samedi 6 mai 2023

300 Drummondville, poussé à l'aller, refoulé au retour !

 

Prologue


Premier 300 de la saison, les choses sérieuses commencent pour les qualifs de PBP 2023. 

Une belle météo est annoncée sur un parcours vous emmenant à Drummondville, sans difficulté notoire, dixit le texte de propagande sur le site du CVRQ !

Cette offre alléchante contribue à faire grossir la liste des participants. Résultat, 34 randonneurs s'alignent, dont 3 randonneuses, soit un peu moins de 10%. Ce maigre ratio correspond malheureusement à la réalité des épreuves longue distance à vélo. Il semblerait que les filles soient moins fêlées que les gars. 

Et pourtant, il parait que le sexe féminin serait meilleur en endurance que le sexe, dit fort. Pour preuve, la victoire de Fiona Kolbinger en 2019 à la Trans Continental Race, une course de plus de 4000 kms à travers l'Europe ! 

Fiona Kolbinger, vainqueure de la TCR 2019

Donc, respect à nos 3 participantes de samedi. 

Tremblez messieurs ... et roulez petits bolides !!!



Samedi 6 Mai, sur la ligne de départ


Le plus dur lors d'un brevet, c'est de s'extirper du lit !  Sortir aux aurores, pour aller rouler dans la fraicheur matinale. Mais une fois douché, l'estomac rempli d'un bon tit déj, on embarque sur le vélo, tout heureux de savoir qu'une belle journée nous attend.

Vers 5h30, la température est un peu frisquette ce matin. J'ai bien fait de couvrir mes bras, mes jambes et mes doigts, c'est plus confortable. Le stationnement des amoureux de la randonnée à St Lambert est rejoint rapidement.

Coucher de lune puis lever de soleil

Dans une ambiance amicale, c'est le rassemblement progressif de tous les inscrits. Pas un ou une, ne manque à l'appel. Tous sont motivés pour dérouler les 300 bornes prévues aujourd'hui en Montérégie, plate comme une galette bretonne. 

Rassemblement des troupes au combat

La majorité des cyclos a déjà roulé ce parcours, lors du 300 Centenaire de l'année passée, avec d'excellents souvenirs en tête. 

Jocelyn et Ionut vont découvrir ce 300

Le beau temps prévu est au rendez-vous, soleil all day long, sortez la crème solaire ! Bonne nouvelle, le vent d'Ouest sera favorable dès le départ, il devrait nous pousser fortement vers l'Est. En revanche, le retour sera une autre paire de manivelles. Il faudra rentrer au bercail dans la douleur. Attention à la fatigue accumulée, il risque d'y avoir des défaillances !

Déjà une défaillance ? Fred sur les rotules !!!

Il est presque 6h, c'est le temps de sortir son plus beau sourire, de lever les bras vers le ciel, pour la photo de groupe. C'est le seul moment du brevet ou nous sommes encore tous réunis.

Déjà une victoire d'être au départ, yeah !

Clic-clac kodak !

Liberté et Solidarité.

Et roule ma poule.



Étape 1, de St Lambert à St Ours, 61 km


Départ rapide par la piste cyclable la Riveraine, longeant le fleuve. Ça pousse fort par l'arrière, ça roule facile. Les rapidos ont déjà pris le large. Vues les conditions favorables, leur moyenne doit avoisiner les 40 à l'heure. 

Fred célèbre le Giro d'Italia commençant ce jour

Dans mon paquet, ça roule plutôt autour des 30 à l'heure, ce qui nous laisse plus de  souffle pour jaser. Je fais connaissance avec Alexandre, jeune cyclo fougueux voulant explorer notre discipline. 

Le schtroumpf président en plein papotage

Km 20, voilà Varennes, la sympathique piste à vélo achève. Notre imposant peloton est composé d'une vingtaine d'unités. Ceussent à l'avant oublient de regarder les indications de leur GPS ... et manquent le virage à gauche. Les premiers seront les derniers et vice versa. Avec Emmanuel, on se retrouve aux commandes pour guider la troupe hors du village.

Me voilà en tête à guider la troupe

Les fauves sont à nouveau lâchés dans la cambrousse. Propulsé par Éole, tout le monde s'en donne à cœur joie. 

Dans la bonne humeur, on vire à gauche

Gilles A commence déjà à en arracher, le tempo est trop rapide pour lui. Pas de pitié pour les plus faibles, il est irrémédiablement largué. Il faut savoir rouler bien abrité par ceux qui précèdent. La position est fonction du vent et de la direction empruntée. Avoir de bons jarrets est aussi nécessaire pour tenir le rythme imposé. 

Notre courageux Gilles A, décramponné avant le 1er checkpoint

Km 43, nous passons devant la pâtisserie Maison de Pierre, pas d'arrêt Paris-Brest aujourd'hui. Ce sera après le PBP, pour la Populaire de Septembre, ce sera le temps de raconter nos exploits de l'été écoulé. 

Passage devant la pâtisserie, ça sent bon le café et les PB

Encore quelques coups de pédale et nous voici déjà à St Roch, pour prendre le traversier.  Nous serons une vingtaine à passer de l'autre côté du Richelieu, la croisière est offerte par club. 

Prêt pour l'embarquement à St Roch

Règle numéro 1, toujours rouler avec le président Jo (Biden), ceci offre certains avantages. C'est surtout plus pratique de payer pour le groupe au complet plutôt que chacun sorte son petit change, que certains n'ont même pas. 

Selfie de Clément G, Jo Biden règle la note du traversier

Sur l'autre rive, nous accostons à St Ours. C'est le premier checkpoint au Marché Tradition du km 61, il est 8h15. Un peu plus de 2 heures pour faire 60 bornes, la moyenne est excellente, c'est toujours bon à prendre.

C'est la tradition de prendre une collation à chaque pause

L'endroit est idéal pour un contrôle de brevet. Belle épicerie bien fournie en bouffe, toilettes et tables à piquenique à proximité dans un joli parc verdoyant. Nous pouvons profiter du soleil matinal, tout en reprenant des forces, et s'occuper de nos petites affaires. 

Parc verdoyant bien équipé pour se refaire une santé

La température monte allègrement, on retire des couches superflues. 15 minutes de pause et nous voilà repartis, il y encore quelques kilomètres à parcourir. 

Toilettes, tables et station de gonflage, n'est-ce point merveilleux !




Étape 2, de St Ours à Pierreville, 47 km, total 108 km


Nouveau départ en groupe, nous continuons notre progression vers l'Est avec ce bon vent d'Ouest. Ça fly comme sur des roulettes. 

Km 70, Ste Victoire, nous bifurquons sur la 239. Bel asphalte, peu d'autos à cette heure, ce n'est pas si dangereux, mon Marcus ! Après 3 bornes survolées à 35 de moyenne, nous quittons déjà cet axe, presque avec regret.

Jolie bâtisse, agréable matinée pour du tourisme

C'est vraiment agréable de pédaler. Belles conditions météo, route tranquille, bonne ambiance sur nos bécyks, bref une matinée comme je les aime !

Traversée des villages en gang, sans forcer

Nous franchissons la rivière Yamaska et le village du même nom. Les couleurs de l'eau, du ciel, de la verdure sont magnifiques. Cela fera d'intéressantes photos de promotion pour la randonnée à vélo. 

Photo de propagande pour promouvoir la randonnée à vélo

Encore un petit effort pour rejoindre la rivière St François à Pierreville, dans la patrie des Abénakis. Y a même un endroit qui s'appelle Odanak, Kanado avec les lettres inversées, c'est drôle !

Gaby bien calé en franchissant le St François

Nous stoppons à nouveau les machines au Métro du km 108, il est un peu plus de 10h. Deuxième pointage-ravito, on se nourrit comme si c'était midi. Faut dire qu'on a déjà plus de cent bornes dans les mollets. Avec le déjeuner digéré depuis longtemps, on a aussi l'estomac dans les talons ! 

2ème contrôle au Métro, on a les crocs !

Le stationnement se fait le long d'un sinistre mur à l'ombre, dommage que ce ne soit plus convivial. Quelques tables et bancs seraient les bienvenus. On ne peut pas tout avoir. 

Cyclos le long d'un mur, les vélos sont les mieux lotis

Je me restaure avec une délicieuse salade santé, bacon, pâtes, brocolis, le tout arrosé d'une boisson énergétique Powerade, que je mets en banque dans mon porte bidon vide. Ce sera ma potion magique pour me remettre du power, si nécessaire. 

Jocelyn regarde cette belle randonneuse avec envie

Après vingt minutes, la majorité des cyclos est prête à repartir. Je sonne le glas pour redémarrer tous ensemble. Je suis agréablement surpris de voir les deux Michel, Yvon et d'autres, attendent les autres, pour mettre les premiers coups de pédale. Wow, quelle belle solidarité ! Il fallait absolument que ce soit noté. 

Wow, attente pour un nouveau départ, sympa les gars !

On attend même Sebastian, arrivé il y a peu, après son départ en retard de Montréal. Il avait été stoppé par un train de marchandises interminable.

C'est donc un peloton d'une vingtaine d'unités qui se remet en selle, en direction du prochain checkpoint de Drummondville. J'ai rarement vu cela dans notre bande de randonneurs. Un esprit club émergerait-il ? 



Étape 3, de Pierreville à St Nicéphore, 45 km, total 153 km


Nous avons obliqué à présent vers le Sud-Est, le vent d'Ouest est encore notre allier. Nous longeons à présent les charmants abords de la rivière St François. 

Par monts et par vaux, la troupe est repartie

Je papote avec Kathia au sujet des futurs brevets. Elle me demande si je participe au Gros 1000 de début Juillet, elle aurait voulu qu'on le fasse ensemble. Malheureusement, je ne l'ai pas mis au programme de ma préparation, le trouvant trop exigeant pour mes vieux os. J'en ai gardé un mauvais souvenir l'an passé, j'en reste un peu effrayé. 

Elle ne sait pas encore si elle fera PBP, bien qu'elle soit préinscrite, ce qui n'engage à rien, sauf à perdre 50 euros. Tout dépendra du fun qu'elle prendra au cours des prochains 400 et 600, distances qu'elle n'a jamais parcourues d'une traite. À suivre donc. 

On jase de tout et surtout de vélo !

La horde de cyclistes s'organise en relais. Je fais ma part avec Michel G à mes côtés. Le vendeur de pneus de St Jacques le Mineur est un bon Jack, fort apprécié au sein du peloton. Il va participer cette année, à son premier Paris-Brest, je n'ai aucun doute sur sa réussite. C'est un gars méticuleux et bien organisé, ancien coureur, fidèle aux cycles Marinoni. 

Michel G est un bon Jack

Je me répète, mais c'est vraiment cool de rouler au sein de cette bande de schtroumpfs. Avec Jo, nous sommes fiers du succès du CVRQ, qui en est seulement à sa deuxième année. Que de chemin déjà parcouru, c'est encourageant. Pourquoi pas une autre antenne du club à Sherbrooke. Philippe C qui vient de là, serait peut-être intéressé à attirer d'autres randonneurs avec lui ? À suivre aussi.

Avec Philippe C, peut-être une antenne du CVRQ à Sherbrooke ?

Bientôt, et oui, on roule plutôt vite, voici les faubourgs de Drummond, le trafic des autos s'intensifie. Nous passons devant le Comptoir lunch, ancien contrôle du 300 Centenaire. C'est un restau sympa du centre ville mais pas adapté à la vingtaine de randonneurs que nous sommes. Nous avons bien fait de relocaliser le checkpoint à 7 kilomètres de là, dans un endroit possédant plus d'espace de stationnement.

D'ailleurs, nous y arrivons vers midi. C'est le dépanneur Allard de St Nicéphore, lieu repéré l'année passée. J'y avais aperçu Yvon et Michel s'y étant arrêtés pour se sustenter. 

Un dépanneur à crème glacée et bière de microbrasserie

C'est encore excellent pour un arrêt de groupe. Il y a des tables à l'ombre ou au soleil, on a le choix ! Le magasin assure la bouffe, les sanitaires et la signature. 

À l'ombre ou au soleil, y a le choix

Il faut continuer d'alimenter la machine à muscles. Je m'achète donc un sandwich au jambon pas très appétissant mais qui remplit son rôle en carburant. Tout le monde se restaure dans la bonne humeur. 

Bande de Schtroumpfs en pleine restauration 

Certains se sentent des fourmis dans les jambes et se remettent en selle sans attendre le départ collectif. La belle cohésion semble avoir disparu alors que les premières difficultés vont être rencontrées. On revient au chacun pour soi et souffrance pour tous !



Étape 4, de St Nicéphore à Upton, 51 km, total 204 km


Je repars tout de même dans un paquet d'une dizaine d'unités. 

Après 150 bornes sans trop de difficulté, roulées à plus de 29 de moyenne, nous avons fini de manger notre pain blanc !  Tout va bien, tant qu'Éole nous pousse encore. 

Km 168, changement de direction et de sensations ! Ça monte un peu, et surtout, le vent nous fait maintenant face. Il va falloir passer au cash pour rentrer, en prenant le cap à l'Ouest.

On a fini de manger notre pain blanc !

Certains se font larguer dans les côtelettes, nous remontant au point culminant du brevet, soit 160 mètres d'altitude ! Pas de quoi fouetter un chat, mais il faut mettre le couteau entre les dents pour lutter contre la pente et un bon souffle d'air. 

Certains se font larguer (photo montage de Loïc)

Gaby et Jocelyn lâchent aussitôt. Puis, c'est au tour de Simon et Kathia de refuser de faire monter les pulsations. Ils préfèrent réduire sagement la cadence. 

Par orgueil, ou par connerie, je m'accroche aux basques de Jo, Francis, Yvon, Mitch et Michel. D'autres ont filé devant, comme Sebastian et Philippe. Mes locomotives continuent de pousser à vive allure, entre 25 et 30 dans le vent ! Tant que je me sens bien, je les suis.

Par connerie, je me mets en surrégime derrière les meneurs impitoyables

Dans quelques faux plats assassins, je dois forcer en danseuse pour rester au contact. Tout doucement, je m'épuise. Je commence à avoir mal au bas du dos. Mes jambes perdent de leur énergie. Mes voyants se mettent au rouge.

Km 188, c'est assez, je me laisse décrocher. Mon groupe s'éloigne peu à peu. Le contrôle est à 16 bornes, je vais gérer. Je rattrape le trio Yvon et les 2 Mitch, arrêté pour une pause pipi. Quand les trois me rattrapent, Michel G me dit gentiment de coller sa roue. Mais la puissance me manque. Je dois reconstituer ma réserve de glycogène. Ma potion magique Powerade n'a pas l'effet escompté, tel Astérix ! 

Ouf, un dernier stretch vent de côté me fait rejoindre Upton, km 204, vers 14h15. J'aperçois Pierre et Martin H arrêtés au Marché. Ce n'est pas le lieu de contrôle officiel mais on s'en fout, chacun va ou il veut, pourvu qu'il pointe sa carte. 

Je veux retourner à l'insolite Magasin Général, visité lors du 300 Centenaire. Le charme du lieu, ses toilettes à l'étage, sa jolie cour intérieure avec une fontaine en son centre, avaient fait le bonheur des cyclos présents. 

Le charmant Magasin Général d'Upton

Mais cette année, déception, il n'y a personne. Je me rabats sur l'Ultramar en face, ou Romain et Pierre (encore), cassent la croûte. Tant pis, ce sera là mon ravito. Rien ne me tente, pas de salade de glucides, ni de sandwich appétissant. Je prends des crottes de fromage, un Pepsi et un Magnum à la fraise. Faut manger ce qui nous fait plaisir à un moment donné !

Quelques randonneurs à l'Ultramar, éparpillés ... façon puzzle !

Je recharge tranquillement mes batteries lorsque nous apercevons Kathia et Simon déposer leurs bécyks dans la cour du Magasin Général. Pierre et moi allons les rejoindre. Nous faisons le point sur ce qui s'est passé dans les 50 dernières bornes. 

Notre groupe si soudé de tout à l'heure, a soudainement explosé. Chacun est éparpillé dans la nature, façon puzzle ! Je suis un peu dépité mais c'est comme ça. Chasser le naturel, il revient au galop. 

L'arrière cour du Mag-Gén, classée monument hystérique

Je profite de la pause des deux nouveaux arrivants pour m'étirer le dos. Je m'agenouille sur le pavé, bras tendus vers l'avant, tel un musulman faisant sa prière dirigé vers La Mecque. Cela rappelle une joke à Simon, incapable de retrouver le punch. Je l'ai googlée dans la mémoire du web.

L'Arabie, c'est ou dites ? C'est par là, mec !!

Au bout de 25 minutes, d'après mon Strava, je suis tanné d'attendre et repars donc seul. Comme je roule au ralenti, les autres me rattraperont certainement. 



Étape 5, d'Upton à St Césaire, 50 km, total 254 km


Me voilà donc solo dans la pampa. Je pédale à mon rythme pour me refaire une santé. La direction Sud me fait prendre le vent de travers. Je grignote du chocolat, bois du Powerade, afin de récupérer et retrouver des sensations.

Passé St Valérien de Milton, Simon, Kathia et Pierre me rejoignent par l'arrière. Ils ne roulent pas très vite, je n'ai pas de mal à les suivre. 

Je retrouve mon duo métronome préféré

Nous rattrapons un autre loup solitaire. C'est Emmanuel, lui aussi perdu dans la nature. Un club des 5 est ainsi reformé. Je le baptise les 5F, 1 Fille et 4 Frenchies ! 

... du nom d'un album de Céline, 1 fille et 4 types !

Du coup, ma force et ma motivation sont revenus. Je n'ai surtout pas envie d'errer seul dans les rangs isolés du ce coin de campagne. 

2 autres frenchies viennent grossir les rangs

La route est souvent maganée par ici. L'avantage est que nous ne sommes pas dérangés par la circulation, quasi inexistante. 

Le Mont Yamaska domine le paysage. Nous nous en approchons de plus en plus du côté d'Émileville, commune de St-Pie. 

Superbe panoramique du mont Yamaska par Philippe C

Nous l'escaladons même sur ses flancs, par le joli rang de la Montagne. 

À l'assaut de la montagne ... n'exagérons rien !

Descente rapide sur St Paul d'Abbotsford pour reprendre la Route des Champs. Quelques sections sur la piste, plein Ouest, vent de face, nous donnent le ton pour la route du retour. 

Vive le vent, vive le ven...dredi !

Chacun notre tour, nous mettons l'épaule (d'Abbotsford) à la roue ! La moyenne n'est pas aussi grisante que ce matin, elle oscille maintenant entre 18 et 23 km/h. Doucement mais sûrement, nous arrivons à la centrale HQ de St Césaire. 

Band on the run dans les oreilles, wind in the face dans les mollets

Le pont de la piste cyclable est barré pour travaux, nous remontons donc sur la 112 pour franchir le ruisseau.

Vers 17h, voici le 5ème contrôle salvateur, officiellement à l'Ultramar. Le groupe de Jo nous précédant, s'est installé aux tables du Subway. 

La bande à Jo ... Dalton, en phase restauration

Personnellement, j'ai envie d'un bon burger juteux avec frites et Coke, ce sera donc le McDo. 

Les 4 poursuivants accostent au McDo

Ma gang me suit, accompagnée d'un autre quatuor composé de Gaby, Jocelyn, Martin D et Gilles C qui arrivent justement. Nous nous engouffrons dans le royaume du fast food pour y engloutir quelques graisses, sucres et calories. Tout ce joyeux festin sera vite brûlé lors du retour.  

Le petite langue sortie de Jocelyn ne trompe pas, il se régale !

Trente minutes de pause sont prises, nous ne sommes pas pressés. La moyenne au Garmin est bonne, toujours proche des 27 à l'heure. Nous devrions largement arriver avant la noirceur, n'en déplaise à Jean R, m'ayant pronostiqué une arrivée tardive aux loupiotes !

Kathia en discussion avec Pierre, elle pense repartir en Westfalia

Tout le monde est ok pour la dernière étape. C'est un groupe de 8 unités, Kathia, Simon, Pierre, Gaby, Jocelyn, Martin D, Gilles C et bibi, qui se remet en selle pour la destination finale, dans 46 km. 




Étape 6, de St Césaire à St Lambert, 46 km, total 300 km, pile poil !


Je mène la danse pour remettre le train sur ses rails, et retrouver la Route des Champs. Direction Ouest, on va en avoir pour notre argent, il faut payer le prix de notre belle poussette du matin. 

Gilles, Simon, Kathia et moi-même tirons le gruppetto à tour de rôle. Il faut se protéger du bon côté pour profiter de l'effort de ceux qui sont devant. Certains ne l'ont pas encore bien compris, c'est primordial si on veut économiser des forces. 

On the road again !

Passé Rougemont, Pierre prend un relais bien appuyé, ce qui fait exploser le groupe en deux. Simon et Kathia, en plein papotage, se font surprendre, ils n'ont pas accroché les wagons. 

Avec Martin, nous devons sprinter pour rejoindre les quatre échappés. Un peu énervé je l'avoue, j'engueule gentiment Pierrot. Par moment, notre breton roule par à-coup, ce qui n'est pas toujours compatible avec la conduite régulière d'un peloton.

Pierrot en mode CLM, en train de faire exploser le gruppetto

Du coup, le gruppetto ralentit. Une charmante demoiselle nous dépasse à vive allure. Je ne peux m'empêcher de sauter dans sa roue, ce qui amuse la galerie ! 

À Marieville, je remercie ma partenaire éphémère, pour le lift de quelques centaines de mètres. Légèrement détaché, je tourne à droite pour éviter la route encore barrée d'un pont en reconstruction. 

J'attends mes compagnons et m'aperçois que nous avons perdu la moitié des effectifs. Gaby, Jocelyn et Kathia m'ont suivis tandis que Simon emmène Gilles, Martin et Pierre dans une expérience de cyclo-cross. Le pont est bel et bien inutilisable, ils doivent franchir le ruisseau les pieds dans l'eau. De quoi faire de bons souvenirs !

Dans la série, les aventures de Simon !

Règle numéro 2, réfléchir à deux fois avant d'embarquer dans les folies de Simon. Résultat, aventure et rigolade garanties !

De notre côté, nous devons progresser dans le vent de face, réduit à quatre unités. Nous attrapons la bande cyclable de la 112, toujours très achalandée. Traversée du Richelieu puis passage aux rapides de Chambly. J'adore cette petite route avec de belles maisons au bord de la rivière. 

Route à Chambly longeant les rapides

Le dernier secteur boisé par la piste cyclable nous ramenant vers la rive sud, est apprécié de tous. Nous y faisons un arrêt pipi à la demande de Jocelyn. 

Encore quelques coups de pédale bien appuyés pour arriver au bout de la piste de St Hubert, puis nous bifurquons à gauche sur Churchill. Ouf, finito les assauts du vent. Nous rattrapons Emmanuel, le poor lonesome randonneur ! 

Once upon a time in the West ... un ultime effort !

Les kilomètres s'accumulent sur mon odomètre. Je me rends compte que je n'aurais pas un beau 300 tout rond à l'arrivée. Je prends une rue transversale pour effectuer un 500 mètres supplémentaires ... et voir apparaitre le nombre magique ! 

3 0 0  k m   !!!

Un peu maniaque, le gars !



Épilogue


Je rejoins mes compagnons à l'ultime checkpoint de St Lambert. Le soleil est encore présent pour saluer notre réussite. Il est 19h43, soit 13h43 pour boucler ce 300, mon meilleur temps sur cette distance. La moyenne élevée du matin a bien aidé, et le parcours était ... sans difficulté notoire ! Certains l'auront parcouru en 11h à plus de 32 de moyenne. 

Simoné, ben fier de ses folies !

Le groupe de Simon rejoint la base une dizaine de minutes plus tard. Les quatre aventuriers du pont perdu, nous racontent leurs exploits pour passer le torrent déchainé. Leurs chaussures ont gardé quelques stigmates de bouette !

Vive la bouette sur les shoes de Gilles

On s'enfile une dernière boisson, on se félicite pour cette belle journée d'effort, de joie et de souffrance, partagée ensemble. 

Les 9 mercenaires satisfait de leur chevauchée (manque Pierre qui fait la baboune)

Tel est le karma du randonneur. Les bons et les moins bons moments se sont succédés au fil de la journée. Au final, nous ressentons le bien être et la satisfaction d'être passés au travers, pour atteindre l'objectif fixé. 

Chacun à son allure, pour le plaisir de tous.

Amen !

Vive le CVRQ !


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