Jour J du brevet
de 300 du CVRM, lever a 4h30 pour être prêt au départ de mon condo a 5h30.
Voici les faits
saillants de notre périple de 300 bornes mémorables:
Km -3. Sur Victoria en
route pour le départ du brevet, je décide de faire clignoter
ma loupiote arrière mais celle-ci ne
s'allume pas. Après démontage des batteries,
rien n'y fait alors je fouille dans ma sacoche pour prendre ma lumière de backup mais
celle-ci refuse de fonctionner aussi, les piles ont coulé à l'intérieur. Moralité de l'histoire, réviser tout son matériel 24 heures à l'avance ! Il me reste
ma lumière de casque mais il
faudra que je trouve une solution pour cette nuit.
Km 0. Salutations des
présents: Yves Ferland mon
pote de cœur, candidat au PBP
2015 et mon probable becyk partner pour les saisons 2014-2015, Clément Côté mon partenaire sympa du 300 de
2012, Philippe Lebeuf, 2 français
du club des Bikurious, Antoine et James, et enfin Martin Bouchard, y a toujours
un Martin dans les brevets ! Jean est toujours fidèle au poste pour nous distribuer
nos précieux sésames et prendre le
sacro saint cliché de départ, merci Jean, que
ferions-nous sans toi ? Celui-ci ne cyclera pas aujourd'hui car il est de
mariage.
Km 15. Le peloton des 7
cyclos a démarré sur les chapeaux de
roue, à plus de 30 de moyenne,
on a beau avoir le vent dans le dos, je trouve l'allure un peu élevée à mon goût. On ne peut même pas jaser sans s'essouffler
alors je jette l'éponge et décroche du groupe, d'un
commun accord avec Yves qui constate que ses pulsations atteignent les 160 !
Km 25. Le binôme infernal a repris un
rythme humain, c'est à dire 27 avec vent dans
le dos, la jasette va bon train ! Les nuages noirs se rassemblent autour de
nous et semblent nous dire: rendez-vous, vous êtes cernés! Mais nous tiendrons bon jusqu'au
contrôle.
Km 55: Contrôle 1 de Ste Césaire à l'Ultramar, faut il le
préciser car c'est
toujours au même endroit et c'est
toujours à la même place que je pose
mon destrier. La pluie si menaçante
se met enfin à tomber en fines
gouttelettes, youpi ! Clément
et Philippe sont les seuls survivants du groupe des rapides qui sont déjà répartis, nez dans le guidon. Ils
sont arrivés depuis quelques
minutes et se demandent s'ils vont nous attendre mais nous leur conseillons d'y
aller car nous prenons une petite pause de 10 minutes.
Km 60. La pluie s'est
intensifiée et nous stoppons sous
un arbre au bord de la piste cyclable pour enfiler nos K Way ! Oups, mon imper
est arraché au niveau de la
fermeture scratch, Yves essaie de m'arranger ça avec du tape d’électricien, ça ne tiendra
malheureusement pas, trop humide notre affaire.
Km 62. Travaux sur la
piste cyclable, Yves en profite pour échapper ses lunettes qui valsent sur la route. Plus de
peur que de mal, elles ne finissent pas écrasées
sous ses roues, telle une mouffette aplatie sur le bord des routes.
Km 81. Halte au vélo gare de Granby pour
acquérir une lumière arrière afin de palier a mes
2 défectueuses. Je ne rachète pas d'imper,
j'essaierai de le réparer chez moi,
quelques agrafes feront certainement l'affaire.
Km 100. Les bosses font
leur apparition, d'abord celles de Saxby corner puis celles de Bromont, elles
ne sont pas bien méchantes et nous font même rigoler après avoir vécu tous les 2, le
toboggan infernal du 600 : serions nous devenus de vieux briscards? Cependant,
faut toujours rester humble et respecter chaque bosse, on n'est pas a l'abri
d'un coup de pompe.
Km 115. Contrôle 2 à l'IGA de Lac Brôme, vive la bouffe !
Aucune trace de nos compagnons, nous fermons la marche. Tour du magasin pour
quelques mets sympas et énergétiques, salade de pâtes, une pâtisserie aux fruits et
un Perrier. Nous lunchons à l'intérieur
car dehors ça pluviotte mais dedans
ça caille, maudite clim!
Nous repartons 30 minutes plus tard et j'oublie involontairement mon Camelbak
sur le dossier d'une chaise.
Km 119. Quand je veux
prendre une gorgée de liquide, plus de
pipette proche de mes lèvres! Taboire, c'est le
cas de le dire, je suis bon pour un aller-retour à l'IGA ! Ben bien sur, on n'a que ça à faire, petite rallonge au compteur
de 8 bornes. Bonne nouvelle dans tout ça, la pluie est finie et le soleil ne nous quittera plus
jusque l'arrivée.
Km 130. Nous déroulons la belle route
243 avec son super dépanneur fusée au Bolton Pass puis
sa succession de petites côtelettes
amuse gueules ! Une Volvo bleue nous escorte depuis peu, la dame nous prend même en photo, c'est quoi
ce cirque ? C'est juste Josée
une amie de Yves qui avait promis de le saluer sur la route.
Km 145. Nous faisons
une pause banane à Mansonville, histoire
de jaser avec Josée et de s'échanger quelques becs.
Km 155. Vallée de la Missisquoi, léger vent défavorable, échange de relais pour
nous protéger. Je chante la
musique de mon iPod, plein de tubes de mon époque qui est aussi celle de mon
chum, alors nous chantons ensemble toute notre joie de vivre et notre bonheur
d'être là à cycler comme des
malades, sti que c'est beau la vie ! On pédale intense depuis le début de l’année et on en redemande encore, faut y
être givré !
Km 162. On a besoin de
tout notre souffle pour escalader la belle Scénic qui dresse sa croupe juste
devant nos roues. Chacun à notre rythme, nous caressons ses flancs, effleurons ses côtes pour enfin
atteindre le sommet et son 7éme
ciel au paroxysme de notre effort. Bref, on a monté un raidillon culminant à 354 mètres !
Km 180. Le contrôle 2 au Subway de
Sutton est rejoint après un joli sprint sur la
139 vent arrière, on n'a pas tout
compris là ! Clément et Philippe sont
sur le point de repartir, crotte, flûte,
chier, nous nous ne roulerons pas encore ensemble, c'eût été de bonne augure de rester en gang,
vu les rafales de vent qui nous attendent. Ils ont eu des problèmes de crevaison tous
les 2, pourtant ils roulent sur des Conti Gator, incompréhensible ? On recharge les réservoirs, les estomacs,
les accus et c'est réparti mon kiwi.
Km 190. Fraîchement requinqués, ça roule aux toasts
jusqu'au croisement de la 104. Ensuite la galère commence, faut appuyer un peu
plus sérieusement sur les pédales pour se traîner lamentablement à 23 a l'heure, plein gaz
vers Cowan la barbare.
Km 210. Pause bienvenue
à l'Ultramar de Dunham
pour reprendre notre souffle et avaler une crème glacée, des croustilles et un coke,
c'est n'importe quoi mais j'aime ça.
Le vent commençait à m'assécher les lèvres et le gosier alors
je compense !
Km 225. Notre pédalage de forcenés se poursuit dans la
plaine ventée des villages en Ham
et non sans âmes. Je sais pas
pourquoi mais je peine toujours dans cette portion, pas assez de côtes peut-être. Mon Yvounet et
moi, on se relaie comme on peut pour pas trop en chier, mais on en chie quand même.
Km 245. Nouvelle pause énergétique sous un arbre pour
reprendre des forces. Les bibittes du coin se sont rassemblées pour me souhaiter la
bienvenue et elles semblent bouder Yves, le chanceux. On décampe vite fait de ce charmant
endroit pour rejoindre Farnham par la voie de contournement. Dernier rush intense
jusque Ste Césaire, j'ai faim, vite à la bouffe !!!
Km 268. Contrôle 3 de Ste Césaire. Toujours content
de retrouver ce bon vieux Tim, un ami de toujours sur nos brevets. Mais celui
de Ste Césaire a une saveur
particulière, celui de la fameuse
fin des haricots, dans la soupe bien sûr ! Un yogourt, un beigne et ça devrait bien aller pour le
retour, pas vrai mon Yves ! Dernier message sur FB pour signaler notre position
et rassurer nos fans ! La noirceur est tombée et c'est l'heure de notre
transformation en papillon de nuit. Un cowboy de St. Tite m'apostrophe mais je
comprends que dalle a ce qu'il essaye de me dire. Yves, toujours aimable en
toute circonstance, vient à ma rescousse et lui explique le pourquoi du comment de
notre déguisement.
Km 285. En ce samedi
soir d'été, cette route est souvent fréquentée par des connards
bourrés qui nous balancent
leurs gobelets de smoothie vide, faut bien que la jeunesse s'amuse ! Le vent
d'ouest est passablement tombé et nous roulons en trombe sur la 112. À cette allure, on ne
tarde pas à voir les lumières de Chambly, ça sent les écuries !
Km 295. On se voyait déjà arrivés mais le sort en a décidé autrement. En
descendant le toboggan surplombant le Richelieu, Yves explose son pneu arrière sur un bout de
ferraille, ben fallait bien que ça
arrive un jour ou plutôt une nuit ! On se range sur le côté et à la lueur des loupiottes, nous réparons une fois. Boum ! Puis une 2éme fois. Déjà 30 minutes qu’on y est ! Au moment de repartir, le GPS de
Yves s’est fait la malle, c’est malin ! On déclenche le plan OrSec
mais le fameux Garmin s’est sacrément bien caché, Yves abandonne les
recherches. Je reviendrai demain matin sur les lieux du crime et à la lumière du jour, je devrais
bien le retrouver.
Km 300. On est reparti
dans le noir à fond les ballons, je n’arrête pas de penser à ce foutu GPS ainsi qu’aux crevaisons. Putain,
3 Gator ont rendu l’âme aujourd’hui, c’est pas possible ! Et moi qui n’est pas crevé, c’est quoi la différence ? Euréka, je viens de piger
Roger, c’est parce que j’ai des Gator Hard Shell
et les autres chaussent des Gator Skin ! Et oui les potes, mes pneus sont
un peu plus lourd de 50 grammes à cause d’une
bande anti crevaison supplémentaire
mais celle-ci a fait la différence
aujourd’hui ! D’ailleurs, je n’ai pas eu un seul flat
de toute ma saison cyclo et je touche du bois !
Km 310. Les faubourgs
de St Hubert sont franchis, nous attaquons la dernière ligne droite de Lapinière puis Victoria. Il
est proche de minuit, adieu le temps à battre du dernier 300, mais ça on le savait depuis
le début, on ne peut pas s’amuser, musarder et
compétitionner en même temps !
Km 318. Nous garons nos
montures devant le Couche Tard, ça c’est sûr, vu l’heure que la demoiselle
inscrit sur nos cartons, minuit et 3 minutes ! La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que mon pote
retrouve son astrolabe électronique aussi appelé GPS, dans le double
fond de sa sacoche, tout un magicien celui-là ! On en a bien ri, surtout après l’avoir retrouvé. C’est l’heure des adieux, bye
bye à mon partenaire de cette
folle épopée. Lui rejoint le
stationnement et moi mon condo distant de 4 bornes.
Km 322. Arrivé chez moi, je me fais
sermonner d’aplomb par ma blonde au
téléphone car elle s’inquiétait de notre retard à partir de Chambly. Tu
parles d’une fin de soirée ! Bon ben, bonne douche, un petit résumé de Tour de France à la téloche et à la prochaine pour de
nouvelles aventures !
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