre quelques clichés pour la base de photos du club, que l'on diffuse sur divers médias comme Facebook, Instagram, notre site web et même mon blog. 

Ça discute stratégie, ou attaquer ?

Le JJ mobile est de retour

6h50, le temps du speech de bienvenue, des conseils sur le brevet et la sécurité, le changement de parcours, les sandwichs au contrôle de l'Amigos et l'éventuel gruppetto Audax. 

Chacun écoute attentivement les consignes de départ

6h57, rassemblement autour du kodak, nous sortons notre plus beau sourire, puis les fauves sont lâchés !

Partie 1 du groupe au départ ...

Partie 2 du groupe au départ ...

Partie 3 du groupe au départ, ouf !


Étape 1, de St Lambert à St Cyprien, 41 km

7h pétantes, c'est parti pour 200 bornes, nous sommes ponctuels au CVRQ ! Le peloton part groupé, c'est beau à voir. Comme au Populaire, je n'ai pas rassemblé mon grupetto Audax, car bien évidemment, l'effet de masse a emporté tout le monde dans un même élan. Du coup, je poursuis la foule en délire et participe à cette joyeuse débandade ! 

Joyeuse bande de cyclos 

Pour l'aller, nous allons avoir l'aide précieuse d'Éole qui souffle plein nord, génial puisque nous allons vers le sud. Pour le retour, ce sera une autre paire ... de manivelles. Cette belle gang de cyclos papote tout azimut, tout joyeux de se retrouver pour partager notre passion du vélo. 

Marcus est satisfait de sa prestation d'organisateur

Pour immortaliser l'instant, je me propulse à l'avant du paquet et prends un peu d'avance, en espérant réaliser de belles photos du peloton. À presque 40 à l'heure, je m'explose le cardio, je distance le pack de 100 mètres, je m'arrête en urgence à un endroit stratégique et ... je n'ai pas le temps de sortir mon appareil. Je regarde passer ces beaux randonneurs dans le matin naissant, cette image restera gravée ... seulement dans ma mémoire. Faites chier les copains et copines, vous roulez trop vite !

Photo de groupe échouée par Captain Audax ...

Mécontent de ma performance, je rattrape le peloton et demande à mon pote Kevin d'être mes yeux à l'avant de la troupe. Comme Kev roule plus vite que moi et comme il va sûrement me lâcher bientôt, ce sera mieux d'avoir d'autres clichés du brevet. 

Heureusement Kevin a assuré sa tâche de reporter !

J'en profite pour lancer un message à tous les participants des brevets. N'hésitez pas à prendre quelques clichés de votre aventure, cela permettra d'avoir plus de variétés, et aussi d'observer l'avancement des différents groupes. Cela alimentera notre base de données du CVRQ ou vous pourrez y admirer vos binettes. Merci beaucoup ;-)

La binat de Net, oups, la binette de Nat !

Km 10, nous filons sur Taschereau, la moyenne oscille autour de 30 km-h. Le vent aidant et bien au chaud dans le paquet, ça roule facile. Valse des lumières, arrêt, regroupement, relance. On se retrouve bien vite dans Candiac, la piste cyclable n'est pas prise, on est plus rapide sur la route. On ne respecte pas la limite des groupes de 15 cyclos maxi sur la chaussée, grrrr. Mais bon, il est tôt ce matin et il n'y a presque pas de trafic. Alors, roulez petits bolides !

Le peloton discipliné arrêté à une lumière

Km 19, on bascule de l'autre côté de la 30 à vive allure. En bas de la descente, la lumière vire au jaune et la majorité du peloton passe en toute sécurité. Sauf pour quelques uns légèrement décrochés, dont je fais partie. Nous stoppons à la lumière rouge, because autos sur la droite. À notre grand désespoir, nous voyons le wolf pack filer vers la campagne. On se retrouve avec Cath, Gilles, Francis, Gaby, Olivier, Julien et Julia. Nous savons qu'il va falloir rusher pour rattraper les troupes.

Nous repartons quelques autos plus tard, certains se mettent en mode contre la montre pour rejoindre le troupeau. Francis, Olivier et le JJ mobile se détachent pour espérer faire la jonction. Pour les autres, ce sera formation du gruppetto Audax. Pas de stress, le vent nous pousse, il fait beau, la vie est belle !

Km 22, croisement St André-Monette, c'est l'endroit des travaux vers St Philippe. Comme prévu, on ne peut emprunter le tracé original, nous continuons tout droit. Le rang St André est défoncé en grande partie, l'hiver a été rude et a laissé des séquelles. La gravelle reprend le dessus à certains endroits alors il faut faire gaffe !

Km 30, je roule tempo avec Cath et Gilles, Gaby est 100 mètres en avant. Au loin, on aperçoit le peloton qui poursuit son petit bonhomme de chemin. On en finit avec St André, il ne reste plus qu'à bifurquer à droite pour rallier le premier checkpoint de St Cyprien. L'ami Gaby décide d'aller à gauche pour je ne sais quelle raison. J'ai beau crier afin qu'il fasse demi tour mais il est sourd comme un pot. Il continue donc son pèlerinage vers l'oratoire St Joseph, sacré St Gabriel !

Km 41, vers 8h36, à plus de 28 de moyenne, nous voici donc au célèbre Shell, lieu iconique des brevets d'antan. En cette année de renouvellement du club, ce sera la seule fois qu'on y accostera pour se faire pointer, ça va faire changement. 

L'arrivée au Shell de St Cyprien

Tout le monde est quasiment là, à part quelques flèches, genre Fred et John qui ont déjà décampé, en route vers d'autres horizons, plus vallonnés.

Chacun fait sa petite affaire

Je prends quelques photos à la volée car je sais que la masse de cyclos va bientôt repartir, sans nous probablement. Chacun reprend des vitamines, je rentre dans la shop pour faire signer mon carton. Celui-ci est maintenant de taille plus réduite, impeccable pour bien le ranger dans sa poche. 

On relaxe au soleil plutôt qu'à l'ombre

Il y a la queue aux toilettes, du coup, comme disent les français, je vais me vider la vessie à l'extérieur. C'est le prix à payer quand les brevets deviennent trop populaires ! J'en profite pour retirer mon coupe vent car j'ai eu un peu chaud dans les dernières bornes, alors de l'air s'il vous plait !

Jean et Hanh arrivent ensuite, ils ont été lâchés dès le départ et n'ont pu recoller au groupe. Je croque en photo le beau maillot de Kevin. spécialement créé pour lui par sa compagnie d'ordures ! Un beau chandail jaune et gris de Laval ... bof, faut aimer ! 

Le beau maillot de Kevin, cadeau de sa boite d'ordures !

Je me restaure vite mais pas assez, petite erreur. Je suis trop absorbé par le moment présent, à vouloir apprécier tout ce qui se passe aux alentours. Le gros de la troupe redécolle bientôt, notre gruppetto patiente encore quelques minutes dans l'espoir de revoir Gaby. Mais celui-ci s'est égaré solide, il n'a pas un très bon sens de l'orientation notre gaspésien, il est plus à l'aise dans l'eau que sur un vélo ! 

Le raccourci de Gaby, plutôt un rallongi !

Après 20 minutes d'arrêt, nous remettons en route avec Cath et Gilles. Jean et Hanh relaxent encore, ils terminent de se sustenter tranquillement.


Étape 2, de St Cyprien à Franklin, 63 km, total 104 km

Sur la 217, nous reprenons la direction sud, donc vent dans le dos. C'est reparti pour une moyenne rapide sans trop avoir à pousser fort. Cath suit sans problème, scotchée à ma roue arrière. Pour aujourd'hui, c'est moi sa moto, cadeau gracieusement offert par le patron. Il faut dire que c'est sa fête en ce samedi 30 avril, alors joyeux anniversaire Catherine ! 

Gilles s'accroche comme il peut mais dès les premiers faux plats, il décroche irrémédiablement. Je le vois s'éloigner dans mon petit miroir de guidon, alors je ralentis de temps en temps pour lui permettre de revenir. 

Au km 51, bye bye 217 et l'ancien parcours, le GPS indique de tourner à droite sur la montée Henrysburg. On saute la 15 par l'overpass et filons sur le rang Bogton qui rejoint la 202. J'avais peur qu'il y ait un peu de trafic sur cette route passagère qui mène au parc Safari, km 62. Mais il n'en est rien, y a pas un chat, même pas un lion qui se serait échappé du zoo !

Nous quittons la 202 par le chemin Roxham, le relief de la route annonce la couleur pour les 60 prochains kilomètres. Ça va être le festival de la tôle ondulée, mettant à l'épreuve notre musculature athlétique. C'en est déjà trop pour Gilles qui dérive loin derrière. 

Au km 65, croisement Fisher, nous stoppons avec Cath pour prendre le pouls de Gilles. Il en arrache vraiment et il commence à avoir chaud, peut-être est-il trop couvert. Je le préviens que les choses sérieuses commencent et qu'il vaut mieux rouler chacun à son rythme. Il me confesse qu'il en est à l'une de ses premières sorties extérieures et que c'est déjà bien dur pour lui. Il pense qu'il ne finira pas ce brevet de 200, il appellera une assistance motorisée quand il en aura assez. 

Gilles en a déjà plein les bottes avant d'attaquer les difficultés

Gilles ne connait pas le secteur alors je lui conseille tout de même de pousser jusqu'à la Covey Hill et même d'atteindre le dépanneur Amigos de Franklin. Cela vaut vraiment la peine de découvrir cette belle route qui longe la frontière parmi les abondants vergers. De plus, le point de vue qui est donné au sommet de la CH est de toute beauté. Mais il lui faudra escalader la grosse côtelette !

Le lendemain, Gilles m'écrira pour nous remercier, Cath et moi, de l'avoir accompagné pendant 60 km. Il aura gravi la Covey Hill, moitié à vélo, moitié à pied. Il se sera rendu jusque Franklin ou quelques amigos seront venus le chercher. Bravo Gilles et rendez-vous au 300 du Centenaire du 11 juin, c'est une distance qu'il voudrait tenter. Avec un peu plus de kilomètres dans le corps, bien entendu !

Captain Audax encourage Gilles à découvrir la Covey Hill

Nous poursuivons en duo avec Cath, le gruppetto Audax est réduit à sa plus simple expression. Comme il reste 3 éléments après nous, nous ne sommes pas les derniers. Le soleil commence à réchauffer l'air ambiant mais ce n'est pas encore la canicule, alors nous laissons une couche isothermique sur l'épiderme. 

Km 73, une machine infernale sur 2 roues ressemblant à Carl sur son vélo de TT, surgit de l'arrière à toute vitesse. C'est effectivement lui, il nous lâche un Bonne Route tout en déplaçant un grand courant d'air. Il est parti de St Lambert avec 1h15 de retard au départ, et il va remonter quasiment tous les participants du brevet. Gaby et Sam diront lors de son passage, qu'ils pensaient qu'un truck allait leur passer dessus ! Bip, bip, roadrider !

Notre duo continue son rythme tranquillou. Le toboggan infernal du chemin Covey Hill commence à nous cuire à petits feux. Km 85, nous ne sommes plus très loin du juge de paix mais j'ai un petit creux car pas assez mangé au premier contrôle, mon erreur ! Pause demie banane pour me remplir l'estomac et décontracter deux minutes les jambonneaux déjà bien bandés. 

La CH nous cuit à petits feux, y a de la joie !

Puis il faut s'élancer dans la dernière bute de 2 bornes, que l'on admire de loin, avec une certaine appréhension. Un peloton de couraillons nous dépasse et se lance à l'assaut de la montagne. Cath me suit puis chacun monte à son rythme. Je teste ma nouvelle cassette de 12-30 dont les 3 derniers pignons vont de 24 à 30 dents, de quoi grimper aux arbres diront certains ! Faut dire que j'ai aussi un triple plateau de 48-36-26, il en faut du pourcentage pour je mette pied à terre, ultime déshonneur du randonneur !

On peut faire sa prière avant de s'envoler vers le sommet 

On rattrape une attardée des courraillons puis nous arrivons en vainqueur au sommet. J'attends un instant ma partenaire qui n'était pas trop distancée. Bravo Cath, et bonne fête ! Je la prends en photo mais sans le gâteau et les bougies. 

Covey Hill en cadeau de fête pour Cath

Km 90, nous entamons la longue descente en faux plat, nous donnant l'impression d'être des champions qui en ont encore plein les cuisses. On croise Fred et John, déjà de retour de Franklin, terminant leur 2ème ascension de la CH. C'est quand même génial ce parcours ! On peut croiser les premiers et leur faire un petit coucou. Quelques bornes plus loin, on rencontre un autre paquet des nôtres, ce sont Sam, David, Richard, Kate, Trevor puis Véro légèrement distancée. J'en profite pour sortir le kodak et graver cet instant spécial.

Nos camarades au retour, allô les ami(e)s

Le peloton des couraillons nous dépasse à nouveau. Aussi, nous l'accrochons jusqu'au village fantôme de Dora. Le lugubre pensionnat d'antan a été démoli et une zone de nouvelles constructions est en chantier. La vie reprend son cours dans ce hameau isolé aux confins de la province. 

Nous dévalons une belle descente sur la 209, à l'asphalte impeccable, position aérodynamique exigée pour prendre du plaisir. Encore un faux plat puis c'est l'arrivée au dépanneur Amigos, km 104, contrôle 2, il est 11h35.

Une belle bande d'Amigos repartie avant notre arrivée

Il n'y a plus grand monde à l'endroit du lunch, je suis un peu déçu de ne pas revoir les amis. Mais c'est un mal pour un bien puisqu'il y a de la place en masse pour pique niquer ! Je me rue dans la boutique, en espérant qu'il reste encore des sandwiches et que tout n'a pas été dévoré par nos prédécesseurs. Mais non, le frigo est encore bien rempli. Nous avons même le choix entre jambon, poulet et porc, c'est Versailles !

On se choisit un spot ensoleillé pour diner car à l'ombre, ça caille ! Le mercure n'est pas bien décidé à grimper aujourd'hui. Nous saluons Julien et Julia qui s'apprêtent à repartir par Dora car ils ont descendu directement à Franklin. Ils veulent rouler le parcours dans son intégralité, déjà qu'il est raccourci de 2 bornes avec les travaux de St Philippe. 

Julien et Julia ont décidé de rouler à leur rythme

Également sur leur départ, un trio dont Ralph avec ses amis d'Ottawa, le célèbre Peter Grant et sa compagne JungAh. Merci aux Ontariens d'avoir fait le détour et d'être venus nous visiter, c'est grandement apprécié. 

Ralph prend soin de nos hôtes d'Ottawa

Un bon quart d'heure après notre arrivée, voilà Jean et Hanh. Celle-ci a eu des problèmes avec son GPS, il a gelé. Pourtant nous ne sommes pas sous le point de congélation ! En cas de problème technologique, il faut avoir un plan B. Dans ce cas, ce fut plutôt le plan J, comme Jean, son fidèle serviteur, qui a pu la dépanner, en la guidant.

Le duo Cath-Captain salue l'autre duo Hanh-Jean

Cinq minutes plus tard, nous sommes surpris de voir Gaby, il est enfin rentré dans le droit chemin. Il nous explique avoir rallongé d'une dizaine de bornes, histoire de se mettre bien en jambes ! Il ne s'est quasiment pas arrêté au premier contrôle pour diminuer son retard et cela a fonctionné puisque le voilà. 

Gaby refait une apparition parmi nous, miaou !

Les trois autres commencent seulement à reprendre des forces. Cette fois-ci, Jean et moi sermonnons Hanh de mettre de l'énergie dans son corps afin de mieux gérer les efforts à venir. Cela fait bientôt 45 minutes qu'on boulote et qu'on papote alors on se décide tout de même à repartir, avec ma fidèle Cath. 


Étape 3, de Franklin à St Édouard, 58 km, total 162 km

Démarrage à froid, le ventre plein, c'est pas ça qui fait du bien, comme dirait la chanson. On embraye direct dans la montée Covey Hill, tout à gauche pour bien mouliner et ne pas s'asphyxier ! Ça passe bien avec le vent aidant, nous retrouvons le chemin du même nom et remontant le long faux plat de 8 bornes pour un deuxième passage au sommet,  km 114. 

Puis c'est la descente à fond les ballons, en faisant gaffe quand même, la route possédant quelques craques meurtrières. Une pointe à 65 km-h indique mon Garmin qui fonctionne à la perfection. On atteint la 203, bifurcation à gauche, direction nord, bien face à Éole. Heureusement que ça descend sur 5 km, on ne doit pas trop forcer pour avancer, mais la couleur est annoncée pour la suite. 

Cath tente un relais dans le vent

Km 123, virage à droite sur Cowan, direction est, vent de côté. J'indique à Cath ou se placer pour prendre le moins de vent possible. C'est une élève studieuse et elle s'applique dans l'effort. Bravo et bonne fête ! Passage à gauche, à droite, j'aime bien cette partie bucolique de l'itinéraire. Il y a peu d'autos et on voyage parmi les bosquets d'arbres et les champs fraichement labourés, découvrant une terre bien brune, magnifique pour les photos que je n'ai pas prises ! 

Captain Audax protège le gruppetto avec son corps

Km 134, on rattrape chemin Backbush pour un dernier rush dans le bush, jusque la 219. On s'est promis une petite pause récup pour casser l'étape en deux. Km 141, on dépose les bécyk, on grignote des noix de cajou tels des écureuils et on s'étirent tel des chats au soleil. Ça fait du bien de recharger les accus avant d'attaquer les 23 kms, vent dans le pif jusqu'au prochain contrôle de St Édouard.

Pause relaxation avant de repartir batailler

On repart sur la 219 nord, Captain Audax emmène le peloton composé de Cath ! J'assume mon rôle de leader et mon équipière est bien sagement planquée dans ma roue. Kilomètre par kilomètre, on gagne du terrain en dépassant à St Patrice, km 150. La moyenne cumulée baisse un tit peu mais reste toujours honorable, autour des 25 à l'heure. L'allure du matin a aidé grandement. 

Km 152, virage à droite sur montée Contant. Nous découvrons une nouveauté du parcours offerte par Marcus, afin d'éviter la passante 219. En échange, on roule sur une route quelque peu maganée, et ce n'est pas top. Ce sera à retravailler par le comité Brevet, pour la version 2023 du brevet ! Il faut tout de même reconnaitre que c'est plus calme en empruntant le rang de l'Église. Enfin, notre duo rejoint le checkpoint number 3, au fameux Brosco, surplus d'inventaire, km 164. 

Le Brosco, un établissement pour sauver la planète

Le JJ mobile est encore présent, il s'apprête déjà à repartir. Dommage, on n'a pas eu trop le temps d'échanger aujourd'hui. Julien m'avait prévenu ce matin qu'ils voulaient rouler à leur rythme pour se jauger.

Y a pas le feu au lac, comme on dit en Suisse

Vers 15h, à peine les vélos déposés contre le Marché Richelieu, qu'on voit surgir Gaby de la 219. Il n'a pas pris la nouvelle route proposée par son GPS, le petit vlimeux. Heureusement qu'il a fait 10 km supplémentaires ce matin, sinon je lui aurai déchiré sa carte de brevet ! Mais non, je déconne les amis. J'évite d'aller me ravitailler au Brosco, moins cher c'est certain mais avec des dates expirées et des items parfois douteux. Il faut admettre que cela évite le gaspillage de nourriture, c'est pas plus mal tout compte fait. J'irai la prochaine fois, soit en 2023, au prochain passage !

À côté du Brosco, le Marché Richelieu, choisis ton camp, camarade !

Nous nous attablons pour picorer tranquillement nos sandwiches, crottes de fromage et coke. Nous ne sommes pas pressés, le chrono n'est plus important, on ne battra pas un record aujourd'hui. Il y a toujours quelque chose à raconter avec Gaby, ambiance sonore garantie.

Gaby nous a rejoint, on rigole bien

On se prépare pour la dernière étape, alors que voilà Hanh qui parait épuisée, accompagnée de Jean, son fidèle ami. Celui-ci rouspète encore contre le parcours, revu et corrigé par le CVRQ. Il nous avait prévenu que cette route n'était pas de première jeunesse. Mais que voulez-vous, on peut faire des erreurs et les corriger ensuite. On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs, surtout avec des nids de poule !

Jean est en train d'achever Hanh, quelque peu épuisée

Nous délaissons nos deux amis se reposer et se sustenter. C'est l'heure de reclipper pour la dernière étape qui nous ramène au bercail.

Bon, on y va ? 2 heures de pause, ça commence à être long


Étape 4, de St Édouard à St Lambert, 38 km, total 200 km

L'objectif est vers le nord, il va falloir encore batailler contre les éléments pour progresser. Au moins avec Gaby, on ne voit pas le temps passé en discutant tout le temps. On se raconte nos vies en sortant quelques anecdotes qui ne peuvent pas être racontées dans ce récit. Dommage, vous n'avez qu'à rouler avec Captain Audax pour en connaitre les détails croustillants ... hé hé ! Cath, la poids plume, est à l'abri derrière nos 2 gros gabarits, elle suit sans broncher au salon !

Final tout en danseuse pour Gaby

Km 174, on rejoint St Mathieu, ça sent le retour en banlieue imminent par Delson. Nous sommes pas mal abrités du vent maintenant parmi les habitations de la cité. Km 183, on rattrape la piste cyclable que nous ne quitterons pratiquement plus jusqu'à la fin, au bonheur de tous les participants, d'après les nombreux commentaires reçus. 

Que préférez-vous, la vue du fleuve ou Taschereau ?

Le bord du fleuve est atteint, nous n'arrêterons pas à la crème glacée Gialla, pourtant indiqué en tant que point d'intérêt sur le parcours, plus le temps de flâner. L'orientation est maintenant nord-est, moins éventée, la force d'Éole a baissé en fin de journée. Passage sur la passerelle au dessus de la 15 à la Prairie puis on longe le lac de la Citière, km 189, avec ses maisons tout en bordure faisant penser à une cité lacustre. 

Balade au bord de l'eau pour Cath

Encore de la piste quelque peu achalandée par les promeneurs, mais c'est tout de même plus agréable que le trafic d'autos de Taschereau et la zone minée de Victoria. Il est temps d'en finir, toute bonne chose à une fin. Km 195, passage sous le pont Champlain, toujours très pittoresque, un de mes endroits préférés quand j'effectue des balades autour de chez moi. En effet, j'habite très près d'ici, je suis donc le local de l'étape ! 

L'ancien et le nouveau pont Champlain

Un dernier sprint sur Wilfried Laurier et nous voici au contrôle final du Marché Express, il est 17h26. Mon Garmin indique 199 km, crotte de bique, j'aurais voulu un beau 200 ! Tout ça à cause des travaux de St Philippe. Je ne stoppe donc pas mon GPS et je ferai le kilomètre restant en raccompagnant mes amis à la VM. 

Une trentaine de participants sont déjà arrivés depuis belle lurette, les premiers étant Fred et John. Ils ont tous certainement célébré l'instant à leur manière.

Festivités pour John et Fred

La fête à son comble pour ces joyeux drilles ayant obtenu leur brevet


Épilogue

On termine donc à 3 avec un temps de 10h26, pas très glorieux mais pas trop fatigant non plus. On fera mieux une autre fois, l'important est d'accumuler du milage pour le brevet de 300 de la semaine prochaine. Moyenne roulée de 24, avec 2 heures d'arrêt, ma feuille de route est respectée ! J'ai mérité un Perrier bien frais et pétillant pour me remettre des sels minéraux dans l'organisme.

Retour au stationnement de la VM sous le soleil, après cette belle journée, un peu fraiche mais idéale pour rouler à vélo. On va se plaindre quand il va faire 30 degrés à l'ombre ! Une bonne poignée de main à Gaby, une bise fraternelle à Catherine car c'est sa fête aujourd'hui, je ne me rappelle plus vous l'avoir raconté ! 

Pour résumer la journée: BONNE FÊTE CATHERINE !!!

À samedi prochain pour de nouvelles aventures de Captain Audax !


Vive le CVRQ !!!

Fier d'être un Randonneur du Québec

Résultats du 200 km du 30 avril 2022 sur RandonneursQuebec.ca

Mes stats sur Strava


samedi 23 avril 2022

Premier brevet dans l'histoire du CVRQ : un succès !


Prologo

En Février 2021, quelques randonneurs bien décidés se réunirent et se mirent au travail dans le but de métamorphoser le club des Randonneurs de Montréal (CVRM) en un nouveau club, rebaptisé Randonneurs du Québec (CVRQ), avec l'ambition de hisser la pratique de la longue distance à la grandeur de la belle Province !

Pendant la période de Covid, il y eu d'innombrables réunions virtuelles, des discussions acharnées, quelques chicanes et certains consensus, pour bâtir la nouvelle ossature du club. Dès Septembre 2021, l'Assemblée Générale remercie l'équipe sortante composée de Jean R, Martin D et Claude B et accouche d'un nouveau Conseil d'Administration, se composant de Jonathan A (Président), Ralph L (Vice-président), Pascal P (Trésorier), Frédéric P (Secrétaire), Marc B (Responsable Parcours) et Olivier B (Coordonnateur région de Québec). 

Il y eu encore de nombreux meetings Zoom pour créer la nouvelle image du club. Un joli logo est dessiné et un nouveau site web est créé, gracieusement assisté par des amis du CA. Puis, c'est la refonte complète des parcours, avec 75% de nouveautés, en gardant les anciens, estampillés Jean Robert, en la mémoire d'un des pères créateurs. 

Quatre départs différents sont aussi décidés autour de Montréal. Au sud, St Lambert est gardé, 3 autres sont ajoutés avec au nord, St Jérôme, à l'est, Repentigny et à l'ouest, Vaudreuil-Dorion. La création d'une section régionale est aussi décrétée dans la ville de Québec. 

Les statuts du club sont remaniés, l'assurance de l'association est révisée avec Vélo Québec, les inscriptions au club ainsi que les inscriptions aux brevets se font désormais en ligne à partir du site web. Le montant de la carte de membre est aussi réduit à la valeur symbolique de 50$, dont le paiement se fait en ligne, soit par virement Interac ou Paypal.

Enfin, la cerise sur le gâteau, c'est la conception du maillot du club, qui sera disponible d'ici quelques semaines, celui-ci étant en cours de fabrication. 

Le calendrier des brevets avec ses nouveaux parcours étant fin prêt, nous sommes à la veille du coup d'envoi de la saison 2022. L'ouverture se fait par le traditionnel brevet Populaire, qui devrait réunir plus d'une trentaine de participants. 

Quoi de mieux pour récompenser les efforts investis par la nouvelle équipe du Club Vélo des Randonneurs du Québec !  

Un logo dont nous sommes fiers !


Samedi 23 Avril, sur la ligne de départ

Pour 8h, Roger mon fidèle compagnon gaspésien, passe me chercher pour aller rejoindre le point de concentration à la Voie Maritime de St Lambert. Il y a déjà beaucoup d'effervescence dès 8h30, les passionnés du vélo au long cours, arrivent de tout côté. Jonathan A a pris la place de Jean R dans le rôle du distributeur des cartes de brevet. Le capot de la Camry a été troqué par une boite contenant les précieux passeports pour l'enfer du sud. Notre nouveau président se déplace de personne en personne pour saluer le monde et répandre la bonne parole. 

Jo le président du CVRQ, nouveau distributeur !

Pas mal de têtes connues sont présentes, les anciens d'abord, et surtout les piliers du club. Voici Jean R, qui a fait l'honneur de venir rouler au premier brevet portant son nom. Puis les vieux de la veille, ayant participé au PBP pour la plupart, Fred P et sa femme Cath, Ralph L, Marc B et son pote Romain C, Yvon C, Gabriel A, Nathaniel W, Trevor B, Jonathan A et Pascal P, c'est moi ça !

Jean l'ancien président relaxe dans sa nouvelle Camry

Les vieux de la vieille, Yvon, Ralph et Trevor

Vient ensuite la next generation, avec la french connection en tête, Rémi B, Samuel M et Kevin P, suivi de Carl F, Frédéric D, Patrice PG, Sebastien K, Richard C (72 ans), Hanh N, Glen C, John J et mon pote Roger L.

La next gen french connection, Rémi et Samuel

3 styles différents, Patrice, Kevin et Roger

Enfin, des nouveaux venus pour tenter l'expérience d'un brevet, ce sont Kate B, Martin H, Jocelyn C, Sylvain G, Francis M et un engin assez spectaculaire, le tandem couché d'un couple canado-américain de Julien M et Julia M, surnommé le JJ Mobile !

Le tandem Julien & Julia

Fidèle à mon habitude, je me promène de groupe en groupe pour ma série de photos d'ambiance. Tout ce beau monde discute gaiment dans la bonne humeur, et la joie de se retrouver pour une nouvelle saison d'aventures. 

Votre serviteur aime l'ambiance du départ

Nos féminines, Cath ...

... et Hanh, qui mange très peu ;-)

8h50, c'est l'heure du speech d'ouverture du président Jo. Il présente le CVRQ et son nouveau CA, ainsi que les principes de déroulement d'un brevet. Une main d'applaudissement est donnée à notre président d'honneur Jean R, qui a œuvré pendant plus de 20 ans pour tenir le CVRM à bout de bras. Quelques mots sur la formule Audax sont prononcés par votre serviteur, il devrait y avoir une dizaine de cyclos intéressés parmi les inscrits à ce Populaire.

Jean, bien content d'être enfin sur le kodak

Jo a encore des cartes à distribuer

Photo du groupe en 3 prises, y a trop de monde !

9h, c'est l'heure de la sacro-sainte photo de groupe et c'est moi qui s'y colle, au lieu de Jean. Crotte, flûte, je ne serai pas sur le cliché ! Heureusement, Jo prend d'autres photos pour que je paraisse sur le kodak. Et pour que je puisse déclarer : J'Y ÉTAIS !

31 randonneur(neuse)s au départ du 1er brevet du CVRQ


Étape 1, de St Lambert à Lacolle, 63 km

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, c'est un départ en trombe. Les plus rapides s'élancent en tête et tout le monde les suit. Captain Audax n'a pas la chance de regrouper son troupeau. Du coup, je me retrouve dans les derniers à partir avec l'ami Roger, c'est le bordel total ! En arrière, il doit rester Jo, accompagné d'un ou deux acolytes, en train de clôturer la cérémonie d'ouverture.

Ou est donc passé mon gruppetto Audax, tout le monde a filé devant. Avec Roger et Cath, nous mettons les bouchées doubles pour recoller au paquet et tenter de rassembler des cyclos Audacieux, mais c'est peine perdue. Après tout, laissons les gens s'éclater s'ils le veulent, nous récupérerons éventuellement les détachés ou les écœurés. En effet, en ce début de saison, chacun n'est pas encore bien entrainé, et des défaillances sont à prévoir. Ayant rejoint un bon groupe, je réussis tout de même à prendre une photo d'une grosse gang à vélo. Ce sera la seule de la journée !

Sprint intense pour prendre le groupe en action

Après la valse des lumières ou il faut sans arrêt relancer pour ne pas se faire distancer, nous quittons la banlieue par Grande Allée, km 12. Je m'amuse avec mon radar Garmin qui détecte les autos et autres corps en mouvement derrière mon bécyk, c'est bien fait ce petit bidule-là. Mon GPS s'allume rouge lorsqu'il y a danger et se remet au vert lorsque tout redevient tranquille. Cela permet de rouler au milieu de la route et d'éviter les trous, sans avoir à se retourner !

Je m'aperçois que Roger n'est plus dans ma roue, il a certainement été retardé par une lumière rouge, je m'arrête donc pour l'attendre. Jo et les derniers cyclos, incluant le tandem, me doublent alors à vive allure. Mon pote arrive ensuite, je lui annonce que nous sommes définitivement le gruppetto du brevet. 

On décide de prendre ça relax car je vois bien que mon partenaire en arrache, et pas à peu près ! Il est vrai qu'il a pris quelques kilos et un peu d'embonpoint durant l'hiver. Il me dit s'être entrainé uniquement à l'intérieur sur son trainer, par séance intensive de 30 minutes. Mais cela ne vaut pas de bonnes sorties plus longues à l'extérieur, ce qui fut difficile à réaliser avec une météo peu coopérative. Pour le moment, sa fréquence cardiaque est en sur régime et ses cuisses commencent déjà à lui brûler. Ce n'est pas bon signe pour la suite de la journée !

Km 20, sur Bellerive, nous avons le JJ mobile en point de mire. Yvon, arrêté pour une pause pipi, revient de l'arrière et nous aide à rattraper le tandem. Sur la 104 en travaux, nous nous retrouvons regroupés à 5. La météo est clémente aujourd'hui, peu de vent de nord-est, ce qui nous pousse un peu, en filant vers le sud. 

Yvon, sur son nouveau vélo carbone à freins à disque, s'échappe à l'avant. Roger et moi restons collés à la roue arrière du tandem. J'entame la discussion avec ce charmant couple, fraichement marié en 2017. Julien est d'origine québécoise et il a pas mal bourlingué à travers le monde, France, Suède, Japon, ... Il a même déjà fait 2 PBP en 2011 et 2015, ce n'est donc pas un novice du vélo et de la longue distance. Sa conjointe Julia est américaine, elle partage à présent la passion de son homme sur cet engin à 2 roues, pour le meilleur et pour le pire. Nous allons passer la journée ensemble, je vais apprendre à connaitre ces 2 personnages très sympathiques. 

Un tandem couché sur une route de Montérégie

On enchaine Ruisseau des Noyers puis Evangeline, km 30, Julien a une envie pressante et il doit s'arrêter. Il me dira par la suite que sa position allongée sur ce tandem couché, lui provoque plus de pression qu'en vélo classique. On croise l'Acadie et sa halte touristique, mais pas de pause pour nous, tout va bien côté vessie. 

Sur le chemin des Patriotes, le duo JJ nous rattrape et nous nous accrochons à ses basques pour faire monter la moyenne. C'est génial de se faire drafter par un tandem. Les bornes défilent rapidement pour atteindre Napierville au km 47. Julien me demande encore des toilettes pour sa blonde, je lui conseille la gas station, légèrement en dehors de l'itinéraire. Nous perdons donc le sillage si confortable de notre locomotive jusqu'au prochain contrôle, distant de 16 kilomètres. 

Avec Roger, nous continuons sur Rang Double, tout en jasant de nos vies, de notre job en commun, puisque nous bossons tous les 2 chez Hydro. Au km 53, nous apercevons une silhouette à vélo, se dodelinant d'une manière que je connais bien. C'est l'ami Gaby en perdition, après un départ trop rapide. Lui aussi n'a aucun kilomètre de vélo cet hiver, il est vraiment fada, mon autre pote gaspésien. Du coup, je me retrouve avec 2 gars spéciaux ou plutôt 2 gaspésiens, et les 2 pipelettes se mettent à parler de ... Gaspésie, plus précisément de Maria, puisqu'ils sont tous les 2 originaires de ce village de la Baie des Chaleurs.  

Les 2 gaspipelettes se retrouvent !

Ça papote mais ça ne pédale plus très fort, je les lâche progressivement pour rouler à mon rythme, jusqu'au prochain croisement, au km 58. On a rejoint la 221 sud, j'attends mes 2 lascars et ensemble nous rapatrions le premier checkpoint de Lacolle, km 63. 

Lorsqu'on arrive à Lacolle, d'autres repartent

Quelques cyclos sont encore présents. Trevor, Kate, Jo et Francis sont sur leur départ. Nous venons juste de manquer une altercation assez musclée de Jean, mécontent d'une dame trop protectrice de sa clôture ! Avec Gaby, on fait pointer notre carte au Marché Jacques, j'achète un sandwich avec coke. 

Jo et Francis nous parlent d'une certaine altercation ...

Nous allons dévorer notre festin dans le charmant parc de la mairie de Lacolle, juste en face, pour un bain de soleil bien mérité. Nous lunchons avec les forces encore en présence, Jean, Nathaniel et Cath. Hanh est pressée de repartir car elle a froid. Comme à son habitude, elle ne va pas suffisamment s'alimenter et terminera épuisée. 

Un déjeuner au soleil, tableau de Pascal

Le tandem Julien et Julia arrive à son tour, et vient se joindre à nos agapes. Un bon déjeuner sur l'herbe, ça ferait un beau tableau de Manet. Nous reprenons nos énergies en écoutant mes intarissables gaspésiens. J'échange quelques mots avec Jean, qui se plaint de ne plus avoir la feuille de route en format papier au départ du brevet. Je lui précise que la majorité des cyclistes font maintenant confiance à leur GPS, et qu'il peut toujours les imprimer lui-même, à partir de l'application Ride with GPS. Pour avoir une impression au format pliable, il faut s'abonner en payant, rien n'est gratuit ! 

Jean et Nath au départ, Julien et Julia arrivent

Puis, Jean et Nath repartent sans nous attendre, à la poursuite de Hanh. Les personnes restant ayant avalé leur pitance tranquillement, je donne le Go d'un nouveau départ pour notre groupe de 6. J'ôte ma veste coupe-vent en espérant que l'après-midi sera plus ensoleillée. 


Étape 2, de Lacolle à St Édouard, 42 km, total 105

Il fait frisquet pour les premiers kilomètres mais en appuyant efficacement sur les pédales et en montant les faux-plats en danseuse, je me réchauffe rapidement. Derrière, ça continue de jaser dans la bonne humeur, Cath me suit comme mon ombre. Les 2 gaspipelettes alimentent la conversation, notre tandem suit sagement en fermant la marche. 

Au bout de Grande Ligne, km 70, on retrouve la 217 nord pour un bon kilomètre puis tout de suite à gauche, nous repartons vers l'ouest. Le vent est toujours négligeable et ça roule bien bien, même pendant la digestion. Petit coup de rein pour passer au dessus de la 15 et nous poursuivons par la bucolique montée Henrysburg. 

Je caracole en tête, je suis bien en jambe et tout est parfait. En revanche, Roger et Gaby semblent encore en arracher à cause de leur manque de forme. Je ne veux pas trop baisser l'allure, espérant peut-être rattraper quelques amis au prochain contrôle. 

Mais le sort en a décidé autrement. À la bifurcation du Chemin Heeney, km 77, je m'arrête avec Cath pour me soulager et attendre mes compagnons. Gaby arrive avec une mauvaise nouvelle, sa roue arrière est dégonflée et il va falloir réparer. C'est ça l'esprit Audax, on ne peut laisser quelqu'un tout seul. C'est la solidarité et l'entraide qui embarque. 

Crevaison pour illustrer la solidarité Audax

J'assiste mon partenaire dans la manœuvre, on retourne le vélo, il démonte son pneu avec peine, c'est un pneu tubeless avec une tube dedans, bravo le montage ! Pendant ce temps, je gonfle la tripe de secours. Après observation de la chambre crevée, Julien aperçoit une possible fuite près de la valve, le caoutchouc est fatigué ! Gaby galère quelques minutes pour remonter son pneu mais il y arrive tout de même grâce à un outil magique. 

Gaby rushe pour remonter sa tube dans le pneu tubeless

Après 30 minutes, nous remettons en route, pour stopper 500 mètres plus loin. Le pneu a mal été remonté sur la jante, il est pas mal bosselé, générant un certain inconfort. Il faut le remettre en forme en le dégonflant puis en le regonflant avec une cartouche de gaz. Quelle histoire avec notre Gaby national !

Enfin, c'est un nouveau départ pour le prochain contrôle, dans 27 kms. Le tandem a décidé de rouler devant, remontant ainsi l'allure. Je me cale dans sa roue pour bien profiter de la trainée, ou drafting in english. J'espère que mes compagnons feront de même, mais ceux-ci n'accrochent pas et je les vois s'éloigner dans mon miroir de guidon. 

Nous les attendons à la prochaine intersection avec la 219, km 84. Même scénario jusque St Patrice de Sherrington, km 96, ou nous attendons nos 3 amis dans un parc avec kiosque, juste en face du dépanneur Jovy. 

Charmant kiosque à St Patrice

C'est maintenant au tour de Roger d'éprouver des problèmes, non pas techniques, mais physiques ! En effet, son rythme cardiaque monte très haut dans les tours et cela l'inquiète vraiment. Il commence aussi à ressentir des maux de tête, ce qui n'arrange pas les choses. Cela s'annonce de plus en plus mal pour la poursuite de son brevet. Nous faisons donc une nouvelle pause pendant un bon quart d'heure, attendant que le cardio de Roger revienne à une fréquence décente. 

Roger doit faire baisser sa fréquence cardiaque

Dernier stretch jusqu'au checkpoint distant de 7 bornes. Je reste avec mon pote et je le surveille de près. Le pauvre se démène comme il peut sur sa monture, alors qu'il commence à souffrir de crampes. Nous allons prendre une décision à St Édouard, que nous atteignons enfin. 

Nous garons les bécyks à côté du Brosco et du Marché Richelieu, lieu du 2ème contrôle. Chacun va faire pointer son passeport et se ramène de quoi se remplir la panse. Pour moi, c'est bis repetita avec un sandwich et coke, je n'ai pas très faim mais il faut alimenter la chaudière. Écoute bien ce conseil, ma chère Hanh ! 

On prend ça relax malgré l'adversité

Pour Roger, c'est décidé, il arrête ici et appelle sa femme pour venir le chercher. Il n'est pas assez en forme pour une ride de 150 kms, c'est le triste constat quand on ne se prépare pas suffisamment pendant les 6 mois d'hibernation. Le groupe repasse une bonne demie heure à relaxer, le temps écoulé n'est plus une contrainte. 

Le magnifique tandem Quetzal

Nous saluons Roger en lui souhaitant une bonne remise en forme, il en a bien besoin. Pas de brevet de 200 pour lui la semaine prochaine, c'est une certitude. Les 5 desperados remontent en selle et nous voilà repartis pour les 40 derniers kilomètres. 


Étape 3, de St Édouard à St Lambert, 39 km, total 144

Je reprends la conduite des opérations pour mener notre gruppetto à bon port. Le vent est légèrement défavorable à présent mais n'empêche pas une bonne progression. Montée Doris, Rang des Sloan, Gaby a perdu sa moitié, c'est plus calme. Rue Principale, le tandem se remet devant et nous tire à bonne allure. Cath et Gaby ont encore du mal à suivre, nous sommes obligés de lever le pied pour qu'ils raccrochent les wagons. 

Km 119, St Mathieu est dépassé, on déboule sur Montée Monette en file indienne. Je me prends à adorer de rouler derrière le tandem, une vraie moto ! Un dernier bout dans la cambrousse, on saute par dessus la 30 et nous voici à Candiac. Je mène la danse sur les pistes cyclables de la banlieue. 

Rouler derrière un tandem procure beaucoup de joie

Km 130, on roule sur Taschereau jusque Pelletier ou la fin du parcours est une nouveauté du CVRQ. Nous rentrons par la piste longeant le fleuve avec une belle vue sur le pont Champlain et Montréal. Cela nous évite l'atroce Victoria, jalonnée de trous et remplie d'autos. Sous le couvert du pont, Gaby et moi en profitons pour nous vider encore la vessie, faut bien faire sortir le coke ! Je sors une ultime fois le kodak pour quelques clichés bien sentis. 

Fin de parcours avec le pont Champlain et vue sur Montréal

Encore un peu de ruban cyclable jusque Rivermère dans St Lambert puis on rejoint directement le dépanneur final, rebaptisé Marché Express. 

Km 144, il est 17h28. Dernier pointage, dernière photo du groupe des 5. On se félicite pour cette belle journée passée ensemble, dans une excellente ambiance teintée de camaraderie. C'est un chrono de 8h28 pour le brevet, avec 2h30 d'arrêt, excusez du peu ! Mon pire temps sur un Populaire, mais avec une moyenne honorable de 24, mieux que le 23 ciblé par le rythme Audax. Mais ce n'est pas le plus important, tant qu'on est sous les 10 heures, la limite du hors délai ! 

Certains participants auront mis la moitié de notre temps, mais à chacun son plaisir. J'ai aimé notre expérience, à toujours rouler groupé et soudé, en réglant les problèmes mécaniques et physiques, et finalement, en menant le groupe à destination.

Une belle gang pour ce Populaire, une pensée pour Roger


Épilogo

C'est la fin du premier brevet du CVRQ, youpi ! Notre volonté de relancer le club est une réussite en regard du nombre de participants. La météo a bien collaboré en nous offrant une belle journée, pas trop froide, peu venteuse et pas du tout pluvieuse, que demander de mieux. 

Chacun a roulé à son rythme, les plus rapides à 36 de moyenne pour Carl, John et Fred P. De vraies fusées, mais attention pour l'homologation, c'est beaucoup trop rapide ;-) Les participants ont terminé éparpillés, et c'est très bien ainsi. C'est l'esprit Randonneur qui a prévalu, avec le sentiment de rouler sans contrainte et pour le pur plaisir. 

À la semaine prochaine, rendez-vous pour le 200, il y a déjà plus de 20 inscrits. Et cela peut bien vite augmenter d'ici samedi !

Vive le Club Vélo Randonneurs du Québec !!!

Mes stats sur Strava

www.randonneursquebec.ca