samedi 12 mai 2018

Un petit 300 ensoleillé entre amis

C'est le temps du 3ème brevet planifié dans mon plan de match 2018, la 3ème marche de mon entrainement pour atteindre l'objectif du 1000 de fin juin. Le corps et le mental doivent passer par ces étapes progressives de monter en puissance, afin de bâtir cette confiance en soi, si souvent remise en question dans les épreuves d'endurance communément appelées rides de mongols. 

Durant la semaine précédant ce 300, ce fut d'abord le moment de récupération physique suite au brevet de 200. Puis il y eut l'étude de la météo qui s'affichait fort agréable pour samedi. Enfin je regardai la liste des inscrits sur le site du CVRM, pour connaitre la probable composition des effectifs. Comme prévu, il y avait peu de noms exotiques ou inconnus à notre gang de breveteux du club. Je retrouvai les Yvon C., Marc B., Ralph L., Olivier C., René D., Michel L., Pascal P. (c'est moé!) et un abonné plus récent mais déjà bien aguerri, le surprenant Jonathan A. Somme toute, ce devrait être une formalité, juste un petit 300 entre amis, sans "e", puisque pas de féminine sur ce coup-ci. 

Le jour J arrive bien vite, nous voilà samedi 12 mai. Le cadran griche à 4h, la station de radio étant mal réglée suite à une panne de courant. Heureusement mon iPhone embarque pour sonner le rappel, on n'est jamais trop prudent. Routine matinale de départ de brevet, douche, déjeuner, préparation des liquides et solides, crèmes diverses, vêtements d'appoint, enfin toute le kit. Pour 5h30, je pédale dans la fraicheur du jour naissant, au soleil levant, tout est paisible autour de moi. Je suis habillé en long de la tête aux pieds car la température est frisquette, tout juste au dessus du point de congélation, brrrr! J'arrive sur le parking de la voie maritime, seul Jean est là, dans son auto, pas de vélo pour lui aujourd'hui. C'est la fête des mères au Québec, il a des obligations familiales. Le président va juste distribuer des bouts de carton de l'Audax Parisien, faire vibrer son kodak puis nous lâcher dans la nature. 

A l'aube du départ de la VM, tout est paisible

Effervescence avant le coup de pistolet

Les autres se présentent à tour de rôle. D'abord Jonathan, le jeunot de la bande, que je soupçonne d'être grano-écolo avec son vélo bien équipé cyclo, selle Brooks, gros pneus Continental Sport Contact de 35 (et non 32 comme je le pensais !), garde-boues anodisés, grand porte-bagage avant avec sac en jean, équipement vestimentaire pas voyant pour un sou, un petit gars de la vieille école, comme je les aime. Il est tout de même venu en auto, chus un peu déçu. Il ne semble pas réveillé, emmitouflé dans sa parka genre sleeping bag, à bouloter son gruau aux céréales avec certainement des petits fruits séchés dedans. Puis voici les piliers du club, Marc, Ralph, Yvon venu à vélo de sa campagne, Gilles C. l'invité de dernière minute, tous ces cyclos qu'on ne présente plus. Et puis, wow, avec 15 minutes d'avance, notre Gaby la gaffe. Que s'est-il passé ce matin, est-il tombé du lit ? Non, me raconte-t-il mais tu pourras écrire dans ton récit que j'ai bousillé la fixation de mon Garmin 1030 en mettant mon titane Guru dans l'auto. C'est donc ici mentionné, mon ami. Il aura cependant besoin de quelques élastiques pour fixer son précieux GPS sur sa monture détruite. 

Jean, distributeur de cartes et Jonathan, mangeur de gruau

La bête de Jonathan, un Opus Legato

Notre Gaby est à l`heure, c'est quoi la gaffe du jour ?

Le Garmin 1030, un bijou de technologie !

3 pré-inscrits manquent à l'appel pour diverses raisons. Michel L. s'est brisé la clavicule cette semaine, bon rétablissement mon Mitch, reviens-nous en forme. René D., l'ami de Rimouski a eu un empêchement, il est pardonné. Enfin, Olivier C. n'a pas de mot d'excuse, panne d'oreiller certainement, il n'a pas du mettre son iPhone en mode backup. L'heure fatidique approche, tous les présents sortent leur plus beau sourire pour se faire shooter par notre photographe Jean. Nous sommes 7 cyclos, prêts à s'ébranler pour notre balade de 300 bornes, il est 6h03. 

Nos 7 breveteux du 300: Yvon, Pascal, Jonathan, Gilles, Marc. Gabriel, Ralph

1ère étape: St Lambert-St Césaire, 54 km. 

Km 0, Gabriel s'élance le premier, ce n'est pas Fred aujourd'hui car celui-ci est encore en voyage, au Mexique cette fois. Au bout de 300 mètres, notre Lagaffe continue tout droit, dans la mauvaise direction, mais où va-t-il, ça commence fort. Jonathan, Yvon, Ralph et moi prenons les devants, Marc fait rapidement demi-tour, il a oublié de prendre son carnet de route, ça commence fort aussi. Gilles termine de se préparer, il part le dernier. Toujours la même sortie de banlieue par Victoria, Lapinière, boulevard du Quartier 10-30 où les constructions envahissent le paysage. Au km 11, à droite sur Grande Allée, nous voici dans le monde sauvage. 

Le vent est quasiment nul ce matin, ce n'est pas très dur de progresser, il se lèvera un peu en journée, tournoyant selon les endroits traversés. Je laisse mes 3 partenaires mener l'allure, une bonne musique entre les oreilles, roule ma poule. Km 22, on franchit la route d'accès à la 10, petit faux plat. Yvon et Jonathan se détachent inexorablement, je les laisse partir, pas envie de m'émousser d'entrée de jeu. D'autant que Ralph a aussi lâché depuis peu, alors je l'attends. Mon GPS perd la boule par moment, il recommence à me détecter hors parcours à cause d'un signal faible. Je ne comprends pas pourquoi il fait ça et cela m'irrite. Commencerait-il à me lâcher, ce vieux compagnon, complice de mes glorieuses batailles à vélo. À Richelieu, km 31, notre duo se reforme et nous jasons mi-français, mi-anglais, enfin 5% anglais, I'm not so fluent in english. Le groupe des 3 retardataires, Gaby, Marc et Gilles, nous rattrape par l'arrière, nous sommes 5 à présent à la poursuite des 2 échappés. 

Marieville km 37, ça papote de plus belle dans les rangs, l'ambiance est décontractée. Le golf de St Césaire est dépassé, on arrive sans tarder au 1er contrôle, km 54, 26 de moyenne, il est 8h07. Nos 2 compères sont là. Punch, banane, pipi, photos, chacun fait son petit cinéma. J'arrête le parcours en cours sur mon Garmin et charge l'étape suivante, c'est ainsi que je fonctionne pour les longs brevets. C'est psychologiquement moins stressant de voir la distance jusqu'au prochain check point, soit 61 km, plutôt que la distance totale restante, soit 257 km. Faut juste avoir découper le parcours en segment au préalable, off course. Tout le monde est prêt, alors en selle pour un nouveau départ. 

Ambiance de check point, on mange, on se mouche, on pète !

Mon baudrier du PBP, joli et pratique

Attitudes de mongols euphoriques !

2ème étape: St Césaire-Lac Brôme, 61 km, total 115 km. 

J'enfourche mon bécyk le premier, bientôt suivi par la horde au complet. Faut bien dire horde et non pas harde, car la harde, c'est pour les animaux, pas des cyclos. Je sais, c'est hard à comprendre, surtout lorsque la horde est en ordre. Jonathan décide de prendre la poudre d'escampette sur la piste cyclable longeant la 112. On se rassemble à 6 derrière, 2 de front, ça continue de papoter gaiement en roulant à un bon tempo. Ce sont les joies des brevets en groupe, cohésion et discussion, c'est tout bon. Les bornes défilent sous nos roues sur cette voie tranquille et bien asphaltée. Ce n'est pas l'itinéraire officiel du 300 mais la plupart des habitués passe par là, faudrait peut-être que Jean change le parcours. Gilles, qui d'habitude roule seul et emprunte la route alternative, apprécie cette variante. Km 65, voici St Paul d'Abbotsford, km 70, c'est le camping de l'Estrival. 

Je n'oublie pas de consommer mes portions de cake énergétique, faut bien continuer d'alimenter la machine, tel le charbon pour une locomotive. Au km 75, on rejoint Granby par la rue Simmonds. Encore 5 kms et nous atteignons le vélogare où nous avons décidé de nous dévêtir car ça commence à se réchauffer. Séance déshabillage, chacun sort et range ses beaux maillots. PBP 2015 pour Marc et moi, LEL 2017 pour Ralph, je suis fier d'appartenir à ce cercle fermé des randonneurs de longue distance. 

Vélo, hippo, cyclos à Granby

Le fameux vélogare, bel endroit pour une halte
 
Ralph pause fièrement avec son beau chandail du LEL 2017

Gilles est retourné sur la 112 sans faire de pause. Avec Jonathan, il joue les éclaireurs, nous ne reverrons plus monsieur Coutu de la journée, bonne route à lui. Plus à l'aise dans nos mouvements, notre gruppetto de 5 reprend la direction d'un circuit plus valloné. Nous en terminons avec la piste cyclable du lac, un petit bout sur la 112 et hop, tout à droite dans la bosse de Saxby, km 87. Nous perdons Gaby dès que la route s'élève, maudit Newton. On dépasse Bromont, il y a encore de la neige sur les pistes de ski, la station était encore ouverte il y a 2 semaines, l'hiver fut très tardif cette année. Yvon s'arrête pour un strip-tease au bord de la chaussée, il a encore trop chaud avec ces grimpettes. Nous continuons avec Ralph et Marc, à droite sur le chemin Brôme, km 100. Dans les côtelettes répétées, chacun monte à son rythme. Mes 2 compères passent devant, Yvon me dépasse bientôt, me voilà avant dernier, Gaby fermant la marche. 

Le 2ème contrôle n'est plus très loin, on se reverra sous peu. Km 110, à gauche sur la 104 pour boucler les 5 dernières bornes. Km 115, il est 11h09 pour la signature, l'IGA du Lac Brôme est atteint. Un peu d'épicerie, chacun fait ses provisions. Pour moi, ce sera salade de pâtes, raisin, fromage en dés, pita, pâté et jus de légumes, menoum menoum. Gilles est déjà reparti, Jonathan nous attend, comme son nom l'indique, Gaby se pointe le bout du nez. 20 minutes de pause autorisée, discussion en mangeant, clichés, nous apprécions ces moments de répit. 

Arrivée remarquée de Gaby à l'IGA de LB

Fromage, raisin, pâté, pita, pâtes, faut réalimenter la machine

Moment de répit bien apprécié

3ème étape: Lac Brome-Sutton, 63 km, total 178 km. 

C'est reparti pour un groupe de 5, Gilles est devant pour la postérité, Gaby est resté derrière, occupé pour une escale sanitaire. Notre étape de 63 km effectue le tour du mont Sutton avec quelques raidillons notables dont la Scenic. Au km 120, Yvon a la bonne idée de faire un flat, Jonathan ... l'attend pour réparer. Ralph, Marc et moi continuons notre chemin de croix vers Bolton pass. Je me fais assez vite distancer par mes 2 acolytes, ils roulent trop fort pour moi, je suis en pleine digestion, j'ai du mal à hausser le rythme. Je roule donc sagement pour ne pas me mettre dans le rouge, y a encore de la difficulté à venir. Je navigue solo sur cette 243 toujours aussi défoncée, à sauter d'une craque à l'autre, quand vont-ils songer à la refaire celle-là ? 

Je me mets dans ma bulle et les kms défilent. Km 130, voici le dépanneur fusée, un petit vent de sud-ouest me freine un tantinet. Je n'arrête pas à Mansonville au km 145 comme j'en ai l'habitude. Je me retrouve en situation de chasse patate, 3 devant, 3 derrière, avec l'envie de rejoindre ceux devant et la crainte de se faire rattraper par ceux derrière. Je me traîne dans la vallée de la Missisquoi, mis c'ist quoi mon problème ? Je redoute un manque d'énergie, je n'ai pas du assez manger à Lac Brôme, il faut que je m'alimente avant le plat de résistance de la journée. Km 162, chemin Glen, j'attaque la Scenic au ralenti, déjà sur le plateau de 28 dents, dés le bas. Tout compte fait, je grimpe doucement mais sûrement, je ne me fais pas aussi mal que prévu. J'atteins le sommet et bascule dans l'enivrante descente vers Abercorn, km 169. Il me reste 9 petits kms pour rallier Sutton, un souffle d'air m'emmène gentiment jusqu'au 2ème IGA du parcours, km 178. 

Personne ne m'a rattrapé, yes, je n'étais pas si nase que ça après tout. Ralph et Marc sont installés à une table à s'étaler de la crème solaire. Je file puncher pour 14h28, j'achète quelques denrées bienfaitrices, sandwich au jambon, bouchées de fromage, amandes, pita, une délicieuse crème brûlée, le tout arrosé d'un Pepsi, faut bien redonner du peps à mes fibres musculaires. Je branche mon GPS sur la batterie auxiliaire car lui aussi est en manque d'énergie. Pendant ce temps, Yvon, Gaby et Jonathan réapparaissent dans le portrait, chacun solo. C'est à leur tour de venir grossir la tablée. Bon, c'est bien joli tout ça mais on a encore 132 kms à abattre dont 87 jusque la prochaine étape. 

4ème étape: Sutton-St Césaire, 87 km, total 265 km. 

C'est un groupe de 4 qui remet en route, Yvon, Marc, Ralph et moi. Gaby et Jonathan trainent encore aux abords de la supérette. A la sortie de Sutton, Jean nous a concocté un petit changement à l'itinéraire, il nous offre un bon casse-patte pour nous permettre de bien digérer ce que nous venons d'ingurgiter. Mes 3 compagnons en profitent encore pour s'échapper, je me retrouve à nouveau en loup solitaire à remonter la 215 nord. Km 192, à gauche sur la 104, route assez passagère, ma foi. Heureusement qu'il y a un bon accotement, j'en termine avec le relief du jour, toujours ça de fait. Km 205, je dépasse Cowansville, je me suis fixé une pause intermédiaire à l'Ultramar de Dunham. Je sais que les 3 devant vont aussi s'y arrêter car c'est devenu un contrôle secret dans notre 300, comme il y en a au PBP. C'est l'endroit où on se délecte de crèmes glacées, car bien souvent on se retrouve pas mal déshydraté à cette heure de la journée. Cerise sur le gâteau, la 202 a été rebitumée et c'est un vrai plaisir de rouler sur ce lisse tapis. 

Comme prévu au km 212, je rejoins le trio M-Y-R en pleine dégustation. Je m'engouffre à mon tour dans le dépanneur à la recherche de nourriture, chus encore affamé. Pas de popsicle mais un sandwich à l'œuf, Pepsi et Perrier pour remplir le Camelbak. Gaby arrive à son tour, il mange vite fait et repart avec la triplette de cette belle ville de Dunham. Je reste quelques minutes de plus, le temps de texter mes laborieuses aventures à ma chérie puis de refaire les niveaux de liquide. Tant pis pour moi, je devrais encore faire les 50 prochains kilomètres seul, faudra être fort mentalement surtout quand on se sent faible et abandonné par le monde entier. 

Contrôle secret du 300, l'Ultramar de Dunham

Allô, à l'eau: assoiffés, asséchés, déshydratés ...

Alors je me remets dans ma bulle, j'en ai vu d'autres, et des bien pires. Surtout qu'il fait encore jour, qu'il fait beau et bon, que le vent est faible quoique contraire. Par moment, je ne comprends plus rien avec le sens des courants d'air, ils semblent tournoyer joyeusement au gré des secteurs traversés. Alors prenons le comme il se présente, pas d'autres choix, anyway. Encore la 202 jusque Stanbridge East parmi les arbres fruitiers et les vignobles, oui oui, il y en a au Québec. Km 224, remontée vers le nord, encore 40 bornes que je divise en 2 segments égaux pour garder le moral. C'est dans ces moments de grande solitude que tu te demandes ce que tu fais ici. Il serait si facile de céder à la tentation de tout planter là. Je remets même en question mon prochain 400, mon 1000, voir même mon PBP de 2019. Mais l'instant est fugace et ma motivation reprend vite le dessus, c'est cela, la force du mental ! 

J'achève les 20 km jusque Farnham, pause santé et collation, je finis mon sandwich aux oeufs. Je m'étire le dos et les omoplates, les heures s'accumulent dans la même position, alors faut soulager les parties douloureuses. Je repars plein de jus, dernier stretch de 20 bornes jusque St Césaire, synonyme de délivrance. Je sais qu'après, c'est du gâteau. J'accélère un peu, histoire d'arriver de jour au Subway de la 112, km 265. 

Je gare mon vélo peu après 19h, une bonne heure avant le coucher du soleil. Mes 4 comparses sont attablés depuis un moment. Gaby dit à la blague, qu'ils ne servent pas les français icitte, cet accueil fait toujours plaisir. Une famille de gros mangeurs me passe juste devant, fait chier. À 30 secondes près, je dois attendre 8 minutes car les 12 pouces familiaux sont bien garnis, merci ! Enfin je suis servi et me fait pointer à 19h12. Je me dépêche d'avaler ma soupe, mon sandwich steak-fromage et de remplir mon Camelbak de Pepsi bien frais, quelle bonne idée j'ai là. En effet, avec la pression des bulles, cela va dégouliner par la suite, de tout bord, tout côté, pour asperger vélo, vêtements et instruments d'une bonne dose de sucre bien collant, bravo champion. Jonathan arrive sur ces entrefaites, il remplit aussi sa gourde à la fontaine du Sub. 

5ème étape: St Césaire-St Lambert, 45 km, total 310 km.

J'ai juste le temps d'installer ma lumière, remettre mon habit fluo du PBP et de sauter dans les roues du quatuor G-R-Y-M. Jonathan n'a pas attendu cette fois, il a filé à l'anglaise. Alors que la lumière du jour s'affaiblit doucement, nous progressons par relais sur la tristement célèbre 112, maintes fois empruntée en fin de brevet. Notre club des 5 fonce dans le crépuscule, toutes lumières allumées. J'en profite pour faire un cliché afin d'immortaliser cet instant magique. Km 284, Richelieu est en point de mire, Jonathan aussi. Je prends un relais bien appuyé pour le rejoindre, c'est fait, nous rentrerons à 6. 

Le club des 5 au crépuscule sur la 112

Chambly est atteint au km 288, nous décidons de rallier l'arrivée par la piste cyclable de la forêt. On flingue à 30 de moyenne sur ces petites routes désertées des touristes à cette heure de la journée, il est environ 20h30. Les jambes répondent à la perfection, sûrement l'adrénaline du retour. Les idées noires de tout à l'heure sont bien loin désormais, chaque tour de manivelles nous rapproche du but. Km 302, nous délaissons notre chemin pastoral pour remonter sur Gaëtan Boucher. Quelques lumières, quelques sprints sur Lapinière puis Victoria synonyme de victoire, nous voilà rendus à destination au Dépanneur du Coin, km 310. 

Installation des lumières pour certains à Richelieu

Les boys se congratulent, tout le monde se fait inscrire 21h15 sur son bout de carton, sauf pour moi. Le gars du dép, tanné de mettre la même heure à tous, décide d'écrire 21h14 pour rigoler ... et faire chier les autres. Faut croire qu'on sert très bien les français icitte. La journée de travail a été bouclée en 15h15. Yvon s'en retourne à St Jean à vélo, encore 35 bornes by night pour ce courageux. Au total, ça lui fera presque un brevet de 400 km. Les autres rapatrient le stationnement pour récupérer leur auto. Quant à moi, je retourne à mon chez moi, distant de 3 km. 

Un petit 300 entre amis, 6 + 1 arrivé depuis 1h30  

Mon Garmin ne veut plus rien savoir du parcours, la batterie est nase, j'ai juste pu sauvegarder ma ride du jour. La 3ème marche de ma progression est atteinte, prochain défi, le 400 dans 2 semaines. Je vais avoir le temps d'étudier mon épisode du passage à vide en révisant peut-être ma gestion de l'alimentation. J'ai aussi ressenti une petite douleur au genou gauche, rien de bien terrible et pas pénalisant mais sensible tout de même. Enfin, j'ai eu des soucis avec mon GPS qui a perdu le signal en début de parcours alors qu'il n'y avait aucun barrage nuageux. Peut-être que lui aussi, il subit l'effet pervers du temps et ressent des signes de fatigue. Lui au moins, je pourrais le changer. Mais pas moi. Je devrais faire avec le seul corps que je possède !!!

Mon autre kit vert Apogée, le prochain sera rouge !

Thats`s all folks. 
À bientôt, pour de nouvelles aventures. 
Musique ...

Mon 300 sur Strava

samedi 5 mai 2018

200 bornes avec un vent à écorner des breveteux !

Deuxième brevet de l'année, deuxième étage de la fusée des 1000 km, toujours motivé, tant que le corps le veut bien, tout va bien. Le sujet de la semaine a encore été la météo. Une grosse tempête venteuse est prévue à partir de vendredi soir avec des rafales à plus de 50 km-h, un remake du premier 200 de l'an passé, somme toute. On a survécu à 2017, ça devrait aussi le faire cette fois-ci. Pas mal de monde et notamment de PBPistes figurent sur la liste des participants affichés sur le site du CVRM, c'est super, il devrait y avoir du papotage et de l'action. L'athlète passionnée Jessica Belisle s'est même inscrite, toute une visite, je m'en réjouis d'avance. Hélas, comme il y a un an au Festival du Vélo Rural en Mauricie, elle fait faux bond au dernier moment et préfère aller rouler un Trois-Rivières-Québec, wind in the back all ride long, à chacun ses priorités. 

Nous voilà donc au samedi matin, je me réveille à 5h dans mon condo de St Lambert. J'émerge tranquillement avec Babette, la chatte de Marielle, partie avec ses sœurs déménager sa mère à La Pocatière. C'est pourquoi j'ai la garde de son animal à la fourrure écaille de tortue. Douche, déjeuner, derniers préparatifs, je pars pour un tour de manivelles afin de rejoindre le parking de la VM, un petit tour de chauffe ne fait jamais de mal. La tempête a effectivement sévi dans la nuit, laissant quelques traces sous forme de branches au sol et d'arbres déracinés, ce fut court mais violent. Il reste cependant aujourd'hui un bon courant d'air qui va nous accompagner toute la journée, ça va mettre de l'animation au sein du peloton. Ambiance fébrile de départ, certains s'équipent encore et ne savent pas trop comment s'habiller. Il fait frette à matin mais ça va chauffer cet après-midi. Moralité, il faut emporter des couches de vêtements qu'il faudra retirer et stocker quand la chaleur sera venue, d'où l'installation de ma sacoche sur rack Arkel, ce qui s'avèrera une sage décision. 

Voici la revue des troupes pour ce 200. En tout seigneur, tout honneur, Fred P. est de retour de plusieurs voyages, il accuse un léger surpoids, un peu comme chacun de nous, soit dit en passant. C'est le début de saison, le surplus de graisse devrait fondre sur la route au fil des kilomètres. Marc B. et son ami Romain C. sont venus faire un tour, à vélo cette fois, Marc a un souper à souère, il ne prévoit pas d'effectuer le 200 au complet mais shortcutter pour un petit 100. Nathaniel W. est présent sur la ligne de départ mais il estime qu'il n'a pas assez de kms dans les jambes, il composera suivant son état de forme. D'autres sont au contraire bien entraînés, j'en ai eu la preuve au Pop de la semaine passée. Ce sont Yvon C. arrivant directement de St Jean sur Richelieu, rien que 30 bornes d'échauffement, France C. originaire du même endroit, il me semble, Stéphane P. bien affûté lui aussi. 

Romain, Marc et Fred en surpoids

Yvon venu de St Jean et France

Stéphane, spécialiste en 200

Il y a bien entendu les gros rouleurs du club, Ralph L. venu de St Lazare, Bernard C., Gilles C. qui s'est décidé au dernier moment et Michel L., la recrue 2017, à l'aise dans les brevets comme un poisson dans l'eau. Il y a aussi de nouvelles têtes, comme Sebastian K., un allemand d'origine, depuis 14 ans au Québec, ayant déjà parcouru 200 kms, c'est la première fois en formule brevet. Également Pierre M., venu de Gatineau, qui a envie de découvrir les routes de notre belle Montérégie. N'oublions pas Jean R. le président et son chum Martin D. Enfin, voilà 2 retardataires qui arrivent 3 minutes avant le coup de pistolet. C'est Carl Fréchette que je surnomme amicalement frèche d'argent, un jeune gars bien en forme, qui fait exploser les moyennes. And last but not least, notre Gaston Lagaffe du club, l'intrépide Gabriel A. ayant encore eu quelques soucis avec la circulation ce matin, il arrive donc à la bourre. Ah mon Gaby, tu devrais prévoir d'arriver à 6h au lieu de 7h, tu serais peut-être à l'heure. 

Michel L. dit Mitch

Jean le distributeur de cartes

Fred, Marc, Pascal, Nathaniel, Gilles, Ralph, Sebastian, Stéphane, Bernard, Michel, Yvon, France, Pierre, Jean, Martin - où sont Carl et Gaby ?

1ère étape: St Lambert-St Cyprien, 43 km. 

9h pétantes, on roule à St Lambert pour ce premier brevet de 200 de 2018, peloton de 18 unités. Les deux bolides que sont Fred et Carl ont déjà pris les devants, il va y avoir de la bagarre en tête, nous ne les reverrons que sur la boucle de la Covey Hill. Pour les autres, ça discute par petits groupes, on commence à s'échauffer en douceur, arrêt-départ au gré des lumières. Je conseille à Sebastian, néophyte du brevet, de rester dans les roues pour profiter du drafting et ainsi de ne pas trop bouffer de vent en début de parcours, ce seront toujours des forces économisées pour la suite. Je jase avec Marc au sujet du brevet des 1000 bornes du 30 juin, on révise l'aspect hébergement du côté de Trois-Rivières et de Bécancour. À propos d'hôtel, il me confirme qu'il a déjà réservé le fameux hôtel de Loudéac pour le PBP 2019, visité avec succès en 2015. OMG, il ne sera pas en retard. Bernard et Yvon semblent aussi intéressés à faire ce 1000, surnommé Coureurs des Bois, affaire à suivre donc. 

Km 10, on attaque Taschereau, le vent d'ouest bien présent commence son travail de sape, on se regroupe par peloton pour conjuguer nos énergies. Traversée de Candiac, Marc et Yvon continuent leur jasette tout en menant la danse. Km 23, virage à gauche, vent arrière pour 2 petits kms, chacun profite du répit accordé. Sebastian semble à l'aise, faut dire qu'il a de bons jambonneaux, il doit y avoir de la puissance là-dedans. A St Philippe, à tribord toute sur la 217, c'est tout droit jusqu'au premier contrôle, distant de 18 km. Seul petit hic, le vent n'est pas notre allié. Nous récupérons Michel Gervais non loin de son village de St Jacques le Mineur, il va encore nous accompagner pour un bout, juste 150 km, comme la semaine passée au brevet Populaire

Des bordures s'organisent, de gros mollets tirent notre paquet, Yvon, Michel G., Bernard, et notre unique féminine France, vive la France. Quelle machine, ce petit bout de femme, elle est impressionnante de puissance. Stéphane apporte aussi sa contribution par intermittence. D'ailleurs, celui-ci échappe de justesse à une collision avec un automobiliste pressé qui le dépassait alors que notre cyclo s'apprêtait à virer à gauche. Le peloton gueule tous ensemble d'une même voix, ATTENTION, le pire est évité, OUF! Quant à moi, je fais ce que je peux pour suivre. Accompagné de Jean, nous faisons le forcing pour recoller au groupe après une relance mal négociée. L'objectif approche, j'assiste France pour le dernier relais nous menant au Shell de St Cyprien, km 43, nous sommes les premiers ... après Fred et Carl. Punch, pipi room, banane tout en prenant quelques clichés. Marc et Romain nous quittent déjà, bon retour les amis. Quelques uns sont encore éparpillés dans la nature, Ralpĥ arrive entre temps. La pause n'est pas très longue pour certains, gare à ceux qui n'accrochent pas les wagons pour le nouveau départ. D'autres continuent tranquillement de siroter leur café, nous ne les reverrons plus de la journée. 

Papotage à St Cyprien

Marcus et Bibi, en route pour le 1000 ?

Sebastian se pose des questions ...

2ème étape: St Cyprien-Franklin, 70 km. 

Soudain, j'aperçois Yvon, Michel G., France, Bernard et Stéphane prendre la poudre d'escampette, j'ai juste le temps d'enfiler mes gants et de sauter dans leurs roues. Sebastian emboîte ma roue à son tour, mais au bout d'un kilomètre, il décroche, le rythme est trop élevé pour lui. Auf wiedersehen mein Freund, on se reverra plus tard, lors de la boucle de la Covey Hill. Michel L. que je surnomme amicalement Mitch, s'est fait également surprendre par ce départ inopiné, il va batailler seul contre le vent pendant 7 kms pour rattraper notre gruppetto reformé à présent de 7 unités. Il va laisser des plumes bien précieuses dans son contre la montre matinal. Quant à moi, l'objectif est de m'accrocher aux locomotives qui mènent bon train, direction plein sud jusqu’à la montée Guay, km 63. Avec ce satané vent de côté, on file quand même à 29 de moyenne. Me restera-t-il des forces pour la tôle ondulée du chemin Covey, that is the question. 

A peine le temps de réfléchir que nous attaquons déjà la route orientée plein ouest, cette route qui va laminer nos forces, doucement mais sûrement. Il ne faut pas oublier de s'hydrater et s'alimenter car l'étape est longue et demandante. Mon Camelbak est très pratique et les boules d'énergie stockées dans ma sacoche me fournissent du peps. Le soleil a fait son apparition depuis belle lurette, la température commence à grimper. Pour l'instant, pas besoin de me délester de vêtements, je suis bien comme je suis, maillot avec sous-couche, cuissard avec sur-couche, on verra plus tard pour le déshabillage. Je m'accroche à la bande de rouleurs, c'est dur mais je constate que je continue de pédaler sur le grand plateau, une plaque de 48 dents certes, signe que j'en ai encore un peu dans les jambes. Tant bien que mal, nous poursuivons notre progression vers la CH. Mes compagnons ont l'air d'accuser le coup avec ces bosselettes à répétition, une raison de plus pour serrer les dents et ne pas décrocher. Je me dis que j'en baverai tout autant, seul dans le vent, mais avec une moyenne moindre. 

Km 84, Yvon et Michel G. décident de s'arrêter pour une pause sanitaire sur un chemin de travers. Tout le monde suit, sauf moi qui n'ai pas envie. Je n'ai surtout pas envie de couper mon effort, c'est toujours plus dur de remettre en route musculairement après un arrêt, si petit soit-il. Surtout que la fameuse côte du jour se profile à moins de 5 km, elle est bien visible de loin cette garce, alors je continue à mon allure. Je baisse le rythme pour me reposer avant l'effort ultime. Au camping-golf du Domaine Enchanté, km 90, voilà le début du segment Strava de la CH. Pas de record pour moi aujourd'hui, je vais monter comme je peux, y a plus beaucoup d'essence dans le réservoir. Les autres me dépassent un à un, sauf Mitch qui a l'air d'en arracher, il est en train de payer cash son sprint de tout à l'heure. Quant à moi, j'ai passé le triple plateau et attaque mon ascension à la moulinette. 

Regroupement au sommet, à plus de 330 mètres d'altitude quand même, au pylône de télécommunications, km 93. Nous rencontrons en sens inverse, Carl puis Fred, tiens donc, notre champion champenois s'est fait devancer par le jeunot. Mais cela ne durera pas, il reprendra les avant-postes bien vite, apprendrais-je de la bouche de Carl. Lorsque nous croisons Fred, celui-ci nous prévient que le dépanneur de Franklin est fermé. Oups, il va falloir élaborer une stratégie de remplacement. Pour le moment, l'allure remonte fortement dans le faux plat descendant mais bien éventé. Les gros mollets et les gros braquets sont à nouveau de sortie. Pour Mitch et moi, c'est sauve qui peut. Dans la côtelette de Dora, km 104, notre duo se fait décrocher à la pédale, plus capable de monter en puissance, le club des 5 s'enfuit par devant. Heureusement, la direction ouest et donc le vent achèvent en rejoignant la 202. Poussés jusque Franklin, on peut relaxer pendant 4 kilomètres. 

Nous retrouvons nos amigos au dépanneur Amigos, km 113, il est 11h39. Tel que Fred nous l'avait prédit, nous trouvons porte close, alors que faire pour puncher ? Je propose de signer nous même nos cartes de brevet, j'ai justement un stylo dans ma sacoche. Puis nous prenons une photo devant le dép, ça servira de preuve horodatée attestant de notre passage. Nous sommes tous passablement affamés et avons besoin d'un break bienfaiteur car les 70 derniers kms furent assez éprouvants, merci. Michel G. nous indique une épicerie sur la route officielle, au coin des routes 202 et 203, km 129. Encore 16 bornes jusque là, et surtout la Covey Hill à remonter. Mais c'est plus facile de ce côté et Éole va devenir notre ami. Je retire ma cagoule d'hiver car ça commence à chauffer sous le casque. 

Les amigos au dépanneur Amigos, la preuve irréfutable !

3ème étape: Franklin-St Édouard, 54 km. 

C'est reparti vers le dépanneur de secours, avec la montée sèche et courte de la CH. On décide de prendre ça relax avec Mitch. Bernard, qui s'était arrêté pour saluer du monde, nous dépasse rapidement dans le faux plat montant, il semble heureux d'écraser les pédales sous le soleil. C'est relativement plus facile que dans l'autre sens, même si on reprend du dénivelé, une force invisible nous pousse allègrement. Dans l'autre sens, voici Sebastian, on se salue, un rapide calcul me fait réaliser que j'ai 25 kms d'avance sur lui. Il n'est cependant pas le dernier car Gaby le suit de près. J'ai juste le temps de lui crier que le dépanneur est fermé à Franklin, même dialogue que Fred tout à l'heure. J'apprendrai à l'arrivée que ces deux-là ont eu plus de chance que nous. En effet, suite à une panne d'électricité due à la tempête, Amigos a eu ses frigos débranchés et a donc décidé de donner ses sandwichs à ceux qui en voulaient. Et bien sûr, Gaby et Séb passaient justement dans le secteur et furent les heureux élus, lunch gratos, gracias Amigos ! 

Enfin nous basculons dans la grosse descente de la CH, ça fonce mais je fais gaffe sur cette route possédant quelques craques. À babord sur la 203, Michel me suit à distance. Nous atteignons comme prévu le km 129 et son dépanneur salvateur de Havelock, qui n'est pas fermé comme son nom semble le prétendre. Sandwich bienvenu, pepsi et exercices d'étirement car les bras et le haut du corps sont plus maganés que les jambes. Va falloir faire un peu de muscu pour renforcer tout ça, avant les longs brevets. Clichés vite faits et nous repartons avec Mitch avant les 5 autres, ils nous rattraperont anyway. 

Coin 202-203, enfin le dép, affamés, assoiffés

Mitch cuit après son CLM

Ça roule aux toasts sur ces sections, nous sommes bien propulsés par l'arrière, 30 de moyenne sans trop se fatiguer, on en profite pour papoter de brevets. Heureusement qu'il n'y a pas trop de bagnoles par ici, on peut rouler à 2 de front. Le big 5 finit par nous rattraper avant d'entamer la 219 orientée nord-est, ce qui nous oblige à appuyer davantage avec ce vent latéral. Nous dépassons Sherrington et son feu-contrôle où nous ne stoppons plus, le dépanneur étant en démolition car passé par les flammes. Décidément, ça porte malheur d'être un check point de brevet du CVRM ! 

La prochaine pause se fait à St Édouard, km 167, il est 14h07, ouf, chus encore affamé. Punch, sandwich aux œufs et pepsi, bis repetita. Il faut nourrir les muscles en manque de protéines. On s'assied par terre, on relaxe au soleil avec Michel, on parle de puissance et plus précisément de watts. Il me dit être frustré de dépenser toute cette énergie dans le vent, au moins dans les côtes, il sait pourquoi il en chie. Avant de repartir, je me déleste de mon pantalon pour avoir les jambes à l'air, c'est que la température atteint presque les 20 degrés, fichtre. 

4ème étape: St Édouard-St Lambert, 36 km.

Notre gruppetto, temporairement reformé, repart pour le strech final. Je prends un tempo relax, laissant les 5 fantastiques me distancer, Mitch hésite à les rejoindre mais finalement, il reste sagement à mes côtés. Montée St Jacques, vent arrière toute, l'overpass sur la 15 est monté à 40 à l'heure. Nous en profitons pour faire la jonction avec Yvon et Michel G. qui se disent au revoir, l'ami du Mineur retourne chez lui, mission terminée. Un regroupement s'effectue sur le rang St André mais encore une fois, l'allure trop rapide du trio Yvon-Bernard-France fait exploser les 3 autres. Nous abandonnons la lutte finale et préférons rejoindre Candiac gentiment, chacun à notre rythme. 

Quelle joie de retrouver les trépidations des villes de banlieue, Taschereau, ses autos, ses motos, peu de place pour les vélos. Un intrépide motocycliste me lâche un virulent Tabarnak alors qu'il voulait me couper la route pour tourner à droite sans flasher, bravo l'ange de l'enfer ! J'enfile cette 134 sur les chapeaux de roue, je sprinte aux lumières pour avoir presque toutes les vertes, je me débrouille pas trop mal. Je quitte enfin cette folle voie encombrée et puante au niveau du pont Jacques Cartier sur la rue Panama, nouveauté du parcours 2018, merci Jean. Pelletier, Provencher, Victoria, je rejoins un cyclo du club, c'est Nathaniel qui a raccourci son brevet, pas assez de force aujourd'hui me confie-t-il. Je lâche mes derniers chevaux pour rallier le dépanneur du Coin avant 16h. C'est chose faite puisque 15h47 est inscrit sur mon carton de l'Audax Parisien. Bernard et France sont sur le point de repartir au stationnement, on se congratule. Stéphane arrive juste après moi, il s'est égaré du côté de St Philippe et a repris la 217 d'après son tracé GPS sur Strava. C'est un abonné aux erreurs de fin de parcours, il avait fait de même la semaine passée lors du Pop. Yvon et Mitch se dorent la pilule sous l'astre solaire, j'en profite pour nous tirer le portrait. On se réhydrate en buvant eau et lait au chocolat, Michel engloutit un sandwich. Carl est encore présent, il essaye de joindre sans succès des amis à Longueuil.

Eau, lait au chocolat et breveteux

Stéphane l'égaré et Carl en transit

Encore un brevet de terminé, cette fois en 8h47 et 26 km-h de moyenne roulée. Ce n'est pas un record mais c'est plutôt un bon temps, vues les conditions venteuses. Il y a du monde après moi, les Jean, Martin, Gilles, Ralph, Gaby, Sebastian sont encore en route. Marc et Nathaniel ont écourté la sauce et Pierre a du abandonner sur ennui mécanique. 

Voici d'ailleurs le compte rendu et le point de vue de Jean pour ce 200.

17 cyclistes au départ de ce 200 Km. Un peu froid avec 8 degrés au départ et un vent de 20km/h dans le nez durant la première moitié du brevet. Par contre, ça a monté à 20 degrés en début d'après midi. Pierre Mousseau est venu de Gatineau mais son câble de vitesse a lâché dans les premiers km et il a du abandonner. Sebastian en était à son premier brevet et avec le vent et la double montée de Covey Hill il a semblait trouver ça pas mal éprouvant. 

Personnellement j'ai roulé avec Martin et Gilles Coutu. Ayant fait une crevaison au km 70 environ Martin m'a donné un coup de main pour réparer puis nous avons rejoint Gilles qui venait de faire une crevaison. Son pneu était fendu et il était sur le point d'abandonner puisqu'il n'avait pas de chambre à air (il en avait une mais pas de la bonne grandeur). Mes chambres à air, et ceux de Martin, ne faisaient pas puisque la valve était trop courte. Martin avait des patchs rapides et j'ai passé une pièce en caoutchouc pour mettre à l'intérieur de son pneu ce qui a sauvé son brevet. Nous avons fait le reste du brevet tous les trois. 

Petite anecdote. Au second contrôle, au km 113, il y avait une panne de courant dans le village. Donc le dépanneur Amigos était fermé. Nous avons dû continuer sur une vingtaine de km, et remonter la Covey hill, avant de trouver un point où se ravitailler. On commençait à manquer d'énergie et d'eau. Les deux derniers, Gabriel et Sebastian, ont été plus chanceux que nous puisque le courant venait de revenir lorsqu'il sont arrivés au Amigos et comme les sandwichs allaient se perdre ils leurs ont offerts les sandwichs gratuitement. 

Somme toute, une superbe sortie en agréable compagnie. 

En conclusion, je suis plutôt en forme pour le début de saison, par rapport à d'autres. Je n'ai eu aucune douleur au dos, uniquement les muscles des bras qui me posent des soucis. Musclé comme une mouche d'orage, me dis-je en ricanant. Je peux envisager sans trop de crainte le 300 de la semaine prochaine. Il y aura certainement moins de monde puisqu'on aborde les distances où il faut être préparé plus mentalement que physiquement. En espérant que la météo soit favorable, le reste devrait bien aller. Je retourne à mon condo par Victoria. 

Mon nouveau kit bleu, merci Apogée

Un cycliste occasionnel me demande si on peut faire la course. Alors nous piquons furieusement ensemble une petite pointe de vitesse. Après 200 bornes avec un vent à écorner des breveteux, pourquoi pas !!!