Prologue:
Dans pas bien longtemps, dans une galaxie proche de chez vous, va se tenir l’apothéose des brevets qualificatifs for the PiBiPi. Il est plus que temps de mettre la dernière pierre à l’édifice afin d’obtenir le St Graal de la participation à l’épreuve reine et mythique de la longue distance. Pour compléter notre collection d’étoiles et obtenir la 4ème, il va nous falloir vaincre le terrible brevet de 600 du CVRM, comportant au bas mot, plus de 5000 mètres de dénivelé sur 400 kms, répartis entre le 100éme et le 500éme km. C’est vraiment la terreur des randonneurs rebelles québécois. Heureusement et comme toujours, la force sera avec nous. Un vélo entre les jambes, nous conduirons. Avec motivation et obstination, nous pédalerons. La fin de la galaxie, s’il le faut, nous atteindrons. Amen!
Samedi 8 juin, 4h30:
Enfin le jour J est arrivé, plus capable d’attendre. Ce n’est pas le D Day du débarquement du 6 juin 1944, mais presque. À l’aube de ce jour important, c’est plus que motivé que je vais rejoindre mon bataillon de la souffrance au stationnement de la VM. Comme à mon habitude pour les brevets 2019, ma camera tourne déjà les moments fébriles des soldats de l’ombre. Chacun se prépare en silence pour 2 jours de joyeuses pédalées et d’aventures insoupçonnées.
La plupart d’entre nous considère que ce 600 est moins exigeant que le 400, car réparti sur 2 jours, le problème étant la récupération et l’enchaînement des étapes. Coté météo, la chance est avec nous. Les prévisions sont de 2 journées sans pluie, sans trop de vent, avec un beau soleil et même de la chaleur annoncée pour dimanche. C’est donc un signe que les astres s’alignent pour réaliser avec brio notre dernier challenge pour PBP. Il ne reste plus qu’a pédaler.
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Jour J pour les randonneurs de l'ombre |
La plupart d’entre nous considère que ce 600 est moins exigeant que le 400, car réparti sur 2 jours, le problème étant la récupération et l’enchaînement des étapes. Coté météo, la chance est avec nous. Les prévisions sont de 2 journées sans pluie, sans trop de vent, avec un beau soleil et même de la chaleur annoncée pour dimanche. C’est donc un signe que les astres s’alignent pour réaliser avec brio notre dernier challenge pour PBP. Il ne reste plus qu’a pédaler.
Pour ce 600, ce sont 17 cyclistes qui se présentent au garde à vous, voici le décompte.
14 PBPistes: Jonathan A, Gabriel A, Marc B, Olivier C, Yvon C, Bernard C, Martin D, Olivier J, Michel L, Ralph L, Guy M, Pascal P, Jean R, Jean-François T.
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JF le Rouge et Jean le distributeur de cartes postales |
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Marcus toujours joyeux arborant son beau maillot de PBP 2015 |
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Ralph déballe son vélo prestement après un 400 réussi la semaine passée |
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Bernard tout content de son 300 réalisé en France |
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Jacob, chauffeur du jour, est venu accompagné papa Yvon |
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Ajouter une légende! Pas besoin, c'est moi la légende! |
2 randonnistes, contraction de randonneurs touristes: Carl F, Robert L.
1 invité touriste: Romain C (ami de Marc B)
Peu avant 5h, Jean passe son kodak à Jacob, qui accompagne son père, pour prendre la photo officielle du départ:
Peu avant 5h, Jean passe son kodak à Jacob, qui accompagne son père, pour prendre la photo officielle du départ:
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De gauche à droite: 1-Robert 2-Marc 3-Guy 4-Ralph 5-Olive J 6-Olive C 7-Pascal 8-Carl 9-Michel 10-Yvon 11-Martin 12-Gaby 13-JF 14-Jean. Manque Bernard, Jonathan et Romain |
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Les randonneurs du Canada au garde à vous |
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Jonathan pose fièrement pour le kodak, il sera en retard au départ |
Étape 1: St Lambert - St Césaire, 55 km
5h pétantes, km 0. Départ groupé de 16 unités, pas de Fred devant, mais un Jonathan derrière. En effet, Jo est à la bourre, nous ne l’attendons pas, il nous rattrapera. C’est la loi du nombre, tant pis pour lui.
Dans le peloton, on papote sur le déroulement du dernier 400. Les péripéties de Jessica qui doit demander à sa maman si elle doit continuer ou non, les crevaisons diverses de ce jour pluvieux que jamais, l’abandon de Gaby à 30 km de l’arrivée pour un problème de pneu difficile à remonter, mais qu’a fait la CAA dans ces moments difficiles. Gabriel a d’ailleurs effectué un autre 400 à Ottawa la semaine suivante, fort bien réussi avec l’ami Ralph.
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5h pétantes, le brevet de 600 est officiellement lancé |
Dans le peloton, on papote sur le déroulement du dernier 400. Les péripéties de Jessica qui doit demander à sa maman si elle doit continuer ou non, les crevaisons diverses de ce jour pluvieux que jamais, l’abandon de Gaby à 30 km de l’arrivée pour un problème de pneu difficile à remonter, mais qu’a fait la CAA dans ces moments difficiles. Gabriel a d’ailleurs effectué un autre 400 à Ottawa la semaine suivante, fort bien réussi avec l’ami Ralph.
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Premiers coups de pédale sur Victoria |
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Marcus et Martin disent bonjour la caméra |
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Boulevard du Quartier au soleil levant |
Le soleil se lève gentiment, tout va bien en déroulant Grande Allée, km 11, puis Richelieu km 30. Jonathan réintègre les troupes à toute vitesse, il est en forme le bougre, que c'est beau la force de la jeunesse.
Je jase avec Jean notre président, on parle des principes de base en longue distance, comme manger avant d'avoir faim, boire avant d'avoir soif. Je lui dis que c'est un des commandements du célèbre Vélocio, précurseur du cyclotourisme en France. Il ne connait pas le personnage mais en a entendu parler à travers les Flèches Vélocio, genre de brevet sur 24 heures, effectué par une équipe de randonneurs qui déterminent eux-même leur parcours.
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Km 11, Grande Allée, Marcus en pète de joie! |
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Km 30, Richelieu, Sergent Guy évite de justesse un trou d'obus |
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Romain est venu nous accompagner jusqu'au 1er contrôle de St Césaire |
Je jase avec Jean notre président, on parle des principes de base en longue distance, comme manger avant d'avoir faim, boire avant d'avoir soif. Je lui dis que c'est un des commandements du célèbre Vélocio, précurseur du cyclotourisme en France. Il ne connait pas le personnage mais en a entendu parler à travers les Flèches Vélocio, genre de brevet sur 24 heures, effectué par une équipe de randonneurs qui déterminent eux-même leur parcours.
Je discute aussi avec Bernard de son récent voyage en France. Il me raconte son brevet de 300 dans les Pyrénées avec 60 participants, il y a un peu plus de monde qu’au Québec. Il me parle de l’esprit de solidarité des cyclos français, roulant souvent à plusieurs du même club. Chaque équipe reste soudée, le mot d’ordre étant, on part ensemble, on rentre ensemble. Ce n’est pas tout à fait le genre du randonneur nord-américain que je connais. Icitte c’est plutôt le chacun pour soi qui prévaut. Peut-être est-ce un signe prémonitoire de ce qui va bientôt se produire.
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Jasette avec Olive J, l'autre frenchy du peloton |
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Jasette avec Nanard, de retour d'un voyage en France |
Km 44, nous déboulons plein pot sur le rang des Dix Terres, rebaptisé pour l’occasion rang des Dix Millions de craques. La route est truffée de trous, un vrai champ de mines. Ça zigzague à gauche, à droite, chacun évite les obus comme il peut. Malheureusement, masqué par le cycliste qui me précède, je roule dans une série de 3 cratères. Ce sera fatale pour ma pauvre roue arrière dont la chambre à air se retrouve fortement pincée. Le caoutchouc explose et le précieux gaz s’échappe illico presto.
Km 45, je me range sur le coté droit, en signalant que je viens d’avoir un flat. Quelques cyclos ralentissent, Jean se demande s’il va s’arrêter. Je lui dis de continuer avec un petit pincement ... au cœur. C’est la loi du nombre, tant pis pour moi! Le peloton s’éloigne et me voilà seul, livré à mon triste sort. Seul dans le silence de cette cambrousse inondée d’une belle lumière de soleil rasant. Bon ben, ça commence bien ce 600, me dis-je la gorge nouée. C’est sûrement un signe qui m'est envoyé pour tester mon mental.
Et bien soit, je relève ce défi imprévu et répare ma roue en une quinzaine de minutes, sans trop de difficulté. Je regonfle avec ma petite pompe, ce n’est pas top pour la pression mais ce sera suffisant. Je repars en roulant mollo jusqu’au contrôle, avec l’infime espoir de rattraper la gang à St Césaire, km 55. J’y arrive vers 7h20, mais il n'y a pas un chat, pas même un randonneur. J’apprendrai plus tard, que la plupart d’entre eux m’a attendu mais pas trop longtemps. Nous avons du nous manquer de peu, fait chier.
Je prends donc mon temps pour pointer ma carte, prendre un bon café réconfortant avec chausson aux pommes. J’en profite pour remettre un peu de pression dans mon pneu, à m’en éclater les biceps, 80 psi, yeah! Faut garder le moral, même si pour l'instant, il est pas mal bas, au fond des chaussettes. Je vais rouler seul pour un bout mais j’y suis habitué, le dernier 400 d'il y a 2 semaines m’a servi d’entraînement. Après un bon quart d'heure de pause, je me remets en selle.
Étape 2: St Césaire - Compton, 125 km, total 180 km
Je ne retire pas de couche de vêtements car il fait encore un peu frette à cette heure, malgré la présence de Galarneau. J'attaque la 112 puis prends la piste cyclable. Je vais rouler à mon rythme, c'est au moins ça l'intérêt de se retrouver en solo comme Han Solo! Seul inconvénient, le vent me souffle faiblement du Nord-Ouest, mais il n'est pas trop gênant pour le moment. Les paysages hyper connus défilent. St Paul d'Abbotsford, km 66, le camping Bon-Jour, l'arrivée à Granby par la rue Simmonds. Me voici au lac Boivin et son magnifique jet d'eau ressemblant à celui de Genève, il est 8h45. Pas de pause au Vélogare, km 82, j'en ai prévu une un peu plus loin.
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I am a lonesome poor Jedi riding in the interstellar space |
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Fin de la piste des Champs, vive la piste urbaine |
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Le célèbre jet d'eau du lac Boivin, un air de Suisse |
Fin de la piste, je reprends la 112 et son faux plat montant qu'on prend en sens inverse lors du retour du 400. C'est d'ailleurs au croisement du chemin Warden, km 94, qu'on peut enfin respirer alors que pour le 600, c'est ici que le relief débute. Le compteur d'ascension totale commence à accumuler les mètres escaladés. Voilà le village de Waterloo que je traverse pour m'arrêter peu après au dépanneur checkpoint du 400, km 102, il est 9h43. C'est ici que s'est passé tant de moments de joie et de peine, mes divers souvenirs remontent à la surface. Je m'offre un coke pour hausser mon niveau de sucre et me désaltérer, accompagné d'un demi sandwich maison ainsi que d'une banane qui ne résiste jamais bien dans une sacoche compressée et surchauffée. C'est le bon moment pour me délester de mes jambières, de ma cagoule et de mes gants longs.
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Traversée de Waterloo, toujours sur la 112 |
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Un de mes dépanneurs fétiches car chargé d'histoire |
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Remise à niveau de sucre et mise à nu des mollets |
Je continue sur la 112, direction Stukely Sud, km 110. Traversée d'Eastman, autre souvenir du motel où je m'étais reposé lors de mon premier 400 de 2012. Marielle avait loué une chambre car elle était venue partiellement m'accompagner. Ça gamberge pas mal lorsqu'on est seul avec soi-même, le temps passe ainsi plus vite. Un beau point de vue se découvre au Lac Orford, où le mont du même nom se reflète dans ses eaux. Je vais d'ailleurs lui rendre une petite visite par quelques côtelettes de mise en jambes. Tout est passé à la moulinette, pas de débauche d'énergie inutile, c'est le mot d'ordre de ces 2 jours.
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Belle auto des années 70 en traversant Eastman |
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2 pour 1, le lac et le mont Orford |
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Solo mais heureux après la bosse du mont Orford |
Un petit coucou à la station de ski, km 131, puis je déboule vers Magog. J'emprunte le détour préconisé par Robert qui avait signalé des travaux sur le parcours officiel. C'est donc le chemin de la Montagne puis celui du Roy qui rattrape directement la piste cyclable de la 112. J'aperçois d'autres perspectives intéressantes en longeant le Lac Memphrémagog. C'est une agréable promenade pour les badauds et les amoureux qui profitent paisiblement de la journée. Pour moi, c'est une fin de semaine de pédalage, j'ai signé alors ... je ferme ma gueule !
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La station de ski est fermée depuis peu |
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Sur la piste cyclable de Magog, longeant la 112 |
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Belle journée pour flâner près du lac Memphrémagog |
Petite satisfaction en arrivant au Subway vers 11h35, km 142. Je me refais une santé avec un 6 pouces steak-fromage, une soupe aux légumes, une boisson gazeuse en fontaine et de la glace dans le Camelbak. C'est un grand classique immuable de ce 600, quelques souvenirs me reviennent encore. Je consulte les commentaires sur FB au sujet de mon tracker que j'ai mis à disposition de mes followers. Ils me donnent quelques encouragements lors des pauses. Ma chérie me suit aussi bien assidûment, elle m'envoie des textos réconfortants. Je jette également un œil sur les comms de JF qui a fait de même avec son tracker. Je peux ainsi estimer mon retard sur lui et le groupe qui l'accompagne.
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Première pause au royaume du pain qui pue, ce ne sera pas la dernière |
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Sérieusement revigoré par les comms FB de mes followers |
Je retire mon juste au corps à manches longues pour me retrouver jambes et bras nus. Il ne faut donc pas oublier de se tartiner de crème solaire car mon épiderme fait connaissance avec les rayons ultraviolets pour la première fois de l'année. En effet, quelles drôles de saisons nous avons, n'est-ce pas madame Boulic ! J’ai aussi pris le réflexe de me crémer le popotin aux 100 kilomètres, afin d'éviter toute surchauffe de l’arrière train. Spécial dédicace à mon chum Roger Vador!
Ne pas oublier la crème à cul, n'est-ce pas mon Roger ! |
Je me remets en selle, prochaine étape jusqu'au checkpoint de Compton. Les choses sérieuses se précisent. Long faux plat à la sortie de Magog, bonne descente sur Ayer's Cliff et son quai sur le Lac Massawippi. Encore un peu de nostalgie, celle de ma gravel ride de 3 jours avec ma cocoon, l'été dernier. Voici le village de Massawippi, km 163, j'attrape la 208 et ses côtelettes à répétition.
La campagne se fait plus présente, la civilisation beaucoup moins, j'entre dans le Québec rural. Il fait chaud mais pas trop, environ 20 degrés, je suis juste bien pour pédaler alors je profite du moment de plaisir. Carpe diem, tant que c'est d'actualité. Un dernier raidillon à l'entrée du village et me voilà au contrôle 2 de Compton, km 180, il est 13h50.
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Belle descente à 44 km-h sur Ayer's Cliff |
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Le quai d'embarquement sur le lac, souvenir de gravel ride avec ma chérie |
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Je quitte la 141 pour la 208 dans Massawippi |
La campagne se fait plus présente, la civilisation beaucoup moins, j'entre dans le Québec rural. Il fait chaud mais pas trop, environ 20 degrés, je suis juste bien pour pédaler alors je profite du moment de plaisir. Carpe diem, tant que c'est d'actualité. Un dernier raidillon à l'entrée du village et me voilà au contrôle 2 de Compton, km 180, il est 13h50.
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Il fait bon pédaler dans la campagne, Carpe Diem |
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La belle descente sur Compton approche, c'est à gauche |
Comme de bien entendu, il n'y a plus personne aux tables du Marché Tradition, juste des restes de randonneurs de passage. Je trouve une bonbonne d'eau à moitié pleine et la grosse miche de pain de Jean à moitié dévorée. Je le sais par son récit futur, la force est avec moi, je vous dis! Je suis tout de même un peu dépité, mais c'est la règle des largués, toujours en rattrapage. Pointage à l'épicerie, j'achète un gros sac de crottes de fromage que je vais trainer longtemps, un yaourt aux fraises avec gruau et un soda au citron, les sandwichs appétissants ont disparu des rayons. Je m'assois à l'ombre pour dévorer mon butin.
J'aperçois une bande de travailleurs latinos en vadrouille, profitant de leur fin de semaine pour faire du vélo, les chanceux! Après une vingtaine de minutes, il est temps de re décoller, je suis dans les temps d'après ma feuille de route, j'ai même 30 minutes d'avance, toujours bon à prendre pour récupérer un éventuel retard. J'aime avoir ce guide qui me permet de bien ajuster mon rythme et mes pauses. J'apprendrais plus tard que Bernard a abandonné à cet endroit. D'après ses mots relatés par Gaby, il se sentait comme si un camion de 18 roues lui était passé dessus.
Étape 3: Compton - Cookshire, 55 km, total 235 km
Rechargé en glycogène, je rallume la machine et retrouve les beaux paysages bucoliques de la région. Le festival de la côtelette et des BBQ prend son rythme de croisière. Montée-descente sur Moes River, même chose du côté de Martinville, km 190. Puis Ste Edwige et le km 200, déjà un tiers de fait, on se motive comme on peut. Jolie descente rapide et beau point de vue sur une nouvelle rampe qui m'attend sur la 206. Cette route est d'ailleurs mythique pour deux de mes complices de 2014, Yves et Marie-Claude, alors prétendants au PBP. Je me souviens de cette photo qu'ils avaient adorée et mis en fond de page sur leur FB.
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Je continue de jouer à saute-vallon du côte de Martinville |
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Km 200 à Ste Edwige, un tiers de fait |
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Une belle descente suivie d'une belle côtelette sur la 206 |
La fameuse photo de mes 2 mongols préférés sur cette même 206, côtes à gogo ! |
Doucement mais sûrement, je me rends à la jonction de la 253, km 208. Pause crottes de fromage avant d'attaquer le dernier tronçon jusqu'au prochain checkpoint Charlie. Le parcours prend la direction Nord, je roule donc face au vent. La moyenne s'en ressent avec la succession de bosselettes qui freinent ma progression. Enfin voilà Cookshire-Eaton et son Subway, km 235, il est 17h07.
Je suis vidé, affamé sans appétit et aussi un peu déprimé, la totale quoi! La célèbre interrogation me remonte à l'esprit, pourquoi fait-on cela? La réponse est évidente, c'est pour participer au PBP bien sûr, et pas question d'abandonner ce brevet. Non, je ne vais pas sombrer du côté obscur de la force, si près du but! À cet instant, je ne pense pas une seconde qu'il me reste encore 370 bornes et de multiples ascensions à gravir, cela doit rester anecdotique.
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Il ne faut pas basculer du côte obscur, parole de Jedi |
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Subway presque désert, j'aurai préféré dîner avec mes amis |
Je me commande donc ma pitance dans ce Sub quasi désert. Ce sera un 6 pouces que j'emporterai et ne mangerai jamais, un gros bol de soupe, au moins les liquides passent facilement, de la compote de fruits, des croustilles, une boisson en fontaine et le célèbre refill de glaçons. Je m'accorde 30 minutes de pause, le temps de me refaire une santé et un moral d'acier. Le mental travaille fort, une vraie job de moine. Je regarde mon FB, JF et sa gang sont passés il y a une heure environ. Ce qui veut dire que je ne suis pas si largué que ça, un point positif de plus. Je ré-équipe le bonhomme et la machine puis je repars pour la dernière étape de la journée et surtout le dodo à Lac-Mégantic.
Étape 4: Cookshire - Lac-Mégantic, 93 km, total 328 km
J'enquille la célèbre 212 pour 60 kms d'un toboggan infernal que je connais par cœur. Ma prochaine cible est le dép de la Patrie, situé à 30 kms. Le soleil décline gentiment dans mon dos, offrant de superbes lumières à mes yeux et ma caméra. Les premiers kms sont plutôt tranquilles, je dépasse Island Brook, me rapprochant d'une zone de travaux, prédite par un message de MC et Yves dans la semaine précédant le brevet. Ils avaient averti la gang de breveteux, car ils s'en étaient aperçu lors d'un entrainement en côtes dans le secteur réputé du Mont Mégantic, en vue de leur voyage en Norvège. Km 250, nous y voilà, panneau pour 6,3 km de construction, la route est grattée faisant apparaître une sorte de grillage et de la garnotte. C'est un peu chiant mais ce n'est pas si terrible que prévu. Je prends mon mal en patience, le plus pénible étant la poussière que m'envoient les autos à leur passage.
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C'est reparti dans le toboggan infernal de la 212 |
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Zone de travaux prédite par MC, 6,3 km de plaisir |
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C'est ça le fameux grillage ! |
Ouf, la zone critique est dépassée, au loin se profile La Patrie. Allons enfants! Une bonne côte puis la descente effrénée jusqu'au dépanneur, km 265, propice à un arrêt crème glacée et coke, il est 19h07. Le premier objectif est atteint, le suivant est prévu à Woburn dans 32 bornes, que j'espère atteindre avant la tombée de la nuit. Mais en attendant, encore et toujours de la grimpette. Heureusement, les jambes ne donnent aucun signe de fatigue, le corps encaisse bien les heures de selle jusqu'à présent. Faut le reconnaître, je suis en forme, l'entrainement hivernal sur Zwift finit par récolter ses fruits.
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Route des Sommets avec le soleil dans le dos |
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Allons enfants de la Patrie, le jour de gloire est arrivé ! |
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Récompense promise pour l'objectif atteint |
Mon visage s'illumine à l'arrivée à Notre Dame des Bois, km 279, belle côtelette dans le village et point culminant du brevet à plus de 600 m d'altitude. Vite, le masque à oxygène!
Le soleil disparaît derrière l'horizon, découvrant le Mont Mégantic et ses 1100 mètres de hauteur dans le lointain. Je dépasse le sommet puis m'arrête près d'une maisonnette afin de m'équiper pour la nuit. Loupiotes, coupe vent en Goretex, gants longs et jambières, je suis paré pour la chute des températures, je suis bien au chaud.
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La super côte à Notre Dame des Bois |
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Vue sur l'église du village, parc national du Mont Mégantic |
Le soleil disparaît derrière l'horizon, découvrant le Mont Mégantic et ses 1100 mètres de hauteur dans le lointain. Je dépasse le sommet puis m'arrête près d'une maisonnette afin de m'équiper pour la nuit. Loupiotes, coupe vent en Goretex, gants longs et jambières, je suis paré pour la chute des températures, je suis bien au chaud.
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Le soleil se couche sur le point culminant du 600 à 623 mètres |
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Rhabillé de la tête aux pieds, paré pour la nuit |
Encore quelques raidillons dans la pénombre de la brunante puis la descente tant attendue sur Woburn, km 297. Je m'arrête au seul dépanneur encore ouvert, pour un coke et des Munchos, mes chips au mais préférées. Il me reste beaucoup de crottes de fromage aussi, ça fera l'affaire pour me bourrer la face jusqu'à l'étape. Ce sera juste 30 bornes by night en longeant le lac Mégantic que j'aperçois de temps en temps, avec une bonne musique entre les oreilles pour me distraire agréablement.
En ce moment, j'écoute du Coldplay et du Mark Knopfler, rythme très cool pour du vélo méditatif. Et puis aussi, quelques artistes frenchies, nouvellement découverts, du Jeanne Added, comme le nom ne l'indique pas et qui chante en anglais, ainsi qu'Eddy de Pretto, un chanteur gai, proche de Stromae pour les textes, c'est très bon, j'adore.
Une demie lune m'accompagne jusqu'à la cité lacustre, tristement célèbre par son terrible accident de train de Juin 2013. Le bas de la ville est totalement refait à neuf, je ne prends donc pas le détour prévu au parcours, lorsque les rues étaient en reconstruction. J'arrive au Tim salvateur, km 328, il est 22h50 lors de mon pointage.
Je fais mon épicerie pour le souper de ce soir et le déjeuner de demain matin, qui vont être très rapprochés. Je fonce, Alphonse, jusqu'au motel Le Quiet pour m'enregistrer vers 23h. L'aubergiste m'attendait justement, il me donne les clés de la chambre 12, refaite à neuf pour l'occasion.
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Arrivée by night à Lac-Mégantic |
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Un quartier entièrement refait suite à l'accident de 2013 |
Je fais mon épicerie pour le souper de ce soir et le déjeuner de demain matin, qui vont être très rapprochés. Je fonce, Alphonse, jusqu'au motel Le Quiet pour m'enregistrer vers 23h. L'aubergiste m'attendait justement, il me donne les clés de la chambre 12, refaite à neuf pour l'occasion.
Je déballe mon stock vite fait dans la pièce puis optimise mon temps pour pouvoir me coucher rapidement. Plugging des instruments, GPS, IPhone, lampe, puis douche bien chaude et décontractante, suivi d'un souper rapide, enfin préparation des affaires pour un réveil éclair. J'entretiens aussi ma machine en regonflant le pneu arrière et en remettant de l'huile sur la chaîne. Pour 23h30, je m'allonge dans un lit bien frais. Je jette un œil sur la téloche qui diffuse un match de soccer féminin sur la coupe du monde qui se déroule en France. Cadran à 2h39 puis je me dirige tout droit dans les bras de Morphée pour presque 3 heures de sommeil réparateur.
Malheureusement, je me réveille vers 1h30 et plus capable de me rendormir. Je reste coucher à me détendre puis me lève vers 2h30. Déjeuner avec café de la machine de la chambre, wow, le luxe! Je le bois accompagné de ma roussette au miel, quelques gorgées de jus d'orange et mon déjeuner est terminé. Je compléterai en route avec le wrap au poulet. Il est 3h09 pour les premiers coups de pédale dans Lac-Mégantic totalement endormi. Je file doucement dans la nuit, l'aube ne sera pas longue à venir.
Étape 5: Lac-Mégantic - Lennoxville, 90 km, total 418 km
Je quitte la lumière orangée des lampadaires de la ville martyre, continuant mon périple dans la noirceur absolue. Aucune auto ne me dépasse, juste quelques unes en sens inverse. J'en profite pour rouler au milieu de la route, le faisceau de ma lampe éclairant la ligne à suivre dans mon champ de vision. La température du GPS, partie de 20 degrés de l'intérieur de ma chambre, ne tarde pas à chuter vers les 5 degrés, autant dire que ce n'est pas chaud. Heureusement, je suis bien habillé, il y a peu de vent, alors roule ma poule.
Sans difficulté, je dépasse Nantes, km 338, un air de France, vive les Pays de Loire. Puis c'est au tour de l'Italie d'être célébrée en passant à Milan, km 348. Je suis toujours en altitude, vers les 500 m, d'où la fraîcheur. Quelques bosses en arrivant vers l'Écosse, à Scotstown, km 365, il est 4h50. J'ai prévu d'y faire une pause complément déjeuner, avec ce qui me reste dans la sacoche car tout est fermé à cette heure matinale. Une rasade de jus d'orange, quelques bouchées de mon wrap un peu dégueu et quelques crottes de fromage scouic scouic, toujours gagnantes. Je repars bien vite car je grelotte comme une crotte. Fait plus chaud sur le vélo à pédaler, me dis-je.
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Nantes puis Milan, me voici en Europe |
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L'aube d'un jour nouveau est béni ! |
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En arrivant sur Scotstown, dans le parc du Mont Mégantic, pas dans les Highlands! |
Je remets donc en route et les raidillons pentus du secteur me remettent à la juste température. La bonne nouvelle, c'est que le jour se lève déjà, je n'aurais pas utilisé mes loupiotes bien longtemps. Ce qui confirme qu'il n'y a vraiment pas besoin d'un moyeu dynamo pour un 600, si on gère bien son timing. En effet, mon nouveau Garmin 1030, d'une autonomie de 20 heures, a parfaitement tenu le coup la première étape. Mon arrêt à l'hôtel m'a permis de recharger mes instruments à bloc.
Les montagnes russes achèvent un peu après Bury en rattrapant la 108, km 387. Encore 9 bornes faciles et me voici pour la 2ème fois à Cookshire-Eaton, km 396, bouclant le terrible tour du Mont Mégantic. Je repasse devant le Subway de la déprime d'hier après-midi. À présent, tout va beaucoup mieux, car je suis sur la route du retour. Nouvelle pause café bien chaud à l'Ultramar. il est 6h34 et c'est ouvert, yeah! Galarneau réchauffe l'atmosphère, ce qui est fort apprécié.
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Les montagnes russes se poursuivent |
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Une charmante petite église rurale salue mon passage |
Les montagnes russes achèvent un peu après Bury en rattrapant la 108, km 387. Encore 9 bornes faciles et me voici pour la 2ème fois à Cookshire-Eaton, km 396, bouclant le terrible tour du Mont Mégantic. Je repasse devant le Subway de la déprime d'hier après-midi. À présent, tout va beaucoup mieux, car je suis sur la route du retour. Nouvelle pause café bien chaud à l'Ultramar. il est 6h34 et c'est ouvert, yeah! Galarneau réchauffe l'atmosphère, ce qui est fort apprécié.
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Retour sur la 108, plein gaz vers Cookshire-Eaton |
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La fin du tour du Mont Mégantic, bye bye La Patrie |
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Un bon café me réchauffe le corps et l'âme |
Dernière ligne droite de 22 bornes sur la 108, en travaux dans la descente me menant à Lennoxville. Je passe devant l'Université Bishop où mes compagnons d'aventure doivent s'éveiller et prendre leur petit déjeuner. Pour moi, ce sera au mini Tim de la station essence, un autre café pour me garder les yeux ouverts, accompagné d'un Timatin œuf bacon sur muffin anglais. Il est 7h48 quand je pointe mon carnet de route, exactement dans les temps sur l'horaire prévu. Je ne vois personne de la gang passé sur la route du parcours officiel. Dommage, j'aurais pu accrocher un wagon pour poursuivre ensemble. Je consulte FB et le tracker de JF, malheureusement pour moi, ils ont quitté plus tôt, vers 7h30, ils sont sûrement pas loin devant.
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Dernière ligne droite sur la 108 avant le prochain checkpoint |
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Descente sur Lennox en travaux, circulation alternée |
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7h40, mes compagnons sont déjà repartis, dommage |
Je profite de l'arrêt pour me délester des couches de nuit, maintenant inutiles, le thermomètre est déjà remonté à 15 degrés. Je me mets en court, sauf les bras, puis je m'asperge de crème solaire. J'oublie de m'en mettre dans le cou, ce qui me vaudra un cou ... de soleil. Je réorganise le stock dans la sacoche, mettant à la poubelle, le sandwich du Sub d'hier, non mangé. Mon alimentation, c'est toujours un peu du n'importe quoi, après un certain nombre d'heures passées sur le vélo. Me voilà revigoré, déshabillé, huilé et bien motivé, c'est donc un nouveau départ pour l'avant dernière étape. En effet, Cowansville est dans presque 100 bornes, va falloir gérer.
Étape 6: Lennoxville - Cowansville, 98 km, total 516 km
Je re-décolle de Lennox par la bonne côte de la rue du Collège, je mouline comme un damné sur mon 26x27 parfois 26x30. Je ne vais pas me péter les quadriceps avec ces rapports de cyclotouriste. En tout cas, ça me réchauffe même si l'atmosphère est déjà tiède à cette heure encore matinale. Comme à mon habitude, je vais découper l'étape en segment pour me fixer de courts objectifs, mentalement plus accessible. C'est la technique du moine Jedi. Focus, focus!
Donc prochain stop à Magog dans 33 bornes. Après la difficile bosse qui m'a remonté de 150 mètres, j'emprunte un dédale de routes, dans de multiples directions, à gauche, à droite, ponctuées de montées et descentes, mon GPS fonctionne à plein régime. Je rattrape un petit bout de 112 proche de Rock Forest, km 434, puis la piste cyclable le long du Lac Magog, ce qui me fait arriver à la cité du même nom.
Je retrouve le Subway de la veille, km 451, il n'a pas bougé, dis donc! Le déjeuner à Lennox ayant été succinct, j'ai grand appétit et c'est bon signe. Soupe, compote, boisson fraîche et glace pilée, comme d'hab, toujours la même recette, pas mal liquide. Je ne m'attarde pas trop pour ne pas prendre de retard excessif. Je retire mes manches longues car le mercure monte à présent au dessus des 25 degrés, alors qu'il n'est que 10h30. Surtout que les difficultés ne sont pas encore terminées.
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Dédales de routes et multiples directions |
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Après la 112, la piste cyclable plus tranquille |
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Je longe le lac Magog pour arriver au village du même nom |
Je retrouve le Subway de la veille, km 451, il n'a pas bougé, dis donc! Le déjeuner à Lennox ayant été succinct, j'ai grand appétit et c'est bon signe. Soupe, compote, boisson fraîche et glace pilée, comme d'hab, toujours la même recette, pas mal liquide. Je ne m'attarde pas trop pour ne pas prendre de retard excessif. Je retire mes manches longues car le mercure monte à présent au dessus des 25 degrés, alors qu'il n'est que 10h30. Surtout que les difficultés ne sont pas encore terminées.
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Le Subway de la veille est toujours au même endroit |
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Bon timing pour un break, je cogne des clous, zzz |
Je reprends la route et j'arrive rapidement face à la redoutable côtelette de Southières. Un gars à vélo redescend la côte en sens inverse, mais à pied, le vélo à la main, son dérailleur traîne par terre, Oh My God! Je me dis que si cela m'arrivait, fini mon 600, faudrait prévoir un plan B. Je ménage donc mon matériel et prie la malchance pour qu'elle ne soit pas avec moi. Ouf, le mur est passé, un peu de répit sur le Chemin des Pères. Quelques cyclos légers me doublent sans peine, ils ne savent pas que j'ai plus de 450 bornes au compteur. La chaleur s'amplifie et le rythme des côtelettes aussi.
Au loin, dans une énième bosse, je vois un cycliste à la dégaine que je connais bien. Mais oui, c'est Gabriel. Bien heureux de retrouver un compagnon, je me fais violence pour le rejoindre. Allô Gaby! en le dépassant, je continue mon effort et le largue bien vite. J'ai même pas eu le temps d'entamer la discussion alors je l'attendrais un peu plus loin. Je suis reboosté car je ne suis plus le dernier, c'est pas grand chose mais c'est bon pour le moral. Vas-y Francky, c'est bon!
Je déboule sur Austin, ne m'arrêtant pas à son dépanneur, lieu salvateur d'un 600 de 2014. On s'était réfugié dans son frigo car la température frôlait les 40 degrés. D'après mes calculs, je devrais en finir avec les grosses côtes du parcours, la dernière étant celle de Boston Centre. Mon Garmin m'informe que j'ai largement dépassé les 5000 m de dénivelé positif.
Au croisement de la 245, km 476, je m'arrête aux tables à pique-nique à l'ombre des arbres. Je sors mon chocolat suisse Toblerone complètement fondu dans la sacoche avec cette fournaise. Quelle idée d'emporter du chocolat et de l'oublier. Heureusement que j'ai encore quelques crottes de fromage et un reste de jus, cela fera l'affaire en attendant Gaby. Au bout de quelques minutes, il ne s'est toujours pas pointé le bout du nez alors je redémarre vers la 243, fraîchement réparée. Je me fais dépasser par une miss bien dodue sur un vélo de triathlon, respect madame!
Pour me désaltérer de nouveau, je vise le dép de Knowlton, km 497, lieu de la fameuse crème glacée, endroit adopté par nombre de mes compères. N'est-ce pas Marcus qui s'y est encore arrêté pour ce 600, en état de décomposition, parait-il. Comme par magie, Gaby apparaît quelques minutes plus tard. Il va aussi se chercher le bon pop sicle surgelé accompagné d'une boisson gazeuse, on ne lésine plus sur les glucides et les calories à ce stade du brevet.
D'après mes stats, je brûle 500 calories à l'heure, alors pas de culpabilité à dévorer n'importe quoi. Enfin, me voilà avec quelqu'un avec qui je peux discuter, je sors de mes réflexions intérieures et reprends contact avec l'extérieur. Je demande des nouvelles de la gang et des événements passés, c'est fort intéressant.
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Un autre de mes dépanneurs fétiches, crème glacée à Knowlton |
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Enfin je peux jaser avec Gaby, mon Chewbacca préféré ! |
D'après mes stats, je brûle 500 calories à l'heure, alors pas de culpabilité à dévorer n'importe quoi. Enfin, me voilà avec quelqu'un avec qui je peux discuter, je sors de mes réflexions intérieures et reprends contact avec l'extérieur. Je demande des nouvelles de la gang et des événements passés, c'est fort intéressant.
Nous repartons pour les 20 dernières bornes jusqu'au checkpoint de Cowansville. Le léger vent à dominante Ouest, freine nos ardeurs. Gabriel, plus puissant que moi sur le plat, se détache à l'avant. Je galère pour trouver un endroit pour vider ma vessie, pas facile sur cette 104 passagère. Je trouve enfin de gros cailloux qui feront l'affaire pour me cacher derrière et sortir mon attirail. Enfin voilà le Tim de Cowan, km 516, il est 14h20. Chus bien content d'atteindre ce point symbolique, synonyme qu'il ne reste plus qu'une seule étape facile. Autant dire que c'est bientôt dans la poche ... de maillot cycliste!
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La 104 maganée et achalandée, le cauchemar des breveteux |
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Ouf, un tas de gros cailloux pour vider ma vessie |
Pour me sustenter, je fais la file au royaume de la bouffe jetable, je prends mon mal en patience. Au moins je suis au frais et ça me fait du bien. Gaby arrivé plus tôt, est déjà passé à table, à ingurgiter ses victuailles. Je le rejoins en avalant une bonne soupe chaude aux patates, arrosée d'un coke bien frais et d'un café bien tiède. Maintenant, le challenge va être de rester éveillé jusqu'à la fin. J'ai des souvenirs de final de 600 où je me battais pour ne pas fermer les yeux, comme en 2014 et 2015. Gaby me jase des récentes péripéties survenues lors du brevet, notamment la chute de Marc dans le fossé, heureusement sans incidence. Bien réhydraté, bien refroidi, bien sustenté, il est l'heure d'enfoncer le dernier clou pour sceller le sort de ce 600. Et non pas pour cogner des clous!
Étape 7: Cowansville - St Lambert, 89 km, total 605 km
Notre duo repart sous le cagnard par la 104 achalandée et surchauffée. Ça va être la course aux boissons fraîches en tout genre. Prochain oasis visé, le Tim de Farnham dans 23 bornes. On file sur la 104 Nord, vent semi favorable, youpi. La voie de contournement est sprintée et me voici à nouveau dans l'antre de la climatisation. Je me commande cette fois, un café glacé pour encore faire descendre la température du corps et faire baisser mon envie de dormir. L'adrénaline commence à prendre le dessus sur la fatigue, c'est bon signe. Gaby ne s'est pas arrêté, il a préféré continuer sur sa lancée vers St Césaire.
Juste 10 minutes d'arrêt et je ré-enfourche ma bécane pour effectuer les 16 prochains kms à fond les ballons, Éole me poussant dans le dos. C'est pas long que je rejoins la 112 et le village tant fréquenté des breveteux. Le vélo de Gaby est garé devant le Tim, km 555, j'hésite à stopper. Faudrait peut-être pas trop déconner, il faut avancer quand même. Mais bon, je pause encore une fois pour lui tenir compagnie et pour terminer ensemble, ce sera plus sympa. Nouveau café glacé et beigne, tant qu'à faire, je continue de faire chauffer ma carte de crédit par petites dépenses. Au final, ce sera environ 130 dollars de distribuer en épicerie diverse, à cela s'ajouteront les 120 dollars du motel pour 3 heures de sommeil.
Il nous reste 50 kms pour en finir avec ce foutu brevet, 50 bornes avant la délivrance. Il faut conclure en beauté et sans incident. Je repense justement à Gaby qui a dû abandonner son 400 à 30 kms de l'arrivée, no way for me! Nous reprenons plein sud vers le golf, faut appuyer sur les pédales dans le vent et la fournaise de la campagne montérégienne. Puis c'est Marieville, km 572, un bout de 112 jusque Richelieu, et la traversée de Chambly au galop.
Ultime pause au dépanneur, pas de Tim cette fois, plus capable. C'est le dernier arrêt, promis, juré. Je me délecte d'une crème glacée framboise chocolat et d'un Perrier bien frais. Derniers sucres aussi pour attaquer notre bout final de 22 kms.
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Retour dans la campagne montérégienne, retour dans le vent |
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Ombre chinoise pendant une halte boisson |
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Gaby est bien motivé pour sprinter sur la 112 |
Ultime pause au dépanneur, pas de Tim cette fois, plus capable. C'est le dernier arrêt, promis, juré. Je me délecte d'une crème glacée framboise chocolat et d'un Perrier bien frais. Derniers sucres aussi pour attaquer notre bout final de 22 kms.
Mon corps tient le coup parce qu'il le faut, je sens la fatigue générale m'envahir, le manque de sommeil et la déshydratation. L'organisme est poussé dans ses derniers retranchements. À la sortie de Chambly, on prend Bellerive, l'astre solaire décline enfin, c'est pas trop tôt. Nous nous levons de la selle de plus en plus souvent, le popotin demande grâce lui aussi. Vite, Grande Allée, la dernière montée de l'overpass de la 10, Lapinière puis Victoria.
Enfin, nous y voilà, le dépanneur du Coin de St Lambert km 605, il est 19h50, soit 38h50 pour ce 600, à 1h10 du temps maxi de 40h. C'est fait, nous l'avons ce fameux sésame pour PBP, j'en pleure de joie. On se congratule avec Gaby, le fidèle compagnon de mes multiples aventures. Nous célébrons en nous envoyant encore quelque chose de frais dans le gosier.
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Contrôle final au km 605, brevet accompli sans incident |
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600 réussi pour moi et Gaby, les portes du PBP 2019 nous sont ouvertes |
En apposant sa signature sur notre carnet, le commis du dép nous informe que depuis environ 2 heures, des petits groupes et des unités sont arrivés à presque chaque demie heure. D'abord, Jean, Martin et JF en 36h22. Puis, Marc, Olive C, Yvon et Mitch en 36h57. Puis encore, Guy seul en 37h29. Et enfin, Robert solo en 38h10, un peu avant nous 2 en 38h50. Pour compléter la liste des participants, il faut ajouter les 3 fusées, Jonathan, Olive J et Carl qui ont maté la distance en moins de 30h, soit 29h40, exploit réussi sans dodo planifié, il faut le dire. Il y a eu aussi malheureusement 2 abandons, Bernard à Compton km 180, et Ralph à Lac-Mégantic km 328. Ce dernier n'a pas été capable de repartir après sa courte nuit à l'hôtel. Il me signalera par la suite qu'il aurait bien voulu qu'on redémarre ensemble, too bad, old fellow ;-)
Voici le point de vue de Jean R2D2 sur ce 600:
Enfin une température de saison. Heureusement que ça tombe sur le 600Km parce qu'entre Lac-Mégantic et Lennoxville les nuits sont fraîches. C'est la première fois de l'année où on part sans manteau avec ce 13 degrés à 5h du matin.
Très bonne participation avec 16 cyclistes dont 13 de ceux-ci tentent de se qualifer au Paris-Brest-Paris. Tous n'y arriveront pas malheureusement mais pourront se reprendre dans deux semaines.
Nous sommes tous arrivés au premier contrôle (km 55) en même temps sauf Pascal qui a fait une crevaison une dizaine de km avant celui-ci. Puisque je suis plus fort que lui c'est difficile de se décider à l'aider pour une crevaison lorsque l'on sait que celà peut signifier que l'on va rouler seul pendant des heures à essayer de rattraper le groupe. C'est la loi des randonneurs, on doit se débrouiller seul quelques fois. L'arrêt à ce contrôle fut d'environ 20 minutes mais pas de trace de Pascal, pourtant réparer une crevaison ne devrait pas être si long. Le peloton l'attends un peu mais moi je préfère repartir pour rejoindre Guy et Robert qui viennent de partir. Avec mon mal de genoux et mon estomac souvent récalcitrant je préfère également rouler à mon rythme. Je les rejoins rapidement, leur parle un peu et décide de prendre le tracé officiel que je n'ai pas pris depuis plusieurs années, eux prendont la piste cyclable. Finalement la chaussée être très belle et en plus ça enlève 2km par rapport à la piste cyclable.
Je dépasse Jonathan, Carl, et Olivier J. quelques km avant la montée du mont Orford alors qu'ils se sont arrêtés pour une pause à une pâtisserie. Ils me dépasseront une quinzaine de minutes plus tard dans cette montée. De vrais machines ces trois là.
Je mange un peu à un dépanneur de Magog puis reprends la route jusqu'au second contrôle à Compton (km 181) où le trio de tête est sur leur départ. J'achète un gros pain bien frais et une salade de pommes de terre. Je mangerai la moitié des deux, il faut dire que le pain devait peser deux livres. Au moment de partir le peloton principale formé de Martin, Ralph, Olivier C., Marc, Yvon, Michel et Jean-François (j'espère ne pas en oublier). Marc me dit qu'il a accroché une roue et est tombé dans l'herbe haute mais ce n'est pas trop pire avec seulement un mal à l'épaule, c'aurait pu être pire.
Je repars et me rends au prochain contrôle de Cookshire (km 235). Pas de trace du trio. Je mange et tout à coup je les vois de l'autre côté de la rue qui reprennent la route, on se salue. Vingt minutes après le peloton arrive et je repars seul direction Notre-Dame-des-bois. Ce n'est pas un contrôle mais j'y arrête toujours. Ça coupe ce tronçon en deux et c'est bienvenue puisque cette partie et la plus côteuse de ce brevet. Le temps de manger Robert arrive suivi de Jean-François. Toute une surprise de voir Robert. Je ne l'ai pas vu de la journée et il a réussi à dépasser le peloton qui s'est arrêté à La Patrie, pas mal à 70 ans.
La température qui avait atteint les 24 degrés environ commence à baisser et à 10 kms de Lac-Mégantic, vers 21h00, c'est rendu à 13 degrés. Pas le choix de mettre une petite laine même s'il ne reste que quelques km. Ce n'est pas le temps de se refroidir avant la nuit qui s'annonce fraîche.
Pas de trace du trio à Lac-Mégantic mais quelques minutes après être débarqué de mon vélo je vois Jacob Clément qui m'annonce que le peloton vient d'arriver et mange au Mac-Donald. Je les rejoins et commande un trio avec deux Big Mac. L'estomac va bien et mes genoux ne me font pas trop souffrir tant que je ne force pas trop. Bonne nouvelle!
On s'habille chaudement pour la traversée de 90Km entre Lac-Mégantic et Lennoxville. Jean-François décide de ne pas mettre ses pantalons et le regrettera. Martin lui pensait avoir amené ses pantalons mais ne les trouve pas. La température ira en diminuant et atteindra 5 degrés environ. Avec mon lycra et mon manteau je suis confortable sur le plat et dans les montées mais les descentes sont un peut frisquets mais ça m'aide à me tenir éveillé avec près de 20 heures de vélo et 400Km dans le corps. On arrive au contrôle de Lennoxville à 2h00 . On se restaure rapidement et se rend aux résidences de Lennoxville prendre un bonne douche chaude et quelques heures de sommeil pour se lever à l'ouverture du buffet à 7h00. Je mets ma montre pour qu'elle sonne à 6h30 mais elle ne sonnera jamais. Heureusement qu'un des cyclistes m'a réveillé en faisant du bruit en descendant l'escalier à 6h58.
Au brunch j'y vois plusieurs des guerriers mais j'apprends que Bernard Croteau a abandonné à Compton et pas de trace de Ralph qui, je l'apprendrai le lendemain, a abandonné à Lac-Mégantic.
On repart tous pas mal en même temps mais Gabriel a décidé de prendre une douche avant de partir et le duo Guy et Robert ne sont pas près à partir. On reverra Guy à Austin Km 380 où nous avons pris une pause et il repartira avec nous mais décidera d'attendre Robert une vingtaine de km plus loin au dépanneur fusée.
Marc a de la difficulté à suivre. Olivier, Yvon, Michel et Jean-François s'éloignent à l'avant. Je me mets devant lui pour le tirer à son allure et rattrapons Jean-François qui s'accroche à nous. Marc a besoin de repos alors on s'arrête à une crèmerie à Lac-Brome (km 496). Il est 11h30 environ et il fait déjà 25 degrés alors la crème glacée fait du bien.
On se rend à Cowansville (km 520) où l'on rejoint le reste du peloton. Bizarement Marc décide de repartir avec eux une quinzaine de minutes plus tard. La crème glacée semble avoir fait des miracles.
Nous repartons donc Martin, J-f et moi une bonne dizaine de minutes après eux et bien reposés. En passant à Farnam (km 535) nous appercevons leurs vélos au Tim Hortons mais n'étant pas trop fatigués après ce petit 25 km on décide de continuer notre route. Même à St-Césaire nous ne nous arrêterons pas. Personnellement j'aurais fait une pause ici parce que la chaleur commencait vraiment à m'affecter. De plus le tendon de mon talon droit me faisait souffrir depuis une vingtaine de km et deux de mes orteils me demandaient grâce. J'ai du demander un arrêt de quelques minutes à 15 km de l'arrivée sur le bord d'une route assez passante et sans accôtement. J'aurais pu endurer la douleur mais la chaleur de près de 30 degrés m'enlevait toute énergie, je n'étais plus capable de les suivre. À mon arrivée chez moi je pesais 9 livres de moins qu'au départ. J'étais donc déhydraté malgré qu'il me semblait avoir bu constamment. J'espère qu'il ne fera pas aussi chaud au PBP. J'ai donc peiné pour me rendre à l'arrivée. Rarement un 15 km m'a semblé aussi long.
Voici le point de vue de Jonathan SkyWalker sur ce 600:
Qualification confirmée pour PBP et j'en suis très heureux!
Le brevet de 600km s'est très bien déroulé, malgré un départ un peu laborieux! N'ayant pas assez d'essence dans l'auto, j'ai dû faire un arrêt à la pompe. Je suis donc arrivé juste à temps pour la photo. Alors que vous partiez tous, je me suis dit que rien ne servait de courir et qu'il fallait mieux partir à point. J'ai donc pris le temps de vérifier que je n'oubliais pas les clés dans la voiture, que tout était en ordre, et hop... je suis parti à la chasse du peloton!
Peloton rattrapé, brin de jasette et puis je suis reparti à la chasse de Carl, que je n'ai rejoint qu'à Saint-Césaire. Arrêt éclair, puis on a frappé la route vers le contrôle #2. Quelque part entre Waterloo et Orford, Carl a senti le besoin de doser son taux de sucre. Quelle coïncidence, nous nous trouvions tout juste devant "Les Beignes Dora" un endroit où j'ai souvent voulu m'arrêter! L'étalage était rempli de bonnes choses! J'ai misé sur un beigne érable et bacon, un délice! Olivier J nous a rejoints et a opté pour la brioche. Ce souvenir de sa France natale lui a donné des ailes jusqu'à Compton!
Un peu de difficulté pour moi dans les bosses jusqu'à Compton. J'ai été à mon rythme, laissant Carl et Olivier partir devant. Je les ai rejoints à Compton, où se fut l'heure de réappliquer la crème solaire. Jean nous a rejoints, alors que l'on s'apprêtait à repartir.
J'ai encore laissé filer mes partenaires entre Compton et Cookshire, pour les rejoindre encore une fois au contrôle. Départ regroupé et on a roulé ensemble jusqu'à La Patrie. Je les ai regardés prendre les devants à N-D des Bois. Je les ai rejoints après Woburn, je les ai regardé partir une autre fois... et on s'est rejoint à Lac-Mégantic.
Trio poulet croustillant, soupe au légumes et coca-cola au Tim Horton's et on est reparti.
Le plus gros du travail derrière nous, je me sentais en confiance pour attaquer les dernières difficultés. On a roulé en groupe à partir de là et jusqu'à la fin. J'ai finalement trouvé le bon braquet pour suivre mes collègues dans les côtes, et j'étais même d'attaque à rouler devant, particulièrement après Magog.
Un chien nous a couru après dans le coin de Scotstown. Son maître la rappelé à l'ordre, mais il est venu bien près de mordre mon mollet. Une voiture nous suivait en plus, alors s'en est fallu de peu pour que pitou passe sous les roues.
Un autre genre de pitou nous à causé du tord dans le bout de Bolton. Olivier venait de prendre une crevaison et on s'est arrêté devant une maison (celle où il y a des voitures antiques de garées sur le gazon). Il était à peine 5h du matin. On regardait Olivier changer sa chambre à air, alors qu'un homme émerge de nulle part armé d'un bâton de golf.
-
-"Fucking idiots would you fucking shut up,
people are trying to sleep here fuck. It's private property here..."
-"Désolé monsieur".
-"Fucking fuck fuck" (dit-il en retournant chez lui).
Bref. On a continué.
À Cowansville, on a réalisé qu'on était dans les temps pour finir sous les 30h. Les troupes se sont motivées, et on a roulé au-dessus de 30km/h jusqu'à Saint-Lambert.
Objectif atteint: 29h40m
Il faut souligner le double défi auquel Carl a dû faire face durant ce brevet, en ayant à gérer son diabète. Une charge mentale supplémentaire pour lui. Franchement bravo!
Épilogue:
Que dire de plus sur ce brevet? Pour l'heure, je suis complètement lessivé, on dirait qu'un camion 36 roues m'est passé dessus! Non, je déconne, Bernard! Je salue Gaby puis rentre tranquillement à mon condo. Le prochain rendez-vous officiel est fixé au dimanche 18 août, départ 18h à Rambouillet. Ce sera le début d'une nouvelle aventure, certainement plus que mémorable, j'ai bien hâte d'y être et de vous raconter les péripéties.
J'informe mes followers FB que ma mission est accomplie. J'appelle ma princesse Leia adorée pour lui communiquer ma joie et ma fatigue. Douche et relaxation puis dodo, je l'ai bien mérité. Me voilà téléporté au plus profond d'un sommeil intergalactique.
Que la paix soit avec moi !!!
Fin de l'épisode IV du PBP Wars.
Chant victorieux des Ewoks ou Musique grandiloquente du final, à vous de choisir !
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Mon plan de match du 600:
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Ma feuille de route pour ce 600 |
Félicitations Pascal ! Bravo !
RépondreSupprimerBienvenue dans le monde des randonneurs qui savent rouler solo.
Que le mental soit avec toi.
C'est avec de telles aventures que l'on se forge des tripes et que le mental prends du relief sous le joug de la volonté.
Il en faut du courage pour rouler en solitaire sur une aussi grande distance et à fortiori lorsqu'on en connait les difficultés.
Ce BRM est bien plus difficile que la moitié de Paris Brest Paris. Les côtes de Loudéac et le mont d'Arrée sont rien par rapport aux coups de culs de ce 600.
Le 39 x 23 est passé sur PBP comme plus grand développement, alors que le 34 x 25 a été utilisé sur ce 600 et plus d'une fois.
C'est une belle victoire mentale, un joli point d'appui pour aller chercher et vaincre d'autres difficultés et progresser.
Je te souhaite un excellent Paris Brest Paris, sur les belles routes bretonnantes du pays de Paul de Vivie. En espérant pouvoir te saluer parmi les moutons qui s'échapperont de la Bergerie Nationale dès le 18 août. J'emporte avec moi une chambre à air en plus, sait on jamais !
Merci beaucoup pour ton comm bien sympa.
SupprimerBien hâte de retourner au PBP cette année, ce sera vraiment la fête du vélo, rien à voir avec les brevets de moine au Québec et même au Canada.
Je te souhaite également que la force soit avec toi!
Au PBP, ne fait pas le fou, comme en 2015 ... tu as une revanche à prendre.
Amicalement