samedi 20 juillet 2013

Un duo de mongols pour ce 2ème 300 km

Jour J du brevet de 300 du CVRM, lever a 4h30 pour être prêt au départ de mon condo a 5h30.

Voici les faits saillants de notre périple de 300 bornes mémorables:

Km -3. Sur Victoria en route pour le départ du brevet, je décide de faire clignoter ma loupiote arrière mais celle-ci ne s'allume pas. Après démontage des batteries, rien n'y fait alors je fouille dans ma sacoche pour prendre ma lumière de backup mais celle-ci refuse de fonctionner aussi, les piles ont coulé à l'intérieur. Moralité de l'histoire, réviser tout son matériel 24 heures à l'avance ! Il me reste ma lumière de casque mais il faudra que je trouve une solution pour cette nuit.

Km 0. Salutations des présents: Yves Ferland mon pote de cœur, candidat au PBP 2015 et mon probable becyk partner pour les saisons 2014-2015, Clément Côté mon partenaire sympa du 300 de 2012, Philippe Lebeuf, 2 français du club des Bikurious, Antoine et James, et enfin Martin Bouchard, y a toujours un Martin dans les brevets ! Jean est toujours fidèle au poste pour nous distribuer nos précieux sésames et prendre le sacro saint cliché de départ, merci Jean, que ferions-nous sans toi ? Celui-ci ne cyclera pas aujourd'hui car il est de mariage. 

Km 15. Le peloton des 7 cyclos a démarré sur les chapeaux de roue, à plus de 30 de moyenne, on a beau avoir le vent dans le dos, je trouve l'allure un peu élevée à mon goût. On ne peut même pas jaser sans s'essouffler alors je jette l'éponge et décroche du groupe, d'un commun accord avec Yves qui constate que ses pulsations atteignent les 160 !

Km 25. Le binôme infernal a repris un rythme humain, c'est à dire 27 avec vent dans le dos, la jasette va bon train ! Les nuages noirs se rassemblent autour de nous et semblent nous dire: rendez-vous, vous êtes cernés! Mais nous tiendrons bon jusqu'au contrôle.

Km 55: Contrôle 1 de Ste Césaire à l'Ultramar, faut il le préciser car c'est toujours au même endroit et c'est toujours à la même place que je pose mon destrier. La pluie si menaçante se met enfin à tomber en fines gouttelettes, youpi ! Clément et Philippe sont les seuls survivants du groupe des rapides qui sont déjà répartis, nez dans le guidon. Ils sont arrivés depuis quelques minutes et se demandent s'ils vont nous attendre mais nous leur conseillons d'y aller car nous prenons une petite pause de 10 minutes.

Km 60. La pluie s'est intensifiée et nous stoppons sous un arbre au bord de la piste cyclable pour enfiler nos K Way ! Oups, mon imper est arraché au niveau de la fermeture scratch, Yves essaie de m'arranger ça avec du tape d’électricien, ça ne tiendra malheureusement pas, trop humide notre affaire.

Km 62. Travaux sur la piste cyclable, Yves en profite pour échapper ses lunettes qui valsent sur la route. Plus de peur que de mal, elles ne finissent pas écrasées sous ses roues, telle une mouffette aplatie sur le bord des routes.

Km 81. Halte au vélo gare de Granby pour acquérir une lumière arrière afin de palier a mes 2 défectueuses. Je ne rachète pas d'imper, j'essaierai de le réparer chez moi, quelques agrafes feront certainement l'affaire.

Km 100. Les bosses font leur apparition, d'abord celles de Saxby corner puis celles de Bromont, elles ne sont pas bien méchantes et nous font même rigoler après avoir vécu tous les 2, le toboggan infernal du 600 : serions nous devenus de vieux briscards? Cependant, faut toujours rester humble et respecter chaque bosse, on n'est pas a l'abri d'un coup de pompe.

Km 115. Contrôle 2 à l'IGA de Lac Brôme, vive la bouffe ! Aucune trace de nos compagnons, nous fermons la marche. Tour du magasin pour quelques mets sympas et énergétiques, salade de pâtes, une pâtisserie aux fruits et un Perrier. Nous lunchons à l'intérieur car dehors ça pluviotte mais dedans ça caille, maudite clim! Nous repartons 30 minutes plus tard et j'oublie involontairement mon Camelbak sur le dossier d'une chaise.

Km 119. Quand je veux prendre une gorgée de liquide, plus de pipette proche de mes lèvres! Taboire, c'est le cas de le dire, je suis bon pour un aller-retour à l'IGA ! Ben bien sur, on n'a que ça à faire, petite rallonge au compteur de 8 bornes. Bonne nouvelle dans tout ça, la pluie est finie et le soleil ne nous quittera plus jusque l'arrivée.

Km 130. Nous déroulons la belle route 243 avec son super dépanneur fusée au Bolton Pass puis sa succession de petites côtelettes amuse gueules ! Une Volvo bleue nous escorte depuis peu, la dame nous prend même en photo, c'est quoi ce cirque ? C'est juste Josée une amie de Yves qui avait promis de le saluer sur la route.

Km 145. Nous faisons une pause banane à Mansonville, histoire de jaser avec Josée et de s'échanger quelques becs.

Km 155. Vallée de la Missisquoi, léger vent défavorable, échange de relais pour nous protéger. Je chante la musique de mon iPod, plein de tubes de mon époque qui est aussi celle de mon chum, alors nous chantons ensemble toute notre joie de vivre et notre bonheur d'être là à cycler comme des malades, sti que c'est beau la vie ! On pédale intense depuis le début de lannée et on en redemande encore, faut y être givré !

Km 162. On a besoin de tout notre souffle pour escalader la belle Scénic qui dresse sa croupe juste devant nos roues. Chacun à notre rythme, nous caressons ses flancs, effleurons ses côtes pour enfin atteindre le sommet et son 7éme ciel au paroxysme de notre effort. Bref, on a monté un raidillon culminant à 354 mètres !

Km 180. Le contrôle 2 au Subway de Sutton est rejoint après un joli sprint sur la 139 vent arrière, on n'a pas tout compris là ! Clément et Philippe sont sur le point de repartir, crotte, flûte, chier, nous nous ne roulerons pas encore ensemble, c'eût été de bonne augure de rester en gang, vu les rafales de vent qui nous attendent. Ils ont eu des problèmes de crevaison tous les 2, pourtant ils roulent sur des Conti Gator, incompréhensible ? On recharge les réservoirs, les estomacs, les accus et c'est réparti mon kiwi.

Km 190. Fraîchement requinqués, ça roule aux toasts jusqu'au croisement de la 104. Ensuite la galère commence, faut appuyer un peu plus sérieusement sur les pédales pour se traîner lamentablement à 23 a l'heure, plein gaz vers Cowan la barbare.

Km 210. Pause bienvenue à l'Ultramar de Dunham pour reprendre notre souffle et avaler une crème glacée, des croustilles et un coke, c'est n'importe quoi mais j'aime ça. Le vent commençait à m'assécher les lèvres et le gosier alors je compense !

Km 225. Notre pédalage de forcenés se poursuit dans la plaine ventée des villages en Ham et non sans âmes. Je sais pas pourquoi mais je peine toujours dans cette portion, pas assez de côtes peut-être. Mon Yvounet et moi, on se relaie comme on peut pour pas trop en chier, mais on en chie quand même.

Km 245. Nouvelle pause énergétique sous un arbre pour reprendre des forces. Les bibittes du coin se sont rassemblées pour me souhaiter la bienvenue et elles semblent bouder Yves, le chanceux. On décampe vite fait de ce charmant endroit pour rejoindre Farnham par la voie de contournement. Dernier rush intense jusque Ste Césaire, j'ai faim, vite à la bouffe !!!

Km 268. Contrôle 3 de Ste Césaire. Toujours content de retrouver ce bon vieux Tim, un ami de toujours sur nos brevets. Mais celui de Ste Césaire a une saveur particulière, celui de la fameuse fin des haricots, dans la soupe bien sûr ! Un yogourt, un beigne et ça devrait bien aller pour le retour, pas vrai mon Yves ! Dernier message sur FB pour signaler notre position et rassurer nos fans ! La noirceur est tombée et c'est l'heure de notre transformation en papillon de nuit. Un cowboy de St. Tite m'apostrophe mais je comprends que dalle a ce qu'il essaye de me dire. Yves, toujours aimable en toute circonstance, vient à ma rescousse et lui explique le pourquoi du comment de notre déguisement.

Km 285. En ce samedi soir d'été, cette route est souvent fréquentée par des connards bourrés qui nous balancent leurs gobelets de smoothie vide, faut bien que la jeunesse s'amuse ! Le vent d'ouest est passablement tombé et nous roulons en trombe sur la 112. À cette allure, on ne tarde pas à voir les lumières de Chambly, ça sent les écuries !

Km 295. On se voyait déjà arrivés mais le sort en a décidé autrement. En descendant le toboggan surplombant le Richelieu, Yves explose son pneu arrière sur un bout de ferraille, ben fallait bien que ça arrive un jour ou plutôt une nuit ! On se range sur le côté et à la lueur des loupiottes, nous réparons une fois. Boum ! Puis une 2éme fois. Déjà 30 minutes quon y est ! Au moment de repartir, le GPS de Yves sest fait la malle, cest malin ! On déclenche le plan OrSec mais le fameux Garmin sest sacrément bien caché, Yves abandonne les recherches. Je reviendrai demain matin sur les lieux du crime et à la lumière du jour, je devrais bien le retrouver.

Km 300. On est reparti dans le noir à fond les ballons, je narrête pas de penser à ce foutu GPS ainsi quaux crevaisons. Putain, 3 Gator ont rendu l’âme aujourdhui, cest pas possible ! Et moi qui nest pas crevé, cest quoi la différence ? Euréka, je viens de piger Roger, cest parce que jai des Gator Hard Shell et les autres chaussent des Gator Skin ! Et oui les potes, mes pneus sont un peu plus lourd de 50 grammes à cause dune bande anti crevaison supplémentaire mais celle-ci a fait la différence aujourdhui ! Dailleurs, je nai pas eu un seul flat de toute ma saison cyclo et je touche du bois !

Km 310. Les faubourgs de St Hubert sont franchis, nous attaquons la dernière ligne droite de Lapinière puis Victoria. Il est proche de minuit, adieu le temps à battre du dernier 300, mais ça on le savait depuis le début, on ne peut pas samuser, musarder et compétitionner en même temps !

Km 318. Nous garons nos montures devant le Couche Tard, ça cest sûr, vu lheure que la demoiselle inscrit sur nos cartons, minuit et 3 minutes ! La bonne nouvelle dans tout ça, cest que mon pote retrouve son astrolabe électronique aussi appelé GPS, dans le double fond de sa sacoche, tout un magicien celui-là ! On en a bien ri, surtout après lavoir retrouvé. Cest lheure des adieux, bye bye à mon partenaire de cette folle épopée. Lui rejoint le stationnement et moi mon condo distant de 4 bornes.


Km 322. Arrivé chez moi, je me fais sermonner daplomb par ma blonde au téléphone car elle sinquiétait de notre retard à partir de Chambly. Tu parles dune fin de soirée ! Bon ben, bonne douche, un petit résumé de Tour de France à la téloche et à la prochaine pour de nouvelles aventures !

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