Réveil matinal en ce samedi ensoleillé, la journée s'annonce belle et agréable pour le premier brevet de 200
km organisé par le CVRM. Douche, déjeuner copieux en prévoyance des efforts à venir, préparation du matériel avec les gestes déjà plusieurs fois répétés l'année dernière, mon année d'initiation aux brevets
randonneurs au Québec. Cette année, je me suis entraîné tout l'hiver sur un traîner Tacx, environ 2000 bornes somme toute théoriques, mais j'ose espérer que mes progrès seront sensibles par rapport à l'an passé, l'ambition de gagner des minutes
voir des heures sur mes temps précédents, ce ne sera pas dur vu que j'avais mis la
barre pas mal basse, entre 10 et 11 heures pour un 200, résultats de 2011-2012. De plus, j’ai un peu amélioré ma bécane, en changeant les roues, plus
légères avec des pneus de 25 au meilleur rendement, une magnifique selle Brooks
en cuir, idéale pour se former à notre anatomie si différente d’une personne à l’autre et enfin une roue libre plus
compacte pour ajuster finement la cadence de pédalage au relief de la route.
Vers 6h30, je quitte
mon condo de St. Lambert pour pédaler
jusqu’au stationnement de la
voie maritime, mon fréquencemètre déconne a plein tube, ça monte à 217 pulsations, je sais
que je suis un peu anxieux mais faut pas pousser quand même, doit y avoir des problèmes de contact, de
batterie ou d’interférence, il se calmera au
départ. Les 30
participants annoncés sur le site CVRM s'avèrent exact au
rendez-vous, avec cette superbe météo, il y a du monde qui
veulent se faire tanner le cuir et durcir les jarrets et moi le premier ! Salut
à quelques connaissances,
Harald l'allemand, David l'albertain, présent au populaire de la semaine passée avec son vélo de vrai cyclotouriste, les
autres engins sont plus des cyclo-sportifs plus légers et plus véloces. Une participante a des problèmes avec son pneu et
Jean en bon samaritain, s'affaire à la dépanner
glorieusement ! C'est déjà l’heure du départ, alors vite la photo
panoramique de Jeannot, quelques consignes aux néophytes pour le déroulement d'un brevet
et le départ est donné avec 5 minutes de
retard, grrrr va falloir mettre les bouchées doubles pour rattraper ça !
C'est parti à allure respectable dans les faubourgs de la banlieue rive sud, attention aux nids d'autruche sur Victoria mais on a l'habitude, vive le Québec ! Après Taschereau, nous voilà dans la campagne et la vitesse augmente, et comme par magie, les cyclos s'éparpillent dans la nature par groupe d'allure similaire. Je me retrouve dans un des groupes de tête à ma grande satisfaction, je vais essayer de m'accrocher le plus longtemps possible, cela va donner un bon coup de pouce à ma moyenne horaire. Faut dire que le vent n'est pas très fort, entre 5 et 10 a l'heure avait prédit Météomédia et c'est effectivement le cas. Le seul vent que l'on rencontre est celui provoqué par la résistance de l'air quand on roule entre 30 et 35 à l'heure. Nous sommes 6 à pédaler joyeusement sur de belles routes dans le jour qui s’éveille, se relayant par 2 de front, le trafic n'étant pas trop intense. J'essaye de contribuer comme je peux, mais les gars avec moi ont l'air plus costauds et il me faut appuyer sur les pédales pour maintenir un bon rythme. Nous rattrapons Harald, largué d'un gruppetto précédent qui l'ont rejeté, le vélo est souvent impitoyable et dur pour l'estime de soi lorsqu'on ne tient pas le rythme.
Nous ne tardons pas a
rallier le premier contrôle
de St. Cyprien, km 41, et son Shell classé monument historique par le CVRM. La
moyenne au Garmin avoisine les 30, tout a fait respectable pour moi, merci les
gars, je n'en espérais pas tant. On
tamponne, on pisse, on avale un petit quelque chose comme source d'énergie et je repars
seul car j'ai décidé de ne pas trop m'arrêter aujourd'hui, le mot
d'ordre est gain de temps au max, de toute façon les autres me rattraperont,
c'est certain.
Je continue de filer
plein sud, un groupe de 3 cyclos me dépassent, je m'accroche sur quelques kilomètres mais le rythme est
un peu trop vite dans les faux plats, je décroche sagement. De toute façon, tout seul je roule
déjà bon train, alors ne forçons pas et gardons en
sous la pédale pour la suite
vallonnée que je connais bien,
ah le mental ! Le groupe de 6 de tout à l'heure me rejoint lorsque nous
entamons la direction ouest, en avant toute vers la montée de la Covey Hill. La route en tôle ondulée commence a secouer
notre escadrille et après quelques raidillons,
nous nous retrouvons a 2 distancés
par les autres qui s'éloignent
inexorablement, le vélo est souvent
impitoyable ... bla bla bla, fait chier !!!
Pas de panique, le
rythme est quand même bon avec mon nouveau
compagnon de route Jean Cardin. Son nom me fait penser au couturier français, mais ce n’est pas lui, c’est un gentil père de famille qui me
raconte les exploits de sa fille qui s'est mise à la compétition, et dans la conversation,
nous avalons les bosses sans nous en apercevoir. La côtelette vedette de la journée pointe le bout de son
sommet au loin, va falloir passer à travers et je renseigne mon compagnon sur les caractéristiques techniques de
l'ascension, attention le dernier raidillon est a 14%, je le sais, j'ai testé pour vous ! Je lui ai
dit que je l’attendrai en haut car c’est la première fois qu’il fait ce parcours et
moi la 5éme fois alors je lui
servirai de guide. Arrivé au sommet passé à la moulinette, un cyclo me rattrape en fixie, c’est Simon qui a sorti
son vieux bazou, histoire de mieux se faire mal aux pattes, sacré Simon. Jean lui emboîte le pas puis nous
continuons le long faux plat descendant puis la descente sur Franklin à vive allure. Dernier
droit par la 209 jusque St Antoine a fond les ballons, ça sent le casse croûte !
Boulangerie Chartrand,
km 105, lieu du 2éme contrôle, coin rempli de délicieuses pâtisseries toujours
bienvenues pour se bourrer de sucre, je prends une tartelette aux fruits, un
bagel à la crème arrosé d’une limonade maison et bien fraîche, je me régale. Quelques cyclos
des premiers groupes sont encore là à discuter et se prélasser au soleil. Pour moi, ce sera 30 minutes d’arrêt, pas une minute de
plus. Ça tombe bien parce qu’un groupe d’une dizaine de cyclos
se remet en route et nous partons donc ensemble. C’est à ce moment que nous voyons arriver
Jean et Martin pour leur halte restauration, pas mal retardés par leur dépannage matinal.
C’est reparti à bonne allure, la vitesse d’un groupe avec peu de
vent présent, ça aide à aligner les kilomètres. Des appels téléphoniques retardent 2 de nos
comparses et le groupe fait halte pour rassembler les troupes. Ça repart de plus belle
et le rythme ne faiblit pas dans les faux plats aussi je décide de décrocher et de rouler à mon rythme sur les
derniers 20 kilos qui nous emmènent
au dernier check point km 165. Entre temps, je rattrape à nouveau le groupe qui a fait encore
halte car Raymond a besoin de manger quelque chose car il a les jambes molles.
Je continue à mon tempo et le
gruppetto me re-dépasse, sans Raymond.
St Cyprien est atteint
tranquillement, certains se sont arrêtés au Shell pour l’étampe, je décide d’aller directement au
coin Douglas, c’est pareil pour le
contrôle, c’est bien connu par les
membres du CVRM, surtout pour ses fauteuils en cuir. J’aperçois des gars du groupe des rapides,
Rémi et sa gang. Je
croise aussi Harald et Simon qui repartent chacun en solo à quelques minutes d’intervalle. De mon côté, je pointe, je m’enfile une crème glacée avec un pepsi pour me
désaltérer au max, faut dire
qu’il fait chaud aujourd’hui et je pense avoir
attrapé des coups de soleil sur
les mollets. L’arrêt est encore une fois
limité, en tout et pour tout,
je me serai arrêté à peine une heure, ce qui est un
exploit pour moi qui aime prendre ça
relaxe, mais c’est incompatible avec
la recherche d’un bon temps, à moins de rouler à 40 de moyenne !
Il me reste donc une
quarantaine de bornes à faire en solo, avec un
petit vent légerement défavorable mais la
moyenne ne s’en ressent pas trop,
les bornes défilent au son de mon
ipod bien branché dans les oreilles, au
diable la police ! La musique me motive
bien et quand on se retrouve seul, c’est
bien agréable. À St Philippe, je vois un
cyclo au maillot rouge se rapprocher à vitesse grand V, c’est Martin en solo qui
en termine aussi. Bientôt c’est Taschereau et le
trafic de la banlieue, Pelletier et enfin le champ de mine de Victoria, avec un
œil rivé sur mon Garmin qui me
prédit un temps inférieur à 9 heures, youpi,
mission accomplie.
La gentille madame du
Couche Tard de St Lambert inscrit 15h50 sur ma carte de route et j’en suis fier, temps de
8h50 (moins 5 minutes ;-) presque 27 de
moyenne, c’est ma meilleure perf à vie. L’entraînement a fini par
payer, les jambes ne ressentent aucune fatigue, pas de mal à la selle, seul ce
maudit mal aux épaules subsiste, peut-être un problème de position. Je
remercie également les différents groupes qui m’ont emmené sur différentes portions du
parcours, sans eux je serai au dessus de 9 heures, c’est certain. Il ne me reste plus qu’à rentrer chez moi par
Victoria ou je croise Raymond qui en termine à son tour. La semaine prochaine, ce
sera le 300 km, espérons que la météo sera aussi clémente, les cyclos aussi
sympas et l’allure aussi bonne et
je serai un homme heureux ! Enfin merci aux gentils organisateurs qui mettent ces événements sur pied pour le bonheur
des joyeux pédaleurs que nous
sommes. À la prochaine donc !
PS : message à Marie Claude Dumais : bravo pour ton récit qui m’a fortement ému et chapeau pour ta
performance au brevet populaire. Si tu veux rouler avec du monde de ton allure,
va plutôt voir des clubs genre
Explotour plutôt que le CVRM qui
demande de bouffer des kilomètres
à vitesse élevée !
Suite de ma vie privée non diffusée sur le site de CVRM. Je rejoins mon condo, envoie
un texto a Véro pour lui dire qu'elle peut venir avec Alex pour 17h30 et téléphone a ma cocoon pour lui raconter
ma journée et ma performance. Douche et un peu de tour d'Italie en attendant Véro et Alex qui reviennent du parc
de Verdun assez tardivement. C'est donc vers 19h30 que nous allons au pizza hut
pour nous remplir la panse d'une pizza, assez original n'est ce pas ! Texto de
Pauline pour confirmer le brunch de demain matin aussi je dois faire un peu d'épicerie et Véro se propose de nous emmener chez
Métro pour acheter de quoi pour demain. Dispersion vers 21h30, dodo du chou
et moi un peu plus tard après cette journée bien remplie.
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